L’été des mariages politiques

Les politiques aussi se disent « oui » pour la vie… Les festivits ont t nombreuses cette anne, rassemblant chaque fois des invits qui, sur la scne publique, s’envoient plus souvent des piques que des confettis. Carnet de noces.

« La montée des marches, les photographes, les applaudissements du public massé derrière les barrières… Le Festival de Cannes à Alfortville! Ce mariage, c’était the place to be« , se souvient l’un des invités, amusé. Il faut dire que l’annonce des noces du sénateur maire socialiste Luc Carvounas fait carrément l’objet d’une dépêche AFP,le 30 juin: « Premier mariage gay d’un parlementaire français », signale l’agence de presse, qui y voit « une nouvelle étape dans la banalisation de l’homosexualité, longtemps taboue, dans le monde politique ». Quelques jours plus tôt, le 26 juin, Carvounas s’exprime pour la première fois dans un média communautaire, Yagg; il explique qu’il faut, « pour que la société avance, des hommes et des femmes politiques « out »« . Autrement dit, qui s’assument.

Le 11 juillet, ce mariage de deux hommes amoureux, tout de bleu vêtus, a donc aussi un sens politique, alors que certains candidats à l’élection présidentielle de 2017 assurent qu’ils reviendront sur le mariage pour tous en cas de victoire. « Un parlementaire qui épouse son compagnon, c’est un signal pour l’opposition, confirme le marié à L’Express: on a franchi le Rubicon. C’est acquis, définitif; personne ne pourra défaire ce qui a été fait. » Dans la semaine qui suit la fête, Carvounas déjeune avec le maire de Neuilly, le député Jean-Christophe Fromantin. Le centriste, résolument hostile au mariage pour tous au moment des débats à l’Assemblée, félicite le socialiste, qui s’en étonne un peu: « Pas du tout, rétorque Fromantin. J’étais contre le texte, je le reste, mais à partir du moment où la loi est votée, ce n’est plus un sujet. » « Je regarde tout ça comme une évolution naturelle de la société, conclut Luc Carvounas. L’homosexualité punie par la loi, ça me paraissait la préhistoire quand j’étais adolescent, alors que ça a duré jusqu’en 1982. Les enfants d’aujourd’hui vont grandir avec le mariage pour tous. Dans dix ans, l’idée que les homosexuels ne pouvaient pas se marier, ça semblera le Moyen Age. »

Carvounas et son compagnon n’ont pas tout fait « comme on fait d’habitude »: ils ont sorti les alliances de leur poche et les ont passées sans façon, ils ont évité la marche nuptiale à l’arrivée et la pluie de riz en quittant la mairie. Ils ne partiront pas en voyage de noces, juste quinze jours en Grèce pour les vacances, exactement comme chaque année. Pour le reste, eux aussi, ils se sont sentis « cul-cul la praline » d’être si émus au moment de se dire « oui »; chacun des deux époux porte désormais le nom de l’autre accolé au sien sur les papiers officiels; et le soir de la noce, aux Pavillons des étangs, en plein coeur du bois de Boulogne, la bringue a duré toute la nuit entre amis et personnalités publiques – le gratin du gratin, du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, à l’ancienne ministre Cécile Duflot, « une vraie copine », en passant par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le sénateur écolo Jean-Vincent Placé, des membres du gouvernement… Seuls manquaient le chef de l’Etat, qui a envoyé un mot manuscrit signé « François », et Manuel Valls, présent à la mairie le matin, mais absent de la soirée.

Valls pendu au téléphone

Absent et excusé: le soir du 11 juillet, Valls est invité dans l’Yonne à la fiesta des 30 ans de mariage de Stéphane Fouks, l’un de ses plus vieux copains, vice-président d’Havas et grand « gourou de la com ». « Au moins 200 personnes, un orchestre catalan génial, une ambiance de folie, des rôtisseries hallucinantes et des desserts à tomber par terre », résume l’un des participants.

« Quand Manuel est arrivé, poursuit-il, on a tous remarqué: « Tiens, il est tout seul… » Au même moment, j’ai reçu le SMS d’un ami parti pour le week-end aux Francofolies de La Rochelle: « Je suis à un concert de la femme de Valls. Il n’est pas dans la salle. » C’était dingue! J’ai répondu: « Normal, il est ici, assis à la table d’à côté ;-) » »

Il semblerait que la crise grecque ait empêché le chef du gouvernement de profiter pleinement de la soirée, l’obligeant à la passer presque entièrement au téléphone avant de quitter les lieux pour regagner Paris dans la nuit. Invité aussi, Dominique Strauss-Kahn n’est pas en France ce week-end-là. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, incarne les strauss-kahniens à lui tout seul: « Il n’y avait quasiment aucun politique, raconte un invité. La famille, les enfants, les potes, quelques journalistes et beaucoup de gens de chez Havas. J’avais peur du côté boulot-boulot, mais Stéphane et sa femme avaient mis les petits plats dans les grands pour que tout le monde se sente bien. C’était très cool, sincèrement. »

Une mariée en robe longue blanche

Certains comptent en années, d’autres en semaines. Le 13 juillet, Pierre Moscovici fête, lui, le premier mois de son mariage. « Ça m’est apparu comme une évidence », dit-il aujourd’hui. « Pierre, je ne m’attendais pas à te marier! » lance la maire de Paris, Anne Hidalgo, au commissaire européen presque sexagénaire avant de recueillir son consentement, le 13 juin, à la mairie du VIe arrondissement de Paris. Pas de quoi désarçonner le marié, toujours aussi flegmatique malgré le caractère a priori irréversible de l’événement. La photo improbable des époux s’embrassant à pleine bouche à la sortie de la mairie fait aussitôt le tour des réseaux sociaux – « Non mais SANS DÉCONNER », lance un abonné sur Twitter pour commenter le cliché…

Une mariée en robe longue blanche, un apéro à la Pizza Chic – « cuisine exigeante, produits sélectionnés, cadre atypique: Fare il bene col buono » -, à deux pas de la place Saint-Sulpice, une soirée sans chichis au domicile du couple, plutôt cocktail à la main que dance floor jusqu’au bout de la nuit: les invités – ministres, anciens ministres, ancien Premier ministre – ont jugé la noce « très réussie ». Lionel Jospin n’a assisté qu’au déjeuner, François Hollande a débarqué après la finale du Top 14 de rugby au Stade de France. Ce matin du 13 juin, raconte Le Monde, le président est déjà passé au mariage de la belle-fille de Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée, avec le fils de Dominique Bussereau, ex-ministre de Nicolas Sarkozy.

Hollande a « passé l’âge » de se marier

L’amour fait fi de la politique – parfois même du mariage: « On devrait toujours être amoureux. C’est la raison pour laquelle on ne devrait jamais se marier », disait Oscar Wilde. Interrogée par le quotidien La Provence, le 18 juillet, à propos de ce subtil aphorisme, Julie Gayet avoue au journaliste apprécier la phrase « Je rejoins ce que dit Oscar Wilde sur les apparences et la façade du mariage. En tant que comédienne, je joue dans mon métier, pas dans la vie! » Présente au Festival d’Avignon pour une lecture musicale, Madame Wilde, la compagne du président de la République s’est sans doute souvenue des mots de François Hollande le soir du mariage de Moscovici, rapportés dans la presse: « Me marier, moi? J’ai passé l’âge. Et un mariage, ça coûte cher! »

Pas forcément. Denis Baupin, député d’Europe Ecologie-les Verts et vice-président de l’Assemblée nationale, et sa femme, Emmanuelle Cosse, actuelle secrétaire nationale du mouvement écologiste, ont fait simple et raisonnable le 20 juin à Paris. Des invitations lancées par mail, quelques semaines plus tôt, pas de cartons calligraphiés et autres « RSVP » trop guindés. Du monde à la mairie du IXe, où la noce est célébrée, mais juste quelques amis le soir dans l’arrière-salle d’un restaurant sur les hauteurs de Belleville: « Non, on n’a pas dansé, dit un des convives. Les lieux ne s’y prêtaient pas du tout. Le dîner non plus, d’ailleurs. » Twitter a suivi la matinée des mariés: la couleur du teeshirt de Madame assortie à celle de la cravate de Monsieur, vert émeraude, des photos de la cérémonie via le compte Twitter de la sénatrice EELV Esther Benbassa, et un nouveau mot d’esprit d’Anne Hidalgo, raconté par Marie-Pierre de La Gontrie, vice-présidente socialiste de la région Ile-de- France: « Voir Denis Baupin et Emmanuelle Cosse me dire oui. Je savoure ce bonheur. » D’ordinaire, les élus écologistes sont moins arrangeants avec la première édile de Paris…

Quelques jours avant le mariage, une brève dans Le Journal du dimanche a beaucoup fâché la future épousée: les mariés n’auraient fait le choix d’Hidalgo que pour échapper au maire Républicain du IXe. Ou pis, à l’ex-compagne de Denis Baupin, principale opposante au sein du conseil municipal de l’arrondissement. La maire de Paris n’était pas un choix par défaut, proteste le couple. Qui lui a même demandé de procéder au baptême civil de ses jumeaux. Un baptême placé sous le signe presque exclusif de la politique, et en tout état de cause très gauche plurielle: des parlementaires et d’anciens ministres EELV et socialistes… Fustiger régulièrement la ligne du gouvernement n’a pas empêché les mariés d’inviter Claude Bartolone, Jean-Christophe Cambadélis ou même Luc Carvounas, proche d’un Premier ministre honni par une majorité des convives. Cet été, entre Alfortville et le IXe parisien, tous ceux-là ont eu au moins deux fois l’occasion de s’amuser. Par les temps qui courent…

François Hollande part en vacances, mais ne le dites à personne

De retour d’Egypte, le chef de l’Etat entame dix jours de repos, pas de vacances, prcise son entourage. Son lieu de villgiature est tenu secret.

Pas de vacances pour le président. De retour d’Egypte, François Hollande est censé partir en vacances pour dix jours mais le chef de l’Etat refuse de prononcer ce mot. Au Figaro, son entourage préfère parler de « repos ». Impossible de savoir où il se retirera durant cette période. Ses proches assurent ne pas savoir où il se rend, même son conseiller en communication Gaspard Gantzer. « Et même si je le savais, je ne le dirais pas », ajoute-t-il au Parisien.

Les vacances, c’est du passé

Un seul indice a été livré par François Hollande lui-même: ce ne sera pas au fort de Brégançon, dans le Var. Le président n’a pas l’intention de revenir sur sa décision d’ouvrir ce lieu de la République aux Français.

Il l’a dit lors du dîner de la presse présidentielle. A cette occasion, il a ajouté, dans des propos repris par Le Figaro: « Longtemps j’ai pris de longues vacances. J’ai été onze ans premier secrétaire du PS et je partais en vacances après le 14 juillet, au moment de la dernière semaine du Tour de France, la plus intéressante. Je revenais très tard, au moment de La Rochelle. »

Eviter les photos en maillot de bain

François Hollande garde en mémoire la séquence de l’été 2012. Les photos de son départ gare de Lyon ou de son bain de soleil en maillot de bain sur la plage de Brégançon avaient accéléré son impopularité et l’enterrement du président normal. Hors de question de commettre la même erreur de communication.

A peine sa période de « repos » entamée, l’actualité a d’ailleurs déjà perturbé le programme. Ce vendredi soir, le chef de l’Etat restera à Paris pour accueillir Isabelle Prime, otage française au Yémen dont la libération a été annoncée dans la nuit de jeudi à vendredi.

Le « Panier fleuri », villégiature secrète du roi

Quand-Hollande-se-vantait-d’-être-payé-à-ne-rien-faireMais, par le sang du Christ, où le roi de France se pouvait-il de passer ses vacances ? La question était sur toutes les lèvres, taraudant les esprits sans trêve aucune. Gazetiers et courtisans supputaient, dissertaient, jabotaient… En vain. La villégiature du roi avait été classée « secret défense ».

D’aucuns, faisant les farauds, affirmaient, la main sur le cœur, que le Flou avait prolongé son escapade chez Sissi Imperator, et qu’il séjournait au « Mena House » du Caire, une résidence offrant une vue spectaculaire sur les pyramides : feu le roi François le Fourbe y avait ses petites habitudes. Dûment cuisiné, Monsieur du Drian fit savoir qu’il n’en était rien, tout ainsi que le jeune imagier du roi Monsieur de Gantzer qui jura sur la tête de sa mère qu’il ignorait où le roi entendait prendre quelque repos. Le comte Cazeneuve, tout de son sérieux de cardinal, écarta la question d’un revers de manche, comme s’il venait à écarter une mouche importune.

Plantés aux grilles du Château, les gazetiers battaient la semelle, suffoquant dans la touffeur de ce début du mois d’août muy caliente.

Nous vous savons curieuse, ma chère et tendre : nous le sommes tout autant. Une fois encore, notre salut vint d’Artois qui s’en fut à notre secours. Certes, vous le jugez avec âpreté, pipelette, bignole, toujours au cul des bonnes à flairer ragots et rumeurs, tel un vieux chien truffier. Nous le questionnâmes donc, et il céda, non sans avoir fait sa sucrée… et sifflé notre meilleur champagne.

Voici donc son récit des vacances royales, tout ainsi qu’il nous le livra.

« Nuitamment, une lourde berline cuirassée comme un Mistral invendu, s’en fut par la grille du Coq, dans un fracas d’Apocalypse. Tirée par six purs sangs arabes offerts par Sissi Imperator, la berline gagna promptement la campagne, grillant les gazetiers ensommeillés qui n’eurent point le loisir de filer le train de ce mystérieux équipage.

Les paparazzi à la Lanterne

Le stratagème ourdi par le comte Le Foll, l’âme damnée du Flou, fit donc merveille. Les paparazzi se ruèrent en direction du Pavillon de la Lanterne. Et firent chou blanc. Le roi s’était bel et bien enfui comme un pet sur une toile cirée.

A quelques lieues du Château, le Flou et son Du Guesclin firent halte, abandonnant laquais et gens de sûreté pour s’évanouir aussitôt, vêtus tels de simples bourgeois, nantis d’un équipage des plus roturiers.

Il nous faut confesser que l’entreprise relevait d’une folle témérité : notre roi, le Flou, s’était pris de décider voici plusieurs lunes de s’en aller incognito à la rencontre de ses sujets à des fins de savoir quelles étaient les fondements de leur ire à son égard. Dans ce dessein pour le moins inouï, il avait convaincu le comte Le Foll de prendre part à cet incroyable road movie.

Le Flou décida donc de se grimer en honnête bourgeois. Cela ne lui fut point trop difficile : ses deux mentons et sa petite bedaine lui conféraient un « physique rassurant » ainsi que l’on le mande sur les sites de rencontre qui se font forts de caser les impétrants un peu relous. Mais à des fins de leurrer les esprits, le roi se fit confectionner une fausse barbe grisonnante qui, selon lui, seyait parfaitement à la nouvelle identité qu’il s’était choisie, celle d’un drapier du Nord, flanqué de son factotum, un grand échalas qui avait, quant à lui, décidé de teindre sa crinière argentée en un noir de corbeau du plus bel effet.

Village Potemkine

Après avoir longuement chevauché jusques au coucher du soleil, le roi et son féal s’enquirent d’un gite et jetèrent leur dévolu sur une plaisante auberge aux confins du Vexin, nichée en un charmant village aux allures de « force tranquille ».

Le comte Le Foll, pris de court par le stupéfiant caprice du roi, avait pris soin de consulter son moteur de recherche afin de s’épargner toute déconvenue : selon les informations qu’il avait obtenues, l’établissement était tenu par une sorte de haridelle confite en bondieuseries : le profil idéal du village Potemkine qui ne manqua point séduire le comte qui songea à en faire chasser les paysans : ces temps derniers, ces gueux avaient eu le front de fomenter une jacquerie qui avait ruiné son sommeil.

Le roi fut donc abusé et peignit sur son doux visage un léger sourire de contentement lorsqu’il vit femmes et enfants lier les bottes de foin, en un cadre aussi bucolique que l’Angelus de Millet. Si notre roi avait été perspicace, il n’aurait point manqué voir que ces paysans étaient bien gourds à l’ouvrage : ils étaient tous des sbires du comte Cazeneuve, que Le Foll avait pris soin de mettre au parfum. D’aucuns avaient ainsi entrepris de traire un taureau…

L’auberge, gentiment adornée de géraniums, semblait échappée de « Hansel et Gretel », faite de biscuits propres à casser les dents les mieux chaussées.

Le comte, flanqué de son roi qui se plaignait que la selle lui taraudât le joufflu, mirent pied à terre et s’enquirent de faire venir les gens de maison, tout ainsi que la tenancière.

– Holà ! Quelqu’un ! Promptement ! s’écria Le Foll de la voix des puissants habitués à être obéis sur le champ.

– Si fait, si fait, mon bon Seigneur. Soyez les bienvenus dans notre humble « Panier fleuri », la meilleure maison à vingt lieues à la ronde.

Le comte entrepris les présentations : le roi fut ainsi introduit dans la qualité d’un drapier de Cambrai en voyage d’affaires.

– Pourquoi Cambrai, souffla le Flou ?

– A cause des bêtises, rétorqua Le Foll.

Nini la Saumure

Nos deux drapiers d’un jour ne manquèrent point être intrigués par l’accoutrement de la taulière, une grande bringue un peu tapée, sanglée dans une guêpière des plus suggestives, tout juste dissimulée par un voile de gaze arachnéen. Fardée telle une voiture volée, elle avait la voix voilée des femmes qui pétunent comme des chaudières en peine de ramonage.

– Madame, s’inclina Le Foll, épris du sens de l’étiquette, esquissant un baise main.

– Nini la Saumure, minauda la taulière. Mes clients m’appellent ainsi. Point de chichis entre nous, beau gentilhomme. Le Panier fleuri est le havre, l’oasis des cœurs esseulés, cabossés par la vie, prêts à s’abîmer dans les plaisirs les plus raffinés. Si ces gentilshommes veulent se donner la peine de découvrir leurs chambres, nos accortes soubrettes se feront une joie de les y mener.

Le roi n’en crut point ses yeux : quelle étrange auberge le comte avait choisi là !

– Pour Barbiquet, nous avons pensé que la chambre « Retour d’Egypte » conviendrait tout à fait, siffla la grande bringue, entre deux quintes. Et pour toi, mon grand, mon légionnaire, la chambre chinoise.

Interloqué, sidéré de s’entendre coller le sobriquet de « Barbiquet », le roi s’exécuta néanmoins et gagna sa chambre qui n’avait qu’un très lointain cousinage avec la suite du « Mena House ».

– Eh, toi, le Mandarin, viens donc retapisser ta carrée, tonna la vieille maquerelle. Le Foll manqua défuncter…

– Serait-ce une maison de plaisir, souffla le Flou

– Un claque, Sire, et je n’y avais point pris garde.

– Ha ! Le roi n’est point mon cousin, brailla la maquerelle. S’il était ici même, je ne manquerais point lui mander tout ce que j’ai sur le cœur ! A coups de fourche, je le chasserais, ce branque, ce bon à nib’, ce marchand de salades !

– Si fait, la Mère, nous avons compris.

– Mais, assez parlé de ce roi maudit, laissez moi à présent vous présenter nos charmantes hôtesses, toutes venues gagner un peu de paix après la faillite du Carlton. Pour Barbiquet, je verrais bien la célèbre Rita Pompéi, un volcan, une éruption…

Je te tente, mon rat?

Se tournant alors vers Le Foll, elle lui coula un regard de braise :

– Je te tente, mon rat ? Je suis sure que le roi et sa clique te font les pires misères : ta femme te fait la gueule, tu couches à la cuisine avec le chat, et même ton chien te regarde de travers. Depuis que les sans culottes sont là, tout va de guingois. Le micheton n’a plus le cœur à l’ouvrage…

Penaud, le roi s’en vint de contempler ses chausses. Son voyage en France d’en bas tournait au naufrage. Et que penser des gazettes si par malheur elles apprenaient que le roi s’était commis dans un trip aussi pourri…

C’est alors que le miracle se produit.

Une lourde berline fit une entrée fracassante dans la cour du « Panier fleuri ».

Starring le comte Cazeneuve, toujours sapé à quatre épingles, blême de colère.

– Silence, la Mère ! Un mot et je te fais trancher ta langue de pute. Rentre tes poules et oublie tout ! Tu t’apprêtais à héberger deux fameux aigrefins, deux escrocs d’envergure qui ont pillé le Trésor, ruiné la Couronne. Embarquez les ! Aux fers ! Je les cuisinerai moi-même !

Dans la nuit, le Flou regagna son Château, tout de dépit et d’amertume. Le Foll rasa les murs pendant de longs jours. Seul le comte Cazeneuve confessa que, pour une fois, il s’était bien amusé.

La crainte du libre-échange, hier comme aujourd’hui.

S’il est acquis que l’histoire n’est jamais recommencement (sinon de façon caricaturale, disait Marx), il n’en demeure pas moins que certaines analogies circonstancielles appellent à des rapprochements. Ainsi en est-il de l’actuelle action des agriculteurs et d’un lointain événement de l’histoire française du XVIII° siècle connu sous le nom de « guerre des farines ».

La France s’est construite comme essaie aujourd’hui de se construire l’Europe, par l’association de territoires que l’histoire, le peuplement, la langue et, souvent, les traditions culturelles diversifiaient. Ce fut l’oeuvre patiente et séculaire de la dynastie capétienne, mais il lui fallut souvent composer : songeons par exemple qu’à la fin du XV° siècle, Bourgogne ou Bretagne étaient déjà des proto-états ayant des institutions propres que la couronne de France dût reconnaître pour se faire accepter. Cela explique que la France de l’Ancien Régime restait une mosaïque de provinces dont une quinzaine, »réputées étrangères », impliquaient l’existence de véritables frontières intérieures assorties de droits de douanes et de privilèges fiscaux. Il est évident que cette situation représentait une considérable entrave au commerce et à la circulation des marchandises, à commencer par celle des productions vivrières et en premier lieu des céréales. Si (ce qui n’était malheureusement pas rare à cette époque), une disette frappait une région du royaume, il fallait une décision personnelle du roi pour permettre le transfert de grains vers la zone défavorisée, et cela non sans réticences et protestations.

En 1774, Louis XVI accédant au trône nomme contrôleur général des finances Turgot, une personnalité dotée d’une solide expérience administrative et, surtout, liée au mouvement dit « physiocratique ». Cette école, dont les membres se veulent eux-mêmes « économistes », se constitue autour de François Quesnay, auteur en 1758 d’un « Tableau économique » qui pose que toute richesse produite vient de la terre, ce qui revient à fonder la prospérité d’un état sur celle de son agriculture. La physiocratie est le gouvernement par la nature et l’on serait presque tenté aujourd’hui d’y voir un ancêtre de l’écologie.

Mais les physiocrates vont plus loin que cette vision simplificatrice. Précédant en ce sens Adam Smith, ils prônent aussi la liberté des échanges et ce n’est pas (comme on le croit souvent) l’économiste écossais, mais le physiocrate français Gournay qui énonce la célèbre formule : « laissez faire les hommes, laissez passer les marchandises ». Les physiocrates sont les précurseurs du libre-échange et de l’idée de marché commun. Avant d’être ministre, Turgot a participé à leurs travaux et il a écrit, en 1770, des « Lettres sur le commerce des grains ». Nommé aux finances, il met ses idées en pratique et signe le 13 septembre 1774 un décret abolissant pour les céréales les taxes intérieures et organisant la libre circulation des grains à l’intérieur du royaume.

Autant dire qu’il rencontre aussitôt de vives oppositions. Les instances locales s’alarment, craignant qu’en cas de pénurie, elles doivent partager leurs ressources ; les bénéficiaires des protections douanières voient s’évanouir leurs profits garantis si les prix se définissent au sein d’un marché unifié ; certains vont même jusqu’à avancer qu’en laissant s’opérer librement les échanges, le ministre bafoue le devoir moral qui attribue au roi seul la sécurité de l’approvisionnement de ses sujets! Turgot laisse dire,fort du soutien de Louis XVI qu’il a convaincu.

Mais il joue de malchance. La moisson de 1774 est médiocre et le prix du pain (ce baromètre de l’époque) augmente durant l’hiver 74-75. Au printemps 1775, des disettes locales apparaissent : la nouvelle libre circulation des grains génère alors des hausses de prix dans les régions épargnées et les protestataires s’en prennent aux négociants, taxés d’accaparement, et aux agents publics, rendus responsables de la législation.

En avril-mai 1775, la France populaire s’enflamme, c’est la »guerre des farines ». Entrepôts, boulangeries sont bloqués, souvent pillés et les commerçants sommés de vendre au « juste prix ». Dans le Bassin parisien, en Bourgogne, les routes sont obstruées, les convois de grain arrêtés, des barges transportant du blé sont coulées sur les voies navigables. Le gouvernement royal réagit par la répression : deux émeutiers sont pendus à Paris. Mais la position de Turgot est affaiblie, des cabales le discréditent. Quand il veut libéraliser le travail en supprimant les corporations, c’est une levée de boucliers et l’entourage de Louis XVI obtient son renvoi en mai 1776. La plupart de ses mesures seront abrogées.

Certes, l’analogie a ses limites. Les insurgés de 1775 sont des consommateurs, plus urbains que ruraux qui s’indignent des hausses de prix et redoutent la pénurie quand nos agriculteurs en colère de 2015 sont des producteurs qui, eux, s’alarment de la chute des cours et du risque de surproduction. Nous ne sommes plus dans les mêmes conditions économiques, mais un facteur commun relie néanmoins les deux événements : l’ouverture des frontières et la libre circulation des marchandises, interprovinciale au XVIII° siècle, internationale au XXI°. Quand nos modernes manifestants interceptent des camions provenant d’Allemagne ou d’Espagne, quand ils détruisent des denrées importées et dénoncent les manoeuvres des centrales d’achat de la grande distribution, ils ont les mêmes réflexes que les insurgés de la « guerre des farines » qui imputaient la pénurie à la libre circulation des grains décrétée par Turgot et aux agissements supposés de spéculateurs. Le responsable du désordre, c’est le libre-échange, ce sont les pratiques libérales qui laissent désarmé face aux ententes occultes et à la concurrence déloyale.

Au XVIII° siècle, la Révolution française réglera la question en supprimant les provinces et en fixant en 1791 le prix du pain (qui ne sera libéralisé… qu’en 1978).

A l’Union européenne de trouver la voie moyenne conciliant la défense du producteur et la liberté des échanges. Et qu’on ne dise pas que c’est la quadrature du cercle! Cela s’appelle la régulation concertée.

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Ségolène Royal souhaite baisser la vitesse sur les autoroutes traversant les villes

La ministre de l’cologie est favorable l’ide d’abaisser 90km/h la vitesse sur les autoroutes qui traversent les villes, a indiqu ce dimanche son cabinet. Le maire de Valence lui avait fait cette demande mi-juillet.

Une chasse à la vitesse confirmée ? La ministre de l’Écologie Ségolène Royal est favorable à l’idée d’abaisser à 90 kilomètres/heure la vitesse sur les autoroutes traversant les villes, comme le demande le maire de Valence dans la Drôme, a indiqué son cabinet dimanche.

Une vitesse limitée à 110 km/h

Le maire de Valence du parti Les Républicains Nicolas Daragon a fait une demande en ce sens au ministère le 17 juillet, indique-t-il à l’AFP, confirmant une information du quotidien Le Parisien.

Sa ville est traversée par l’A7, « l’autoroute du soleil », très fréquentée pendant les vacances, mais aussi le reste de l’année, pour sa position stratégique en vallée du Rhône. Actuellement, la vitesse y est déjà réduite de 20 km/h, à 110 km/h. « Ma demande est issue de l’enquête parlementaire qui lui a été remise il y a quinze jours et de trois autres études conduites localement, qui disent que la pollution atmosphérique sur le territoire de Valence est générée essentiellement par le transport routier, parce qu’on a très peu d’industries polluantes à Valence et très peu besoin d’utiliser le chauffage », argumente le maire.

55 décès causés par la pollution

Cette pollution serait la cause de 55 décès dans l’agglomération, ajoute-t-il, citant des données de l’Institut de veille sanitaire. Interrogé par l’AFP, le cabinet de Ségolène Royal assure que la ministre soutiendra la demande de Nicolas Daragon, même si la décision doit être prise en « interministériel ».

Et « de façon générale, les limitations de vitesse sur les autoroutes urbaines vont dans le bon sens », estime-t-on encore dans l’entourage de la ministre. Celle-ci « donnera donc un avis favorable » si d’autres villes formulaient des demandes similaires, ajoute-t-on. Selon le maire de Valence, une quinzaine de villes en France seraient concernées, avec des autoroutes passant à moins de 300 mètres du centre.

Dans le Gard, un maire FN attaqué en justice par des commerçants musulmans

Julien Sanchez, le maire FN de Beaucaire, a t cit comparatre par des commerants musulmans de la ville. Ces derniers lui reprochent des arrts municipaux « discriminatoires ». Audience prvue le 1er septembre.

Le maire FN de Beaucaire dans le Gard, Julien Sanchez est-il dans la tourmente? L’homme, également conseiller régional du Languedoc-Roussillon a été cité mercredi à comparaître par des commerçants musulmans qui considèrent « discriminatoires » deux arrêtés municipaux, destinés à fermer les magasins dans certains quartiers de la ville pendant la nuit. L’audience devant le tribunal correctionnel de Nîmes est prévue le 1er septembre à 14h, a précisé à l’AFP Abdallah Zekri,président de l’Observatoire national contre l’islamophobie au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui s’est porté partie civile.

Épicerie et primeurs visés

Les commerçants qui s’estiment lésés mettent en cause l’arrêté du 16 juin « interdisant l’exercice professionnel de toutes les épiceries, primeurs, et commerce de distribution de 23h à 8h », dans un périmètre « se situant à l’intérieur d’un périmètre délimité du centre-ville », et celui du 17 juin 2015 « interdisant à tous les commerces » de « travailler de 23h à 5h, dans deux rues de la ville ».

« Ces arrêtés municipaux visent substantiellement les commerçants d’origine maghrébine, appartenant à la confession musulmane », affirme également le texte de la citation à comparaître, ajoutant que la « période visée par les arrêtés », à savoir jusqu’au 31 octobre, « couvre la période du ramadan, et plus généralement la période estivale, qui représente l’activité commerciale la plus importante pour les commerçants visés ».

« Asphyxier l’activité économique »

« Les mesures prises par ce maire (FN) visent à asphyxier l’activité économique de ces commerçants, en raison de leur appartenance à la religion musulmane », a déploré Abdallah Zekri, dans un communiqué.

Interrogé par l’AFP, le maire Julien Sanchez a quant à lui nié toute connotation discriminatoire dans ses arrêtés pris à la demande des riverains de ces quartiers résidentiels qui l’ont alerté des nuisances sonores dont ils étaient les victimes. « Je suis très serein sur cette affaire. Il ne s’agit que de garantir la tranquillité des habitants en terme de bruit ou d’alcool », a-t-il affirmé.

Sur Twitter, il s’est aussi abondamment exprimé sur le sujet, dénonçant notamment ce qu’il appelle « le communautarisme musulman ».

Il a reçu aussi de nombreux soutiens de cadres du parti de Marine Le Pen, Florian Philippot, en passant par Marion Maréchal-Le Pen et par le maire du VIIe arrondissement de Marseille Stéphane Ravier.

Et si l’effet Juppé durait?

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« Juppé : attention à l’effet bulle », « quand la bulle Juppé éclatera », « La bulle Juppé est-elle en train de se dégonfler ». Depuis trois mois les médias, qu’ils soient de gauche, de droite ou d’extrême droite se gondolent autour de la baudruche Juppé. De ce favori des sondages qui a l’épreuve du feu – celui de la primaire de la droite face à Nicolas Sarkozy – va exploser en vol et terminer sa course de « meilleur d’entre nous » dans les limbes de l’histoire.

Si l’on s’en tient au simple fait qu’historiquement le favori, deux ans avant les présidentielles n’a jamais été élu, leur argumentaire peut se tenir. Toutefois, ces analystes de la politiques se trompent et font fausse route pour au moins trois raisons qui tiennent tant à la politique qu’à l’imaginaire collectif de ce pays.

Ainsi, selon les météorologues politistes, Juppé serait  « un rassembleur » incapable de mener une campagne, un « vieux sage » de la politique qui va vraiment avoir du mal à mener une campagne lorsque les hostilités de la primaire vont démarrer ou encore une « illusion sondagière » tenant au fait qu’il n’a pas encore réellement fait de propositions politiques et s’appuyant également sur la faiblesse conjuguée de François Hollande et Nicolas Sarkozy.

Là encore, si tant est que l’on veuille y croire, les arguments peuvent éventuellement tenir. Et si au contraire Juppé était tout l’inverse ?

Jusqu’à présent et depuis son retour réel dans la vie politique française au ministère de la défense et aux Affaires étrangères, Alain Juppé n’a fait aucune erreur politique, aucune erreur de communication et surtout n’est pas apparu comme un louvoyeur. Au contraire, sa politique étrangère a été affirmée et a tempéré les emballements du président Sarkozy. Idem, lorsqu’il s’est agit de tenter de juguler la crise à l’UMP lors de l’élection abracadabrantesque entre François Fillon et Jean-François Copé. Juppé a su tenter une médiation sans pour autant tomber dans les guerres microcolines d’un parti complètement à la dérive.

Juppé, contrairement à ce que semblent dire les analystes aujourd’hui, loin de profiter de la faiblesse d’Hollande et Sarkozy tire profit d’un positionnement clair lors d’un errement partisan. Cela permet de tirer un enseignement : Juppé apparaît aujourd’hui non pas comme « rassembleur mou » mais plutôt comme celui qui est capable de sortir la France d’un système partisan à bout de souffle qui ne fonctionne que pour et par les apparatchiks qui le compose. Bref, c’est une force réelle. A longueur d’enquête quali, les Français disent qu’ils n’ont aucune confiance dans les partis politiques, quels qu’ils soient, pour les faire sortir du marasme. C’est bel et bien cela qu’incarne le maire de Bordeaux et non pas un « rassembleur mou hors-sol ».

D’ailleurs, l’ex premier ministre ne vient-il pas de lancer un site internet participatif « agis pour la France  » qui existe bel et bien à côté de l’UMP ?  Et qui a vocation, comme le fut Désirs d’Avenir de Ségolène Royal en 2006, à être une rampe de lancement et de mobilisation bien plus efficace que la lourdeur de la machinerie des ex-UMP.

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Même constat quand on étudie la façon dont est perçue la capacité d’Alain Juppé pour faire campagne. Pour ceux qui sont allés, comme l’auteur de ces lignes, à Bordeaux pour suivre la dernière campagne municipale, il est clair qu’Alain Juppé a la niaque en campagne. Il ne laisse rien au hasard, analyse tout, est capable d’aller à la rencontre des gens. Et ce même lorsqu’il est largement annoncé comme favori comme ce fut le cas face à Vincent Feltesse en 2014. Possible comme ce fut le cas pour François Hollande en 2012 que la sarkozie sous-estime les qualités de campaigner du maire de la ville de Montaigne.

Enfin, sur le fond des idées politiques. La vulgate éditorialisante serine une idée et une seule. En substance : Juppé serait haut dans les études d’opinion car il n’a pas encore fait de propositions concrètes. Là encore, la courte vue est la règle. De facto Juppé a fait des propositions disruptives pour son camp : l’adoption pour les couples homosexuels, l’identité heureuse complètement à rebours des diatribes de la droite sur la suppression du droit du sol et autres chimères. On est loin de l’homme lisse qui ne dit rien et ne se mouille pas. Idem sur son propre terrain. Celui de la droite. Là encore le maire de Bordeaux n’avance pas masqué. Lors de son passage à DPDA ou plus tard, il s’est montré ferme sur sa vision économique. A droite. Ainsi, il a défendu sa méthode, « un électrochoc de confiance », mais aussi des mesures « travailler plus dans la fonction publique », « sortir du carcan des 35 heures », réformer l’Aide médicale d’Etat face au « tourisme médical », « supprimer l’ISF », revenir à des dépenses publiques à 50% du PIB, et ouvrir une expérimentation concernant l’exploitation des gaz de schiste avec un « site pilote ».

 Screen Shot 2015-07-31 at 10.32.51 AMReste le bilan 1995 : là est le vrai problème de Juppé. Ce qui peut lui porter préjudice pour justement attirer assez de voix du centre et de gauche pour gagner au deuxième tour d’une présidentielle. Même si certains s’accordent pour dire que s’il avait réussi ses réformes, le pays irait mieux, le fait est que ces grèves de 1995 sont historiques, et symboliques.

Elles contiennent déjà en germe les difficultés des gens à joindre les deux bouts. Les craintes fondées face à l’économisme à tout crin et au gouvernement par les chiffres. Bref, ils sont un stigmate réel dans la construction du storytelling de Juppé. Il devra, à un moment donné, solder ce passé s’il veut l’emporter.

Et si plutôt qu’une bulle Juppé était en fait le reflet d’aspirations profondes du pays ? Quelqu’un qui est en fin de carrière et qui n’a plus qu’à se préoccuper réellement de la France et non pas des courbes du chômage qui vont baisser (ou non) et qui vont permettre une seconde candidature.

Quelqu’un qui au final n’est plus un homme de parti. Quelqu’un qui est capable de casser les codes en adoubant certaines idées qui vont contre son propre corpus politique et qui malgré tout est solide sur ses bases. Quelqu’un qui au final semble apparaître aujourd’hui comme le seul authentique Républicain de son parti. Républicain au sens noble du terme. A savoir que la République est plus importante que tout le reste. Et si la bulle imaginée par les médias était en fait un roc ?

Hénin-Beaumont: polémique autour de Steeve Briois en maillot de bain

Steeve Briois, le maire FN d’Hnin-Beaumont a suscit de violentes attaques de la part d’un lu socialiste, en raison d’une photo publie sur le page Facebook de la ville et sur laquelle l’dile figurait en maillot de bain.

Peut-on être maire et être en maillot de bain en photo sur la page Facebook de sa ville? Si la question peut paraître saugrenue, elle se pose aujourd’hui dans la ville d’Hénin-Beaumont. Stéphane Filipovitch, un élu socialiste de la ville, a reproché sur son blog au maire FN Steeve Briois d’avoir posé en maillot de bain dans une piscine, avant de publier le cliché le 22 juillet sur la page Facebook de la ville.

Un maire « narcissique »

Stéphane Filipovitch a protesté avec virulence contre les photos du maire entouré d’enfants dans l’eau d’Hénin-Beaumont Plage, qu’il inaugurait à la mi juillet. Dans son post de blog daté du 25 juillet, il explique:  » Etre maire, assumer un ministère public, nécessite un engagement de tous les instants (…) Mais l’engagement nécessite aussi la réserve, la retenue, la décence. Car lorsqu’on est Maire, on ne s’incarne pas soi même, on représente la République Française. »

Si l’homme met en parallèle une photo de Steeve Briois et de Benito Mussolini, pour dénoncer la « success story FN » d’un maire « narcissique », ses déclarations vont plus loin, avec une phrase postée en gras qui a suscité de vives réactions. L’élu écrit notamment: « cette présence d’un homme photographié dans l’eau avec des mineurs est déjà très « limite » ». Interviewé par le Lab d’Europe 1, Stéphane Filipovitch persiste et signe, affirmant « assumer totalement et plus que jamais » sa sortie. En revanche, l’homme réfute toute homophobie et nie accuser Steeve Briois de pédophilie.

Accusations de pédophilie?

Si les photos du maire ont depuis été effacées de la page Facebook, l’une d’elles est présente sur le blog de Stéphane Filipovitch et sur celui de Steeve Briois. Ce dernier et son équipe ont répliqué, notamment dans une lettre ouverte dans laquelle ils déclarent: « Monsieur Filipovitch a franchi dans cet article toutes les limites, pour tomber dans l’ignominie la plus totale », estimant que ce dernier lance des accusations de « prostitution » et de « pédophilie ».

Sur Twitter, Steeve Briois a reproché avec virulence à certains journalistes de ne pas parler de la polémique et des attaques dont il fait l’objet.

Front des maires FN contre la « presse pourrie »

Hasard du calendrier, d’autres élus FN ont été ces derniers jours au coeur d’autres polémiques locales. David Rachline, le maire FN de Fréjus, a suscité l’incompréhension en déclarant que les artistes installés dans des locaux à loyers modérés de la ville devaient participer bénévolement à l’accueil d’enfants. Dans un tout autre registre, Julien Sanchez, le maire FN de Beaucaire a été cité à comparaître par des commerçants musulmans de la ville, qui lui reprochent des arrêtés municipaux « discriminatoires ». Steeve Briois n’a pas oublié de les soutenir également sur le réseau social, en attaquant à nouveau la presse.

Le comte Rebs plaque le roi comme une vieille chaussette

images- Azincourt, Sedan, Waterloo ! Le roi arrache ses derniers cheveux : la colère l’empourpre contre le comte Rebsamen qui prend ses cliques et ses claques à des fins de regagner sa bonne ville de Dijon, délaissant ainsi un ministère maudit dont la charge tournait au supplice.

– Capitulation devant l’ennemi ! Douze balles dans la peau ! Le traître, il déserte, renonce, abdique, nous laisse seul dans l’adversité, nous fait passer pour guignol, jocrisse, bonimenteur ! Nous qui avions fait de la lutte contre le désœuvrement la pierre angulaire de notre règne, inscrit ce serment en lettres d’or sur les tables de notre doxa, nous voici marrons, Gros-Jean comme devant.

Ainsi que vous le lisez, ma chère et tendre, le roi, écrevisse, peste, vitupère, râle, engueule à tout va, morigène ministres et laquais, botte le cul de son labrador.

Couac magistral

Artois qui jusques alors s’ennuyait comme dans un après midi en maison de retraite, reprend des couleurs et plisse ses yeux de serpent.

– Quel couac magistral ! Du travail d’orfèvre ! Décidément, ces sans culottes ne cessent de nous surprendre et nous éjouir de leur maladresse. Ma chère marquise, faut-il vous confesser, sous le sceau du secret, que nous les regretterons. Dans le registre de la comédie bouffe, ce sont des maîtres, des princes ! Songez que le roi, le Flou, vient à peine de mander à ses sujets, une fois encore tout à rabâcher, qu’il entendait terrasser le fléau du désœuvrement quitte, pour ce faire, à pipoter les chiffres, et voici que son ministre du Travail le largue comme une vieille chaussette ! Si les enjeux n’étaient point si graves, nous nous tordrions les côtes de rire. Quel flagrant démenti ! Que retiendra-t-on de cette défection en pleine bataille ? Ha ! Tout ingénument que le ministre du Travail, si peu convaincu de son combat contre l’hydre à sept têtes, a préféré jeter l’éponge et se barrer tel un mari volage parti acheter des allumettes pour ne jamais revenir.

Brutalement tiré de sa torpeur estivale, Artois, ainsi que vous le lisez, ma mie, pète le feu !

Echec

– Pour le Flou, c’est une catastrophe ! Voici peu encore, ne se faisait-il fort d’en finir avec le désœuvrement ? Combien de fois nous a-t-il corné les oreilles avec ses boniments de marchand de bagnoles trafiquées ! Pis encore, le comte Rebs fait ses malles après avoir clamé sans fard que la lutte contre le chômage était, selon ses propres dires, un échec ! De là à mander que le roi ne raconte que des craques… Pauvre Flou, le voici donc à subir un second camouflet en quelques jours.

Et Artois de souligner le plus perfidement du monde que la reine de Prusse n’a fait aucun cas de sa suggestion d’établir un gouvernement de l’écu, assorti d’un Parlement ad hoc.

Une humble bergerie corse

– Il se mande à Berlin que la reine et son sinistre des Finances, le désopilant comte Schaüble ont jugé cette proposition tout bonnement délirante et qu’il leur seyait de considérer que le roi de France avait forcé sur le picrate en se rêvant roi d’Europe, seul à sortir la Grèce de son naufrage, seul encore à souhaiter que l’on réformât les institutions. Souvenez-vous, marquise, que le Flou avait d’ailleurs pris la plume à des fins d’éclairer nos lanternes sur ce brûlant dossier, mais sa prose avait été tout au plus accueillie avec une déférence polie, et lue d’une fesse pour le moins distraite. Ses sujets, tout à leur exode estival, sacrifiaient à l’immuable rite pastaga, tongs et merguez. La Cour s’étant vidée de ses adeptes, le Flou s’en vient d’ailleurs à prier pour que la défection du comte Rebs ne fasse trop de vagues. Le Ciel l’entendrait-il ? Monsieur de Sarcosie roucoule en Corse dans un humble bergerie, faisant son content de figatelli et de châtaignes. Singerait-il Marie-Antoinette saisie par les fièvres du naturalisme ? Bernique ! Certaines gazettes, toujours à piquer le cul du Bref, se font un délice de rapporter que ladite bergerie a été louée au prix d’un palais d’Orient et que le Bref y mène vie de pacha. Chez la Marinella, l’on s’étripe à coups de rapière : c’est le bordel en la pirogue. La Cour s’est égaillée, laissant le roi à mariner bien seul dans son amertume. Il espérait souffler un peu, prendre quelque repos et s’assoupir en ses jardins, veillant à ne point hâler sous le soleil de la paresse. Caramba ! Encore raté !