Une ex-candidate FN condamnée pour avoir comparé Taubira à un singe

Anne-Sophie Leclère avait publié sur sa page Facebook un photomontage comparant Christiane Taubira à un singe. Exclue du Front national, elle a été condamné ce mercredi à 3000 euros d’amende avec sursis pour injure raciale.

Anne-Sophie Leclère, ancienne candidate du Front national aux municipales dans les Ardennes, a été condamnée ce mercredi à 3000 euros d’amende avec sursis pour injure raciale, après avoir comparé l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira à un singe. Le parquet avait requis deux mois de prison avec sursis.

Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé une peine « symbolique », a estimé l’avocat d’Anne-Sophie Leclère, Me Jérôme Triomphe. Selon lui, les juges ont tenu compte du fait qu’elle avait « largement payé les propos qu’on lui reproche ».

Reconnue coupable d’injure publique

En octobre 2013, un reportage d’Envoyé spécial avait montré un photomontage posté sur sa page Facebook. Anne-Sophie Leclère y avait apposé, d’un côté un petit singe et de l’autre la garde des Sceaux, avec les légendes « à 18 mois » et « maintenant ». Le Front national l’avait immédiatement suspendue, avant de l’exclure du parti deux mois plus tard.

Le tribunal l’a déclarée coupable du délit d’injure publique pour le photomontage, mais l’a relaxée pour le surplus. Elle avait expliqué à l’audience qu’elle ignorait que la caméra tournait. Il s’agissait du troisième procès d’Anne-Sophie Leclère, le premier où elle était présente.

Une première condamnation annulée

En juillet 2014, le tribunal correctionnel de Cayenne (Guyane), ancienne terre d’élection de Christiane Taubira, l’a condamnée à neuf mois de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité. Condamnation annulée le 22 juin par la cour d’appel, qui a jugé « irrecevable » l’action menée par l’association Walwari (un mouvement cofondé par l’ancienne garde des Sceaux début 1993).

Mais, parallèlement à cette procédure initiée en Guyane par Walwari, le parquet de Paris, qui n’avait pas été averti par Christiane Taubira de l’existence de cette procédure à Cayenne, avait ouvert une enquête, qui a donné lieu à ce procès devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.