« Bordel », « pagnolade » : ratés au démarrage pour la métropole Aix-Marseille

Marseille – « Bordel », « pagnolade », voire « chaos »: l’annulation in extremis de l’lection du prsident de la plus vaste mtropole de France, Aix-Marseille-Provence, a relanc les querelles entre lus locaux, incapables de s’entendre autour de ce projet et qui, pour certains, en appellent dsormais au gouvernement.

Pressenti pour présider cette entité regroupant les deux grandes villes rivales des Bouches-du-Rhône – Aix-en-Provence et Marseille – et des dizaines de petites communes qui redoutent de perdre leurs prérogatives, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, devra patienter.

Le tribunal administratif de Marseille a suspendu, vendredi soir, deux arrêtés préfectoraux fixant le nombre et la répartition des sièges de la future métropole, ainsi que sa composition. Il était saisi, en référé, par quatre communes qui estimaient que les grandes villes étaient sur-représentées parmi les 240 sièges du conseil métropolitain au détriment des petites communes qui ne disposent, elles, que d’un siège.

La tenue de la première assemblée métropolitaine, prévue lundi, était devenue « inenvisageable dans un tel chaos« , avait déclaré samedi Sylvia Barthelemy, l’élue UDI qui l’avait convoquée. Elle devrait finalement avoir lieu, mais sans procéder à l’élection du président.

« Ce report va engendrer des difficultés très importantes » et « risque notamment de compromettre le paiement des salaires du mois de janvier » pour les 7.500 fonctionnaires des intercommunalités actuelles, qui disparaîtront, et « la continuité des marchés publics en cours« , a dénoncé Jean-Claude Gaudin.

Son entourage estime que l’élection du président a désormais peu de chances de pouvoir se tenir avant le 1er janvier, date à laquelle la métropole entrera de toute façon en vigueur, par l’effet de la loi.

L’élu Les Républicains en appelle donc « désormais au gouvernement (pour) apporter toutes les précisions nécessaires« , afin que la métropole « puisse se mettre en place dans les meilleures conditions« .

Opposante farouche à la métropole, sa camarade de parti et maire d’Aix-en-Provence Maryse Joissains, demande elle aussi à l’Etat d’intervenir, pour « décaler de six mois » la mise en place de la métropole, « compte tenu de la situation d’exception« . Elle a directement saisi le Conseil d’Etat pour contester les arrêtés préfectoraux.

« Il va y avoir un bordel terrible, mais ce n’est pas de notre fait« , s’est défendue auprès de l’AFP l’édile, qui suspecte M. Gaudin d’oeuvrer pour mettre en place la métropole, en accord avec le gouvernement, pour que sa ville « renfloue les conneries de Marseille« , bien plus endettée.

- Ubuesque –

Elle a cependant décidé de maintenir l’assemblée d’installation, qu’elle préside, quitte à simplement « ouvrir la séance et la clôturer après avoir constaté les procédures judiciaires en cours« . Elle compte, avec d’autres élus opposés à la métropole, faire une tribune de cette séance au Palais du Pharo, avec vue imprenable sur le Vieux-Port et l’Hôtel de ville de son adversaire, M. Gaudin.

La gauche, minoritaire dans la future institution et encore davantage marginalisée depuis les municipales, se gausse des divisions de la droite. La députée PS de Marseille Marie-Arlette Carlotti dénonce la « pagnolade » des Républicains, même si les opposants à la métropole se recrutent aussi à gauche.

« C’est rocambolesque ! (…) Nous risquons de faire rire à nos dépens« , ajoute-t-elle, appelant au vote « en urgence d’une loi pour clarifier la situation, éviter un long no man’s land (juridique) et remettre la métropole sur les rails« .

La situation « ubuesque » reflète le manque de préparation de la mise en oeuvre de la loi sur « une métropole à marche forcée, qui se construit dans le dos des élus, des agents, des collectivités et des citoyens« , tonne Gaby Charroux, député-maire communiste de Martigues et rival de M. Gaudin dans la course à sa présidence.

« Nous sommes très déçus. Il faut arrêter ces petits jeux entre élus de droite qui nuisent à l’intérêt général« , a réagi la ministre de la Décentralisation Marylise Lebranchu, qui a promis de se pencher sur le dossier dès lundi matin.

Voulue par le gouvernement, la métropole qui regroupera 92 communes sur 3.173 km2 et 1,83 million d’habitants, se constuit laborieusement. Elle doit permettre à ce territoire de rattraper un certain nombre de retards, pointés récemment encore par l’INSEE : transports inefficaces et congestionnés, emploi et attractivité en berne, ou encore faible mixité sociale.

Lagarde (UDI) accuse Cambadélis (PS) de « construire » une victoire FN aux régionales

Paris – Le prsident de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, s’est dit « rvolt par l’attitude de Jean-Christophe Cambadlis », accus, avec Franois Hollande, de « construire » la victoire du Front national aux lections rgionales.

« J’ai toujours récusé le terme front républicain parce que ça veut dire +on s’entend pour gouverner ensemble+, et je combats le Parti socialiste, je combats la catastrophe qu’il est en train de faire subir au pays économiquement, socialement et même moralement. Mais face à cette catastrophe, je ne veux pas ajouter une impasse, une désespérance supplémentaire avec l’extrême droite« , a déclaré dimanche M. Lagarde lors de l’émission « BFM Politique« .

Mais le président de l’UDI s’est dit « révolté par l’attitude » du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis qui « a donné des leçons de républicanisme à tout le monde pendant des années« . Il l’a accusé de dire que « finalement, en Picardie, que finalement, en Paca, il pouvait accepter que Mme Le Pen soit élue« .

M. Cambadélis a estimé le 14 septembre dans les colonnes de Libération que les positions « extrémistes » de certains candidats des Républicains (LR), alliés à l’UDI, « empêch(aient) désormais le Front républicain« .

Pour M. Lagarde, le patron du PS « trace un signe égal entre Mme Le Pen et Xavier Bertrand. Quand il fait cela, en réalité, il est en train d’espérer la victoire de Mme Le Pen. Je pense même qu’il la construit et qu’il y a un vrai débat au sein du Parti socialiste en ce moment. M. Cambadélis joue un jeu extrêmement dangereux et indigne de la part d’un dirigeant qui se veut républicain, parce qu’il fait tout pour aider à la progression de l’extrême droite. Tenez, il vient de ressortir, il y a quelques jours, la promesse du droit de vote des étrangers« .

« Je reconnais que ce n’est pas le cas de tous les socialistes, je suis attentif à ce que dit M. Valls dont je crois que lui veut réellement empêcher l’extrême droite de gagner des régions, à ce que dit Mme Hidalgo« , mais « il y a aussi des gens à la tête du PS qui sont en train de faire un pari cynique et indigne« .

« Je me demande si le président de la République, entre guillemets, n’y trouverait pas un intérêt, parce que finalement si, au lendemain de l’élection, (il y a) une région, une seule gagnée par l’extrême droite et si nous avons gagné six, sept, huit, régions, vos titres le lendemain, ce sera: +l’extrême droite+ et ça cachera la défaite du PS« , a conclu M. Lagarde.

Migrants: Cazeneuve accusé de vider la « jungle de Calais » avant les régionales

Pour dsengorger la « jungle de Calais », le ministre de l’Intrieur n’hsite pas envoyer les migrants dans des centres de rtention administrative pour quelques jours. Un tour de passe-passe destin diminuer ponctuellement le nombre d’habitants du campement un mois des lections, dnoncent les associations.

A un mois des élections régionales, la « jungle de Calais » se vide à une vitesse impressionnante. En octobre, 6000 migrants s’entassaient dans ce campement à ciel ouvert, devenu le plus grand bidonville d’Europe. Ils ne sont actuellement plus que 4500. Cette baisse, de l’ordre de 25%, est la conséquence directe d’un « plan secret » de Bernard Cazeneuve, révélé ce dimanche par le JDD.

Le plan du ministre de l’Intérieur comporte deux volets. Le premier fait consensus et satisfait les associations de défense des migrants. Bernard Cazeneuve a demandé aux préfets d’ouvrir aux quatre coins de l’hexagone des « centres d’accueil et d’orientation » destinés aux migrants qui ont renoncé à rejoindre l’Angleterre.

Recours aux centres de rétentions administratifs

Des hôtels et des bâtiments ont été réquisitionnés à cet effet. Vendredi, 917 personnes avaient accepté l’offre d’hébergement. Mais c’est l’autre partie du plan qui suscite la polémique. Les associations accusent Bernard Cazeneuve de procéder à un tour de passe-passe en installant pour quelques jours les migrants dans des centres de rétentions administratives (CRA). Selon l’association La Cimade, 664 personnes y auraient été envoyées au cours des deux dernières semaines.

Ces structures fermées accueillent normalement les étrangers en situation irrégulière, dans l’attente de leur éloignement. Mais rien de tel n’attend les migrants « calaisiens ». Et pour cause: la plupart sont inexpulsables, car ils viennent d’un pays en guerre, comme la Syrie.

Une quarantaine de Syriens ont par exemple été envoyés à Nîmes. « Au bout de cinq jours, le préfet n’a même pas demandé le prolongement de la rétention. Dès qu’ils sont sortis, ils ont repris un train pour Calais », confie au JDD un responsable associatif du centre de rétention nîmois. Selon les associations, 98% des « migrants calaisiens » envoyés en CRA ont déjà été libérés.

Les élections régionales approchent

Quel signification donner à ce plan? Elle serait politique, estiment les associations. Elles accusent le gouvernement de vider la jungle le temps des élections régionales. Les sondages donnent aujourd’hui Marine Le Pen gagnante dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où la crise des migrants cristallise les tensions.

Interrogé mercredi par Libération, le cabinet de Bernard Cazeneuve assume cette politique d’enfermement: « On a décidé de prendre une mesure hautement dissuasive, ce qu’est le placement en CRA ». Les services du ministre assurent néanmoins au journal que des instructions ont été données pour que les nationalités « ouvertement non-expulsables » ne soient plus envoyées dans ces centres. Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, s’est saisie du dossier.

Municipale partielle à Marjevols en Lozère: victoire de la liste PS

Marvejols (France) – La liste du candidat socialiste Marcel Merle a remport dimanche la municipale partielle Marvejols, petite commune de Lozre confronte une norme dette et dont un maire s’tait suicid avant que son successeur (divers droite) ne dmissionne.

La liste de Marcel Merle, ancien secrétaire général et directeur des services de la mairie, membre du PS mais revendiquant « la plus grande ouverture« , a recueilli 57% des voix, selon les résultats publiés par la préfecture.

Sa concurrente, Angélique Michel, élue UMP pendant deux mandats dans le XVIIIe arrondissement de Paris, a recueilli 43% des suffrages.

34% des électeurs se sont abstenus.

Le nouveau maire de Marvejols succédera à Jean-François Deloustal, qui a démissionné fin août, avec la lourde tâche de gérer une ville devenue le symbole des petites villes rurales qui accumulent les dettes -14 millions d’euros, soit environ 2.800 euros par habitant- dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat.

Comme d’autres, la ville vit depuis des années au-dessus de ses moyens en remboursant ses emprunts grâce à d’autres emprunts.

Marvejols, qui votait traditionnellement à droite, a été très secouée par le suicide en juin 2015 de son ex-premier édile, Jean Roujon (DVD), battu aux municipales de 2014 après 19 ans passés à la tête de la municipalité.

Englué dans le scandale lié à l’énorme surendettement de sa ville, il avait, dans un message posthume au journal local La Lozère Nouvelle, souhaité rectifier les « rumeurs les plus folles et les délires les plus médisants« , réaffirmant qu’il ne s’était pas enrichi, mais qu’il avait toujours voulu simplement oeuvrer pour sa ville.

Fin août, son successeur, Jean-François Deloustal (DVD), a signifié sa démission au préfet arguant de l’impossibilité « de prendre les décisions capitales qui s’imposent pour la cité sans une majorité affirmée« , évoquant notamment une hausse conséquente des impôts.

« Compte tenu de la situation, nous ne sommes pas en mesure de faire des promesses. Notre engagement est de gérer au mieux avec les moyens que nous avons et nous espérons la manifestation de solidarité autour de nous« , reconnaissait avant le scrutin de dimanche Marcel Merle.

A ses yeux, les Marvejolais ont quatre ans, jusqu’aux municipales suivantes « pour retrouver (leur) liberté. Il faudra du temps. Mais il n’est pas nécessaire d’être riche pour être heureux« , estimait-il.

Régionales 2015: plusieurs ex-UMP sur la liste de Marine Le Pen

Marine Le Pen prsentait ce samedi les candidats figurant sur les listes de son parti dans le Nord-Pas-de-Calais. Elle assure que plusieurs candidats frontistes proviennent du parti qui a ensuite donn naissance aux Rpublicains.

Ils seraient une dizaine, selon Marine Le Pen. Plusieurs adhérents de l’UMP (l’ancien nom du parti Les Républicains) figurent dans la liste des 180 candidats Front national dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie présentée ce samedi à Lille par Marine Le Pen, assure le FN.

« Il est vrai que depuis quelques mois, après ceux du Parti communiste et du Parti socialiste, ce sont plutôt ceux de l’UMP qui nous rejoignent », a déclaré Marine Le Pen, tête de liste. « Mais, la réalité est que le Front national est le seul parti aujourd’hui qui rassemble et qui est attractif. Les listes du Front attirent à elles des gens qui ont eu d’autres engagements politiques et c’est une preuve du dynamisme », a-t-elle estimé dans une salle du palais des congrès de Lille, située à proximité du siège du conseil régional.

Plusieurs transfuges venues de la droite

Aussi lors de la présentation des candidats avec leur nom et leur profession, Marine Le Pen a ostensiblement souligné la présence de ces transfuges venus du parti de droite, dont Sébastien Chenu (ancien secrétaire national de l’UMP, tête de liste de la Somme) ou André Coët (ancien conseiller départemental UMP de l’Oise).

Dans les listes présentées figurent également en 13e position dans le Nord Daniel Philippot, père de Florian Philippot (vice-président du FN), une militante de 19 ans ou encore une diplômée de l’Ecole normale supérieure.

« Notre liste ressemble à notre électorat

« Notre liste ressemble à notre électorat qui devient très divers comme l’est l’électorat d’un mouvement qui est sur le point d’arriver au pouvoir », a estimé Marine Le Pen, soulignant « la jeunesse » de nombreux candidats.

La région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, fief de la gauche sans interruption depuis 1986 et troisième région française en nombre d’habitants (près de six millions), pourrait basculer à l’extrême droite donnée gagnante dans tous les sondages publiés ces dernières semaines pour cette élection qui se tiendra les 6 et 13 décembre. Le futur conseil régional comptera 170 élus.

La petite tape dans le dos de Valls à Macron: « Continue, Emmanuel! »

Le Premier ministre a ritr son soutien son ministre de l’Economie Emmanuel Macron. Il a par ailleurs jug que sa politique est « en train de donner des rsultats ».

« Continue Emmanuel! », a lancé le Premier ministre Manuel Valls ce dimanche matin à l’adresse d’Emmanuel Macron. Lors d’une interview sur Europe 1, Le Monde et i-Télé, il a réfuté toute « rivalité » entre lui et son ministre de l’Economie .Il n’en existait « aucune »: cela « ne repose sur aucune réalité », a déclaré Manuel Valls.

« Emmanuel Macron, comme d’autres dans ce gouvernement, est un talent, un atout pour le gouvernement que je dirige, par sa compétence, par son engagement et par son dynamisme », a-t-il dit. Quant à savoir si son ministre doit continuer sur sa lancée: « Bien sûr, continue Emmanuel! » et « réformons ensemble », a lancé Manuel Valls dans un sourire.

Sa politique est « en train de donner des résultats »

Le Premier ministre a rappelé la loi « portée » par le ministre de l’Economie qui « libéralise les autocars » et permet des ouvertures dominicales dans les zones touristiques et qui vont « créer de l’emploi, du dynamisme et de l’attractivité ». « C’est ça, réformer », a-t-il conclu, invitant à sortir « du pessimisme ».

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Il s’est dit « lucide » sur les difficultés des Français mais aussi confiant dans la politique de la gauche qui est « en train de donner des résultats ». « Bien sûr, je connais les impatiences les attentes, les impatiences et les colères des Français » mais « en même temps je crois que nous devons sortir de ce pessimisme », a déclaré Manuel Valls. « Nous avons retrouvé la croissance, nous baissons nos déficits et je suis convaincu que nous allons gagner la bataille du chômage », a assuré le chef du gouvernement.

Régionales: une victoire du Front national serait « un drame » pour Valls

Le Premier ministre a estim ce dimanche « ce serait un drame que le Front national gagne une, deux ou trois rgions » aux lections du mois de dcembre. Il a appel la gauche l’unit pour faire barrage une « extrme-droite antismite et raciste ».

Le Premier ministre ne mâche pas ses mots lorsqu’il envisage une victoire du FN aux élections régionales de décembre 2015. Manuel Valls a déclaré ce dimanche que « ce serait un drame que le Front national gagne une, deux ou trois régions », et répété qu’il faudrait « tout faire » pour l’en empêcher.

Il est « hors de question de laisser le Front national gagner une région », a estimé le Premier ministre sur Europe 1, Le Monde et i-Télé, en évoquant une « extrême-droite antisémite et raciste ». Un peu plus tôt dans la matinée, un sondage donnait pour la première fois le Front national en tête au premier tour dans la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes.

Un front républicain à demi-mot?

Dans les régions où le Front national est susceptible de l’emporter, « il faudra analyser ces résultats (du premier tour) et ensuite tout faire » pour empêcher la victoire du FN, a réaffirmé Manuel Valls, rouvrant à demi-mot la voie au Front républicain. Compte-t-il donner l’ordre de se désister? « Je n’en dis pas plus à ce stade car je souhaite que mes amis, que les candidats mènent cette campagne, qu’ils fassent le score le plus important », a poursuivi le Premier ministre.

Il a également appelé le parti Les Républicains à faire preuve de « responsabilité », estimant que cette « question [du Front républicain] ne se posera pas uniquement à la gauche et au Parti socialiste. Elle peut se poser aussi à la droite », notamment dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Le ni-ni est « irresponsable »

Manuel Valls « regrette » et « condamne le fait qu’une partie de la droite républicaine courre derrière le Front national sur un certain nombre de thèmes ». Mais « je ne confondrai pas la droite républicaine avec le Front national ». « Ce que je demande à la droite républicaine, c’est de prendre ses responsabilités. Le ni-ni, le renvoi dos-à-dos » de la gauche et du FN est « irresponsable ».

Mais « dans la plupart des régions », rappelle le Premier ministre, « le combat politique aura lieu entre la droite républicaine et la gauche, qui devra bien sûr se rassembler au second tour ». « Je m’engagerai dans cette campagne pour que les listes du Parti socialiste et ensuite les listes de gauche soient le plus haut possible et l’emportent », a-t-il martelé.

Après sa bourde sur les CDD, El Khomri jure être en « phase avec la vie réelle »

La ministre du Travail s’est dfendue ce dimanche aprs son erreur sur le nombre de renouvellements autoriss pour les CDD. Elle reconnat avoir donn une « rponse inexacte » mais assure tre « en phase avec la vie relle ».

Myriam El Khomri esquisse un mea culpa, ce dimanche matin. Après son erreur très remarquée sur les CDD, la ministre du Travail reconnaît une « réponse inexacte » sur RTL, Le Figaro et LCI. Interrogée jeudi dernier par RMC et BFMTV, elle avait assuré que les contrats à durée déterminée pouvaient être renouvelés trois fois, alors que la limite légale est de deux renouvellements.

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« Je ne suis pas là pour me dédouaner », se défend Myriam El Khomri, mais cette « réponse inexacte […] met en lumière la complexité. Il y a énormément de formes de CDD, c’est la réalité », a-t-elle déclaré lors du Grand Jury, ajoutant avoir eu « une semaine particulièrement chargée ». Jeudi, en sortie du Conseil des ministres, elle avait tenté d’expliquer sa bourde: « J’ai répondu trois parce que ça fait trois contrats quand on peut renouveler deux fois. »

« J’en ai marre de justifier que je suis Française »

Aujourd’hui, face au procès en incompétence qui lui est fait, Myriam El Khomri jure être « en phase avec la vie réelle ». « J’ai eu une vie professionnelle avant d’être élue en 2008. J’ai eu des CDD, des CDI dans le public et dans le privé. J’ai travaillé pendant 4-5 ans en tant qu’étudiant salarié dans une entreprise », explique celle qui refuse d’être taxée de « ministre hors sol ». Quant à savoir si elle avait envisagé de démissionner, Myriam El Khomri assure que non et précise qu’elle a reçu le « soutien de l’ensemble des membres du gouvernement ».

Après le tweet d’un responsable du Rassemblement bleu marine, elle a également dit son ras-le-bol d’être jugée en fonction de son nom ou de ses origines: « Je crois qu’on a un problème dans notre pays, c’est que le nom et la couleur de peau reste des marqueurs extrêmement importants », a-t-elle déclaré, disant en « avoir marre de devoir justifier que je suis Française ».

Le Guen: face au FN, ne « rien exclure » entre les deux tours des régionales

Paris – Jean-Marie Le Guen, secrtaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, a estim dimanche que le PS ne devait « rien exclure » entre les deux tours des lections rgionales pour empcher une victoire du Front national, et a dnonc des mdias « amorphes » face au FN.

« Je pense que le Front national peut être en tête dans deux, trois, quatre régions« , a déclaré M. Le Guen lors du « Forum Radio J« .

Le PS doit-il envisager jusqu’à la fusion des listes avec la droite dans une région ou le FN dispose d’une chance sérieuse de victoire’ « Je crois qu’il ne faut rien exclure. Je n’exclus rien de tout ce qui peut être efficace pour lutter contre le Front national« , a répondu le secrétaire d’Etat.

La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a, elle, estimé qu’il ne fallait « pas entrer dans cette logique » du positionnement pour le second tour. « L’anticipation de la défaite est insupportable avant que les Français ne se soient exprimés. Cela exaspère les électeurs (…) Les stratégies électorales ne déterminent au soir du premier tour« , a-t-elle déclaré sur France 3.

Manuel Valls a affirmé dimanche que « ce serait un drame » si le FN emportait une région et redit qu’il fallait « tout faire » pour l’empêcher.

Cependant, a poursuivi M. Le Guen, « on ne peut pas continuer à avoir une droite qui, cyniquement, attend que la gauche vienne la sauver face au FN et de l’autre défend une politique sectaire et aggressive vis-à-vis de la gauche« .

Il a dénoncé le « ni-ni » prôné face au FN et au PS par M. Sarkozy, dont il a brocardé le « double discours » : « d’un côté, il appelle (le premier secrétaire du PS) M. Cambadélis, parce qu’il trouve anormal, et à juste titre, que Marine Le Pen vienne monopoliser les antennes du service public, mais, de l’autre côté, il continue de dire pour moi, (FN et PS) c’est pareil« .

Par ailleurs, M. Le Guen a dénoncé des médias « amorphes » face au Front national.

« Jean-Marie Le Pen, il y a trois mois, tout le monde disait +c’est fini, Marine Le Pen a changé, elle se fâche avec son père+. Aujourd’hui, il est où le père ‘ Il est dedans ! Il vient bénir Marion Maréchal-Le Pen. On a compris qu’il ne s’entendait pas très bien avec Marine mais on a aussi compris qu’à l’intérieur du FN, étaient réintégrés à la fois les idées et l’apport de Jean-Marie Le Pen. (…) Avez-vous vu un titre de presse dire +la dédiabolisation est terminée ‘+ »

Régionales: dans les Alpes maritimes, le FN présente des ex-identitaires

Antibes – Le Front national a prsent vendredi soir Antibes sa liste pour les rgionales o figurent, en position ligible, deux anciens membres de la mouvance identitaire.

Menée par Olivier Bettati, ancien secrétaire national de l’UMP, la liste « La France Plein Sud » a ainsi placé Philippe Vardon, ancienne figure des Identitaires, à la cinquième place sur 29 colistiers.

Un autre ancien de cette mouvance radicale d’extrême-droite, Benoît Loeuillet, est placé lui en n°7. Daniel Philippot, le représentant local du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) qui a quitté cette semaine la liste de Christian Estrosi (LR), figure en onzième position. On trouve également un fidèle de Jean-Marie Le Pen, Marc Rocca, à la 19e place.

« Ce qui nous unit, c’est l’amour inconditionnel de la France, de ce qu’elle est et de ce que elle sera« , a lancé la tête de liste Marion Maréchal Le Pen dans une salle municipale trop petite pour accueillir tous les sympathisants du FN venus à ce meeting de campagne. Revenant sur son thème favori de l’immigration, en rappelant que « c’est un grand remplacement de population qui s’opère, disons-le franchement« , la candidate du FN a proposé à ses électeurs « le choix de la sublime résurrection« . « L’histoire de France est faite de tragédies mais aussi de sublimes résurrections« , a-t-elle expliqué, indiquant que l’alternative était « le suicide ou le sursaut« . David Rachline, sénateur-maire de Fréjus, a salué pour sa part « le vaste rassemblement de patriotes que nous avons réussi à créer pour sauver notre pays, son histoire et ses traditions« .

Dans l’après-midi, la section varoise du FN avait de son côté présenté sa liste pour les régionales. Emmenée par Marc-Etienne Lansade, maire de Cogolin, elle s’appuie essentiellement sur les cadres locaux du parti élus dans les conseils municipaux du Var, où le FN gère trois municipalités (Fréjus, Cogolin et Le Luc).

Ce rassemblement des droites extrêmes n’est toutefois pas total puisque Jacques Bompard, député Ligue du Sud du Vaucluse, devait déposer cette semaine des listes pour les régionales qui seront menées, dans les Alpes-Maritimes, par Lydia Schénardi, ex-députée européenne du FN.