Primaire à droite: Hervé Mariton se lance dans la course

Le dput de la Drme souhaite incarner une ligne librale lors de la comptition interne droite. Il est le septime candidat dclar la primaire.

Un de plus. Hervé Mariton a annoncé ce dimanche sa candidature à la primaire à droite pour l’élection présidentielle de 2017. Le député de la Drôme souhaite incarner une ligne libérale dans la compétition. « Je me présente parce que je pense que l’intérêt de la France commande qu’un candidat libéral porte le projet d’une société ouverte, pour rendre aux personnes et à la société civile la maîtrise de leur destin », assure-t-il dans un entretien au Figaro.

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Hervé Mariton y égratigne François Fillon, autre candidat déclaré à la primaire et libéral assumé. « Il a une approche trop macroéconomique et à certains égards jacobine de l’économie. » Et le député Les Républicains de rappeler son vote en faveur de la loi Macron, contrairement à l’ancien Premier ministre.

Six candidatures déclarées

Si Hervé Mariton ne se fixe pas d' »objectif chiffré » pour la primaire, il souhaite « peser sur la ligne de la droite et du centre pour 2017″. Libéral sur le plan économique, Hervé Mariton adopte des positions plus conservatrices sur les questions de société. En 2013, il s’était opposé avec vigueur au mariage pour tous.

Hervé Mariton est le septième candidat déclaré à la primaire à droite et au centre pour 2017. Avant lui, François Fillon, Xavier Bertrand, Christian Estrosi, Nadine Morano, Alain Juppé et Jean-Frédéric Poisson ont annoncé leur présence sur la ligne de départ. D’autres candidatures sont fortement pressenties, à commencer par celle de Nicolas Sarkozy.

Noisy-le-Grand: la droite remporte de justesse la mairie

La candidate Les Rpublicains Brigitte Marsigny a remport dimanche l’lection municipale de cette ville de Seine-Saint-Denis, organise aprs l’annulation du prcdent scrutin en juin.

La victoire de la droite à Noisy-le-Grand s’est jouée à 33 voix près. La candidate Les Républicains (LR) Brigitte Marsigny a remporté dimanche l’élection municipale de cette ville de Seine-Saint-Denis, organisée après l’annulation du précédent scrutin en juin, selon les résultats du second tour communiqués par la préfecture.

Sur les 15 585 suffrages exprimés, soit un taux de participation de 44,42%, la candidate LR l’emporte avec 46,4% des voix (7 231), devant le maire socialiste sortant Michel Pajon, qui en a obtenu 46,2% (7198). L’écart entre les deux candidats n’est donc que de 33 voix. Le Front de gauche, qui avait décidé de se maintenir au deuxième tour, faute d’accord avec le candidat socialiste, récolte 7,4% des voix (1156).

« Séisme dans le 93″

« C’est une ville qui est à gauche et qui passe à droite. C’est un immense gâchis », a réagi auprès de l’AFP Michel Pajon, qui a annoncé son intention de déposer un recours. « Le Front de gauche a fait usage du logo du Parti communiste sur son bulletin de vote alors que c’était moi qui avais l’agrément du PC », a-t-il affirmé. Selon Bruno Jeudy, rédacteur en chef politique chez Paris-Match, la droite détient à présent 21 villes sur 40 dans le département du 93, historiquement à gauche.

Le précédent scrutin avait été annulé à la mi-juin par le Conseil d’Etat, notamment à cause d’une irrégularité commise par l’ancienne tête de liste Front national (FN) aux municipales, Maxence Buttey, exclu depuis du parti. Ce dernier avait également été déclaré inéligible pour un an pour avoir inscrit contre son gré une sympathisante UMP sur sa liste.

Macron et le statut des fonctionnaires: du « off » au léger rétropédalage

En qualifiant le statut des fonctionnaires de « plus adapt au monde tel qu’il va », le ministre de l’conomie a t aussitt recadr par le prsident. Seul Manuel Valls a affich publiquement son soutien.

L’aparté se transforme en polémique

C’est au détour d’un discret petit-déjeuner organisé vendredi par un groupe de réflexion En temps réel qu’Emmanuel Macron a touché à l’un des totems de la gauche: le statut des fonctionnaires qu’il juge « plus adapté au monde tel qu’il va » ou « justifiable compte tenu des missions ».

Quelques heures plus tard, ces mots, considérés comme du « off » par le ministre, sont retranscrits par le journal Les Échos et l’hebdomadaire Challenges. La bombe est lancée: « On va progressivement entrer dans une zone – on y est déjà d’ailleurs – où la justification d’avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable ».

Critiques et recadrages

Mauvais timing pour le locataire de Bercy: François Hollande était attendu quelques heures plus tard dans son fief corrézien pour une remise de décorations à plusieurs fonctionnaires du département. « Attaché à ce statut », il a recadré son ministre en se lançant dans un éloge des droits et des devoirs de la fonction publique. « Être fonctionnaire, ce n’est pas être dans une position figée, ce n’est pas refuser la modernité, être fonctionnaire, c’est, au contraire, être toujours capable d’anticiper, de prévoir et de servir ».

La sortie d’Emmanuel Macron tombait tout aussi mal pour le ministère de la Fonction publique, en pleine négociation avec les syndicats de fonctionnaires sur les parcours professionnels. Dès le vendredi, certains représentants syndicaux comme la CFE-CGC ont souligné ces divergences de point de vue, qualifiant les propos d’Emmanuel Macron de « provocation gratuite ». « Y a-t-il deux discours au gouvernement? », celui « officiel » de la ministre Marylise Lebranchu et celui du ministre des Finances? », s’est demandé Guy Barbier, secrétaire général de l’UNSA Fonction publique.

La ministre concernée a, elle aussi, réagi ce lundi sur Europe 1 en donnant une leçon de communication publique à son collègue. « Un ministre n’est pas libre de ses propos », a-t-elle avancé. « Dans un petit groupe de réflexion, il y a toujours quelqu’un pour reprendre une phrase que vous avez jeté ».

L’émoi et la colère étaient tout aussi présents au Parti socialiste, dont les ténors étaient réunis samedi à la Mutualité à Paris. Pour le député d’Indre-et-Loire Laurent Baumel, appartenant à l’aile gauche du PS, « on a fait partir Arnaud Montebourg pour moins que cela. Emmanuel Macron s’est un peu spécialisé dans des provocations consistant à utiliser la rhétorique de la droite et les endosser comme un ministre supposé de gauche ».

>> Lire aussi. Polémique sur le statut des fonctionnaires: Macron, le coup de com’ permanent

Ses détracteurs, qui parlent désormais de « macronerie », ne manquent pas de rappeler une autre sortie, également très vite recadrée, d’Emmanuel Macron trois semaines plus tôt sur les 35 heures. Le président du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a quant à lui, rapidement balayé la question: « Le président a mis les points sur les i, il n’y a pas de raison de polémiquer ».

Un léger rétropédalage

Dimanche, c’est le Premier ministre Manuel Valls qui a adopté une position publique légèrement plus tempérée à l’égard de son ministre après lui avoir passé un coup de fil plus critique en privé selon Europe 1. Devant les participants au Congrès national des radicaux de gauche, il réaffirme comme les autres « son attachement au statut des fonctionnaires » mais précise son « soutien jusqu’au bout » d’Emmanuel Macron, un ministre de l’Economie « talentueux qui oeuvre pour notre économie ».

Défendant sa liberté de ton et d’expression, le ministre de l’Économie a tenté de minimiser la portée des propos rapportés par la presse, « vision déformée de (sa) pensée ». « A aucun moment je n’ai parlé d’une réforme du statut de la fonction publique que le gouvernement envisagerait », a-t-il assuré dès le vendredi lors d’un entretien à l’AFP. Le lendemain, il s’est adonné à une nouvelle mise au point devant les journalistes et les curieux visiteurs de Bercy pour les journées du Patrimoine. Mettant en avant son propre statut de haut-fonctionnaire, il se promet qu’on ne le fera pas « tomber ni dans la langue de bois, ni dans les provocations ». « Pour nos concitoyens, pour le pays, et pour les fonctionnaires de Bercy, et moi j’en suis un, le débat vaut mieux que tout ce qu’on en fait ».

« Tout le monde doit faire attention à ses prises de paroles »

Trois jours après le début de la polémique, l’entourage du président de la République, cité par l’AFP, continue de rajouter des démentis sur une quelconque réforme dudit statut. « Les seuls sujets de discussion, ce sont des réformes que proposent le gouvernement (…) Aujourd’hui, tout propos mal rapporté peut devenir une information. Tout le monde doit donc faire attention à ses prises de paroles ». Une parole qui sera scrutée avec beaucoup d’attention mardi alors qu’Emmanuel Macron s’exprimera devant les députés PS pour un séminaire de rentrée sur le thème « Réussir et gagner: la gauche du gouvernement au service des Français ».

« Valls, le zèle du désir »

valls-ps-chemise-mouillee_5405507Monsieur, l’on a coutume de mander que la corde soutient le pendu. Serait-ce là votre mantra lorsque vous venez à déployer tant de zèle à des fins de rassurer votre monarque sur votre indéfectible loyauté ?

Nous en doutons fortement, Monsieur. Vous n’êtes point porté sur la confidence et pourtant vous vous lâchâtes voici peu en répondant à un jeune homme qui vous entretenait de son propre dessein de devenir un jour roi de France. Vous lui assénâtes une vérité qui nous laissa pantoise : vous lui confiâtes, Monsieur, qu’il était dans vos intentions de succéder au Flou après qu’il aura régné deux lustres durant. Et qu’à votre tour, vous entendiez ceindre la couronne pour deux lustres.

A des fins d’amoindrir la folle audace de votre propos, vos mages et maîtres à penser se hâtèrent de faire savoir qu’il ne s’agissait là qu’un d’un bon mot, d’un trait, d’une blagounette.

Monsieur, vous nous prenez pour une truffe. Souffrez que nous n’en croyions pas un mot : un gentilhomme qui prend tant de soin à veiller au bon ordonnancement de sa garde robe et qui, selon les dires de sa propre mère, range de bien vétilleuse façon ses poulaines de chambre, ne commet point de tel impair.

Le hasard, le fortuit, l’inattendu, l’improvisé, sont choses que vous ignorez. Votre dessein, votre destin, mangent vos jours et hantent vos nuits.

Lorsqu’il était ministre, Nicolas le Bref, votre ennemi gémellaire, songeait à trucider le roi Jacques le Hardi sitôt assis dans le fauteuil de son barbier : le coupe-chou inspirait ses pensées les plus viles.

Vous-même, Monsieur, êtes tout aussi frénétique. Nous est-il loisible de croire que vous attendrez plus d’une lustre pour enfin monter sur ce trône que vous chérissez avec la fougue et l’embrasement que l’on cultive Outre Pyrénées ?

Vous peinez à réfréner vos désirs que vous enfouissez sous des quintaux de zèle. Jamais, ô grand jamais vous le commettez l’impair, la gaffe, la boulette, de laisser percer votre ambition suprême.

Vous mouillez la chemise

Toujours au cul du roi, vous complimentez, admirez, encensez, flattez, tartinez : vous en faites de tonnes, Monsieur. Vous mouillez la chemise ! Tout au contraire de ce damné Bref à qui l’on vous compare souvent, ce qui vous met dans les transes.

Vous ne souffrez que l’on vous jauge à l’aune de ce Sarcosie de malheur : et vous riez de bon cœur lorsque votre petite coterie vient à le moquer sous le sobriquet de Joe Dalton.

A des fins d’éteindre les braises qui vous confèrent ce regard de grand inquisiteur, de matamore, vous êtes là, tel le génie des carpettes, à encenser, adorner, fleurir la geste de votre roi.

Viendrait-il à vous ordonner de le flatter à des fins de regonfler son moral de pneu crevé que vous vous exécuteriez aussi sec, tout de cautèle et de flagorneries bien beurrées.

Serait-il seul à gober vos tartes à la crème, ce pauvre roi qui, pour les jours à venir, n’a aucune chance de conserver sa couronne ?

Grand cafteur général

Il est certes gourd, mais point aussi benêt que vous le pensez sans doute aucun.

Il vous craint, vous redoute et s’inquiète de vos agissements auprès de Monsieur de Cazeneuve, élevé à la dignité de Grand cafteur général. Il fait sonder vos poches dans le dessein de s’assurer que vous n’y celez point une dague que vous planteriez dans sa bedaine rebondie.

Vous tâchez d’être irréprochable, Monsieur. De ne point laisser percer vos ambitions, vos intentions et vos stratagèmes. Mais votre tempérament, chaud bouillant, muy caliente, est votre pire ennemi. Il vous incite à mettre la charrue devant les bœufs, à bruler les étapes, écarter les importuns, faire si peu de cas de cette clique de braillards effarouchés qui vous reprochent à l’envi de n’être point de gauche, de mettre la doxa à l’encan et de faire des risettes aux jurandes d’entrepreneurs, ces exploiteurs, ces vampires.

Vous voici à porter la cangue du social traitre, du menchevik, du social libéral : injure suprême qui vous marque du fer rouge de l’apostasie.

Apostasie que vous partagez avec votre nouvel ami, Monsieur de Macron, ancien chouchou du roi, qui à présent mord la main qui l’a nourri. Pour le présent, vous voici tous deux cousus en la même peau de cochon.

Le jeune Macron qui cultive l’impertinence et l’irrévérence avec le talent consommé d’un prince jardinier, s’est pris de dénoncer l’obsolescence du statut des fonctionnaires. Reconnaissons lui une habileté certaine à mettre les pieds dans le plat. Oser ainsi s’en prendre à la plus fidèle coterie du parti socialiste, c’est gonflé ! Aurait-on jamais vu curé chanter les louanges du démon en chaire ? Blasphème ! Crime imprescriptible !

Jadis, Monsieur d’Allègre, ministre de l’Instruction publique de Lionel le Grincheux, s’était pris de « dégraisser le mammouth ». Le Grincheux, peu porté sur la gaudriole, qui entendait devenir roi, lui fit aussitôt trancher la langue et le renvoya à ses chères études.

Traine patins

Le Flou, qui déteste les conflits, s’est contenté de « recadrer » son impétueux ministre. Nulle âme ne doute qu’il recommencera, ce turbulent gamin qui prend grand plaisir à épandre le sel sur les plaies d’un socialisme moribond.

Et vous-même, Monsieur, que fîtes vous ? Loin de le condamner, de le blâmer, de lui faire donner le chat à neuf queues, vous lui apportâtes votre soutien et vous fendîtes d’un compliment qui offensa toute la camarilla de gauche : « talentueux », mandâtes-vous.

Les traine patins de la rue de Solférino s’étranglèrent.

Mais vous-même, Monsieur, restâtes de marbre. Ce compliment si fleuri pourrait cependant obscurcir votre ciel et compromettre vos ambitions. Vous êtes à guetter l’abdication ou le renoncement du roi à des fins à des fins de poser votre séant sur son trône, tel le coucou. Mais votre route vers la gloire est semée d’embûches : votre popularité ne frôle point le zénith, et votre rentrée politique semble ratée. La patience, qui n’est point au catalogue de vos vertus, devra s’inviter dans vos desseins. En d’autres termes, vas-y mollo, Paulo.

« Quand les démocraties ne défendent pas les oeuvres d’art, alors commence leur fin »

Ce qui s’est passé dans le parc du château de Versailles est un signe, parmi d’autres, du dérèglement de nos sociétés et des menaces qui pèsent sur nos trop fragiles démocraties : une trompe d’acier de 60 m de long, œuvre monumentale d’un célèbre artiste contemporain, Anish Kapoor, installée dans ces jardins, sous le nom de «Dirty Corner», a été vandalisée à trois reprises depuis son installation en juin, dont la dernière fois par l’inscription de grands tags explicitement antisémites. Personne n’a protesté avec assez de forces. Personne n’a exigé qu’on les supprime. Ni la direction du château, ni la ministre de la Culture, ni le gouvernement, ni le moindre député ou journaliste ne s’est vraiment scandalisé de ces écrits. Et quand l’artiste lui-même a cru bon de prendre une position insensée, affirmant que ces tags faisaient désormais partie de son œuvre, tout le monde s’est senti soulagé et prêt à passer à autre chose. Il a fallu que l’association Avocats sans frontières (appuyée, ironie du sort, par un conseiller municipal de Versailles opposé à l’installation de l’œuvre) saisisse la justice pour que le juge des référés du tribunal administratif de Versailles ordonne au château de retirer «sans délai» de la vue du public ces tags antisémites, estimant qu’ils portaient atteinte à l’ordre public et «en particulier à la dignité de la personne humaine». Et l’établissement public s’est engagé à les masquer, « sous le contrôle de l’artiste ». Ce qui a été fait.

Cette histoire est exemplaire des malheurs de notre temps. Il est ahurissant que cette œuvre n’ait pas été protégée dès son installation, au moins par des caméras. Il est insensé que personne n’ait réagi de façon très vive devant de telles insultes, contraires à la loi. Il est incroyable que, en l’absence de plainte, un artiste ait le droit de laisser écrire des phrases insultantes sur son œuvre. Il est inadmissible qu’un texte antisémite puisse être considéré comme partie d’une œuvre d’art (et ce qui vaut pour l’antisémitisme vaut pour toute forme de racisme). Il est hallucinant enfin qu’il ait fallu attendre l’intervention d’un adversaire local de l’artiste (dont l’intention est sûrement de voir éliminer l’œuvre avec les tags) pour que la justice soit saisie.

Dans quel monde vivons-nous, si on ne prend plus au sérieux les insultes ? Dans quel monde vivons-nous si on n’interdit plus le racisme et l’antisémite et si on ne défend plus l’intégrité des œuvres d’art ? L’Histoire nous apprend pourtant que la démocratie ne meurt jamais de la force de ses ennemis, mais toujours de ses propres faiblesses. Et la première d’entre elles est l’indifférence à l’égard du vandalisme et de la destruction des œuvres d’art. Ce qui se joue à Versailles, ce qui se passe à Palmyre, et ce qui est advenu à Bamyan et à Tombouctou renvoie au même enjeu : quand les démocraties ne défendent pas les œuvres d’art, alors commence leur fin.

Plus généralement, la démocratie ne peut s’accommoder de la naïveté, de l’indifférence et de la non-violence. Elle doit être protégée par une police et une armée. On a oublié que c’est par la force qu’on a empêché, il y a plus de soixante-dix ans, de justesse, le triomphe de ceux qui avaient commencé par détruire des œuvres d’art et écrire des insultes antisémites. Baisser la garde, ne plus s’indigner, tolérer l’intolérable, ne plus s’armer, ne plus défendre ses valeurs, ne plus se défendre, ce serait le début de la fin. Aujourd’hui, l’Occident n’en est pas loin : les États-Unis ne se sont pas fait respecter en Syrie; la Grande Bretagne n’a plus d’armée crédible ; l’Allemagne et le Japon n’en ont plus depuis qu’elles sont redevenues des démocraties. La France ne peut, à elle seule, assumer la défense de l’Europe. Parce qu’elles ne se sont pas dotées des forces nécessaires, nos démocraties sont en danger. La peur est leur pire ennemi, le courage est leur garant. Encore faut-il s’en donner les moyens.

j@attali.com

« La reine Angela de Prusse nous tape sur les nerfs »

ANGELA MERKEL INVITE LES MUSULMANS À RESPECTER LA CONSTITUTION ALLEMANDEMadame, vous nous plongez dans l’ennui, les tourments, les affres. Nous ne savons à présent sur quel pied danser : quel sortilège vous guide à nous mener en bateau, nous faire grimper aux rideaux, à souffler tantôt le chaud, tantôt le froid ?

A défaut de saisir votre décision de faire à nouveau de votre Saint-Empire une forteresse, tout après avoir grand ouvert les portes de ce manège enchanté à des réfugiés d’Assyrie qui fuient la guerre, nous avons pris la plume dans le dessein de vous enjoindre de cesser de nous ridiculiser, nous, roi de France, gravement offensé par les propos que vous tîntes, Madame, à notre égard.

Notre chancellerie de Berlin nous rapporta que vous vous montrâtes déçue lorsque nous tordîmes le nez à l’idée d’offrir l’asile à ces pauvres hères, ballottés dans les Balkans, pourchassés par les sbires d’Orban Ier, roitelet du Danube.

« Quiche »

Madame, nous nous devons de vous confesser que vous jouez avec nos nerfs et que la liste des griefs que nous nourrissons à votre encontre est aussi dense que celle des courses.

Il nous fut relaté qu’entre autres amabilités, vous osâtes, Madame, nous traiter de « quiche ». Voici qui nous reste en travers la gorge. Que vous dénonçâtes notre veulerie, que vous vous gaussâtes du peu de cas que nous faisons à présent de l’esprit du onze janvier, notre doxa du dimanche, dont vous mandez à l’envi qu’elle a sombré aussi promptement que les galères où s’entassent par milliers des réfugiés voués au naufrage : nous vous absolvons.

Cependant, Madame, souffrez que nous vous alertions sur le fait que nous ne pouvons plus tolérer que vous vous abaissiez une fois encore à nous donner des leçons.

Jadis, au commencement de notre règne, vous refusâtes le plus énergiquement du monde de renégocier les traités sur le montant pharaonique de notre dette, vous ne cachâtes point lepeu de considération que vous nous portiez. En nous congédiant comme d’impertinents laquais. Nous en conçûmes forte amertume.

Soupe de patates

Nous dissimulâmes néanmoins la moindre once de jalousie et de ressentiment lorsque nous apprîmes que vous aviez convié le roi d’Angleterre, David le Joufflu, en votre résidence privée de la petite cité médiévale de Templin, sise au nord de Berlin. Nous nous étranglâmes lorsqu’une indiscrétion vint à nos oreilles, nous soufflant que vous confectionnâtes des tartes pour les enfants de ce maudit Rosbif qui se déclara, quel faux cul, enchanté de savourer votre plat fétiche, une soupe de pommes de terre. Se peut-on de faire son content d’une soupe de patates, sauf à être aussi hypocrite et perfide, ainsi que le sont tous les enfants d’Albion.

Casque à pointe

Madame, nous avons compris quel jeu diabolique vous vous êtes prise de mener dans cette crise des réfugiés. Nous vous avons percé à jour. Cette question vous tenait à cœur parce qu’elle vous offrait de vous montrer sous un jour autrement plus tendre que cette effigie qui vous fut peinte durant la crise grecque : l’on vous vit adornée d’un casque à pointe, symbole de l’autocratie bismarckienne que vous incarnâtes à plaisir lorsqu’il vous vint de faire passer Monsieur Tsipras sous les fourches caudines de vos ukases.

Madame, puisque le moment est aux griefs, confessons que nous vous jalousons. Vos sujets vous vénèrent, les nôtres nous détestent. Il se mande à Berlin, en votre moderne palais blanc que vos commensaux surnomment « la machine à laver », que vous avez pour dessein de monter sur le trône pour une quatrième fois, et que nulle âme qui vive ne semble prête à contrarier cette entreprise.

Nous-même caressons ce souhait, mais nous nous devons de convenir que les astres sont bien mal aspectés et qu’il se pourrait que nous renoncions à faire une fois encore don de notre personne à la France. Pluton nous fait la gueule, Mars est au bistrot et Jupiter tape une belote.

Cet échec serait votre faute, Madame. Pour l’Eternité, nous saurons nous souvenir que vous nous imposâtes une austérité qui nous mit dans le pastis et ruina l’amour que nous portaient nos sujets lorsque nous succédâmes au Bref qui, lui, se vantait de mériter vos faveurs en vous offrant des fromages.

Votre ange noir, le comte Schaüble, ce Dracula de coffre fort, votre vice-roi Gabriel, ce traitre si mal nommé, ce doryphore de la social-démocratie, nous vouent aux gémonies, moquant à l’envi notre politique de garçons de bain.

« Quatsch! »

Vous-même, Madame, avez ces mots tout pétris de morgue : « Ach, Quatsch ! » – Sornettes.

Madame, vous n’avez de cesse de nous humilier : notre propres sujets, ces gueux, ces faquins, ces maroufles, osèrent récemment confesser qu’ils auraient fait de vous une reine de France, plus à même que nous, roi de France, de sauver notre royaume du pétrin dans lequel nous nous sommes fourré.

Madame, vous nous humiliez encore, nous, roi de France, en pérorant sur le sort de ces réfugiés d’Assyrie qui ne bousculent pas au portillon pour s’en venir s’inscrire à Pôle emploi. Quelle amère leçon ! Nous qui avons tant atermoyé, procrastiné et tourné autour du pot, ainsi que nous plaisons à le faire.

Nous nous devons cependant de vous tresser une mince couronne : vous avez su, Madame, avec un talent consommé, semer la zizanie en notre royaume lorsque vous décidâtes d’ouvrir grand votre cœur à ces misérables. Nous même restâmes sur le cul, tout ainsi que Monsieur de Sarcosie, votre ancien chouchou.

Cependant, Madame, souffrez que nous tempérions ce petit compliment : cet art de mettre le boxon est à la portée du premier venu en nos frontières. Nous même, pourtant gourd à la manœuvre, réussissons à merveille.

Grosse Bertha

Et lorsque l’idée vous pressa de fermer les portes de votre Saint-Empire, nulle voix ne manqua pour s’en éjouir. Le Bref plastronna aussi sec. Nous vous caftons ses propos : « Elle s’est plantée, la grosse Bertha ! ».

Convenons néanmoins que nous gourâmes tout autant sur vos intentions en croyant que vous craigniez être débordée par l’afflux de ces migrants martyrisés.

Vous celiez une carte en votre manche, et vous n’hésitâtes point à l’abattre. Vous menaçâtes les royaumes qui renâcleraient à preuve d’humanité de sanctions financières. Et convoquâtes un sommet des têtes couronnées à des fins de les presser de trouver une solution.

Madame, la coupe de notre ressentiment est pleine : nous sommes las de cette sujétion qui nous contraint d’obéir sans moufter à vos diktats. Nous sommes las de subir à l’infini l’humiliant supplice de la fessée déculottée.

Feu vert du Sénat pour l’expérimentation des « salles de shoot »

Les snateurs ont rejet un amendement qui prvoyait la suppression de ce dispositif, l’occasion de l’examen du projet de loi sant.

Le Sénat, pourtant à majorité de droite, a donné ce jeudi son feu vert au principe de l’expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque, communément appelées « salles de shoot », pendant six ans maximum, à l’occasion de l’examen du projet de loi santé.

A l’issue d’un débat passionné, une majorité de sénateurs, essentiellement de gauche, a rejeté à main levée des amendements de suppression de l’article 9 du texte qui prévoit ce dispositif, suivant ainsi l’avis du gouvernement et celui de la commission des Affaires sociales. Insuffisamment nombreux, l’ensemble des sénateurs Les Républicains (LR) présents ont voté pour la suppression, à l’exception d’Alain Milon et de Catherine Deroche, tous deux rapporteurs.

Julien Assange accuse François Hollande de volte-face

Le fondateur de Wikileaks rgle ses comptes avec le prsident de la Rpublique dans les colonnes de Society. Il accuse Franois Hollande d’avoir rejet subitement sa demande d’asile, aprs des « contacts directs » et avancs.

Julian Assange n’a pas digéré le refus de la France de lui accorder l’asile, et il le fait savoir. Le fondateur de Wikileaks, reclus depuis trois ans à l’ambassade d’Equateur à Londres, accuse François Hollande de lui avoir asséné « un coup de poignard dans le dos » en rejetant sa demande début juillet.

« Il y avait eu des contacts directs entre François Hollande et moi. Des SMS échangés via mon conseiller juridique français. Il y avait des signaux encourageants donnés par le président français », affirme-t-il dans un entretien au magazine français Society paru vendredi. « Hollande ne rejetait pas la communication, il l’encourageait », poursuit-il en ajoutant que le chef de l’Etat « était au courant de ce projet ». Interrogée, la présidence française s’est refusée à tout commentaire.

« D’une certaine façon, sa réponse a été un coup de poignard dans le dos », estime aussi Julian Assange, en s’interrogeant sur « ce qui l’a poussé à se raviser entre (leurs) premiers échanges et sa réponse publique finale ». « Est-ce qu’il avait cette intention depuis le début? Peut-être désirait-il se montrer ferme, pas tellement face aux Français, mais face aux États-Unis et au Royaume-Uni. Se montrer loyal envers eux. Et rejeter publiquement une telle demande était une façon de le faire », avance-t-il.

Divisions politiques

Le fondateur de Wikileaks avait présenté sa requête d’asile en France de manière informelle, dans une longue lettre ouverte publiée le 3 juillet par le quotidien Le Monde, un choix délibéré selon lui. « On n’était pas certains d’obtenir une réponse à 100%. C’est d’ailleurs pour cela que la lettre n’est pas une demande d’asile formelle. L’idée était d’éviter de créer un précédent en cas de refus », explique-t-il dans Society. Il souligne avoir « décidé de lancer cette démarche après avoir reçu publiquement le soutien de la ministre française de la Justice », Christiane Taubira.

Cette dernière avait affirmé le 26 juin qu’elle ne serait « pas choquée » à l’idée d’accueillir Assange en France, une hypothèse qu’avait pourtant exclu un jour auparavant le Premier ministre Manuel Valls. La requête de Julian Assange était intervenue une semaine après la révélation de la mise sur écoute de présidents français pendant plusieurs années par l’agence du renseignement américain NSA.

Cet espionnage en règle a visé, au moins de 2006 à 2012, le socialiste François Hollande et ses deux prédécesseurs de droite, Nicolas Sarkozy (2007-2012) et Jacques Chirac (1995-2007), d’après des documents de Wikileaks publiés par le quotidien Libération et le site d’information Mediapart.

Démocratie ou oligarchie (suite).

J’étais loin de penser que la publication dans ce blog d’une réflexion sur la démocratie antique appellerait des commentaires (parfois passionnés) de partisans résolus de la démocratie directe, en particulier M. Etienne Chouard et son escorte de « gentils virus » (sur qui mes lecteurs trouveront toutes informations sur Internet).

J’ai dû sans doute mal me faire comprendre et je voudrais répondre globalement à mes aimables commentateurs.

Je ne me suis pas livré à un « lynchage » de la démocratie athénienne. Bien au contraire, j’ai loué les Grecs anciens d’avoir posé le principe que le gouvernement des sociétés était du registre de la loi humaine et non de quelque décret divin. Ce n’est pas rien et 2500 ans plus tard, toute une partie de l’humanité ne l’a pas encore admis, hélas!

En revanche, j’ai noté qu’à Athènes, au plan de l’application d’un principe qui postule la souveraineté populaire, la définition du peuple (le démos) était considérablement restrictive. Que cela soit une conséquence des mœurs et des structures sociales du temps, nul n’en doute, et loin d’accabler les Athéniens, j’ai voulu n’y voir que l’expression d’un phénomène universel : la constance du fonctionnement oligarchique. En fait, aucune société organisée quelle qu’elle soit, de l’état aux syndicats (et même les associations sportives ou culturelles) n’échappe à la mise en place d’un groupe restreint qui dirige et décide.

Si toute société humaine est donc in-fine oligarchique, le tout est de savoir comment cette oligarchie est désignée. Autoproclamée et incontrôlée : nous sommes devant des systèmes de nature aristocratique. En revanche, si cette élite est désignée et révocable, nous sommes dans un fonctionnement de nature démocratique. L’Athènes antique répond certes à ce cas de figure, mais en réduisant la citoyenneté à 11% des habitants de la république sur la base de la naissance, elle s’est quand même située…..un peu entre les deux ! La démocratie athénienne, impeccable au plan théorique, accepte dans sa pratique quelques accommodements.

Ceci posé, pourquoi en est-il ainsi puisque la légitimité repose sur la souveraineté du peuple ? Simplement parce que (mais il s’agit là d’une opinion personnelle que je revendique) toute démocratie directe est un leurre. Elle postule une faculté quasi-transcendantale du peuple réuni à juger raisonnablement en pleine connaissance de cause, ce qui l’investit d’une sorte d’infaillibilité. L’histoire a constamment démenti cette vision abstraite, la démocratie directe, sous sa forme plébiscitaire, ayant régulièrement engendré des dictatures, sans parler des formes « à l’antique » d’assemblées populaires dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne se sont pas toujours montrées très progressistes. Rappelons que la Suisse, terre des « votations », a été le dernier pays d’Europe a accepter le vote des femmes et que récemment, le peuple souverain a interdit la construction de minarets ou fermé les frontières aux travailleurs étrangers. Quand, en 1981, le président Mitterrand a décidé l’abolition en France de la peine de mort, il s’est bien gardé (et on le comprend) de soumettre la question à référendum…

Comment croire d’autre part que le peuple échappera aux faiseurs d’opinion, que Démosthène dénonçait déjà à Athènes au IV° siècle avant JC ? Ce n’est certes pas M. Chouard qui me démentira, vu le rôle qui fut le sien dans la victoire du »non » lors du référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen. Et nous rencontrons là le problème, sinon des compétences, du moins de la connaissance des dossiers. C’était déjà le cas à Athènes, que dire de ce qu’il en est aujourd’hui dans des sociétés infiniment plus complexes que celles de l’Antiquité ? Sauf à avoir la science juridique infuse, quel citoyen lambda pouvait sans hésiter décrypter le texte du traité de 2005 ? Arrivaient alors les pédagogues, qui diffusaient évidemment leur propre vision des choses, plus ou moins convaincante, et c’est le citoyen convaincu (ce qui ne veut pas dire instruit) qui votait au final.

C’est pourquoi je préfère le système représentatif, qui institue un corps intermédiaire responsable devant les citoyens puisque élu. Nos députés ne sont certes pas omniscients, mais ils décident après avoir consulté. Ils ont sinon la compétence, du moins l’expérience car ils appartiennent à un parti et pratiquement tous sont passés par l’école, qui d’un conseil départemental ou municipal, qui d’une responsabilité syndicale, qui d’un travail administratif, qui même d’une Grande Ecole car même si elles ont sécrété des effets parfois pervers, Sciences Po ou l’ENA ne sont pas de mauvaises préparations à la vie publique. Je veux bien qu’un quidam tiré au sort puisse faire aussi bien, mais je demande à voir. Les Athéniens de l’Antiquité l’avait fort bien compris quand faisant foin du tirage au sort, ils élisaient leurs stratèges. Quand les Perses menacent, mieux vaut confier le commandement de l’armée à un militaire expérimenté qu’à un cordonnier ou un professeur de rhétorique…

Reste un dernier point soulevé par l’un de mes commentateurs : l’existence du misthos. Expliquons d’abord la chose. Décidé sous Périclès au V° siècle, le misthos était une indemnité versée par l’état aux détenteurs de charges publiques, quelque chose entre notre moderne indemnité parlementaire ou le traitement des fonctionnaires. Il dédommageait le titulaire du temps consacré au service public. Au IV° siècle, il fut étendu à la présence à l’assemblée du peuple, ce qui semble a-priori excellent puisque cela permettait aux pauvres de participer aux débats. Certes, mais à en croire les orateurs du temps, ce système introduisant l’argent dans l’engagement civique ouvrit aussi la porte aux manipulations plus ou moins corruptrices des politiciens et des faiseurs d’opinions leur offrant l’occasion de créer des factions.

Comme quoi tous les défauts aujourd’hui dénoncés dans nos démocraties étaient déjà en germe dans l’archétype athénien!

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