A quelques mois des élections, l’exécutif soigne sa gauche

A l’approche des échéances électorales, Manuel Valls et François Hollande multiplient les gestes à destination de la gauche, pour tenter de donner tort aux sondages.

Ecole obligatoire de 3 à 18 ans, lutte contre la pauvreté, défense de l’État et des fonctionnaires: à l’approche des élections législatives et de la présidentielle, au printemps prochain, l’exécutif donne, depuis plusieurs semaines, un coup de barre à gauche. Objectif: cajoler la gauche, et tenter d’enrayer la percée d’Emmanuel Macron mais aussi de Jean-Luc Mélenchon.

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Multiplier les symboles

Toute la semaine, François Hollande et le gouvernement se sont illustrés dans le cadre de cette nouvelle stratégie. Mercredi, à l’Elysée, lors d’une cérémonie de réintégration dans leurs grades militaires de quatre mineurs grévistes de 1948, le chef de l’Etat en a profité pour célébrer les valeurs et les luttes de la gauche. Il a également rendu un homme à Christiane Taubira, icône de la gauche, présente au « Château ».

Rue de Grenelle, au ministère de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem réfléchit à élargir la durée obligatoire de la scolarité. En début de semaine, elle a proposé de rendre l’école obligatoire de 3 à 18 ans.

Même sur le dossier sensible des réfugiés, le discours a évolué, et François Hollande et ses ministres répliquent à la droite que la répartition des 9000 migrants de Calais ne pose pas de problème insurmontable.

Charger Sarkozy, épargner les frondeurs

Les boucs-émissaires ont également changé. Nicolas Sarkozy, désormais lancé dans la course à la primaire de la droite, est redevenu la cible préférée du couple exécutif, suivi de l’ancien ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, qui pourrait décider de tenter de conquérir l’Elysée. Par ailleurs, le discours s’est nettement apaisé vis-à-vis des frondeurs et de la gauche de la gauche.

Terminé donc les tentatives d’union nationale et les emprunts à la droite type déchéance de nationalité, qui s’est soldée par un fiasco. A sept mois de la présidentielle, François Hollande, donné éliminé dès le premier tour, comme les autres présidentiables socialistes, veut rassembler autour de lui. Y arrivera-t-il?

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