Hollande a retrouvé l’unité autour de lui… grâce à Marine Le Pen

La rponse de Franois Hollande la violente charge de la prsidente du FN dans l’hmicycle du Parlement europen est salue par tous les dputs europens interrogs par L’Express. Quel que soit leur bord.

Par quel miracle une dizaine d’élus de droite et de gauche habituellement critiques envers François Hollande en viennent-ils à louer l’un de ses discours? Des Républicains à Europe-Ecologie-Les Verts en passant par les centristes et les frondeurs, tous saluent la réponse du chef de l’Etat à la violente attaque de Marine Le Pen.

Mercredi, pour la première fois depuis 1989, les dirigeants français et allemand prononcent un discours côte à côte dans l’hémicycle du parlement européen. Invités en tant que membres du Conseil européen, leur prise de parole doit forcément être suivie d’une intervention de chaque groupe politique. A la tête du sien depuis juin, Marine Le Pen ne peut manquer l’occasion rêvée de déclencher un duel avec François Hollande.

« Vous pouvez même sortir de la démocratie »

Avant de prendre la parole, elle échange rapidement avec Bruno Gollnisch, chargé lui de prendre la parole au nom des élus non-inscrits. Elle le prévient qu’elle surnommera François Hollande « le vice-chancelier d’Angela Merkel ». Il lui répond qu’il a choisi un registre différent, concentré sur les sujets de fond. « Marine Le Pen est dans son rôle de leader d’une formation politique, future candidate à la présidentielle. Elle voulait délivrer un discours accessible au public français », confie à L’Express Bruno Gollnisch.

Sans la citer, François Hollande relève le défi et répond à la hauteur de la violence de la charge. « La seule voie possible pour celles et ceux qui ne sont pas convaincus de l’Europe, c’est de sortir de l’Europe, tout simplement ! (…) Même, si vous le pouvez, de sortir de la démocratie parce que parfois, en vous entendant, je me pose cette question ! »

« J’aurais probablement applaudi Hollande »

« Incontestablement, François Hollande retrouve sa verve quand il s’agit de se confronter à l’extrême droite », juge Yannick Jadot (EELV). « A partir du moment où il balance ses notes parce qu’il a été piqué au vif, il est très bon », complète Guillaume Balas, député européen socialiste, tendance « frondeur ». « François Hollande l’a mouchée. Il a montré qu’il savait aussi jouer dans ce registre offensif », enchaîne l’élu MoDem Robert Rochefort. « Comme Angela Merkel, François Hollande est une bête politique. Quand ils sont attaqués, ils trouvent toutes les ressources pour riposter et plaquer leur adversaire », analyse Elisabeth Morin-Chartier, député européenne du parti Les Républicains.

Le concert de louanges se prolonge hors des frontières du Parlement européen. « J’aurais probablement applaudi François Hollande. J’ai trouvé cela surréaliste et j’ai eu honte, vraiment honte pour Madame Le Pen », a réagi Eric Woerth au micro de RTL. « C’est inqualifiable pour une élue de la nation française de s’adresser au président de la République française dans ces conditions. Inacceptable », a condamné François Fillon sur LCI et Radio classique. « Choquant et vulgaire », a commenté le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde sur Europe 1.

Le « piège » du vote utile

Le tableau n’est évidemment pas d’un rose intégral. Les mêmes chanteurs de louanges critiquent le discours présidentiel tenu avant la réponse à Marine Le Pen. Manque de souffle, absence de propositions, allocution technique, François Hollande n’a pas soulevé l’enthousiasme de la classe politique sur ses propres idées.

Peut-il se contenter d’une opposition frontale au FN pour unir son camp et mener la campagne pour 2017 ? « Un simple discours contre Marine Le Pen ne suffira pas, prévient le soutien de Benoit Hamon, Guillaume Balas. C’est le schéma de Jean-Christophe Cambadélis : forcer l’union par peur de l’extrême droite. » L’écolo Yannick Jadot parle d’une « situation perverse » et d’un « piège » : « François Hollande va mener sa campagne présidentielle avec un seul argument : ‘Je suis le rempart au FN.’ On ne parlera que du vote utile. Evidemment, Nicolas Sarkozy fera la même chose. »

Hollande promet un nouveau texte pour lutter contre le racisme avant la fin de l’année

En visite au camp des Milles et l’Estaque Marseille, le chef de l’Etat a annonc le dpt d’un nouveau projet de loi pour faire du racisme et de l’antismitisme une circonstance aggravante.

François Hollande veut encore plus s’investir dans la lutte contre toutes les formes de racisme. En visite au camp des Milles, un ancien camp de déportation près d’Aix-en-Provence, le chef de l’Etat a annoncé le dépôt d’un nouveau projet de loi pour faire du racisme et de l’antisémitisme une circonstance aggravante. Il sera présenté avant la fin de l’année, a-t-il promis.

Invité du dîner du Crif le 23 février, François Hollande avait promis des « sanctions plus rapides et plus efficaces » contre les propos haineux.

>> A lire aussi: Comment renforcer les sanctions contre les propos racistes et antisémites?

« J’ai demandé à la garde des Sceaux » Christiane Taubira « de préparer d’ici à la fin de l’année un texte réformant le code pénal pour faire de toute inspiration raciste ou antisémite une circonstance aggravante pour une infraction, quelle qu’elle soit, quel qu’en soit l’auteur », a-t-il déclaré.

« La République ne connaît pas de races, ni de couleurs de peau », a ajouté le chef de l’Etat en référence aux propos de Nadine Morano. La députée européenne Les Républicains s’est vu retirer son investiture aux régionales mercredi soir après avoir déclaré que la France est « un pays de race blanche ».

Air France: Sarkozy parle de « chienlit », Valls et Hollande répliquent

Les propos de Nicolas Sarkozy, qui a voqu « la chienlit » et « le dlitement de l’Etat » concernant notamment le conflit social Air France, ont suscit de vives ractions de Franois Hollande et de Manuel Valls.

Air France était au coeur ce mardi des débats au plus haut sommet de l’État. Des déclarations de Nicolas Sarkozy, ce mardi, sur les incidents de lundi à Air France ont enflammé la classe politique française. En cause: son évocation de la « chienlit » et du « délitement de l’État ». Manuel Valls, François Hollande et Marylise Lebranchu lui ont répondu tour à tour dans la journée.

« Plus rien n’est respecté »

« Nous ne sommes pas en 1793. Nous ne pouvons pas accepter que deux dirigeants soient au bord de se faire lyncher par des hommes en tenue de syndicaliste, avec des syndicats qui ont pignon sur rue et qui ont tous appelé à voter pour François Hollande en 2012″, s’est emporté l’ancien chef de l’État lors de la réunion du groupe Les Républicains à l’Assemblée.

« Plus rien n’est respecté, rien ne semble plus respectable », a dénoncé Nicolas Sarkozy, évoquant pêle-mêle le conflit social à Air France, le mouvement de grève des médecins, ainsi que la fusillade au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé en Seine-Saint-Denis. Le président de Les Républicains a aussi abordé la crise de l’élevage: « Les cours s’effondrent et que fait le gouvernement? ».

« C’est la chienlit, c’est le délitement de l’État », a résumé l’ex-chef de l’État, en faisant référence à la célèbre phrase attribuée au général De Gaulle lors des manifestations de mai 1968.

La chienlit, « un mot dangereux »

Des propos qui n’étaient pas du tout du goût du président de la République et du Premier ministre. Manuel Valls a réagi le premier lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre a déploré l’utilisation de ce mot, y voyant une attaque contre les corps intermédiaires.

« La chienlit, […] la remise en cause permanente des corps intermédiaires, des syndicats, de l’indépendance de la justice, de ce qui fonde même la démocratie, ce mot chienlit, l’expression qui a été aussi la vôtre, comme celle de Nicolas Sarkozy, sont des mots dangereux », a dit le Premier ministre.

Par ailleurs, Manuel Valls n’a pas hésité à fustiger « l’oeuvre de voyous », concernant les agressions dont ont été victimes Xavier Broseta, DRH de la compagnie, et Pierre Plissonnier, DRH du long-courrier en marge du comité central d’entreprise lundi. « Il faudra des sanctions lourdes à l’égard de ceux qui se sont livrés à de tels actes », a-t-il dit.

Une stigmatisation des syndicats

Le président de la République a estimé que les « actes inqualifiables » commis contre des membres de la direction de la compagnie aérienne ne devaient pas « discréditer les syndicalistes mais discréditer les auteurs, ce qui est très différent ».

« Et moi, je ne m’en prendrai jamais aux – corps- intermédiaires, aux corps sociaux, à ceux qui ont vocation à représenter justement les salariés, les employeurs, parce qu’il faut avoir des interlocuteurs, parce que l’État ne peut pas décider de tout », a-t-il lancé lors d’un discours à la Mutualité, pour le 70e anniversaire de la sécurité sociale. « Si on les discrédite, si on les stigmatise, si on les écarte mais quel sera le fondement même de ce que nous pouvons faire au nom de l’intérêt général, de la République française! » s’est exclamé le chef de l’État.

Un jeu dangereux pour Marylise Lebranchu

Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, a à son tour critiqué sur Public Sénat l’utilisation du mot « chienlit » par Nicolas Sarkozy, jugeant qu’il s’agissait « quasi d’un appel à la rue ». « La ‘chienlit’ c’est un mot dont on se souvient quand on lit son histoire ou quand on l’a vécue, c’est tout le monde dans la rue, plus d’autorité, plus rien », a-t-elle dit lors de l’émission Preuves par trois.

« Vous dites aux Français: ça y est, depuis Air France tout le monde est dans la rue, il n’y a plus de corps intermédiaires… allez-y si vous voulez revendiquer, courez dehors et revendiquez », a-t-il expliqué, avant d’ajouter: « Quand on est un ancien président de la République, et qu’on aspire peut-être, il semble, à le redevenir, il faut être extrêmement attentif aux mots qu’on emploie ».

Alain Finkielkraut: « La France se désintègre »

Dans son dernier livre, La Seule Exactitude, Alain Finkielkraut trace la machette un chemin de rflexion travers les grands dbats qui divisent le pays. A droite? Il s’en dfend. Tout en expliquant pourquoi la gauche a perdu son hgmonie culturelle.

Dans votre livre, La Seule Exactitude (Stock), titre emprunté à Péguy, vous cherchez à dessiller les yeux de vos contemporains en écartant bon nombre de contrevérités. Notamment en ce qui concerne le thème récurrent de l' »islamophobie ». Où est donc l’exactitude?

Il y a une phrase de Paul Valéry que je médite sans cesse. « Quand un homme ou une assemblée, saisis de circonstances pressantes ou embarrassantes, se trouvent contraints d’agir, leur délibération considère bien moins l’état même des choses, en tant qu’il ne s’était jamais présenté jusque-là, qu’elle ne consulte des souvenirs imaginaires. » Cette disposition spontanée de l’esprit est de nos jours aggravée par le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. Hitler nous hante et nous incite à nous souvenir d’abord, au lieu de répondre par l’invention à l’originalité de la situation présente.

Alors même que l’antisémitisme est devenu un code culturel dans ce que l’on appelle, hélas à juste titre, « les territoires perdus de la République », des journalistes comme Edwy Plenel, des sociologues comme Luc Boltanski, des historiens comme Enzo Traverso ou Pierre Rosanvallon observent la présence de thèmes traditionalistes et xénophobes issus de la rhétorique de l’Action française ou du nationalisme barrésien. Et ils s’inquiètent de la réorientation contre les musulmans d’une hostilité qui était principalement dirigée contre les juifs et le judaïsme durant la première moitié du XXe siècle. On se réfère à la douloureuse histoire des juifs pour occulter purement et simplement la nouvelle judéophobie. L’antisémitisme européen s’affaiblit à mesure que l’antisémitisme islamiste se renforce. L’inexactitude dans laquelle nous sommes plongés devient intolérable; il faut de toute urgence rendre le présent présent à lui-même.

La constatation de l’antisémitisme a-t-elle constitué le point de départ de votre réflexion?

Non, mais ce qui est particulièrement scandaleux, c’est d’invoquer la mémoire de l’antisémitisme pour mieux nier sa forme contemporaine. Notre époque se conçoit autre qu’elle n’est, et cet anachronisme prend aussi de tout autres formes, qui ne sont pas moins inquiétantes. Sous le nom ridicule d' »incivilités », la violence augmente constamment, l’insécurité gagne; la culture ne cesse de perdre du terrain; l’école républicaine, qui fut notre fierté, s’effondre à coups de réformes toutes plus catastrophiques les unes que les autres.

Bref, la France se désintègre. Elle faisait naguère encore envie, elle fait maintenant pitié. Elle était un modèle, elle devient un repoussoir: c’est pour ne pas connaître le destin de la France que les pays d’Europe centrale refusent obstinément d’accepter sur leur sol des quotas permanents de demandeurs d’asile. Ils le disent d’ailleurs explicitement. Ce constat est déprimant, mais plus déprimante encore est l’interdiction de le dresser. Si vous regardez les choses en face – c’est cela l’exactitude -, vous êtes aussitôt accusé de faire le jeu du Front national et l’automatisme antifasciste prend le pas sur l’analyse des faits. Voilà le danger que je dénonce. Nous devons impérativement mettre nos montres à l’heure. Il faut penser en d’autres termes. Car nous vivons un moment inédit de notre histoire.

Après le 11 janvier, très vite, "on a constaté que tout le monde n'était pas Charlie. [...] Un clivage est apparu dans la société française", estime Alain Finkielkraut.

Après le 11 janvier, très vite, « on a constaté que tout le monde n’était pas Charlie. […] Un clivage est apparu dans la société française », estime Alain Finkielkraut.

REUTERS/Eric Gaillard

D’où provient cet affaissement français?

Raymond Aron a très justement écrit: « La vanité française consiste à se reprocher toutes les fautes, sauf la faute décisive, la paresse de pensée. » Cette paresse a pour nom aujourd’hui « mémoire ». Entendons-nous bien : je ne milite pas contre le devoir de mémoire et pour le droit à l’oubli. La civilisation de l’Europe a été frappée à mort par les armes d’un des peuples les plus civilisés d’Europe. « Nous ne sommes pas sortis de ce malheur », comme l’a dit François Furet. L’histoire, cependant, ne prévoit pas de session de rattrapage.

Nous avons des démons, c’est vrai. Mais nous avons aussi des ennemis, alors qu’au sortir de la Seconde Guerre mondiale nous avions décidé de ne pas en avoir. Si nous nous laissons accaparer par nos démons au détriment de l’attention qu’il faut porter à l’ennemi, nous courons à la catastrophe. Notre temps ne ressemble à aucun autre, il faut l’admettre.

Qui est cet ennemi? Contre qui sommes-nous en guerre?

Il faut toujours se souvenir de ce propos de Julien Freund: « Ce n’est pas nous qui désignons l’ennemi, c’est lui qui nous désigne. Et s’il veut que nous soyons son ennemi, nous aurons beau lui faire les plus belles protestations d’amitié, nous le serons. Et il nous empêchera même de cultiver notre jardin. » L’islamisme radical a déclaré la guerre aux « juifs et aux croisés ». Il faut en prendre acte. Cela signifie peut-être que le multiculturalisme, dans lequel nous avons cru, est une illusion. Nous nous attendions, avec la diversité, à l’idylle ; or nous sommes entrés dans un climat de plus en plus dur, dans la confrontation.

Pourquoi?

L’intégration est en crise. La France a abandonné le concept d’assimilation, jugé trop unilatéral, elle lui a préféré le paradigme plus ouvert de l’intégration, mais celle-ci ne fonctionne plus, au point même que certains lui substituent l’idée de société inclusive. Comme si c’était en ne demandant plus rien à nos hôtes que nous réussirions à établir avec eux un modus vivendi et que le « vivre ensemble » retrouverait son harmonie perdue. Ces replis successifs témoignent de l’extrême difficulté de faire cohabiter, à l’intérieur d’une même communauté, des peuples qui ne partagent pas les mêmes principes, ni les mêmes traditions, ni le même idéal.

Dans votre livre, vous écrivez que le djihad a dressé un mur entre le monde arabo-musulman et le nôtre. Ce mur traverse-t-il aussi la société française?

On ne peut tout de même pas oublier le 11 janvier. Des dessinateurs, des journalistes ont été assassinés parce qu’ils avaient offensé le prophète de l’islam; et des juifs l’ont été parce qu’ils étaient juifs. Le peuple est descendu dans la rue pour dire que la liberté d’expression, l’humour, la satire étaient constitutifs de l’identité nationale et que c’était à prendre ou à laisser. Le slogan « Je suis Charlie » a alors émergé.

Mais, très vite, un deuxième choc s’est produit. On a constaté que tout le monde n’était pas Charlie. Les habitants des quartiers « populaires » sont restés chez eux. Parce que, selon eux, ces dessinateurs étaient allés trop loin. Un clivage est apparu dans la société française et je ne crois pas que les choses vont aller en s’arrangeant. J’ai peur que se développe en France une espèce de sécessionnisme culturel et territorial. Quand on dit « quartiers populaires » aujourd’hui, on entend quartiers vidés du peuple « old school », pour reprendre l’expression récente de Michel Onfray. Est-ce à dire qu’il y aurait désormais deux peuples en France et qu’on ne peut plus les réconcilier?

"Ce n'est pas nous qui désignons l'ennemi, c'est lui qui nous désigne." Exécution par Daech de 30 Ethiopiens, en avril dernier.

« Ce n’est pas nous qui désignons l’ennemi, c’est lui qui nous désigne. » Exécution par Daech de 30 Ethiopiens, en avril dernier.

AFP PHOTO/AL-FURQAN MEDIA

N’y a-t-il pas une grande responsabilité politique dans cet état de conflictualité?

Devant la révolution démographique que nous connaissons, il aurait fallu réaffirmer clairement les lois de l’hospitalité. Il aurait fallu dire haut et fort que certaines traditions, valeurs et coutumes n’étaient pas négociables, plutôt que de rechercher sans cesse des accommodements de moins en moins raisonnables. On aurait dû, surtout, mener, une politique scolaire digne de ce nom. C’est à l’école que la France se présente à tous les enfants, qui sont, comme l’a écrit Hannah Arendt, non seulement des êtres inachevés, mais aussi des nouveaux venus sur la terre.

Or la droite et la gauche ont abandonné toute véritable ambition éducative. Au lieu de cultiver les élèves, c’est-à-dire de les introduire dans un monde plus vieux qu’eux, on s’efforce de les désennuyer, on les incite à construire eux-mêmes leur propre savoir, on abdique peu à peu toute autorité. L’école ne joue plus son rôle. Enfant d’immigré, j’ai eu la chance de pouvoir assimiler une partie de la culture française; cette chance est refusée aux enfants des nouvelles générations.

La dernière réforme du collège enfonce le clou dans le cercueil en réduisant encore la part des disciplines au profit d’enseignements interdisciplinaires qui ne font qu’introduire dans les têtes, à la place de la culture, la nouvelle religion civile faite de tri sélectif et de lutte contre les discriminations. C’est comme si la France, devenue société postnationale, postlittéraire et postculturelle, prenait peu à peu congé d’elle-même.

La gauche et la droite sont-elles toutes deux coupables?

Oui. La gauche, parce qu’elle a sombré dans l’égalitarisme. La droite, parce qu’elle en est venue à concevoir l’enseignement comme une adaptation aux exigences de l’économie.

Comment réagissez-vous devant le drame de ces centaines de milliers de migrants, privés de tous les droits dans leur pays, qui accostent sur les rives de l’Europe au péril de leur vie?

Devant ce mouvement de population, nous sommes tous frappés de stupeur. Malheureusement, dès qu’on essaie d’y réfléchir, on est voué à l’opprobre. La photo du corps du petit Aylan n’était pas seulement une image; c’était un appel à notre humanité. Ce n’est pas une photo qui se regardait, c’est une photo qui nous regardait. Cet appel, certains ont voulu l’entendre comme une mise en accusation de l’Europe. Les éditorialistes, érigés en directeurs de conscience, ont fustigé la léthargie, l’indifférence, l’égoïsme des sociétés et des Etats du Vieux Continent. Ce procès est injuste.

Si on assiste à un tel déferlement migratoire vers l’Europe, c’est parce que celle-ci est accueillante, à la différence de l’Amérique – qui se protège pour des raisons de sécurité – et des Etats du Golfe – qui sont des forteresses. Imbu jusqu’à l’ivresse de sa générosité abstraite, le nouveau pouvoir spirituel n’accorde plus de place dans la morale à la morale de responsabilité, c’est-à-dire au souci des conséquences. Contrairement à ce que réclame Marine Le Pen, il faut coûte que coûte maintenir vivant le droit d’asile. Mais il faut savoir aussi qu’avec la nouvelle immigration la proportion des « Je suis Charlie » ira diminuant, en France comme dans le reste de l’Europe. Les services de renseignement allemands avertissent déjà que le prosélytisme islamiste est très actif parmi les réfugiés qui se pressent au pays de maman Merkel.

"Si l'on assiste à un tel déferlement migratoire vers l'Europe, c'est parce que celle-ci est accueillante." A la frontière franco-italienne, le 30 septembre.

« Si l’on assiste à un tel déferlement migratoire vers l’Europe, c’est parce que celle-ci est accueillante. » A la frontière franco-italienne, le 30 septembre.

REUTERS/Eric Gaillard

La cause de ce déferlement se trouve dans la violence extrême dont souffrent les populations musulmanes…

Violence ostentatoire, qui plus est. Avec Daech, c’est comme si les nazis avaient érigé les chambres à gaz en argu ment de propagande. Daech attire, non tant parce qu’il ressusciterait l’idéal médiéval du califat, mais parce qu’il coupe les têtes des chrétiens, des yézidis, des homosexuels… Ses films publicitaires ne montrent que des massacres.

Daech recrute ainsi en Tunisie, dans tout le monde musulman, en Europe, jusque parmi des convertis normands. Je suis incapable d’expliquer ce phénomène. En Syrie, la situation est d’autant plus effroyable que deux barbaries se font face. J’entends, ici ou là, qu’il faudrait, pour vaincre Daech, envoyer des troupes au sol. Je n’ai pas d’avis autorisé à ce sujet, mais il serait assez incompréhensible que les Syriens fuient leur pays du fait de la guerre et que l’Europe doive à la fois les accueillir et faire la guerre à leur place.

Il faut une conférence internationale, et pas seulement européenne, pour définir des conditions d’accueil, mais aussi pour se demander comment mettre fin à ce que Jean-Luc Mélenchon lui-même qualifie de « véritable hémorragie ». On ne peut pas consentir à ce que l’Erythrée se vide de ses habitants, à ce que les trafiquants d’êtres humains – que la photo du petit Aylan a dû mettre en joie – fassent des fortunes sur le dos de pauvres gens, on ne peut pas laisser la situation se dégrader comme c’est le cas à l’heure actuelle. Cela ne peut pas être résolu en jouant sur le masochisme moralisateur des Européens.

Pourquoi la France est-elle si rétive à l’arrivée des migrants sur son sol?

Les populations d’Europe centrale, ou du Danemark, sont plus rétives encore. Avec le communisme, les pays d’Europe centrale ont subi la loi d’un Etat étranger, en l’occurrence l’Union soviétique. Après la chute du Mur de Berlin, ils ont retrouvé leur souveraineté; ils ne peuvent pas consentir que celle-ci soit maintenant abandonnée au profit d’une nouvelle instance bureaucratique, l’Union européenne. Si on ne peut pas décider de l’admission des migrants, on cesse d’être souverain.

La France, elle, est une nation à cran. Marseille est devenue la capitale de l’hyperviolence, des villes comme Mulhouse, Roubaix, Tourcoing, Albi, Carpentras deviennent méconnaissables. On y trouve de plus en plus de rues où les femmes voilées sont majoritaires. Les Français ne voient pas cette mutation d’un bon oeil, ils ne comprennent pas pourquoi on qualifie de raciste leur réaction. Ils se disent que si l’intégration est en panne, l’actuel déferlement migratoire ne pourra qu’aggraver les tensions. C’est tout. Ce n’est pas, comme le voudraient certains, la xénophobie qui parle, c’est le sens commun.

"Si on ne peut pas décider de l'admission des migrants, on cesse d'être souverain. La France, elle, est une nation à cran." Manifestation contre l'immigration illégale, le 4 octobre, à Calais.

« Si on ne peut pas décider de l’admission des migrants, on cesse d’être souverain. La France, elle, est une nation à cran. » Manifestation contre l’immigration illégale, le 4 octobre, à Calais.

REUTERS/Pascal Rossignol

Une force politique exploite ce sens commun à des fins tout autres…

Nous assistons à la naissance d’une coalition entre la gauche morale et le grand patronat. Pour les patrons, français ou allemands, les hommes sont inter changeables, on souhaite donc la bienvenue à ces nouveaux arrivants qui exerceront une heureuse pression à la baisse sur les salaires. La gauche morale préconise quant à elle l’hospitalité inconditionnelle. Edwy Plenel fait cause commune avec Pierre Gattaz : c’est comique. Face à cette alliance de la calculette et du violon, Marine Le Pen a raison de dire que l’immigration aujourd’hui est un problème en France, pas une chance. Mais ce qu’elle oppose à l’étalage des bons sentiments, ce n’est pas le sérieux de la morale politique, c’est l’inhumanité pure et simple. Elle n’a aucun problème à renvoyer tous les persécutés chez eux. Chacun balaie devant sa porte: cette « philosophie de concierge », comme disait Joseph Roth, ne doit en aucun cas être la nôtre.

La gauche a-t-elle perdu son hégémonie culturelle?

Ce que pensent les gens de gauche, qu’ils soient rouges, roses ou verts, c’est que l’inégalité est la source de tous les maux qui rongent le genre humain. Pour eux, il n’est pas de conflit qui ne se résume à l’antagonisme entre les possédants et les dépossédés. Si la gauche a perdu la partie, c’est parce que le choc des cultures n’est pas soluble dans la question sociale. Les penseurs de gauche préfèrent se crever les yeux plutôt que de penser à nouveaux frais.

Comment percevez-vous la centralité qu’a fini par occuper le Front national dans le paysage politique français?

Je défends la France en tant que composante essentielle de la civilisation européenne, je ne me reconnais donc pas du tout dans les imprécations du souverainisme. Le Front national doit être jugé sur son programme actuel. Il ne menace pas la démocratie, mais il est dangereusement poutinolâtre. Il n’est plus antisémite, il n’est pas engagé dans une croisade contre les musulmans. En même temps, il présente l’immigration comme un tout, il refuse de faire les distinctions qui sont au fondement de l’humanisme, et c’est à ce titre qu’il doit être combattu.

Vous êtes de plus en plus souvent classé à droite par vos détracteurs. Que répondez-vous?

On ne me classe pas seulement à droite, on fait de moi un raciste et on m’inscrit périodiquement sur les listes noires des « néofachos », alors même que je soutiens, contre tous les amalgames, le travail critique que mènent courageusement des intellectuels musulmans comme Abdennour Bidar, Boualem Sansal, Kamel Daoud. Face à cette violence verbale, je dispose heureusement de la maxime popularisée par Jacques Chirac, qui ne fut pas un grand président, mais un maître zen: « Ça m’en touche une, sans faire bouger l’autre. »

Primes en liquide: 30 mois avec sursis et 75 000 euros d’amende requis contre Claude Guéant

Au procs des primes en liquide du ministre de l’Intrieur, le procureur Patrice Amar s’est montr svre dans ses rquisitions, arguant que le dtournement de fonds publics par l’ex-bras droit de Nicolas Sarkozy tait tabli.

30 mois de prison avec sursis, 75 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civils et civiques. Voilà ce qui a été requis mercredi à l’encontre de Claude Guéant, dans le procès des primes en liquide du ministère de l’Intérieur.

Une peine de 10 mois de prison a en outre été requise par le procureur, Patrice Amar, à l’encontre de l’ancien directeur général de la police nationale, Michel Gaudin, poursuivi au côté de l’ex-bras droit de Nicolas Sarkozy.

« Détournements de fonds publics établi »

« Je vous demande de remettre la vertu au goût du jour », a lancé le représentant du ministère public à l’issue de ses réquisitions, après avoir expliqué qu’il ne s’agissait « pas d’autre chose dans cette affaire que de morale civique ». « Je considère que juridiquement et matériellement, le détournement de fonds publics est établi », a expliqué le magistrat.

Dans cette affaire, Claude Guéant est poursuivi pour « complicité de détournement de fonds publics et recel » pour avoir perçu personnellement et reversé à trois membres de son cabinet, Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin, des primes en espèce, prélevées sur les frais d’enquête et de surveillance (FES) des policiers, alors qu’il était directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2004.

Michel Gaudin est renvoyé pour avoir transmis ces fonds évalués à 210.000 euros (10.000 euros par mois) à Claude Guéant. Il est poursuivi pour « détournement de fonds public » et les trois membres du cabinet pour « recel ».

« Il a eu le premier rôle, le rôle moteur »

« A mes yeux, M. Guéant est l’auteur principal. Il a eu le rôle premier, le rôle moteur. Il a décidé seul de puiser dans les fonds d’enquête et de surveillance à des fins de rémunération », a expliqué le procureur. L’ancien patron de la police, Michel Gaudin, peut être, à ses yeux, considéré comme un « complice par assistance ». Selon lui, le policier savait que les fonds qu’il remettait à Claude Guéant « allaient servir de rémunérations illégales » et ne s’y est pas opposé, non par « obéissance » mais par « crainte ».

Le détournement de fonds et la complicité sont punissables de 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende et le recel de cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende.

Estrosi en colère après une blague de Canteloup sur Morano et les inondations

Le maire de Nice a vivement ragi une blague lance par l’humoriste sur l’antenne d’Europe 1 qui, imitant Nicolas Sarkozy, affirmait que le cerveau de Nadine Morano tait « tout inond ».

Christian Estrosi n’a que moyennement apprécié la blague de Nicolas Canteloup lancée ce matin sur l’antenne d’Europe 1. Lors de sa chronique humoristique, l’imitateur, prenant la voix de Nicolas Sarkozy, imaginait le cerveau de Nadine Morano « tout inondé ». Une touche d’humour qui n’a pas plu au maire Les Républicains de Nice, qui demande à l’humoriste « plus de réserve » après les intempéries meurtrières qui ont récemment touché la Côte d’Azur.

Estrosi rappelle Canteloup au respect des victimes

« Lorsque Canteloup plaisante, il y a quelques instants, sur les intempéries, je veux simplement dire qu’il y a des moments où, même si je l’apprécie, ça nécessite un peu de réserve », a-t-il affirmé avant d’ajouter : Il y a plus d’une vingtaine de morts et de disparus, j’ai de la compassion pour eux, j’ai mes pensées qui se tournent vers leurs familles. »

A l’origine du clash, Nicolas Canteloup imitant la voix du Président des Républicains: « Son cerveau (à Nadine Morano) a été tout inondé. Il n’était pas étanche, il a pris l’eau. Visiblement, c’est que de la flotte à l’intérieur. Vu les litres qu’il y a, on va avoir droit à une grosse indemnité. »

La réponse de Christian Estrosi n’a pas manqué de faire réagir Thomas Sotto, le présentateur de la matinale d’Europe 1. « Pas de mauvais procès à Nicolas Canteloup. Il s’amuse de la politique, c’est son job. Mais il a exprimé dès lundi sa solidarité à l’égard des sinistrés avec la générosité et le coeur qu’on lui connaît », a-t-il précisé. »

« Il y a des injustices peut-être des deux côtés, soyons équitables », a finalement reconnu Christian Estrosi.

Nadine Morano en appelle à De Gaulle et à « son amie noire »

Aprs ses propos sur la « race blanche » Nadine Morano s’est rendue dimanche sur la tombe du Gnral de Gaulle. Elle revendique de nombreux soutiens, dont celui de « son amie noire ».

Nadine Morano persiste et signe. A quelques jours de la réunion de la Commission nationale d’Investiture (CNI) du parti Les Républicains, qui doit décider du sort de sa candidature aux régionales en Meurthe-et-Moselle, l’eurodéputée a multiplié les visites et les déclarations, évoquant pêle-mêle le Général de Gaulle et « son amie noire ».

Recueillement sur la tombe du Général de Gaulle

Dimanche, l’eurdéputée s’est rendue sur la tombe du général de Gaulle. « Dès mon retour de Moscou » – où elle se trouvait dans le cadre de ses fonctions de députée européenne – « je suis allée directement me recueillir sur la tombe du général de Gaulle » dans la nuit de samedi à dimanche à Colombey-les-deux-Eglises en Haute-Marne, a-t-elle écrit sur sa page Facebook, photos nocturnes à l’appui.

Nadine Morano en appelle à De Gaulle et à "son amie noire"

Facebook Nadine Morano

« Je ne suis pas de la race des lâches, pour aucune fonction, je ne renierai le Général de Gaulle », a également noté l’ancienne ministre. « Je ne savais pas que citer ses propos susciterait un tel lynchage médiatique et une telle hystérie chez mes ‘amis’ politiques qui fait bien rigoler nos adversaires », a-t-elle ajouté encore dans un long texte. Elle y attaque notamment ses détracteurs, dont Nathalie Kosciusko-Morizet et Alain Juppé. S’agissant de ce dernier, elle précise: « je suis troublée, il avait mon estime et mon affection ».

Dans le Grand Journal sur Canal+ ce lundi, Nathalie Kosciusko-Morizet a, de son côté, confirmé sa position sur les idées de Nadine Morano, qui selon elle méritent une exclusion du parti.

« J’ai mal à ma France « 

Le 26 septembre dernier, Nadine Morano avait suscité une vive polémique en déclarant, sur le plateau de l’émission de Laurent RuquierOn n’est pas couché de France 2: « Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères ». Cette phrase attribuée à Charles de Gaulle est une citation tirée d’un livre d’Alain Peyreffite et qui aurait été prononcée en 1959, en pleine guerre d’Algérie. Le Front national l’a à plusieurs reprises mise en exergue dans des affiches et tracts. « Comme le disait le Général Bigeard, conclut Mme Morano, j’ai mal à ma France ! ».

« Mon amie noire »

Interviewée par le site Metronews, Nadine Morano a assuré recevoir de nombreux soutiens et de surtout pouvoir compter sur « son amie noire », précisant : « Mon amie noire, elle est exaspérée de voir ce qu’on dit sur moi ! Elle se dit : ‘mais alors, on ne peut plus rien dire dans ce pays !’ Et en effet, certains ont la liberté d’expression de me traiter de ‘connasse’ et moi, je n’ai pas le droit d’affirmer quelque chose de factuel. C’est quand-même bizarre ! ».

Nadine Morano, avait déjà évoqué « cette fameuse amie noire » pour se défendre des accusations de racisme, dont elle faisait l’objet en juin 2012. « Me faire passer pour quelqu’un par exemple qui serait raciste, alors que j’ai des amis qui sont justement arabes, et dont ma meilleure amie qui est tchadienne, donc plus noire qu’une arabe, je trouve ça choquant », s’était-elle à l’époque indignée sur France 5.

Ironie et moqueries sur les réseaux sociaux

Ces dernières déclarations n’ont pas manqué de susciter des réactions ironiques et humoristique sur Twitter.

Certains ont remis en doute l’existence même de cette mystérieuse « amie noire »

Nadine Morano sera l’invitée politique de Roland Sicard mardi sur France 2. Elle devrait revenir une nouvelle fois sur la polémique.

Nadine Morano vous demande 10 euros pour être candidate à la primaire

La dpute europenne assume toujours et encore ses propos sur la France « pays de race blanche ». Elle entend mme les dfendre lors de la primaire droite en 2016. A conditions que vous contribuiez.

A la veille d’une réunion qui devrait entériner son éviction des listes aux régionales, Nadine Morano persiste et signe. « Je ne retire rien et j’assume. Je n’ai pas dit que les Français sont de race blanche, mais que la France est un pays de race blanche (…) Ca se voit quand on arrive à l’aéroport, comme ça se voit quand on arrive en Côte d’Ivoire que c’est un pays de race noire, ou de type noir, peu importe le mot », assène-t-elle sur France 2 ce mardi matin.

La députée européenne a répété qu’elle ne faisait que citer des propos du général de Gaulle -des propos rapportés après la mort du chef d’Etat- et s’est prévalue du soutien du petit-fils du général. Ce dernier lui a envoyé un message de soutien que l’élue mettra en ligne sur sa page Facebook.

Morano n’assistera pas à sa punition

Le sort de la candidate aux régionales Nadine Morano sera tranché mercredi lors d’une réunion de la commission des investitures du parti Les Républicains. L’intéressée ne sera pas présente. « Au même moment, François Hollande et Angela Merkel parleront de la crise des migrants à Strasbourg. C’est mon rôle de député européenne d’y être plutôt que d’assister à une commission qui traite de problèmes politiciens », a-t-elle expliqué.

Nadine Morano a profité de son passage sur le plateau de France 2 pour rappeler qu’elle était candidate à la primaire de droite organisée en 2016. Elle a créé le mouvement « Rassemblement pour le peuple de France » et invité les téléspectateurs à verser leur obole: « Si 100 000 personnes donnent 10 euros chacun, je pourrai être candidate. » A votre bon coeur.

Violences chez Air France: Manuel Valls dénonce « des agissements de voyous »

Les deux ttes de l’excutif, Franois Hollande et Manuel Valls, ont dnonc ce mardi les violences « inacceptables » commises la veille contre des dirigeants d’Air France. Des actes qui peuvent avoir des « consquences sur l’image et l’attractivit » de la France.

En marge d’un déplacement au Havre ce mardi pour l’inauguration de l’Ecole nationale supérieure maritime, François Hollande est revenu sur les violences survenues au siège d’Air France. « Ça compte, le dialogue social. Et quand il est interrompu par des violences, des contestations qui prennent des formes inacceptables, on voit ce que ça peut avoir comme conséquences sur l’image, sur l’attractivité » du pays, a-t-il déclaré.

Le chef de l’Etat en a profité pour prôner un « dialogue social apaisé ». Il faut, a-t-il souligné, « un dialogue responsable avec un patronat qui prend les décisions qui sont attendues et des responsables syndicaux qui jouent la carte, la seule possible, celle du compromis et de la négociation ».

« Air France est sous le choc » (Manuel Valls)

Manuel Valls est lui arrivé mardi peu avant 11h au siège d’Air France, à Roissy, pour rencontrer notamment les membres de la direction agressés lundi, après la confirmation de la possible suppression de 2 900 postes. Il a déclaré que ces actes étaient « l’oeuvre de voyous » qui méritaient des sanctions « lourdes ». « Je suis venu ici à Air France parce que Air France est sous le choc et quand Air France est sous le choc, c’est toute la France qui est sous le choc« , a affirmé le Premier ministre.

Depuis le Japon, le Premier ministre s’était dit lundi « scandalisé par les violences inacceptables » survenues lors de la réunion du comité central d’entreprise (CCE) et avait exprimé « tout son soutien » à la direction.

Le directeur des ressources humaines Xavier Broseta s’est retrouvé torse nu, chemise déchirée, avant de s’échapper en escaladant un grillage. Pierre Plissonnier, responsable de l’activité long courrier à Air France, a été malmené de la même manière. Ces violences commises par des manifestants ayant envahi la réunion du CCE ont fait au total 7 blessés dont un grave, un vigile, selon un porte-parole de la compagnie aérienne.

Au CCE, la direction a confirmé la mise en oeuvre d’un plan « alternatif » au projet de développement « Perform 2020″, décidé après l’échec de négociations avec les navigants sur de nouveaux efforts de productivité. Ce « plan B » menacerait 2 900 postes (300 pilotes, 900 stewards et hôtesses, et 1 700 personnels au sol).