« Allo, c’est Jean-Yves »: comment des escrocs se faisaient passer pour Le Drian

La machine, bien rodée, consistait à contacter des chefs d’Etat africains ou encore des entreprises pour leur réclamer des millions afin de libérer des prétendus agents secrets pris en otage.

« Bonjour, c’est le ministre ». Le parquet de Paris a ouvert vendredi une information judiciaire relative à une série de tentatives d’arnaques téléphoniques en 2015: pour parvenir à leurs fins, des escrocs se faisaient passer pour le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, rapporte France Info.

Le scénario était à chaque fois le même: les escrocs évoquaient une prise d’otage d’agents secrets au téléphone, en imitant la voix du ministre de la Défense ou ses proches collaborateurs. Pour les libérer, les voleurs tentaient d’extorquer plusieurs millions d’euros, prétendument pour payer les rançons.

LIRE AUSSI >> Les nouveaux braqueurs s’attaquent au fisc et aux entreprises

La radio raconte qu’à deux reprises, le plan a fonctionné, puisque des virements de plus de 20 millions ont été réalisés. Mais l’argent a finalement été bloqué et récupéré. Reste maintenant à retrouver les auteurs de ces escroqueries aux faux ordres de virement, qui courent toujours.

« Macron, Golem ou Turlupin?

emmanuel-macron-le-11-janvier-2016_5579767Il met la Cour cul par dessus tête, souffle le chaud et le froid, soutient le roi comme corde et pendu. Rédempteur ou météore? Le roi est à frire telle merguez sur le barbecue des Enfers.

Pour le présent, notre infortuné monarque se trouve dans les affres, de celles qui hantèrent les nuits du rabbin de Prague qui avait, pour son malheur, façonné le Golem dans la glaise à des fins de protéger ses ouailles: la créature avait fini par le trahir au point de devenir une sorte de monstre affranchi de toute férule. Sur ordre du roi de Bohème, le rabbin provoqua la mort du Golem qui, selon la légende, serait encore à gésir en le grenier de la synagogue de Prague.

Monsieur de Jouyet, qui se trouve être l’un des auteurs de la résurrection de ce Golem 3.0, rase à présent les murs.

Ministres et conseillers partagent l’angoisse du maître de céans, de cette angoisse qui étreint et condamne à subir le tourment des fièvres, sans pouvoir jamais répondre à cette lancinante question: « Que va-t-il faire encore, ce traître de Macron, à des fins de déchirer la gauche et offenser son roi »?

Charles le Grand

Ainsi que l’écrivait Charles le Grand, au faite de sa gloire, à propos de ses ministres qu’il épinglait comme des papillons:

« … Ceux qui exposent,

Ceux qui proposent,

Ceux qui déposent,

Ceux qui disposent,

Ceux qui supposent,

Ceux qui composent,

Ceux qui transposent,

Ceux qui apposent,

Ceux qui opposent,

Bref, ceux qui posent ».

Loin de nous l’irrévérence d’adorner la prose du Général, quelle forfanterie! Mais en y glissant: « Ceux qui implosent » nous aurions dénombré les derniers prétoriens, retranchés en ce Fort Chabrol qu’est devenu le Château.

Il se mande que le roi a le nez plein des frasques de son ancien chouchou. Le comte Cazeneuve, dévolu aux tâches de haute et basse police, s’est attelé à une noble besogne, celle de trouver quelque casserole à attacher au séant de l’impétueux gandin, ce dandy de grand chemin.

Le comte à fait chou blanc: pas l’ombre d’un scandale, d’un impair, d’une incartade.

Slip français

Ce n’est pas lui qui se serait laissé aller, saisi par le démon de midi, à tirer sur la culotte d’une gazetière ainsi qu’il est reproché à Monsieur de Monbeausapin. L’affaire fait les délices de la Cour qui s’éjouit de ces médiocres fourberies de Sapin.

Le ministre a le moral en ses chaussettes roses: son imagier, dans un premier temps, tenta éteindre les braises en plaidant une farce potache, avant de se raviser et de tout nier en bloc. Ses dénégations ont peiné à convaincre.

michel-sapin-a-paris-le-18-fevrier-2015_5541505Aurions-nous le front de suggérer que le ministre, tout à sa ferveur de promouvoir les produits de notre terroir, s’était innocemment pris de vanter, démonstration à l’appui, les vertus du Slip français? Baste! Piètre façon de farder si blâmable attitude.

Monsieur de Macron a souri lorsque l’un de ses séides s’est empressé de lui porter si affriolante nouvelle, heureux qu’il se trouva d’alimenter les gazettes sans s’abîmer dans la rubrique des scandales.

Le dilemme de Monsieur de Macron est de toute autre nature: rester ou partir?

Rester c’est assurément boire la lie jusques au calice et sombrer avec les derniers boat people de l’Arche de Noé.

Partir, c’est quitter le Titanic sans armée ni lieutenants, au risque de subir le sort de Robinson Crusoe. Et passer pour Turlupin.

Turlupin? Notre ami Artois qui cèle mémoire de boeuf lorsqu’il prend garde de ne point la dissoudre dans le champagne, renseigne notre insatiable curiosité:

« Kenedillon »

– Turlupin, c’est le surnom que colla Jacques le Hardi, alors Grand chambellan de Valéry le Hautain, à Monsieur Servan-Schreiber, éphémère ministre des Réformes, sacrifié sur l’autel du conservatisme que le célèbre gazetier entendait lui aussi chambouler. Ce tycoon de la presse, n’avait-il point fondé l’ « Express », que Monsieur de Mauriac, dans un souffle d’asthmatique, avait traité de « Kennedillon », avait été chassé du gouvernement pour s’être pris de réformer le royaume en lieu et place du tout jeune roi Valéry qui en avait pris ombrage.

Mais la situation du jeune Macron est de toute autre nature: que le Flou, achevant son règne sur une kyrielle d’échecs, se prenne de le dézinguer, qu’il ferait assurément la fortune de Macron à qui il serait alors loisible de lancer:

« Tes os paveront la route de ma victoire ».

Formule E, messe, élections: les « plus belles réponses » de Valls face au terrorisme

Manuel Valls a qualifié ce samedi le « Grand prix de Formule E » organisé à Paris de « plus belle réponse » à la menace terroriste ». Avant cet évenenement sportif, le Premier ministre avait déjà défini à plusieurs reprises la meilleure réponse à apporter au djhadisme.

Quelle « plus belle » réponse apporter à la menace terroriste? Manuel Valls a une idée sur la question. Même plusieurs. Lors de la marche du 11 janvier 2015, quatre jours après l’attaque meurtrière contre la rédaction de Charlie Hebdo, le Premier ministre avait salué en ces termes le moment d’unité nationale offert par le peuple français: « Ce rassemblement est la plus belle réponse aux yeux du monde à cette attaque que la France a subi ».

Depuis ce jour, Manuel Valls a donné plusieurs définitions de la « plus belle réponse » à la menace djihadiste. Certaines sont pour le moins surprenantes.

Le « Grand Prix » de Formule E

Manuel Valls a affirmé ce samedi que le Prix de Formule électrique de Paris, qui s’est disputé autour des Invalides, est « la plus belle réponse à la menace terroriste ». « La vie, c’est la plus belle réponse aux attentats, a-t-il ajouté. Ne jamais céder à la peur, organiser des événements dans la sécurité, en rassemblant des milliers de spectateurs, ici ou dans les stades de l’Euro 2016 de football ».

Aller à la messe

En avril 2015, un attentat contre une église est déjoué à Villejuif, dans le Val-de-Marne. Lors d’un déplacement sur le lieu de culte ciblé, Manuel Valls dénonce un projet attaquant « un symbole de la France ».

Avant de préciser sa pensée: « Les fidèles de la religion catholiques doivent pouvoir pratiquer leur culte, aller à la messe en parfaite sérénité. D’ailleurs, c’est la plus belle et la plus forte des réponses que nous devons apporter au terrorisme qui cible la France« .

Maintenir les élections

Au lendemain des attentats du 13 novembre, un éventuel report des élections régionales est évoqué. Une hypothèse balayée par le Premier ministre dès le 15 novembre, qui y voit un recul face à la menace djihadiste. « Les élections se tiendront, c’est la plus belle réponse que l’on peut donner à ceux qui s’attaquent à la démocratie. Nous ne pouvons pas céder », affirme le Premier ministre.

Valls compare la lutte contre le terrorisme à la guerre contre le nazisme

Lors d’un discours prononcé ce dimanche au Mémorial de la déportation, le Premier ministre a appelé à combattre « une nouvelle idéologie du chaos », incarnée par le terrorisme islamiste.

Manuel Valls inaugurait ce dimanche la nouvelle muséographie du Mémorial des martyrs de la déportation, à Paris. Lors de son discours, le Premier ministre a appelé au « combat » contre le terrorisme islamiste, dressant un parallèle avec la lutte contre le nazisme.

S’il faut « regarder les maux du passé », « nous ne devons pas hésiter non plus face aux menaces du présent » car « les entreprises de destruction de l’âme, d’asservissement de l’homme, de négation de l’humanité » mises en oeuvre pendant la Seconde guerre mondiale « sont toujours à l’oeuvre », a mis en garde le Premier ministre après avoir inauguré la nouvelle muséographie du Mémorial.

« La barbarie a changé de visage »

« Si la barbarie a changé de visage », « une nouvelle idéologie du chaos s’est répandue », a-t-il dénoncé en allusion au groupe Etat islamique et aux actes terroristes commis en son nom.

« Elle enrôle, embrigade. Elle corrompt les esprits au coeur même de notre société. Elle entretient cette fascination de la mort. Bien sûr, l’époque est différente. Bien sûr, les comparaisons historiques ont leurs limites. Mais ne nous trompons pas: le combat qui fut livré, hier, contre l’infâme, nous devons le livrer, aujourd’hui, à notre tour », a insisté le chef du gouvernement.

Au Mémorial, Manuel Valls a rappelé que, pendant la Seconde guerre mondiale, « 125 000 déportés de France », dont « 75 000 Juifs », ont péri dans les camps.

Législative en Loire-Atlantique: le PS l’emporte dans le fief d’Ayrault

La candidate socialiste Karine Daniel a remporté ce dimanche l’élection législative partielle en Loire-Atlantique. Selon des résultats définitifs, elle devance son concurrent de droite Matthieu Annereau avec 55,4% des suffrages.

La gauche peut respirer. La candidate du Parti socialiste Karine Daniel a remporté ce dimanche au second tour l’élection législative partielle organisée dans la 3e circonscription de Loire-Atlantique, selon des résultats définitifs.

Avec 55,4% des voix, Karine Daniel devance son challenger de droite Matthieu Annereau (Les Républicains/UDI/MoDem), qui a recueilli 44,56% des suffrages dans cette circonscription aux mains de la gauche depuis près de 40 ans, lors d’un scrutin marqué par une très forte abstention (74,23%).

Sur Twitter, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a annoncé la victoire de la candidate de gauche.

Les électeurs étaient appelés à remplacer Jean-Marc Ayrault, devenu ministre des Affaires étrangères en février et dont le suppléant est décédé.

Emmanuel Macron, « un bon président » pour 38% des Français

D’après un sondage Viavoice pour Libération, la popularité d’Emmanuel Macron a fait un bond de huit points en un mois. Il est désormais loin devant François Hollande et Manuel Valls.

Son heure approche. Est-elle déjà arrivée? D’après un sondage Viavoice pour Libération, la cote de popularité d’Emmanuel Macron a fait un bond de huit points en un mois, alors qu’il vient de lancer son mouvement politique, En Marche.

Désormais, 38% des Français estiment que le ministre de l’Économie serait « un bon président de la République » pour 2017″. Le Premier ministre Manuel Valls, qui progresse lui de quatre points, n’est qu’à 28%. Le président de la République François Hollande, qui gagne 1 point à 11%, se trouve tout en queue de classement.

LIRE AUSSI >> 2017: un sondage donne Hollande absent du 2e tour

Emmanuel Macron serait donc la personnalité de gauche la mieux placée pour atteindre le second tour de l’élection présidentielle. A droite, il n’est devancé que par Alain Juppé, « bon président » pour 45% des 1001 Français sondés.

Le secret de la popularité d’Emmanuel Macron? Apparaître comme décalé par rapport au « système », note Viavoice. Le turbulent ministre bénéficierait auprès de l’opinion des multiples recadrages que lui infligent ses supérieurs au gouvernement. 35 heures, ISF, il a remis en cause plusieurs totems de la gauche.

Pour 49% des Français, Emmanuel Macron n’est « ni de droite ni de gauche ». Mais ils sont 55% à le considérer comme « porteur d’idées nouvelles » et 54% comme « compétent ».

Attention toutefois à n’être pas un simple mirage: seules 31 % des personnes interrogées considèrent qu’il est « en phase avec les attentes des Français », et seules 28 % le jugent « proche des gens ». Un sérieux talon d’Achille.

Nuit Debout: « l’orchestre debout » enchante la place de la République

Ils occupent la place de la République depuis trois semaines. Mercredi soir les Nuit Debout se sont offert un concert de musique classique.

La Symphonie du nouveau monde, d’Antonin Dvorak, en plein air, de nuit, à Paris. C’était le cadeau de la Nuit debout à ceux qui avaient eu la bonne idée de passer par la place de la République mercredi soir, vers 22h.

L’orchestre improvisé pour l’occasion aurait répété 2 heures avant la représentation. Sur l’une des vidéos, on peut voir le chef d’orchestre s’adresser aux musiciens avec un haut-parleur…

Le résultat peut sembler un peu brouillon -sur les enregistrements on entend un mélange de sons, de musique, d’interpellations (« asseyez-vous! »), de sonnette des bus et de bruits de circulation. Mais le spectacle a visiblement collé la chair de poule à tous ceux qui eu ont la chance d’y assister.

Varoufakis ovationné, Finkielkraut expulsé: l’étrange tri sélectif de « Nuit Debout »

le-philosophe-alain-finkielkraut-nouveau-membre-de-l-academie-francaise-le-28-janvier-2016_5506829Finkielkraut expulsé. Varoufakis ovationné. Fatwa sur l’un, kawa pour l’autre. Les Politrouki de la Place, jusques alors agrégés en une sorte de croisade des Pastoureaux, auraient-ils tombé le masque de l’innocence?

Désormais consacrée tel le lieu rituel de la protestation, la Place est ainsi devenue l’endroit le plus mondain de Paris: d’aucuns, célèbres en Cour, font des pieds et des mains à des fins de s’y faire voir et surtout de le faire savoir, sinon dans quel dessein se dépêcheraient-ils d’y paraître?

Nulle âme bien née ne peut croire un moment que la densité des prêches tout ainsi que la ferveur de ces nouveaux zélotes suffiraient à susciter les envies de s’y encanailler.

A présent, rien n’est plus tendance que de clamer, en affectant un héroïsme de souper: « J’y étais ». Ce terrible aveu de bravitude ne manque jamais séduire et pâmer les convives en mal de frissons extrêmes.

Le roi s’en soucie qui souhaiterait de tout coeur savoir ce qui s’y trame

Viendraient-ils, ces jeunes descamisados, à comploter contre lui? 

Encore faut-il franchir avec succès les barrières du tri sélectif: pour le peu que votre visage soir connu, il sied néanmoins d’être de gauche, de cette gauche qui honnit le roi tout ainsi que son gouvernement et sa camarilla.

Le roi s’en soucie qui souhaiterait de tout coeur savoir ce qui s’y trame, en cette Place, ce qui s’y fomente, s’y ourdit: viendraient-ils, ces jeunes descamisados, à comploter contre lui à des fins de le renverser et bousculer ainsi une échéance que tout un chacun considère comme fatale?

Le roi, toujours lui, songea donc à dépêcher le comte Cazeneuve, le fin limier du royaume, dans le dessein de sonder les coeurs et les âmes. Sitôt projetée, l’idée fut promptement écartée: le comte risquait gros à devoir manger son chapeau devant une foule de chenapans débraillés, selon l’étiquette en vigueur sur la Place.

Quand soudain, le roi se souvint que l’un de ses conseillers, Monsieur de Poignant, victime d’un lourd revers en sa Bretagne, croupissait en une soupente du Château.

L’on fit donc venir l’infortuné Poignant à qui Monsieur de Gantzer, l’imagier du roi, s’empressa d’enjoindre de ne plus fréquenter barbier et perruquier pendant au moins une lune, à des fins de le grimer en sans dent, à faire la manche. Monsieur de Poignant, tout de zèle et de dévotion à son roi, s’étonna mais s’exécuta.

Il gagna donc la Place dans le dessein de rapporter à son roi les indiscrétions et les fagots qui feraient le miel de sa curiosité.

Mission accomplie: Monsieur de Poignant s’en revint au Château, couvert de chips et maculé de pinard, rapportant au roi que l’atmosphère y était, selon ses mots, « bon enfant » et que les merguez étaient très bonnes.

Dans son immense mansuétude, le roi décida d’absoudre ces Pastoureaux, chaudement complimenté par Ayrault de Nantes qui croyait encore à la rédemption de la loi El-Khomri.

Le régime avait eu chaud aux fesses

Sur le noble visage du roi se peignirent soulagement et béatitude. Le régime avait eu chaud aux fesses. Soucieux de tartiner ses bontés d’une couche de confiture , il souffla au comte Valls de Catalogne l’idée de verser une allocation aux jeunes de moins de cinq lustres jusques alors injustement écartés des libéralités royales. Le temps de la pommade était venu, ainsi qu’il sied de procéder après avoir fait donner le bâton.

A souper, le roi se montra disert et enjoué, jusques à ce que le baron Cazeneuve, en charge de la Sûreté, lui souffle que l’on venait de lui rapporter que le philosophe académicien Finkielkraut avait été expulsé de bien vilaine façon de « Nuit Debout’ », sous les crachats et les injures.

Le roi se tourna alors vers Madame d’Azoulay, la nouvelle ministre des Beaux arts et des Belles lettres.

– Avez-vous seulement songé, Madame, à déplorer que l’on molestât un philosophe en cette Place? Avez-vous seulement songé, Madame, à rendre publics quelques mots de compassion à des fins de tancer, mais avec ménagements, celles et ceux qui auraient offensé un académicien, certes un peu rasoir, mais tout de même membre éminent de notre académie royale?

indexLa baronne, prise la main dans le sac, plongea élégamment le nez en son potage, rosissant légèrement, de bien charmante façon.

Le roi se le tint pour dit: la fatwa lancée sur Monsieur Finkielkraut resterait donc impunie. Point de fessée déculottée pour ces chenapans qui l’avaient traité de « facho » et de « réac » , donc d’hérétique et d’ennemi du peuple.

Le baron Le Foll, jusques alors coi, ne manqua point célébrer l’affaire: ministre des Champs et des manants, il se fendit d’une métaphore plutôt gratinée à l’encontre de l’infortuné philosophe:

– Avec sa tronche de griffon Korthals, il n’a eu que ce qu’il méritait!

Soulagée de se voir ainsi absoute par le premier porte-flingue du roi, la baronne d’Azoulay esquissa un charmant sourire entendu.

L’atmosphère s’en trouva comme éthérée jusques à ce que cet empoté d’Ayrault de Nantes, toujours à côté de ses chopines vénitiennes, s’en vienne à conter que, le même jour, l’ancien ministre grec des Finances, Monsieur de Varoufakis, avait été ovationné telle une rock-star en cette Place. La foule en délire avait littéralement bu ses paroles. Le comte Ayrault s’en réjouit bruyamment jusques à ce que le comte Le Foll se prenne de doucher son enthousiasme de groupie sur le retour.

– T’es vraiment trop naze! Varoufakis a déclaré sa flamme à ce faux cul de Macron et publiquement flétri la politique du roi! C’est lui qu’il aurait fallu virer et non Finkielkraut qui n’a commis pour seul péché que celui d’endormir les foules.