Les anesthésistes en colère contre L’Express: la réponse de Christophe Barbier

La Une de L’Express de la semaine dernire, « Hollande, l’anesthsiste », a fait bondir… certains anesthtistes, qui, dans une lettre ouverte, la jugent insultante. La rponse, affectueuse mais piquante, de Christophe Barbier.

D’abord, je suis ravi et rassuré de constater que les anesthésistes ne dorment pas quand il s’agit de défendre l’image de leur profession.

Ensuite, il ne s’agissait pas pour nous de critiquer les anesthésistes, mais le président de la République. Un bon anesthésiste est indispensable à l’hôpital, mais néfaste à l’Elysée! Depuis le docteur (déjà!) Queuille, préférer la somnolence à l’action a toujours été funeste à la France.

Je constate que les signataires du courrier considèrent que les reproches adressés au président leur sont en fait destinés, ce qui dénote une grande confusion ou un peu de mauvaise foi. Soit ils ont mal lu l’article et ils relèvent de leurs confrères ophtalmologistes, soit ils se prennent pour le Président de la République et c’est aux psychiatres d’intervenir.

Ce n’est, bien sûr, ni l’un ni l’autre, mais la simple et facétieuse expression de leur corporatisme – les anesthésistes emploieraient-ils des gaz hilarants? On peut simplement regretter que le temps passé à rédiger cette protestation n’ait pas été consacré à soulager les surcharges de service de l’hôpital, puisque surcharges il y a…

La relation entre la politique et l’anesthésie est paradoxale. Dominique Voynet était anesthésiste avant d’entrer en politique, Jean-Pierre Chevènement faillit mourir d’une injection de curare… Il semble bien que ce ne soit pas terminé.

La France a besoin d’un bon président et de bons anesthésistes; elle n’a pas vraiment trouvé le premier, elle est riche des seconds. Tout le reste est histoire à dormir debout…