Le parfait collaborateur

Enfin. Les robots débarquent dans nos existences. Ils peuvent déjà courir sur leurs deux gambettes, causer, interagir. Et ce n’est là que le préliminaire ! Ils vont investir les guichets, faciliter la vie des employés, nous aider à préparer des plats avec nous (ou, en ce qui me concerne, à ma place). Lundi dernier, j’ai même participé à un séminaire à la ville qui leur était totalement dédié. Le thème général de ce colloque était surtout sur l’usage de la collaboration entre homme et robot et ses conséquences, autant dans l’industrie que dans le domaine de la robotique de service. Le meeting n’abordait pas les progrès technologiques particulières (d’autres planchent sur cette question). Le sujet était principalement abordé sous l’angle du facteur humain, de la métamorphose dans les processus industriels, des innovations prévues. A l’occasion d’un débat, j’ai compris qu’un mouvement important s’était opéré dans les consciences : les robots ne sont plus imaginés comme des remplaçants, mais bien comme des compagnons. Ce ne sont plus question de robots que de robots humanoïdes collaboratifs (qu’on a baptisé de cobot). La robotique collaborative conçoit les robots non en tant que travailleurs autonomes mais pour qu’ils travaillent non seulement au contact de l’homme mais aussi et surtout en collaborant avec lui. Cette collaborationchange la donne car elle exige d’une part une certaine intelligence embarquée, assez avancée pour déchiffrer les données communiquées par les senseurs internes du robot, mais également que le robot soit compliant, c’est-à-dire que ses mouvements soient élastiques, au plus proche de ceux que l’on remarque dans la nature. La robotique collaborative captive désormais l’ensemble des secteurs industriels, qu’il s’agisse de grandes entreprises ou PME. La flexibilité, la sûreté et le coût de revient qui distinguent les robots collaboratifs en font des outils qui permettent l’automatisation de tâches peu ou pas robotisées à l’heure actuelle. La robotique collaborative est en fait la seconde étape de robotisation des industries, le composant déterminant de l’usine du futur pour porter à un niveau inédit la compétitivité des entreprises. En tout cas, la période qui vient risquent d’être exaltante à vivre. Les robots ont encore un long chemin à faire pour convaincre de leur nécessité mais aussi savoir s’intégrer. Mais ce colloque a suffi à me convaincre. Et il y a fort à parier que d’ici quelques années, nous aurons tous un Watson à la maison pour l’épauler dans ses responsabilités.