Dans ONPC, Daniel Cohn-Bendit fustige « l’immaturité » des Français

« Les Français quand ils votent, ils aiment qu’on leur mente », a affirmé samedi Daniel Cohn-Bendit sur le plateau de l’émission On n’est pas couché. Selon lui, le pays « se ridiculise par les faux débats ».

Les Français en prennent pour leur grade. Invité samedi de Laurent Ruquiersur France 2 dans l’émission On n’est pas couché, Daniel Cohn-Bendit qui publie un essai sur l’état de la France Et si on arrêtait les conneries* a évoqué « une logique politique immature en France ».

Questionné par Léa Salamé sur la « passion du débat politique en France », il s’est insurgé: « où est le débat politique? C’est ridicule le débat en France. Vous allez me dire que la grande passion, le vrai débat: c’est la déchéance nationale. Vous allez me dire que le grand débat, c’est la condamnation à perpétuité incompressible. C’estfascinant comme débat », lâche-t-il ironiquement. « C’est un pays qui se ridiculise par les faux débats. »

(A partir de la 6e minute)

« Il faut que la France change »

Prenant l’Allemagne en exemple, Daniel Cohn-Bendit a appelé à plus de négociations, plus de souplesse dans le processus électoral. Le problème selon lui: une confusion des électeurs entre promesses et propositions. « Qu’on arrête de croire que les candidats font des promesses. Ils font des propositions, a-t-il expliqué. Et puis, ça marche ou ça ne marche pas. »

« Les Français quand ils votent, ils aiment qu’on leur mente. Si on leur disait la vérité, ils diraient « ah bah non, ça on ne veut pas » », a conclu Daniel Cohn-Bendit. « La France n’est pas immature génétiquement, a-t-il ensuite nuancé. il y a aujourd’hui, une logique politique qui est immature. Changeons la logique politique ».

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* aux éditions Fayard

Cinq députés Les Républicains rencontrent Bachar el-Assad à Damas

Par solidarité avec les chrétiens d’Orient et le régime de Bachar el-Assad, les parlementaires se sont rendus ce week-end dans la capitale syrienne. Julien Rochedy, l’ancien directeur national du Front national de la jeunesse, les accompagnait.

Week-end pascal à Damas. Cinq députés Les Républicains se sont rendus en Syrie pour le week-end de Pâques « en solidarité avec les chrétiens d’Orient », en lien avec SOS Chrétiens d’Orient, une association proche de l’extrême droite, selon BuzzFeed et Libération.

A l’initiative de ce déplacement, le député des Français de l’étranger Thierry Mariani qui s’était déjà rendu sur place en novembre. Il est accompagné de la députée des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, le député de l’Aube Nicolas Dhuicq, celui de la Moselle Denis Jacquat ainsi que celui de l’Ain Michel Voisin.

Les parlementaires ont profité de ce déplacement pour une rencontre avec le président syrien Bachar el-Assad.

Autre compagnon de route, l’ancien directeur national du Front national de la jeunesse (FNJ) Julien Rochedy. Celui qui avait quitté le FN avec fracas en octobre 2014 a même publié un selfie avec le dictateur syrien.

Etait également du déplacement, Pierre Gentillet, président des Jeunes de la droite populaire. Un habitué des dérapages sur les réseaux sociaux.

Un déplacement désapprouvé par le Quai d’Orsay

Avant le départ, Thierry Mariani avait indiqué que cette visite serait « l’occasion de rencontres avec le monde politique et de s’informer sur la situation militaire dans le pays ». Thierry Mariani a informé de ce déplacement le Quai d’Orsay, qui s’y est dit « pas favorable », a-t-il rapporté, en proclamant sa « liberté ».

Sur les réseaux sociaux, les participants au voyage ont publié de nombreuses photos. L’occasion d’afficher de la solidarité envers les chrétiens d’Orient mais aussi de dénoncer les positions diplomatiques de la France et de demander la levée des sanctions contre le régime syrien.

Xavier Bertrand n’aurait pas voté pour l’abolition de la peine de mort

Interrogé sur la « perpétuité réelle » ce jeudi matin, Xavier Bertrand a confessé qu’il n’aurait pas voté l’abolition de la peine de mort s’il avait été député en 1981.

« A l’époque, si j’avais été député, je crois que je n’aurais pas voté l’abolition de la peine de mort », un aveu formulé par Xavier Bertrand sur BFMTV jeudi matin. Il a en même temps apporté son soutien à Nathalie Koscisuko-Morizet. Lundi matin, après l’arrestation de Salah Abdeslam, la candidate à la primaire à droite avait proposé la « perpétuité effective » pour les auteurs d’attentats terroristes.

« Quand il y a eu le débat sur la suppression de la peine de mort, je n’étais pas majeur, je n’étais pas parlementaire, mais j’avais suivi tous ces débats. J’avais vu le talent de Robert Badinter, la plaidoirie qu’il avait faite à l’Assemblée. A l’époque si j’avais été député, je crois que je n’aurais pas voté l’abolition de la peine de mort », a détaillé le président des Hauts-de-France face à Jean-Jacques Bourdin.

« Une peine de mort lente »

Pas question pour autant de remettre en question l’abolition de la peine de mort : « aujourd’hui avec le recul, je pense que supprimer la peine de mort a du sens à une condition, c’est que ceux qui étaient susceptibles de relever la peine de mort ne doivent jamais, jamais sortir de prison ». La « perpétuité réelle » serait ainsi l’alternative.

Mardi à l’Assemblée, Manuel Valls s’est déclaré prêt à « examiner cette piste ». Le lendemain sur Europe 1, il a estimé qu' »il fallait sans doute que les condamnations » pour terrorisme « soient encore plus lourdes ». Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée, a quant à lui dénoncé « une peine de mort lente ».

Loi Travail et religion: cinq questions sur une polémique

Du FN au Medef, des voix accusent le projet de loi Travail d’ouvrir la porte aux revendications communautaires dans les entreprises. Pourtant, la laïcité ne s’applique pas au secteur privé et le texte de Myriam El Khomri n’y change rien. Explications.

Décidément, le projet de loi Travail n’en finit plus de créer des remous. Après avoir essuyé pendant des semaines les reproches d’une partie de la gauche, des syndicats et des étudiants, il subit désormais les foudres de la droite et du patronat. Les débats sont cette fois bien loin de la précarité des salariés et de la flexibilité du marché du travail. Le texte présenté ce jeudi en Conseil des ministres serait désormais coupable d’ouvrir la porte au « communautarisme » religieux en entreprise.

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1. Qui nourrit la controverse?

Le 9 mars, Malika Sorel, ex-membre du Haut conseil à l’intégration, était l’une des premières à inaugurer la polémique, dans une tribune du Figaro. Selon l’essayiste, « le projet de loi Travail pose comme principe essentiel le respect des commandements religieux. La liberté de pratique est totale et c’est à l’entreprise qu’il revient de motiver toute limitation ou restriction en la matière ». Une crainte aussitôt reprise par le Front national.

Quelques jours plus tard, Jean-François Copé saute dans le train en marche. Il lance une pétition contre le « communautarisme dans la loi Travail ». Ce jeudi, le patron du Medef Pierre Gattaz – pourtant au fait des moutures successives du texte – semble à son tour découvrir un point controversé: le projet de loi ferait courir le « risque que tout le monde puisse venir pratiquer des faits religieux en entreprise ». Et ce quelques jours après une alerte similaire du Parti radical.

Chaque fois, le même fantasme resurgit. Cette disposition serait « grave », « inquiétante », mais « passée sous silence ». Concrètement, ses détracteurs sous-entendent qu’elle autoriserait les salariés à pratiquer leur religion sous toutes ses formes – vêtements ou signes confessionnels, prières, absence lors de fêtes, refus de certaines tâches ou de la mixité, etc. -, sans que l’employeur puisse s’y opposer, ou presque.

2. Que dit l’article en question?

L’emballement trouve son origine dans un article issu du rapport de la commission Badinter, remis au gouvernement fin janvier et repris tel quel dans le projet de loi El Khomri. L’ancien ministre de la Justice et ses experts ont retenu 61 droits élémentaires, initialement destinés à former le préambule d’un code du travail nouvelle génération. Des principes « formulés à droit constant », c’est-à-dire rédigés à partir du seul recensement de textes existants.

L’article au coeur de la polémique, le sixième, indique que « la liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché ». Il devrait figurer dans la future loi, mais finalement pas dans le code du travail.

3. Que change vraiment le projet de loi Travail?

Selon ses nouveaux opposants, la loi Travail faciliterait par cet article la manifestation des convictions religieuses en entreprise. Or Franck Morel, avocat associé au cabinet Barthélémy, spécialisé dans le droit social, est catégorique. « Elle ne change rien à l’état actuel du droit, ni dans le sens d’une plus grande liberté des salariés, ni dans celui de restrictions par les employeurs », affirme l’expert.

Certes, la liberté religieuse ne figure aujourd’hui pas noir sur blanc dans le code du travail. Mais cela ne veut pas dire qu’elle n’existe pas. « C’est une liberté fondamentale garantie par plusieurs conventions internationales, dont la convention européenne des droits de l’homme », poursuit Franck Morel. Et l’article 1121-1 du code du travail prévoit que « nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché ». Soit quasi mot pour mot l’article du projet de loi El Khomri.

4. Quelles sont les limites à la liberté religieuse dans l’entreprise?

Les salariés ont donc le droit d’exprimer leurs convictions religieuses au travail, car il s’agit d’une liberté fondamentale. Mais celle-ci n’est pas « totale », n’en déplaise à Malika Sorel, ni aujourd’hui ni si le projet de loi Travail est adopté. « On peut tout à fait sanctionner quelqu’un qui refuse de travailler avec une femme ou ne veut pas accomplir une tâche pour des motifs religieux », expliquait récemment à L’Express Lionel Honoré, directeur de l’Observatoire du fait religieux en entreprise.

Le droit « ne protège pas n’importe quel comportement motivé par des considérations d’ordre religieux, résume le guide La gestion du fait religieux dans l’entreprise privée. (…) La liberté de manifester ses convictions peut faire l’objet de certaines limitations. » La jurisprudence française retient deux grands garde-fous, rappelle ce fascicule publié par le gouvernement en 2014: la protection des individus – par le respect des règles d’hygiène et de sécurité, notamment – et la « bonne marche de l’entreprise », soit son organisation, ses intérêts commerciaux ou encore son image.

Un maçon sikh peut ainsi être sanctionné s’il refuse de quitter son turban pour porter un casque, tout comme un machiniste musulman ou juif dont la barbe non-taillée risque de créer un accident. Mais aussi un salarié qui n’obéit pas à un collègue du sexe opposé au nom de sa religion. Un patron peut refuser – l’article de la commission Badinter le rappelle – tout comportement qui entre en conflit avec d’autres droits fondamentaux. L’égalité homme-femme en fait partie.

5. La « laïcité en entreprise » existe-t-elle?

La laïcité, dans le sens d’une séparation de l’Etat et des cultes qui impose une neutralité dans les services publics et les collectivités, ne s’applique pas, en toute logique, à l’entreprise privée. Mais la confusion est fréquente, y compris chez les responsables politiques. Pour défendre les travaux de la commission Badinter, puis le projet de loi Travail, Manuel Valls n’hésite pas à déclarer qu’ils réaffirment « le principe de laïcité dans l’entreprise ».

D’autres personnalités, comme François Fillon chez Les Républicains, plaident de leur côté pour l’extension de la laïcité au privé. Il s’agirait par exemple d’autoriser les patrons à bannir tous les signes religieux au travail, quel que soit le poste occupé, via un règlement intérieur. Le groupe Paprec s’y essaye depuis 2014 avec sa « charte de la laïcité ». Mais il s’expose aujourd’hui à des risques de contentieux, puisque son texte est contraire à la jurisprudence. De droite comme de gauche, plusieurs propositions de loi en faveur d’une laïcité du privé ont été soumises au vote ces dernières années, notamment après l’affaire Baby-Loup. Aucune n’a été adoptée.

La mauvaise idée de mentir à une commission d’enquête

La question des conflits d’intérêts revient souvent dès qu’on parle du monde politique ou du monde médical. Ainsi Libération et le Canard enchaîné ont récemment révélé un conflit d’intérêts sur la personne du docteur Michel Aubier. Ce chef du service de pneumologie-allergologie à l’hôpital Bichat de Paris, professeur à l’université Paris-Diderot était également médecin conseil de l’entreprise Total. Ce second job n’était pas bénévole puisqu’il lui rapportait entre 50.000 et 60.000 euros par an.

Problème, ce docteur, auditionné en avril dernier par la commission d’enquête du Sénat sur la pollution de l’air, qui s’intéressait notamment aux effets du diesel. Et quand, en début d’audition, on a demandé à ce docteur les liens qu’il aurait avec des entreprises, il a répondu : « Je n’ai aucun lien d’intérêt avec les acteurs économiques. »

Donc soit 50.000 euros ne représente rien, soit ce médecin a menti à la commission d’enquête. Le problème est qu’une commission d’enquête parlementaire obéit à des règles particulières : les personnes auditionnées prêtent serment, et tout mensonge peut être poursuivi.

En effet, une personne dispose de protection spéciale quand elle est auditionnée par une commission d’enquête : le principe est que la vérité est due au parlement. Les personnes sont ainsi obligées de déférer aux convocations des commissions d’enquête parlementaire.

Et face aux pressions subies par certaines personnes ayant témoignées (poursuite en diffamation), la loi prévoit la protection des propos tenus devant une commission d’enquête. L’article 41 de la loi sur la presse indique ainsi que « ne donneront lieu à aucune action en diffamation, injure ou outrage ni les propos tenus ou les écrits produits devant une commission d’enquête créée, en leur sein, par l’Assemblée nationale ou le Sénat, par la personne tenue d’y déposer, sauf s’ils sont étrangers à l’objet de l’enquête ». Les personnes auditionnées bénéficient ainsi des mêmes protections que les parlementaires, afin d’être libres de leur parole. Dans certains cas, les témoins peuvent même être déliées du respect de certains secrets professionnels si la commission est à huis-clos.

En contre-partie de cette protection, la personne qui refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête est passible de deux ans de prison. Le faux témoignage ou la subornation de témoin est lui puni de 5 ans de prison. Les poursuites sont exercées à la demande du président de la commission ou, lorsque le rapport de la commission a été publié (ce qui est le cas ici), à celle du Bureau de l’assemblée.

Dès le lendemain des révélations de Libération et du Canard enchaîné, les sénateurs ont convoqué le professeur Aubier, ainsi que son supérieur, Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (qui affirme qu’il ignorait ce conflit d’intérêts). Devant les sénateurs, Michel Aubier semble avoir été évasif et joué la carte de la naïveté. Pas la meilleure idée, face à des parlementaires qui n’apprécient que moyennement qu’on se moque d’eux et qui sont, eux-aussi, de plus en plus enserré dans des règles de déontologie. Règles qui ne sont pas encore totalement intégrées dans la monde médical, si l’on en croit le récent rapport de la Cour des comptes.

L’affaire est maintenant dans les mains du bureau du Sénat, qui décidera de saisir ou non le parquet lors de sa prochaine réunion, fin avril.

Deux cas semblables à celui-ci se sont produits à la fin des années 90 : l’Assemblée nationale suite à des témoignage dans la commission d’enquête sur les tribunaux de commerce et le Sénat, suite à deux propos contradictoires d’un même témoin devant la commission sur la sécurité en Corse du Sénat et celle de l’Assemblée nationale. Aucune suite judiciaire n’a été donnée à ces transmissions au procureur.

Le parjure n’est pas toujours aussi sévèrement considérée par la justice que par les parlementaires. Mais si la poussière ne retombe pas trop, les poursuites pourraient cette fois être effectives. Même si l’objet du contrôle parlementaire est normalement plus de sanctionner politiquement que de sanctionner judiciairement.

Christian Estrosi veut démissionner de l’Assemblée nationale

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Le chômage est plus fort que le gouvernement – L’édito de Christophe Barbier

Par Christophe Barbier, publié le 25/03/2016 à 14:54

François Hollande n’arrivera pas à faire baisser le chômage en France. Même avec toutes ses réformes, cela ne marche pas. Autre sujet: les attentats de Bruxelles nous donnent l’impression que les djihadistes peuvent frapper quand et où ils veulent. Enfin, Nicolas Sarkozy aura-t-il droit à un procès avant la primaire pour l’affaire des écoutes? L’édito de Christophe Barbier.

Contre le terrorisme, Valls remet la perpétuité réelle au coeur du débat

Faut-il aggraver les peines encourues par les personnes condamnées pour terrorisme? Jusqu’à mettre en oeuvre la « perpétuité effective »? Aujourd’hui, il est très rare qu’un détenu passe réellement sa vie en prison. Mais Manuel Valls est ouvert au débat.

Passer sa vie derrière les barreaux, sans espoir d’en sortir… Manuel Valls s’est montré ouvert à cette vieille idée, après les attentats de Bruxelles. Il s’est dit prêt à étudier l’idée d’une « perpétuité effective » lancée par Nathalie Kosciusko-Morizet. C’est lors d’une interview matinale lundi, trois jours après l’arrestation à Bruxelles de Salah Abdeslam, seul survivant du commando des attentats du 13 novembre, que NKM a introduit cette idée dans le débat: travailler à une « perpétuité effective » pour les auteurs d’attentats terroristes.

Rebelote ce mardi à l’Assemblée nationale. Interpelé par la députée de l’Essonne, Manuel Valls a répondu qu’il n’avait « aucun problème à examiner » cette piste. Un signe d’ouverture confirmé ce mercredi matin sur Europe 1, le Premier ministre estimant qu’il fallait « sans doute que les condamnations » pour terrorisme « soient encore plus lourdes ».

La perpétuité réelle existe déjà… en théorie

La perpétuité existe en France. En l’état du droit, devant une Cour d’assises spéciale, un homme reconnu coupable d’un crime terroriste encourt la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans, à l’issue de laquelle il pourra demander réductions de peine ou une libération anticipée, sans garantie d’obtenir satisfaction.

Cette mesure n’est cependant pas la sanction la plus sévère prévue par le code pénal. Celui-ci prévoit que la peine de sûreté puisse être portée à trente ans, dans les cas d’assassinat d’un mineur de moins de quinze ans précédé ou accompagné de tortures et d’actes de barbarie. Une loi de 2011, à l’initiative du gouvernement de Nicolas Sarkozy et François Fillon, a élargi cette possibilité aux cas d’assassinats d’un policier, gendarme ou magistrat dans l’exercice ou en raison de ses fonctions.

Plus sévère encore, cette loi prévoit que la Cour peut décider, par décision spéciale, de priver le condamné des mesures attachées à une période de sûreté. Dans ce cas, il ne pourra formuler aucune demande de liberté conditionnelle ou de réduction de peine et la perpétuité semble bien « effective ».

Sauf que selon le code de procédure pénale, le tribunal de l’application des peines pourra tout de même accorder des mesures (suspension, réduction de peine, libération conditionnelle)… au bout de trente ans d’incarcération.

Il est prévu d’élargir le dispositif au terrorisme

La peine encourue par un criminel terroriste est donc, sur le papier, moins lourde. Mais un amendement au projet de loi pénal voté en première lecture par l’Assemblée prévoit désormais le même dispositif pour les crimes terroristes les plus graves. Le texte doit être examiné en séance publique au Sénat à compter du 29 mars.

La Convention européenne des droits de l’Homme interdit de son côté toute perpétuité « sans réexamen » ni « chance d’élargissement ». Le Royaume-Uni a d’ailleurs déjà été condamné pour cela.

« La perpétuité réelle mérite débat et mérite examen », a de son côté estimé Bruno Le Maire, candidat comme NKM à la primaire de la droite en vue de 2017. Désaccord, en revanche, du chef de file des députés socialistes Bruno Le Roux qui voit dans cette hypothèse une « peine de mort lente ». « Il faut également des peines très claires en termes de citoyenneté, a-t-il ajouté, et la déchéance (de nationalité) en est une ».

Les socialistes préfèrent la déchéance de nationalité

Cette proposition intervient en effet au moment où le Sénat, à majorité de droite, vient de modifier la révision constitutionnelle voulue par François Hollande après les attentats de novembre et adoptée par l’Assemblée, hypothéquant ainsi les chances de réunir le Congrès.

Les sénateurs ont limité la déchéance de nationalité aux seuls binationaux, arguant ne pas vouloir créer d’apatrides, là où l’Assemblée l’avait élargie à tous les Français, au motif de ne pas vouloir créer de discrimination. Mais ce rentrage sénatorial sur les binationaux est intervenu quelques jours après l’arrestation du Français Salah Abdeslam, qui n’est donc théoriquement plus concerné par la mesure.

François Hollande reçoit mercredi soir le président du Sénat Gérard Larcher (LR), puis jeudi matin celui de l’Assemblée Claude Bartolone (PS) afin de rechercher un compromis. Mercredi, Manuel Valls a dit espérer que le Sénat se range à l’avis de l’Assemblée.

Ruquier, House of Cards, sport… Nicolas Sarkozy évoque ses goûts télévisuels

Dans un entretien accordé à TV Mag, le président des Républicains détaille ses programmes télévisés favoris. Il égratigne également les émissions mêlant politique et divertissement, dans lesquelles la « recherche permanente de polémiques » fait loi.

Nicolas Sarkozy n’a jamais caché son attrait pour la télévision. Pendant son quinquennat, il avait même été soupçonné de s’immiscer dans le fonctionnement de France Télévisions, lui qui s’était arrogé en 2008 le droit de nommer les patrons de chaînes publiques.

Mais à quoi ressemble le téléspectateur Sarkozy? Dans un entretien fleuve accordé à TV Mag, le président des Républicains disserte sur ses goûts télévisuels, pour le moins éclectiques.

L’ancien chef de l’Etat « adore les séries », surtout américaines. Il encense House of Cards – « Kevin Spacey est un acteur de génie » -, s’avoue fasciné par Homeland et Game of Thrones et s’emballe pour Downton Abbey, un « régal, une merveille ». Dans le champ des productions françaises, le président des Républicains confesse un faible pour Versailles, « souvent critiquée par ceux qui ne l’ont pas vue » et Les Revenants, deux séries diffusées sur Canal+.

Amateur de The Voice

Passionné de sport, Nicolas Sarkozy avoue une « faiblesse » pour L’Equipe 21 et son émission de débat, L’Equipe du soir. Dans cet entretien, le chef de l’Etat plaide pour une télévision « fédératrice », incarnée par l »émission The Voice, « l’une des dernières que parents et enfants peuvent regarder ensemble ».

Une qualité également prêtée à Rendez-vous en terre inconnue, où des célébrités partent à l’autre bout du monde pour découvrir un peuple méconnu. « J’aime beaucoup cette émission, c’est un concept assez intelligent et très novateur. Mais le pauvre Frédéric Lopez, deux semaines avec moi… On risque de le ramener dans un curieux état », s’amuse Nicolas Sarkozy.

Avec Nicolas Sarkozy, la politique n’est jamais loin. L’ancien président regrette le manque de place que lui accorde la télévision, avouant sa nostalgie de L’Heure de vérité ou 7 sur 7, « de grandes émissions qui ont disparu et n’ont pas été remplacées. Selon lui, « l’époque est aux forums » où « la parole politique y compte moins que la recherche permanente de polémiques et d’incidents ».

Critique envers « On n’est pas couché »

Peu de chances, donc, de le voir participer à On n’est pas couchéface au polémiste Yann Moix. « Le jeu qui consiste à vouloir, par principe, déstabiliser son invité ne me séduit pas spontanément ».

Enfin, Nicolas Sarkozy salue le succès des chaînes d’information, « un progrès pour la démocratie », mais affiche sa crainte d’une « course au buzz au détriment de l’analyse et de la compréhension de l’information ». Alors que LCI doit rejoindre en avril iTélé et BFMTV sur la TNT, il se montre sceptique sur la coexistence de trois chaînes. « Il me semble que la publicité n’a pas de quoi faire vivre trop de chaînes d’info concurrentes. Pourront-elles toutes survivre? J’en doute. »

Prix de l’humour politique 2016: cinq « petites phrases » pré-sélectionnées

Jacques Attali, François Hollande et Bruno Le Maire font partie des nommés au Prix de l’humour politique 2016. En 2015, c’est Nicolas Sarkozy qui avait remporté le Grand Prix.

La compétition se resserre. Pour sa quatorzième édition, le jury du Prix « Press Club, Humour et Politique » 2016 a procédé mardi à sa deuxième sélection de « petites phrases ». Présidé par l’ancien PDG de l’AFP Jean Miot, le jury a sélectionné cinq « petites phrases » collectées depuis juillet.

« Je voudrais réussir à ne pas être candidat »

En octobre dernier, l’ancien conseiller spécial de François Mitterrand, Jacques Attali, a évoqué une éventuelle candidature à l’élection présidentielle. « Je voudrais réussir à ne pas avoir à être candidat », a-t-il expliqué sur BFMTV, soulignant qu’il le serait si « aucun candidat ne présente de programme sérieux ».

« À droite, ce n’est plus une primaire, c’est une équipe de foot »

Dans un entretien au Figaro, Jean-Christophe Cambadélis a ironisé sur l’abondance de candidats à la primaire à droite. « Ils sont sept, bientôt ils seront dix, ou onze. C’est une équipe de foot, ce n’est plus une primaire », s’est amusé le premier secrétaire du Parti socialiste.

« Mon intelligence est un obstacle »

Énarque et normalien, Bruno Le Maire ne manque pas d’atouts universitaires dans la perspective de la primaire de la droite et du centre. Mais dans un article du Point, il déclarait en février que son « intelligence était un obstacle » en politique. Face aux commentaires ironiques des réseaux sociaux, le député de l’Eure s’est justifié de cette formule maladroite.

« J’ai une formation intellectuelle. Et j’ai cru pendant très longtemps que parce qu’on comprenait un problème, on pouvait y apporter des solutions (…) Eh bien je considère c’est une erreur de penser que l’intelligence seule permet d’apporter des réponses aux problèmes des gens. C’est le coeur. »

« La France est un pays ami de la Corse »

La Corse est une région française. Cela a-t-il échappé à Jean-Guy Talamoni? En janvier, le nouveau président nationaliste de l’Assemblée de Corse a affirmé sur France Info que « la France est un pays ami de la Corse ».

Relancé par les journalistes, il a précisé ses propos: « Vous savez bien que je suis indépendantiste donc personne n’est surpris que je tienne de tels propos et ce ne sont pas du tout des propos provocateurs ou agressifs à l’égard de qui que ce soit. »

« Entre ceux qui ne veulent rien faire et ceux qui veulent tout défaire, nous, nous allons bien faire »

Interrogé le 11 février sur TF1 et France 2, François Hollande a tenu des propos alambiqués pour défendre la réforme du Code du travail. Manière, pour le moins maladroite, de se démarquer de la droite libérale et des frondeurs du PS.

Une troisième sélection pour cette 14e édition du prix interviendra en mai « fin mai ». C’est l’ancien président Nicolas Sarkozy qui a remporté le Grand Prix 2015 pour sa petite phrase: « Pour désespérer de François Bayrou, encore faudrait-il que j’aie un jour placé de l’espoir en lui ».