Remaniement: Myriam El Khomri, nouvelle ministre du Travail

Benjamine du gouvernement, Myriam El Khomri quitte le secrtariat d’Etat charg de la politique de la Ville pour succder Franois Rebsamen, a annonc l’Elyse ce mercredi midi.

Myriam El Khomri succède à François Rebsamen au ministère du Travail, annonce l’Elysée ce mercredi à l’issue du Conseil des ministres. La benjamine du gouvernement, 37 ans, ne sera pas remplacée: son portefeuille est aspiré par son ministre de tutelle, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

Passation de pouvoir et visite d’un Pôle Emploi

« Le président de la République, sur proposition du Premier ministre, a mis fin aux fonctions de François Rebsamen et nommé Madame Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle », a annoncé l’Elysée. La passation de pouvoir est attendue à 15h30, après quoi elle est attendue pour une première visite dans une agence Pôle Emploi près de Paris, d’après iTélé.

Le départ de François Rebsamen pour la mairie de Dijon a entraîné ce mini-remaniement « poste pour poste », attendu depuis le début de la semaine. De nombreux noms avaient circulé (Bruno Le Roux, Alain Vidalies, Jean-Marc Germain…) avec plus d’insistance que celui de Myriam El Khomri, tout de même mentionnée par La Lettre de L’Expansion.

Venue à la politique sous l’ère Delanoë-Vaillant, Myriam El Khomri est née à Rabat en 1978 d’une mère bretonne, enseignante, et d’un père marocain, commerçant. Après une enfance passée au Maroc puis dans les Deux-Sèvres, elle a suivi des études de droit public à la Sorbonne. C’est par le biais de son stage de fin d’études et son mémoire qu’elle entre en politique, au PS et dans le 18e arrondissement de Paris. Un début de parcours qui suscite déjà des commentaires dans l’opposition.

Spécialiste des questions de sécurité et de prévention à la mairie de Paris, Myriam El Khomri était porte-parole d’Anne Hidalgo pendant les élections municipales en 2014. Elle était le « shérif » de la maire de Paris, qui était elle-même son « modèle » politique, racontait Libérationil y a un an. A cette époque, leurs chemins se séparait: Myriam El Khomri était appelée au gouvernement en août 2014.

La « chouchoute » qui « participe au renouvellement »

Secrétaire d’Etat chargée de la politique de la Ville jusqu’à ce mercredi, elle se trouvait sous la tutelle de Patrick Kanner. Mais « la vraie ministre de la Ville, c’est elle », écrivait Le Journal du Dimanche qui la qualifiait de « chouchoute » du pouvoir, en juillet dernier. « J’ai encore du travail, si on me laisse du temps », confiait cette mère de deux enfants à l’hebdomadaire dominical. L’exécutif lui en laisse… mais finalement pas au même poste.

« Elle a parfaitement rempli sa tâche avec la préoccupation d’être proche du terrain, à l’écoute, en prise avec les citoyens », précise l’entourage de François Hollande. Elle « appartient à une nouvelle génération » et « participe au renouvellement », plaide-ton encore pour justifier ce choix. Dans l’entourage de Manuel Valls, on voit en elle une autre membre de la « génération Macron-Vallaud-Belkacem-Pellerin », lit-on encore sur le site de la chaîne info.

La benjamine du gouvernement a désormais la lourde tâche de tenter d’inverser la courbe ascendante du chômage, un engagement du chef de l’Etat qui en a fait la condition sine qua non de sa candidature à un second mandat. « Nous voulons motiver les entreprises à travailler dans les quartiers populaires », disait-elle lundi dans Les Echos. Un signe avant-coureur de sa promotion surprise?