Le mini-remaniement se fait encore attendre

Le casse-tte du mini-remaniement li au dpart de Franois Rebsamen serait-il plus complexe que prvu? Les annonces n’ont finalement pas eu lieu avec le Conseil des ministres de ce mercredi comme promis.

L’opposition pourra de nouveau rebondir sur une promesse non tenue par l’exécutif. En effet, le remplaçant de François Rebsamen au ministère du Travail et le mini-remaniement qui s’ensuit devaient être annoncés lundi ou mardi pour être « acté[s] avant le Conseil des ministres de mercredi », selon une source gouvernementale. Promis. Mais raté.

L’entourage de François Hollande situe désormais ces annonces pour « après le Conseil des ministres et, en tout état de cause, avant la fin de la semaine ». Qui plus est avant la conférence de presse semestrielle du président de la République, prévue lundi prochain à 11h et au cours de laquelle on l’imagine mal décliner lui-même les noms du gouvernement retouché de Manuel Valls.

Bruno Le Roux ou pas?

Or « à force d’attendre le remaniement ministériel qui ne vient pas, certains rhétoriqueurs à l’imagination fertile ‘fabriquent’ des gouvernements de ‘radio-trottoir’ au sein desquels des personnalités sont mutées, maintenues ou limogées ». Non, le site Camer.be ne parle pas de la France mais du Cameroun qui, à ce rythme, connaîtra ses ministres plus vite que les Français ne découvriront le nouveau ministre du Travail…

Quant aux rumeurs, évidemment, elles courent. Dans la liste des pressentis, déjà répétée mille fois depuis l’annonce du départ de François Rebsamen pour la mairie de Dijon, un nom semble se détacher: Bruno Le Roux. Mais alors qui le remplacerait, lui, à la tête du groupe socialiste à l’Assemblée nationale? « Les noms des députés Olivier Faure, Guillaume Bachelay ou encore Christophe Borgel circulent, Guillaume Bachelay tenant la corde », avance Atlantico.

Une valse de radicaux et d’écolos?

Autre ingrédient pour pimenter ce jeu de chaises musicales: Sylvia Pinel serait « lasse de sa fonction » au ministère du Logement, affirme Challenges. Elle rejoindrait Carole Delga, déjà sortie du gouvernement pour mener campagne pour les élections régionales dans la nouvelle région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Mais alors l’équipe de Manuel Valls ne compterait plus aucun membre issu du Parti radical? Un an après son échec aux élections sénatoriales, Jean-Michel Baylet, patron de la formation, pourrait lui-même « faire son entrée » pour « compenser ».

Jean-Yves Le Drian, également candidat aux élections régionales en Bretagne, est-il lui aussi sur le départ ou patiente-t-il encore un peu au ministère de la Défense? Et les départs médiatiques de Jean-Vincent Placé et François de Rugy d’EELV auront-ils un quelconque impact, avec le retour des écologistes au gouvernement, un an et demi après l’avoir quitté?

Ce simple « poste pour poste » devait être « éminemment politique », croyait savoir le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis en début de semaine. Oui, mais pour envoyer quel message? François Hollande n’a plus qu’à faire émerger ce qu’il préfère: la synthèse.

Remaniement: Myriam El Khomri, nouvelle ministre du Travail

Benjamine du gouvernement, Myriam El Khomri quitte le secrtariat d’Etat charg de la politique de la Ville pour succder Franois Rebsamen, a annonc l’Elyse ce mercredi midi.

Myriam El Khomri succède à François Rebsamen au ministère du Travail, annonce l’Elysée ce mercredi à l’issue du Conseil des ministres. La benjamine du gouvernement, 37 ans, ne sera pas remplacée: son portefeuille est aspiré par son ministre de tutelle, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

Passation de pouvoir et visite d’un Pôle Emploi

« Le président de la République, sur proposition du Premier ministre, a mis fin aux fonctions de François Rebsamen et nommé Madame Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle », a annoncé l’Elysée. La passation de pouvoir est attendue à 15h30, après quoi elle est attendue pour une première visite dans une agence Pôle Emploi près de Paris, d’après iTélé.

Le départ de François Rebsamen pour la mairie de Dijon a entraîné ce mini-remaniement « poste pour poste », attendu depuis le début de la semaine. De nombreux noms avaient circulé (Bruno Le Roux, Alain Vidalies, Jean-Marc Germain…) avec plus d’insistance que celui de Myriam El Khomri, tout de même mentionnée par La Lettre de L’Expansion.

Venue à la politique sous l’ère Delanoë-Vaillant, Myriam El Khomri est née à Rabat en 1978 d’une mère bretonne, enseignante, et d’un père marocain, commerçant. Après une enfance passée au Maroc puis dans les Deux-Sèvres, elle a suivi des études de droit public à la Sorbonne. C’est par le biais de son stage de fin d’études et son mémoire qu’elle entre en politique, au PS et dans le 18e arrondissement de Paris. Un début de parcours qui suscite déjà des commentaires dans l’opposition.

Spécialiste des questions de sécurité et de prévention à la mairie de Paris, Myriam El Khomri était porte-parole d’Anne Hidalgo pendant les élections municipales en 2014. Elle était le « shérif » de la maire de Paris, qui était elle-même son « modèle » politique, racontait Libérationil y a un an. A cette époque, leurs chemins se séparait: Myriam El Khomri était appelée au gouvernement en août 2014.

La « chouchoute » qui « participe au renouvellement »

Secrétaire d’Etat chargée de la politique de la Ville jusqu’à ce mercredi, elle se trouvait sous la tutelle de Patrick Kanner. Mais « la vraie ministre de la Ville, c’est elle », écrivait Le Journal du Dimanche qui la qualifiait de « chouchoute » du pouvoir, en juillet dernier. « J’ai encore du travail, si on me laisse du temps », confiait cette mère de deux enfants à l’hebdomadaire dominical. L’exécutif lui en laisse… mais finalement pas au même poste.

« Elle a parfaitement rempli sa tâche avec la préoccupation d’être proche du terrain, à l’écoute, en prise avec les citoyens », précise l’entourage de François Hollande. Elle « appartient à une nouvelle génération » et « participe au renouvellement », plaide-ton encore pour justifier ce choix. Dans l’entourage de Manuel Valls, on voit en elle une autre membre de la « génération Macron-Vallaud-Belkacem-Pellerin », lit-on encore sur le site de la chaîne info.

La benjamine du gouvernement a désormais la lourde tâche de tenter d’inverser la courbe ascendante du chômage, un engagement du chef de l’Etat qui en a fait la condition sine qua non de sa candidature à un second mandat. « Nous voulons motiver les entreprises à travailler dans les quartiers populaires », disait-elle lundi dans Les Echos. Un signe avant-coureur de sa promotion surprise?

Le gouvernement envoie un député en mission sur une île déserte

Ce matin au Journal officiel, une nouvelle mission gouvernementale a été confiée à un parlementaire : le député Philippe Folliot (UDI, Tarn) est chargé par le gouvernement d’une mission sur la valorisation scientifique de l’île de Clipperton.

(source Wikimedia)

(source Wikimedia)

Quelque part au fond du Pacifique, à 1200 km des côtes Mexicaines se niche un petit coin de France appelé île de Clipperton. Cet îlot de 1,7 km² est français depuis 1711.

L’îlot est inhabité mais il nous a été plusieurs fois disputé par le Mexique. Il a notamment été occupé par une garnison mexicaine au début du XXème siècle, qui en profité pour extraire tout le phosphate (qui dit oiseaux dit guano, qui dit guano dit phosphate). Une centaine de personnes vivait ainsi sur l’ilôt en 1914. Hélas pour ces occupants, à la suite de la révolution mexicaine le Mexique les a oublié sur l’ile. Quand un bateau de passage secourut les naufragés en juillet 1917, il ne restait que 3 femmes et 8 enfants. Tous les hommes avaient été tués par le scorbut, sauf le dernier assassiné.

Cet homme, Victoriano Álvarez, avait profité de sa position de dernier survivant masculin pour se proclamer roi,  instaurant une tyrannie contre les femmes survivantes en tuant et violant. Il fut tué à la veille du passage de l’USS Lexington, un bateau américain qui cherchait des allemands mais ne trouva que les survivantes. Celles-ci furent ramenées en Californie, jugées, acquittées et renvoyées au Mexique.

La souveraineté française fut officiellement reconnue en 1931, mais l’île fut occupée par les Américains à la fin de la seconde guerre mondiale (qui furent victime d’un débarquement raté sur une île déserte). Face aux protestations énergiques de la France et du ministre Georges Bidault, les Américains nous rétrocédèrent l’île en mars 1945.

(source Wikimedia)

(source Wikimedia)

Depuis, on y a fait quelques visites : De Gaulle y a envoyé des missions dans les années 60 (dûment relatées par Gabriel Macé du Canard enchaîné), Cousteau est passé en 1980, Jean-Louis Etienne y a conduit une expédition en 2005. Il faut dire qu’il n’y a pas grand chose à faire à Clipperton. Le phosphate est épuisé, mais il y a une zone économique exclusive de 200 milles marins (on trouve du thon dans les eaux de Clipperton). La population de Clipperton est réduite : outre des rats (arrivés sur l’ile il y a une vingtaine d’années), on trouve surtout des crabes (environ 10 millions) et la plus grosse colonie de fou masqué du monde. Et un député UDI, donc.

Ce député était présent sur l’île au printemps dernier avec une mission de la marine nationale (voir son journal de bord). Il a l’air pleinement convaincu du potentiel de Clipperton et de la nécessité de l’exploiter. Il a même réussi à convaincre le gouvernement de lui confier une mission sur le sujet (mission bénévole, rappelons-le). On peut juste se demander si c’est bien le rôle d’une mission gouvernementale confiée à un parlementaire…

La complexe proposition de Valls pour les migrants en Europe – L’édito de Christophe Barbier

Par Christophe Barbier, publié le 31/08/2015 à 13:03

Accueillir plus de migrants, que chaque pays prenne sa part : l’idée de Manuel Valls est honorable mais difficile à mettre en place. D’abord il faudrait agir dans les pays d’où ils partent et y stabiliser la situation, agir en Méditerranée contre les passeurs, et changer les règles européennes. L’édito de Christophe Barbier.

Front de gauche: Mélenchon et Laurent (encore) en désaccord

Rgulirement, Jean-Luc Mlenchon et Pierre Laurent affichent leurs dsaccords. En cette rentre politique, les deux leaders du Front de gauche ont notamment des visions diffrentes des relations nouer avec EELV.

Si EELV semblait proche de l’implosion ces derniers jours, les troupes du Front de gauche font aussi leur rentrée dans la désunion. Dix jours avant la traditionnelle Fête de l’Huma, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent affichent leurs désaccords, une fois de plus. Chacun tenait d’ailleurs son propre rendez-vous de rentrée, ce week-end. « Depuis deux ans, le PCF et le PC ne prennent même plus la peine de faire leur rentrée politique conjointement », note Le Monde qui revient sur cette rentrée dispersée, ce lundi.

Quels liens avec EELV aux régionales?

A Toulouse, le Parti de Gauche (PG) menait son « remue-méninges » annuel alors que le rapprochement avec EELV se précise dans plusieurs régions pour le scrutin de la fin de l’année. De quoi réjouir Jean-Luc Mélenchon qui souhaite « élargir » le Front de gauche. « Que l’on se dirige peut-être vers cinq ou six régions où les militants écologistes viendraient faire des listes communes avec nous est une très grande nouvelle », s’est félicité le patron du PG, rapporte RFI. Et tant pis si rien n’est encore finalisé.

Le leader du Parti communiste (PCF), lui, sourit moins. « Le Front de gauche ne peut pas, pour quelques postes, être la roue de secours d’une EELV qui chercherait à sauver les meubles », après le départ médiatique de François de Rugy et Jean-Vincent Placé, qui dénonçaient la « dérive gauchiste » de leur ex-parti. Alors que Jean-Luc Mélenchon demande aux communistes de « faire des efforts », Pierre Laurent lui répond qu’il s’agit d’un « mauvais procès », depuis Les Karellis, en Savoie. Un accord pourrait être envisagé à condition qu’il soit « équilibré et respectueux des forces en présence », nuance-t-il ce lundi matin sur France 2.

Ce n’est pas la première fois que les deux hommes s’opposent publiquement, alors qu’on leur prête à tout deux des prétentions présidentielles pour 2017. Dès 2012, Jean-Luc Mélenchon accusait les communistes de ne pas aller assez loin et de n’être que des « quasi-socialistes à peine déguisés » qui font alliance au cas par cas pour les élections locales. L’an dernier à la même période, Pierre Laurent recommandait à Jean-Luc Mélenchon de ne pas « confondre la colère et la radicalité nécessaire avec la provocation et l’invective ». Ce dernier n’avait pas apprécié.

Syriza se divise, chacun choisit son camp

Cette fois, outre la question stratégique des accords avec EELV pour les élections régionales, ils se sont trouvés une nouvelle pomme de discorde: Syriza. Si Pierre Laurent semble toujours soutenir Alexis Tsipras et son plan A, Jean-Luc Mélenchon opte pour le plan B et brûle l’idole autrement adorée de la gauche radicale européenne. « Nous avons fait le choix d’entrer en relation avec le parti grec Unité populaire », formé par une trentaine de parlementaires dissidents de la coalition Syriza, désormais fracturée.

« La Fête de l’Humanité, qui se tient du 11 au 13 septembre à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), pourrait être un nouveau théâtre de divisions », avertit Le Monde. En effet, Pierre Laurent accueillera des représentants de Syriza, alors que Jean-Luc Mélenchon annonce la venue de Yanis Varoufakis, ex-ministre grec des Finances qui n’en finit plus de dénoncer la « reddition » d’Alexis Tsipras cet été. Il n’y a pas qu’en France que la gauche et la gauche de la gauche se morcelle.

La convergence des extrêmes.

Il nous a souvent été donné de formuler ici même un double constat : d’une part, la porosité qui rapproche, jusqu’à parfois les faire se confondre, les radicalités d’extrême gauche et d’extrême droite ; d’autre part, la substitution aux séculaires antagonismes gauche-droite d’un nouveau type d’opposition centré sur le devenir du projet européen, adhésion ou refus. Cette approche vient de recevoir une singulière confirmation avec les récentes propositions de M. Jacques Sapir.

Avec des personnalités comme le philosophe Alain Badiou ou l’économiste Jacques Généreux, Jacques Sapir est l’un des intellectuels phares de la « gauche de gauche ». Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), c’est un spécialiste de l’économie russe et un théoricien dont l’oeuvre puise autant chez Marx que chez Keynes. Or, voilà que commentant le 21 août le déroulement de la crise grecque, il propose une alliance de tous les mouvements critiques de la zone euro souhaitant une sortie de la monnaie unique, un « front de libération nationale » allant de l’extrême gauche au Front national. « L’heure n’est plus au sectarisme et aux interdictions de séjour », proclame-t-il.

On sait les remous qu’ont suscité des propos aussi décoiffants, mais ils n’en sont pas moins révélateurs. Nous avons déjà remarqué les passerelles apparues entre le courant chevènementiste et le Front de Marine Le Pen, mais lorsque Jacques Sapir affirme sur Twitter que « le FN n’est pas un parti fasciste », ajoutant : « laissez tomber les grands mots », il ne fait pas que critiquer les simplifications hâtives, il tend une main. Un dénominateur commun est mis en évidence : le refus du processus européen dont la logique, quoi qu’on en dise, est une fédéralisation à laquelle on oppose la restauration de l’état national pleinement souverain, d’où ce terme de « souverainisme » qui dissimule mal une résurgence du nationalisme.

Qu’il y ait équivoque, ce n’est pas contestable. L’anti-européisme de gauche se nourrit du vieux cliché marxiste qui oppose l’internationalisme prolétarien, solidarité de classe, au rapprochement des « états bourgeois » dont la finalité est le renforcement du capitalisme. Lénine voyait dans toute tentative unitaire des puissances européennes une coalition contre la révolution communiste. Bien qu’ayant renoncé au motif idéologique, Poutine n’est pas loin de penser la même chose en faisant de l’UE l’ennemi potentiel de la nation russe et l’on voit là où se situe le possible glissement de l’anticapitalisme radical à l’affirmation nationaliste. Ce n’est peut-être pas un hasard si Jacques Sapir est un spécialiste du monde russe.

L’anti-européisme devient alors l’élément fédérateur de mouvements qui semblent politiquement aux antipodes les uns des autres. Tout ce qui fait avancer l’unité européenne est à combattre par tous les moyens, à commencer cette monnaie unique qui porte en elle un irrésistible facteur de fédéralisation. Sortir de l’euro (et le condamner ainsi à disparaître), rétablir les frontières inter-étatiques, renoncer aux politiques libre-échangistes, refuser tout abandon de souveraineté deviennent des revendications communes et justifient des rapprochements tactiques.

Un examen lucide de l’histoire récente montre d’ailleurs qu’en France, ce processus a commencé il y a dix ans. En jouant des ambiguïtés dont nous avons fait état, le Front national a remporté en 2005 une éclatante victoire, bien plus réelle que l’occasionnelle présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2002 : le rejet du projet de Traité constitutionnel européen qui, au delà de ses nombreuses faiblesses , était évidemment porteur d’un progrès dans l’intégration que les nationalistes d’extrême droite abhorraient. La manipulation de l’électorat de gauche, facilitée par les manoeuvres d’appareil de Laurent Fabius prêt à tout pour s’emparer de la direction du PS, ont conduit à la victoire du »non » au référendum, prélude aux yeux des adversaires de tout poil de l’unité européenne d’un écroulement de l’Europe de Maastricht. Et si ce dernier a été évité in-extremis, c’est grâce au sursaut des dirigeants européens qui ont improvisé hâtivement le traité de Lisbonne. Tout est donc à recommencer pour ceux qui, quelles que soient les raisons invoquées, refusent viscéralement l’idée d’une Europe fédérale.

Alors, autant cesser de s’affronter et unir ouvertement ses efforts. C’est tout le sens de la proposition de Jacques Sapir et, du même coup, l’étrange parenté qui unit souterrainement les extrêmes apparaît au grand jour.

N’oublions pas que le fascisme (le vrai, celui de Mussolini dans l’Italie des années 1920) est issu de l’extrême gauche et que le noir des chemises emblématiques portées par les « squadristi » était la couleur de l’anarchisme.

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Jean-Marc Ayrault se verrait bien président de l’Assemblée nationale

Interrog sur Europe 1, l’ancien Premier ministre n’a pas cach son intrt pour le perchoir de l’Assemble nationale. Le poste serait vacant si Claude Bartolone remporte les rgionales en Ile-de-France en dcembre prochain.

Le perchoir fait des envieux. L’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault s’est dit intéressé par la présidence de l’Assemblée nationale, dans le cas où l’actuel titulaire, Claude Bartolone, remporterait les élections régionales en Ile-de-France en décembre. « Pour l’instant, il ne s’agit pas de cela, il s’agit de gagner les élections régionales », a-t-il répondu sur Europe 1. Mais « bien sûr que cette fonction m’intéresse, comme tout ce qui peut me conduire à être utile pour le pays ».

Ayrault insiste sur la CSG progressive

Jean-Marc Ayrault a présidé pendant quinze ans, de 1997 à 2012, le groupe socialiste à l’Assemblée nationale. L’ancien Premier ministre et député de Loire-Atlantique a par ailleurs confirmé qu’il souhaitait présenter un amendement pour défendre sa proposition de baisse de la CSG pour les salariés modestes. François Hollande a promis une nouvelle baisse d’impôt « quoi qu’il arrive » en 2016. Sa forme et son montant restent à établir.

>> Lire aussi:Le gouvernement a « les moyens » de rendre deux milliards d’euros

Migrants: « A côté de Frontex, il faut créer Integrex »

Comme prévu, l’humanité est et sera de plus en plus nomade. Plus de 200 millions de gens vivent déjà sur un autre continent que celui où ils sont nés. Et, quels que soient les barrières et les murs dressés, ils seront plus de 500 millions dans ce cas en 2050.

Alors, que faire? La tentation naturelle est et sera de refuser ces « envahisseurs », ces « intrus » ; de pourchasser, d’arrêter, d’expulser ceux qui se glissent illégalement dans les trop rares lieux d’abondance et de paix du monde. Qui peut en vouloir à ceux qui fuient la violence? Qui peut en vouloir à ceux qui prennent peur pour leur tranquillité? Mais fermer les frontières devant les gens entraînera inévitablement leur fermeture, un jour, devant les marchandises, les capitaux et les idées. La dictature et la confrontation en découleront, comme ce fut si souvent le cas dans le passé. De même, ouvrir à tout vent conduirait à des désastres innombrables. Donc, que faire?

La politique vise justement à trouver un compromis entre ces deux extrêmes tout aussi inacceptables. En Europe, une politique de fermeture ou d’ouverture. ne peut être nationale, car il suffit d’une anicroche, dans une maille du filet, pour qu’il soit inopérant. Et l’expérience a montré que les barrières sont rarement efficaces et ne font que détourner les trafics. C’est pourquoi l’Union européenne doit inventer de nouveaux instruments. Une fois de plus, une crise va pousser les pays membres, non à s’isoler mais à s’intégrer davantage, à aller vers une gestion commune des frontières de l’UE.

C’est déjà, en théorie, le rôle de Frontex, qu’il faut massivement renforcer, tant sur le terrain du contrôle que sur celui de l’accueil des réfugiés et de leur répartition. Cela ne suffira pas: ceux qui sont admis, réfugiés ou migrants, démunis de tout, ne peuvent apporter quoi que ce soit aux pays qui les reçoivent. Et rien ne serait pire que de les laisser à l’abandon, sans leur apprendre une langue de l’Union ni les aider à se former à un métier, à trouver un emploi et un logement, à mettre leurs enfants à l’école. Et cela doit être fait de façon harmonisée, afin d’éviter les détournements de procédures et de moyens.

Aussi, à côté de Frontex, il faut créer Integrex, nouvelle institution européenne dont la mission sera de rapprocher les politiques d’intégration des différents pays de l’Union. Integrex n’aura pas la charge d’une générosité désintéressée, mais de servir l’intérêt bien compris de ceux qui reçoivent et n’ont pas intérêt à laisser leurs hôtes en déshérence, mais ont tout à gagner à leur enseigner nos règles de vie en commun.

Ce serait même l’occasion de créer, pour ces nouveaux venus, un permis de séjour d’un genre nouveau, proprement européen et non plus national, débouchant à terme sur l’octroi, pour ceux qui l’auront voulu et mérité, d’une nationalité européenne et non celle d’un pays membre. Elle serait attachée au respect de valeurs fondamentales, d’essence européenne, tels les droits de l’Homme, ceux de la Femme, la licite, la démocratie. Ces gens, qui risquent leurs vies pour nous rejoindre et apporter leurs forces au rêve européen, non à un pays de l’Union en particulier, auraient toutes les raisons de vouloir, et de mériter, devenir les premiers titulaires d’une citoyenneté européenne, qui serait ouverte aussi à chacun des citoyens des États membres.

Rien ne serait plus bénéfique à notre vieille Europe, si elle veut bien comprendre que l’intégration des nouveaux venus dans l’espace (les migrants) est aussi importante que celle des nouveaux venus dans le temps (les futures générations). Les uns et les autres sont la condition de notre survie.

j@attali.com

« Depuis l’élection de Hollande, la France s’est réformée comme jamais »

Franois Hollande a prfac le livre Le Moteur du changement: la dmocratie sociale qui fait l’loge de sa mthode. Interview de l’un des auteurs, Jacky Bontems.

Dans leur livre Le Moteur du changement: la démocratie sociale, Jacky Bontems* et Aude de Castet, en collaboration avec Michel Noblecourt, (ed. Lignes de repères-Fondation Jean Jaurès), retracent l’histoire du dialogue social en France et font l’éloge de François Hollande, ce président qui affirme que la négociation entre partenaires sociaux est la seule (bonne) manière de réformer.

Pourquoi le président de la République a-t-il accepté de préfacer votre livre ?

Parce qu’il comble un manque, en mettant à jour l’originalité d’une démarche qui a finalement été assez peu analysée, en détaillant les résultats obtenus depuis le début du quinquennat et la méthode qui les fonde. En trois ans, la France s’est réformée comme jamais. Tous les sujets ayant trait à l’emploi et au travail ont été revus, revisités, refondés en profondeur avec cette caractéristique socialiste, voulue par le président, d’allier progrès, justice et pragmatisme pour ne laisser personne au bord de la route.

Pourtant sa méthode est, sinon en échec, du moins en panne…

Ce n’est parce qu’il y a eu un échec [celui de la négociation sur le dialogue social dans l’entreprise] qu’il faut condamner la méthode. Dans la vie sociale comme dans la vie tout court, toute négociation peut ne pas aboutir, puisque chaque protagoniste part de points de vue différents. Il est possible que la négociation sur le dialogue social ait échoué car elle était trop ambitieuse. Mais l’Etat a repris la main et fait voter une loi sur le sujet. Il faut insister sur cette réalité: depuis le début du quinquennat, les résultats positifs l’emportent largement.

Jacky Bontems est l'un des auteurs du livre "Le moteur du changement : la démocratie sociale!"

Jacky Bontems est l’un des auteurs du livre « Le moteur du changement : la démocratie sociale! »

photo personnelle

Quels sont-ils ?

Plusieurs accords majeurs ont été signés entre les partenaires sociaux : modernisation de l’emploi, qualité de vie au travail, formation professionnelle, par exemple. Avec des avancées réelles pour les salariés: réglementation accrue du temps partiel, généralisation de la complémentaire santé, taxation des contrats de courte durée, présence de salariés dans les conseils d’administration des entreprises, etc.

L’Etat n’est-il pas trop présent dans la relation patronat-syndicats ?

Le dialogue social à la française n’est pas chimiquement pur comme en Allemagne: il inclut l’intervention de l’Etat, non plus jupitérien, mais comme « chef d’orchestre » des différents acteurs sociaux et économiques: c’est notre spécificité.

Mais n’est-ce pas lui qui dicte son agenda ?

C’est un risque: que les élites politiques et économiques nous demandent de faire ce qu’eux-mêmes ne parviennent pas à réaliser. L’Etat doit se garder de nous donner injonction sur injonction. D’autant qu’il a tendance à lancer de nouvelles initiatives sans évaluer le résultat des politiques déjà en oeuvre. On mesure le décalage entre le temps du politique et le temps du social. Les partenaires sociaux doivent suivre leur propre rythme.

Justement, ils ne sont pas en super-forme…

D’abord, il ne faut pas oublier que le contexte économique, très dégradé depuis le début de la crise, rend les accords beaucoup plus difficiles. Ensuite, pour négocier il faut être deux. Dans le livre, nous nous interrogeons sur les véritables intentions du patronat : il manifeste un certain désintérêt pour la négociation nationale, à se demander s’il n’attend pas 2017 et un changement de majorité pour faire passer ses revendications. Ajoutons que beaucoup de patrons sont désormais sensibles aux thèses du Front national.

Et les syndicats de salariés ?

La seule nouveauté de ces dix dernières années, c’est la fragilisation de la CGT. C’est vrai qu’elle handicape le syndicalisme.

La loi Macron n’est-elle pas une entorse à la méthode du président ?

On aurait pu souhaiter une concertation ou une négociation sur certains sujets, comme sur le plafonnement des indemnités prud’homales.

En quoi votre livre contribue-t-il à nourrir les réflexions du futur candidat Hollande?

Le livre explore les nouvelles formes d’emploi comme le portage salarial, l’auto-entrepreneuriat et les réponses à y apporter. Nous mettons l’accent sur la nouvelle étape à franchir dans la sécurisation des parcours professionnels avec le compte personnel d’activité (CPA), annoncé par le président et proposons une autre vision de l’entreprise. Voilà de quoi alimenter le programme du candidat, en supposant que François Hollande le soit. En tout cas, nous le souhaitons !

*Jacky Bontems, ex-numéro 2 de la CFDT, est président du groupe de réflexion Réseau 812 et chargé de mission à France stratégie; Aude de Castet est vice-présidente de Réseau 812 et directrice de la communication de l’Institut de l’entreprise; Michel Noblecourt est éditorialiste au Monde.

Pierre Gattaz et le Medef veulent « accélérer » sur les réformes

Pendant deux jours, les chefs d’entreprise se retrouvent l’Universit d’t du Medef. L’occasion pour Pierre Gattaz de prendre aux mots Manuel Valls et sa volont de « poursuivre les rformes ». Que veut le Medef? Et que craignent (encore) les patrons? Rponses.

« Il y a eu le  »J’aime l’entreprise », mais on se méfie », dans l’entourage de Pierre Gattaz. Quand bien même l’été dernier Manuel Valls avait déclaré sa flamme aux patrons et au monde de l’entreprise en général, la vigilance est de rigueur du côté du patronat alors que débute ce mercredi l’Université d’été du Medef, un an jour pour jour après le remaniement.

C’était l’époque des grandes lignes du pacte de responsabilité et du virage, assumé, vers le social-libéralisme. Mais cette année, le Premier ministre a devancé le rendez-vous annuel de Jouy-en-Josas en livrant une tribune aux Echos où il maintient le cap, expliquant que « l’ampleur du soutien » du gouvernement aux entreprises « ne sera pas remis en cause ». « Les entreprises ont besoin de cette visibilité pour investir et embaucher en confiance », a justifié un Manuel Valls qui entend bien « poursuivre les réformes ».

Pierre Gattaz patron du Medef salue le Premier ministre Manuel Valls à l'université du Medef à Jouy-en-Josas, le 27 août 2014

Pierre Gattaz patron du Medef salue le Premier ministre Manuel Valls à l’université du Medef à Jouy-en-Josas, le 27 août 2014

afp.com/Fred Dufour

Voilà qui devrait a priori largement satisfaire le Medef pour qui le message essentiel de cette Université d’été 2015 est que « la France peut toujours être réformée ». D’ailleurs, Pierre Gattaz qui ouvrira cette édition placée sous le signe de la « Jeunesse », livrera un discours « sans notes et pas apparatchik » promet son entourage. « Il n’y a aura pas forcément de posture. Ce ne sera pas un catalogue de mesures, mais il soulignera que les entreprises ont besoin de constance et de stabilité ».

Mais si le patron des patrons maintient donc sa vigilance, c’est surtout parce qu’à l’heure de la discussion du bugdet 2016, certaines positions à la gauche du PS pourraient venir parasiter le bon déroulement du pacte de responsabilité, dont la montée en puissance est progressive sur trois ans. « Nous avons vu la motion du PS portée par Jean-Marc Germain cet été (qui veut rééquilibrer la politique du gouvernement en faveur des ménages et limiter les aides aux entreprises, ndlr). On se méfie de ce qui peut être fait cet automne », indique-t-on au Medef.

« Transformer le CICE en baisse de charges »

Et comme la meilleure défense c’est l’attaque, Pierre Gattaz devrait en profiter pour « accélérer ». Pour éviter toute mauvaise surprise lors des prochaines discussions budgétaires, le président du Medef va donc demander à ce que « le CICE soit transformé en une baisse de charges pérennes ». « Le problème du pacte de responsabilité c’est qu’il occulte des hausses de charges qui ont eu lieu à côté du pacte », explique-t-on dans l’entourage de Pierre Gattaz. « On sent un frémissement chez les patrons qui retrouvent un certain climat de confiance. Mais ça prend du temps. Les embauches et les investissements, ça ne se fait pas en 6 mois ou un an ».

Emmanuel Macron lors d'une visite le 28 mai 2015 aux installations d'Alstom à Belfort

Emmanuel Macron lors d’une visite le 28 mai 2015 aux installations d’Alstom à Belfort

afp.com/FREDERICK FLORIN

Stabilité, baisse de charges, mais aussi réforme du marché du travail. Si le président du Medef ne devrait pas remettre sur la table la question des 35 heures (il ne s’interdit pas pour autant quelques allusions comme l’année dernière), il devrait profiter des perches tendues par Manuel Valls et Emmanuel Macron. Le Premier ministre veut « laisser plus de liberté aux entreprises et aux salariés pour prendre les décisions les mieux adaptées pour eux ». Quant au ministre de l’Economie, il ne cache pas ses envies de s’attaquer au Code du travail. « Nous attendons avec beaucoup d’impatience le rapport Combrexelle (« des propositions audacieuses » promet Manuel Valls, ndlr) sur les rigidités du Code du travail. Nous souhaitons adapter le temps de travail à chaque situation et que la négociation se fasse au plus près du terrain », précise-t-on au Medef. « Il faut y aller, cela fait partie des réformes structurelles. » Voilà un sujet sur lequel les patrons attendent particulièrement Emmanuel Macron qui viendra clôturer cette édition jeudi.

Souvent taxé par la gauche « d’en demander toujours plus », les proches de Pierre Gattaz recommandent à ses détracteurs de se replonger dans les « vieux » discours de campagne du patron de Radiall, l’entreprise familiale fondée par Gattaz père. « Il disait mot pour mot la même chose en 2013. Il reflète la base. Les chefs d’entreprise, grande comme petite, veulent de la stabilité, des perspectives et moins de charges. Ce n’est pas une posture. Vous savez, il a réformé les statuts du Medef pour ne faire qu’un seul mandat. Et cette ligne, il gardera jusqu’au bout. » Soit jusqu’en 2018!