Un pessimisme national

Alors, comment ça va, aujourd’hui ? Tout va bien ? Aucune raison de râler ? Ah, si ? Ca m’aurait étonné. D’ailleurs, à ce propos, je vais vous poser une colle : au nom de quoi le français est-il à ce point râleur ? Nous avons à disposition une sécurité sociale fantastique, nous avons un niveau de vie plus qu’appréciable, et en dépit de ça nous passons le plus clair de notre temps à râler. C’est vraiment effarant, comme décalage. Il y a quelques jours, j’ai effectué un colloque pendant lequel j’ai parlé de le sujet avec quelques personnes. Et nous avons remarqué que nous ragions quand même terriblement, en vérité. C’est même la première chose qui vient en tête à un étranger lorsqu’il parle de la France ! Mais pour quelle raison avons-nous de si mauvaises dispositions ? Apparemment, selon certains, c’est le patrimoine de 1789, qui est fondamentalement contestataire (il est difficile de faire plus contestataire que de couper des têtes). Mais le raisonnement me paraît spécieux : le XVIIIème siècle remonte à un bail. En ce qui me concerne, cette disposition d’esprit est en lien avec notre défaitisme. Les recherches signalent de fait que nous sommes dans l’ensemble plus pessimistes que certains pays émergents ! La question serait plutôt, pourquoi sommes-nous donc naturellement négatifs ? Il n’y a qu’à voir ce que disent nos hommes politiques dans les médias : chaque candidat adore flageller le « système »faire la liste de tout ce qui ne fonctionne pas ; et ces ronchonneries sont accueillis favorablement. A l’inverse, nous sommes incapables de nous réjouir de ce qui va. Il y a là une énigme : nous sommes dans une démocratie splendide, et n’en profitons pas. D’où cela nous vient-il ? La plupart des articles que j’ai lus ne répondent pas à cette question, et préfèrent détailler les bénéfices qu’il y a à râler. Mais c’est selon moi une manière de ne pas répondre, et met sous le tapis tous les inconvénients auxquels cela mène ! Au final, c’est une question qui reste à ce jour intacte. Et pour ne pas terminer sur une remarque négative, je voudrais dire un truc positif : cet incentive était génial. Il était somptueux. Voilà l’agence qui l’a organisé, si vous voulez voir à quoi ça ressemblait.