« C’est une faute politique »: après le scud d’Aubry, les critiques

Les réponses au missile lancé entre autres par la maire de Lille ce mercredi n’ont pas tardé. François Bayrou, Michel Sapin ou encore Florian Philippot ont critiqué, chacun à leur manière. Pour certains, la « fracture de la gauche » n’a jamais été aussi évidente.

Dans une tribune cosignée par plusieurs personnalités socialistes et publiée ce mercredi dans Le Monde, Martine Aubry accuse François Hollande et Manuel Valls de conduire à l' »affaiblissement durable de la France ». Après la déchéance de nationalité et le projet de réforme du travail de Myriam El Khomri, voici une nouvelle occasion pour le gouvernement de se diviser.

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  • Michel Sapin appelle les signataires de la tribune à rester solidaires

Michel Sapin,le ministre des Finances,a appelé les signataires de la tribune à « éviter les postures ». « Quand on est dans une période difficile, la France comme la gauche, il faut éviter les postures », explique-t-il dans l’émission Questions d’info sur LCP/France Info/AFP/LeMonde.

Martine Aubry, ancienne ministre et signataire de la motion majoritaire lors du dernier congrès du PS, en 2015, fait partie de ceux qui « savent très bien quelles sont les difficultés de l’exercice d’un quinquennat » a-t-il ajouté, et « que ces périodes difficiles se traversent par du dialogue, du débat et de la solidarité ». Michel Sapin dénonce dans cette tribune un « amalgame » d’un ensemble de sujets, de la réforme du droit du Travail à l’accueil des réfugiés, et estime qu’elle n’est « pas de l’argumentation politique ».

  • Jean-Marie Le Guen réplique à la maire de Lille
Jean-Marie Le Guen réplique à Martine Aubry, qui critique une nouvelle fois l'exécutif.

Jean-Marie Le Guen réplique à Martine Aubry, qui critique une nouvelle fois l’exécutif.

Capture d’écran France2

Le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement a, lui, répondu du tac au tac à Martine Aubry. Interrogé par France 2, ce très proche de Manuel Valls pointe la rancoeur de la maire de Lille: « Martine Aubry n’a pas complètement assimilé la défaite des primaires il y a 4 ans [elle avait perdu face à François Hollande, NDLR] », grince-t-il. Et d’ajouter: « Je pense que la manière dont elle s’engage aujourd’hui n’est pas profitable à la gauche. » Invité sur BFMTV le soir-même, il en a rajouté une couché et a dénoncé une « faute politique ».

  • Jean Pierre Raffarin appelle à une « participation massive à la primaire de droite »

Pour Jean Pierre Raffarin, « la gauche déstabilise la gauche ». L’ancien Premier ministre s’est fendu d’un tweet affirmant que « la seule issue pour un sursaut national était une participation massive à la primaire de la droite et du centre ». Une manière de faire de la pub pour la primaire de son camp, qui aura lieu à la fin du mois de novembre.

  • François de Rugy tacle Dany Cohn-Bendit

Le plus étrange pour François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, est de « voir Dany Cohn-Bendit signer un texte qui se demande ‘ce qui restera des idéaux du socialisme’… »

  • François Bayrou évoque la « rupture de la gauche »

Pour François Bayrou, ce texte n’est autre qu’une « révélation de la fracture définitive de la gauche ». Invité au micro de RMC, le patron du Modem a estimé qu’il s’agissait d' »un accident historique qui va frapper la gauche parce qu’elle n’a pas tenu ses promesses ». « C’est une tribune qui, en effet, est le coup de bistouri qui tranche, qui approfondit cette rupture-là. On est face à la rupture de la gauche, ça oui », affirme le centriste. « Je ne me souviens pas d’avoir vu un gouvernement aussi fracturé en son sein. (…) J’ai l’impression d’assister à une guerre civile à l’intérieur du gouvernement et de la majorité. »

  • Roger Karoutchi s’impatiente face à une « gauche explosée »

De son côté, l’ancien ministre Roger Karoutchi semble s’impatienter sur Twitter : « Aubry exécute la politique de Hollande et Valls qui abîme la France… Qui va encore 14 mois supporter le spectacle de cette gauche explosée? »

  • Florian Philippot parle de « la fin du règne » pour les socialistes

Pour le vice-président du Front national, l’implication de Martine Aubry est un lanceur d’alerte : « Majorité à la dérive: même Aubry l’européiste trouve que la soumission à la finance va trop loin. Ça sonne faux mais ça sent la fin de règne », s’est-il réjoui sur Twitter.