Interrogé sur la grève à iTélé, Eric Ciotti met en cause le service public

Invité par France Inter à réagir sur les difficultés traversées par iTélé et sur la gouvernance de Vincent Bolloré, Eric Ciotti a préféré mettre en doute la neutralité des médias du service public dans leur traitement de Nicolas Sarkozy.

C’est le genre de pirouette dont Eric Ciotti a le secret. Interrogé au micro de France Inter ce dimanche, le président Les Républicains (LR) du conseil départemental des Alpes-Maritimes a profité d’une question sur la grève à iTélé pour accuser le service public d’être trop politisé. Se disant d’abord « attaché à l’indépendance, à la liberté de la presse », le porte-parole de Nicolas Sarkozy dans la primaire à droite n’a pas hésité à mettre en doute la neutralité et l’objectivité des médias publics dans leur traitement de son champion.

D’abord interrogé sur l’emprise croissante d’investisseurs privés et d’industriels comme Vincent Bolloré sur les médias de France, Eric Ciotti ne s’est pas montré très expansif sur le sujet.

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Au contraire, si selon le député LR « personne ne peut tout se permettre », il n’est pas « illogique » que des actionnaires privés « veulent (sic) défendre un format, parce que s’ils ont investi dans un média c’est pour avoir une idée de la façon dont ils vont diriger eux-mêmes ce média ».

« Reportage scandaleux »

Après avoir consacré un peu plus de 30 secondes au cas d’iTélé, Eric Ciotti a disserté pendant plus de deux minutes sur les problèmes de partialité posés, selon lui, par le service public. Prenant en exemple l’enquête d’Envoyé Spécial de France 2 sur l’affaire Bygmalion diffusée le 29 septembre, l’ardent soutien de Nicolas Sarkozy n’y est pas allé par quatre chemins.

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« Quand je vois, la semaine qui s’est assimilée à une baisse dans les sondages de Nicolas Sarkozy, qu’il y a eu (…) ce reportage scandaleux, scandaleux, sur Bygmalion (…), quand je vois la place qu’on a donnée, dans un 20 heures, à Patrick Buisson qui fait un livre à charge contre Nicolas Sarkozy (…) je dis que l’indépendance, oui elle doit être faite, mais elle doit être partout », s’est indigné l’élu.

« Des influences politiques très fortes »

D’après Eric Ciotti, cette enquête « politique » de France 2 « ne tenait qu’une version, absolument rien de contradictoire ». À la question de savoir si une enquête « faite par des journalistes professionnels » ne faisait pas partie des principes d’un service public, Eric Ciotti a répondu par l’affirmative, à quelques conditions près: « Si elle est objective et si elle est contradictoire, si elle évoque toutes les thèses et si elles n’occulte pas des éléments très importants qui auraient éclairé les téléspectateurs ».

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Enfin, l’élu de droite en a profité pour critiquer le fonctionnement du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). « Les conditions dans lesquelles fonctionne le CSA ne sont pas satisfaisantes », a-t-il déclaré, ajoutant que l’organisme était soumis à « des influences politiques très fortes, et qui sont beaucoup plus fortes que dans aucune période de l’histoire contemporaine ».