Attentat de Berlin: Bruno Le Roux « ne comprend pas la polémique » sur Anis Amri

Sommé par la droite de s’expliquer sur le passage en France de l’auteur présumé de l’attentat de Berlin, le ministre de l’Intérieur a fustigé la mise en cause des forces de sécurité hexagonales.

Bruno Le Roux renvoie la patate chaude. Devant les pistes immaculées de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, le ministre de l’Intérieur a réagi ce mercredi à la polémique déclenchée par la droite quelques jours après l’attentat de Berlin.

LIRE AUSSI >> Passage d’Anis Amri par la France? Le Roux appelle à « la plus grande prudence »

Son auteur présumé, Anis Amri, serait passé par la gare de Lyon Part-Dieu le 22 décembre avant de rejoindre l’Italie, où il a été abattu par les forces de l’ordre. Soupçonné de négligence, Bruno Le Roux a déclaré « ne pas [comprendre] la polémique » qui voudrait « mettre en cause » les forces de sécurité françaises.

Rappelant le fait que l’état d’urgence a mis ces forces « sous une forte tension », le ministre a voulu manifester son soutien à leur égard, en mentionnant leur « travail admirable ». « Je ne crois pas que, dans la période, pour un attentat qui a été commis en Allemagne, (…) on puisse (…) créer polémique sur les forces de sécurité de notre pays », a-t-il tranché.

Un passage « intolérable »

Par son propos, Bruno Le Roux vise directement les élus de droite qui sont montés au créneau sur le sujet. Au premier chef, le porte-parole de François Fillon, Thierry Solère, qui a demandé mardi des explications à l’ancien président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.

« Bruno Le Roux n’apporte aucune réponse sur la présence d’Anis Amri en France. Il est intolérable que l’homme qui était le plus recherché d’Europe ait ainsi pu traverser la France sans être interpellé malgré l’état d’urgence et les mesures de sécurité exceptionnelles mises en place », s’inquiétait le député Les Républicains (LR) des Hauts-de-Seine.

Le Roux s’en remet aux « enquêtes »

Sur Twitter, l’ancien « Monsieur Primaire » de la droite et du centre a renchéri en dénonçant le « silence assourdissant » du ministre de l’Intérieur.

Une attaque d’ailleurs relayée par d’autres porte-paroles de François Fillon, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, et la conseillère régionale d’Île-de-France, Florence Portelli.

Lors d’une courte déclaration à la presse le 23 décembre, Bruno Le Roux avait appelé « à la plus grande prudence concernant les informations qui circulent » sur Anis Amri. « Je le répète, seuls les enquêtes permettront d’établir précisément les faits », avait-il ajouté.