Primaire à droite: en meeting, Juppé affiche une image de fermeté

Le candidat à la primaire à droite a plaidé pour une limitation des interventions de l’Etat dans l’économie, tout en prônant une réponse ferme de la puissance publique face au défi terroriste.

Ses adversaires le dépeignent en candidat tiède, éloigné des aspirations des électeurs de droite. Pour contrer la critique, Alain Juppé a montré ses muscles jeudi lors d’un meeting à Villeurbanne. Le candidat à la primaire à droite a plaidé pour un Etat régalien fort, tout en affichant un certain libéralisme sur les questions économiques.

« Je veux un État fort, puissant, là où lui seul peut agir, et nous en avons plus que jamais besoin face à la montée des périls. Mais je veux aussi un État discret et modeste, là où d’autres sont plus efficaces que lui, au service de l’économie et de l’emploi », a lancé le maire de Bordeaux. L’ex-Premier ministre a développé ses propositions sur la sécurité, la justice, le terrorisme, déjà connues. Parfois accusé d’angélisme, il a martelé qu’il serait « inflexible » avec « toutes les dérives d’inspiration salafiste ».

Pas un « robinet d’eau tiède »

« Je ne ferai pas de démagogie anti-fonctionnaires », a aussi dit celui qui prévoit de supprimer de 250 000 à 300 000 postes de fonctionnaires. « Notre fonction publique n’est pas managée », a-t-il dit, expliquant qu’il fallait « adapter les effectifs en tirant les leçons de cette modernisation de l’administration ».

Il a distribué quelques piques à gauche et à droite. « Je veux rendre à la fonction présidentielle sa dimension, son exigence, sa dignité, trop souvent mises à mal ces dernières années », a-t-il dit. A l’attention de François Hollande: « il n’avait pas promis qu’il ferait venir un banquier de Rothschild comme ministre de l’Economie ». Et s’adressant à Laurent Wauquiez, président LR de la région Rhônes-Alpes-Auvergne, président par intérim de LR, et soutien de Nicolas Sarkozy: « Nous n’aimons pas, ni toi ni moi, les robinets d’eau tiède ».

Hervé Mariton présent au meeting

Le député LR Hervé Mariton était l’invité de marque de la soirée. Il a annoncé mercredi son ralliement à Alain Juppé, faute d’avoir pu se présenter à la primaire. Fervent opposant au mariage d’homosexuels, ce libéral assumé a salué le « sérieux » et le « refus des postures démagogiques » d’Alain Juppé. « On dit qu’il y a des électeurs de la gauche et du centre, je ne connais aucun candidat qui ait jamais refusé des électeurs », a-t-il dit.

Il a répété son principal désaccord avec Alain Juppé sur l’abrogation de la loi Taubira, ce qui a suscité quelques sifflets dans l’assistance. « Nous allons faire la route ensemble jusqu’au 20 et 27 novembre et sans doute au-delà », lui a lancé Alain Juppé.