Pierre Gattaz voit en François Fillon « du Schröder, pas du Thatcher »

Au lendemain de la victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre, le patron du Medef Pierre Gattaz revient sur le profil du candidat de droite. Il est « plutôt Schröder » que Thatcher.

Plutôt discret lors de la primaire de la droite et du centre, le patron du Medef Pierre Gattaz est sorti de sa réserve. Dans une interview aux Echos, Pierre Gattaz salue le « double objectif » fixé par François Fillon: « viser le plein-emploi à cinq ans et devenir la première puissance économique européenne à dix ans ».

« Le Medef ne fait pas de politique »

S’il réitère sa position « le Medef ne fait pas de politique », il laisse entendre que François Fillon a posé le bon diagnostic à ses yeux. « Son programme comporte les quatre blocs de réformes indispensables pour recréer de l’emploi: la baisse des prélèvements, le déverrouillage du marché du travail, la simplification de l’environnement règlementaire et la formation ».

Le dirigeant du Medef Pierre Gattaz et François Fillon à l'université d'été de l'organisation pratronale le 30 août 2016 à Jouy-en-Josas

Le dirigeant du Medef Pierre Gattaz et François Fillon à l’université d’été de l’organisation pratronale le 30 août 2016 à Jouy-en-Josas

afp.com/ERIC PIERMONT

Sur le modèle à suivre, Pierre Gattaz voit en François Fillon « plutôt Schröder » que Thatcher. « Il est entrepreneurial, il remet l’entreprise au centre du village ». Le patron des patrons veut lui aussi « en finir avec les 35 heures ».

Selon le responsable patronal, la baisse de charges de 40 milliards d’euros proposée par le vainqueur de la primaire de la droite « donnerait un vrai coup de fouet à l’économie française, même si l’écart avec les entreprises allemandes est plutôt de 90 milliards ». « On ne peut pas investir, se moderniser, embaucher sans améliorer les marges de nos entreprises », estime le président du Medef.

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L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui n’avait pas répondu à toutes les demandes des patrons entre 2007 et 2012, vient de se voir accorder une nouvelle chance d’afficher ses preuves d’amour aux entrepreneurs.

Fillon danse avec le Tsar

Un Plouc Chez les Bobos :

https://blogs.mediapart.fr/cuenod/blog

T. Soulcié :

http://www.soulcie.fr/

Wingz :

http://www.wingz.fr/

Deligne :

http://deligne-dessins.tumblr.com/

Conversation avec Jacques Attali (Blog de Jacques Attali) :

http://blogs.lexpress.fr/attali/

Des pellicules plein la tête (Blog de Christophe Carrière) :

http://blogs.lexpress.fr/cinema/

Nouvelle formule (Blog de l’Express par Eric Mettout) :

http://blogs.lexpress.fr/nouvelleformule/

Les médias russes saluent la victoire de Fillon, les Américains se méfient

Les médias russes ont applaudi, ce lundi, la victoire de François Fillon à la primaire de la droite. Un événement que leurs homologues américains prennent avec plus de pincettes, décrivant un candidat porté par la même vague nationaliste que le Brexit ou Donald Trump.

Le triomphe de François Fillon à la primaire à droite ne clive pas uniquement les médias français. Depuis sa percée inattendue au premier tour et davantage encore ce lundi, l’antagonisme entre les visions américaines et russes est frappante. Se répondant par Fillon interposé, les médias des deux blocs offrent des interprétations diamétralement opposées de la victoire du député de Paris. Et surtout, de ce qu’elle signifie pour la campagne présidentielle à venir.

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Le succès de François Fillon a, de manière prévisible, trouvé un écho dithyrambique en terre poutinienne. Le « Thatcher de la Sarthe » n’a jamais caché sa volonté d’un rapprochement géopolitique assumé avec Vladimir Poutine. Au point de l’insérer in extremis dans un journal télévisé? Ce fut le cas pour la chaîne publique russe Vesti, principale voix médiatique du Kremlin. Son présentateur vedette, Dmitri Kisselev, a ainsi annoncé en direct la victoire de François Fillon à la primaire présidentielle de la droite française.

« Le plus pragmatique »

Sur Pierviy Kanal, autre chaîne publique intimement liée au pouvoir russe (et dont la liberté d’opinion est sujette à caution), le ton est carrément enthousiaste. « Les forces de droite relèvent la tête dans toute l’Europe », a célébré son présentateur avant de demander, face caméra: « Qui va maintenant imposer des sanctions? Et contre qui? Les temps changent, ces méthodes sont dépassées ».

Une référence on ne peut plus claire à la volonté du candidat désormais officiel de la droite de mettre fin aux sanctions économiques imposées par l’Europe à la Russie après l’annexion de la Crimée, au printemps 2014. L’ancien Premier ministre souhaite par ailleurs s’associer au Kremlin dans la lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie.

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« François Fillon est le plus pragmatique des candidats en ce qui concerne la politique internationale », note l’agence officielle russe Ria-Novosti. François « Fillon est plus proche des électeurs qu’Alain Juppé sur plusieurs sujets: la lutte contre l’État islamique, le mariage gay et la Russie », estime ce lundi sur son compte Twitter le député du Conseil de Fédération -chambre haute du Parlement russe-, Alexeï Pouchkov.

« Vague nationaliste et xénophobe »

De l’autre côté de l’Atlantique, les médias américains -dont les liens avec le pouvoir politique sont difficilement comparables- ne voient pas les choses du même oeil. Qu’il s’agisse du New York Times ou du Washington Post, le député de Paris est dépeint comme un candidat dans la droite ligne de la vague nationale-populiste qui submerge l’Occident depuis plusieurs années. Une sorte de Donald Trump beaucoup plus feutré, mais tout aussi fustigé par les représentants de l’islam et les associations LGBT.

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À l’image du futur président des Etats-Unis, « l’antagonisme vis-à-vis des musulmans, minorité la plus importante de France, fut un élément essentiel de la campagne [de François Fillon] », selon le quotidien de la capitale américaine. Le Washington Post en profite pour rappeler que le candidat, à l’époque député RPR de la Sarthe, avait voté contre la dépénalisation de l’homosexualité en 1982. Un vote que François Fillon a justifié depuis, expliquant qu’à cette période, la droite « votait contre tout » ce que proposait le gouvernement socialiste.

Pour le New York Times, François Fillon « a su profiter de la même vague nationaliste et xénophobe qui a facilité la victoire du Brexit et de Donald Trump ». La référence au nouveau président américain, que le quotidien à ouvertement combattu durant la campagne présidentielle, est invoquée aussi pour souligner « l’amitié » de François Fillon pour la Russie et son dirigeant, Vladimir Poutine. Une amitié que le futur locataire de la Maison blanche souhaite, lui aussi, mettre au goût du jour.

Pendant ce temps là…

Pendant que les Français avaient les yeux fixes sur le vote d’un dixième d’entre eux, soit l’équivalent d’une élection régionale partielle, pour désigner un des quinze candidats qui s’opposeront en avril prochain pour l’élection du prochain président de la République, le monde n’a pas cessé de tourner.

En Arctique, la température s’est installée à 20 degrés (vingt, pas deux) au dessus de la normale saisonnière.‎ En Amérique du Nord, un nouveau président improbable à cru avoir le pouvoir de nommer le dirigeant de l extrême droite de la Grande Bretagne comme l’ambassadeur de ce pays a Washington.

En Amérique Latine, la guerre civile s’installe au Venezuela, pendant que s’éteint un légendaire tyran à Cuba. En Afrique, le chaos pointe au Nigeria, le plus grand pays du continent, et la guerre civile gagné d’autres pays, comme l’Ouganda et l’Éthiopie. En Asie de l’est, les tensions montent entre les deux Corees. En Europe de L’Est rien n’est réglé en Ukraine ni à Kaliningrad. ‎Au Moyen Orient, la Turquie, devenue une dictature, menace de renvoyer d’un jour à l’autre près de deux millions de migrants vers la Grèce. En Israël, de mystérieux incendies on prit de court un gouvernement si mal prépare qu’il a du, contre son gré, accepter l’aide magnifique des pompiers palestiniens. Au Liban, 1,5 millions de réfugiés syriens, reçus généreusement dans un petit pays de 4 millions d’habitants, tentent de survivre sans trop gêner leurs hôtes.

A quelques kilomètres, à Alep, une population prise en otage entre tous les feux, meure sous les bombes d’un tyran. En Irak, Mossoul est sur le point de tomber, sans les chefs de Daesh, partis depuis longtemps sous d’autres cieux. En Europe, la Grande Bretagne affirme son désir d’une rupture brutale avec l’union Européenne, sans que personne n’y ait véritablement réfléchi aux conséquences. L’Italie s’apprête à voter « non » à un référendum sur une réforme constitutionnelle nécessaire mais mal preparee, ce qui pourrait conduire rapidement à l’arrivée au pouvoir d’un parti , Cinque Stelle, dont le programme se résume à la sortie du pays de la zone Euro, ce qui mettrait fin à la monnaie unique, comme nous la connaissons. Enfin, des progrès considérables ont été accompli depuis trois mois que dure cette campagne en économie digitale, en biotechnologie, en neurosciences.

De tout cela, de chacun de ces points, dont personne ne doit douter qu’ils auront une influence majeure sur l’avenir de notre pays, et sur lesquels le prochain président de la République française aura à prendre position , il ne fut pas question dans les quatre débats télévisés qui ont opposés les candidats à la primaire de la droite. Ils avaient trop à faire , sans doute, avec le taux de tva et le nombre de fonctionnaires, sujets d’importance certes considérable, mais qui dépendront en fait non du Président de la république mais d’un parlement dont le prochain président, qui qu’il soit, devra apprendre à se mefier.

Ainsi va la France, en tout cas, une toute petite partie de la France.

Sans doute faut il maintenant, espérer que, dans la primaires des gauches ( j’espère pour elles de toutes les gauches enfin rassemblées) , et surtout dans la campagne présidentielle qui suivra, ne pas oublier ces enjeux.

En distinguant plus clairement les enjeux de compétence présidentielle, qui sont ceux là, parce qu’ils touchent à la souveraineté et à la sécurité du pays. Et ceux qui sont de compétence législative, qui concernent la vie concrète et quotidienne des Français, et qui ont occupé l’essentiel du débat de la primaire des droites et du centre.

En espérant aussi que, d’ici là, aucun des risques ici décrits ne se sera réalisé, bouleversant l’agenda même de nos enjeux.

« Tchao pantins! »

nicolas-sarkozy-et-francois-hollande-lors-d-une-ceremonie-d-hommage-aux-victimes-du-terrorisme-le-19-septembre-2016-aux-invalides-a-paris_5708621Monsieur de Sarcosie s’en est allé, non sans panache. Défait. Vaincu. Le roi, tout bouffi de sa suffisance, aveuglé par l’ivresse d’un pouvoir étréci de ses propres bourdes, s’apprête à perdre dans le déshonneur plutôt qu’abdiquer dans l’honneur.

Ils rêvaient d’en découdre: les voici tout quasi dans la commisération pour l’un, dans la honte pour l’autre. Sait-on seulement si le roi aura le loisir d’achever son règne, balloté qu’il se trouve comme rafiot à la dérive, à demi fracassé sur les récifs d’une réalité si obstinément déniée?

Monsieur de Sarcosie, confessons-le, nous a beaucoup amusée: à l’instar de la reine de Prusse qui pria son époux de lui expliquer les gravures, il nous fit vivre une geste grandement inspirée des pitreries de Monsieur de Funès.

Ses caprices, ses tocades, ses emportements d’enfant gâté, à casser ses jouets devant le sapin, engueulant le Père Noël, « Casse-toi, pôv’con », toute cette panoplie rocambolesque nous manquera, à présent qu’il se peut qu’au temps du muguet, il nous faille passer le cilice de la pénitence.

Sevré de son énergie, de sa fougue, de sa faconde insensée, le Bref git-il à présent comme pantin désarticulé, sonné par l’échec, orphelin de gloire, remisé au fond du tiroir comme lapin Duracell privé de ses piles?

Adieu donc, Joe Dalton, Paul Bismuth, héros déchus de l’adaptation française de « House of claques ».

Vous nous fîtes souvent rire, y compris d’amère façon.

Mais au moins celiez-vous un incroyable talent: celui d’amuser le tapis, lançant frites et gaulois tout ainsi que des boules de flipper.

Lorsque vous perdîtes votre couronne voici bientôt une lustre, vos sujets, ces ingrats, si peu reconnaissants de l’immensité de vos bienfaits, se prirent de préférer les chouquettes au Fouquet’s, les charentaises aux Berluti.

Quelle arnaque! Qui, par le Ciel, aurait pu deviner que la fin du règne du Flou serait ainsi abîmée dans le chaos et le pathos?

En un Château aux allures de Fort Chabrol, se tient présentement un roi comme vautré dans la déchéance.

Qui a précipité le royaume en une médiocrité sournoise, larvée, collée comme moule au rocher.

Qui a ruiné sa propre famille à présent déchirée, orpheline de chef tout ainsi que de doxa.

Qui a flétri sa propre image en de navrantes confessions, pétries d’une farine gâtée par l’aigreur, la rancune, le ressentiment, un testament tout du fiel d’une bile jaunie par l’échec.

Son étant à baigner dans bien saumâtre étang, le voici à se bercer de l’illusion d’une reconquête, piètre Neptune bedonnant, émergeant de la vase, nimbé de grenouilles et d’algues épandant leur odeur fétide.

En la cuisine déserte du Château, tassé sur une vilaine chaise en Formica, le roi sirote un pâle jus de chaussette, flanqué de ses derniers compagnons d’infortune, les irréductibles.

Le comte Le Foll, feignant d’y croire encore, brave comme Du Guesclin, marche à la verveine de terrassier, du qui tache et ramone les gosiers les plus aguerris.

Le jeune Gantzer, toujours si coinçôsse, lampe son thé en sachet, de l’air d’avaler du vinaigre à l’échalote.

Monsieur de Monbeausapin fait son content de gaufrettes amollies par l’oubli, tristes reliefs d’une visite chez une pauvre héroïne d’un jour, l’infortunée Lucette, chez qui, un jour, le roi se prit de faire une descente fortement médiatisée.

Le comte Cazeneuve, un demi cul collé sur un tabouret, tripote son chapeau adorné d’une plume de faisan.

Dehors, dans le brouhaha qui précède l’inéluctable pronunciamento, le comte Valls, flanqué du vidame Bartolone, claironne de sa belle voix de stentor dans un mégaphone sans doute cravaté à la fin d’une manif pour tous:

« Rends-toi François, il ne re sera fait aucun mal! Renonce, abdique, tu as perdu, sauve ce qui peut encore l’être, à commencer par ton honneur, où du moins ce qu’il en reste! »

Parité, société civile… L’hypothétique gouvernement Fillon se dessine

Candidat de la droite à la prochaine élection présidentielle, François Fillon a laissé entrevoir les contours de son gouvernement, en cas d’alternance au printemps prochain. Le député de Paris souhaite une équipe resserrée et faire appel à la société civile.

Il y a un mois, François Fillon luttait avec Bruno Le Maire pour la place de troisième homme de la primaire à droite. Hier faiseur de rois, l’ancien Premier ministre est devenu dimanche le favori de la prochaine élection présidentielle, après sa nette victoire face à Alain Juppé. Le député de Paris a désormais cinq mois pour convaincre les Français de la viabilité de son programme. Cinq mois enfin pour constituer un hypothétique gouvernement d’alternance. Quel visage prendrait-il? La question, loin d’être anecdotique, ne relève pas du simple casting.

S’il entre à l’Elysée, François Fillon veut « changer la France en trois mois », à travers une série de réformes d’obédience libérale. Dans son livre Faire, publié en 2015, l’ancien Premier ministre écrivait compter sur ses ministres pour mettre en oeuvre les « mesures les plus urgentes » dans ce délai, au moyen de « tous les leviers mis à disposition par la Constitution ». François Fillon semble s’engager donc à laisser exister son gouvernement, à rebours de l’hyperprésidence de Nicolas Sarkozy.

Des ministres annoncés pendant la campagne

Lors de sa campagne victorieuse, François Fillon a promis qu’il dévoilerait « juste après » la primaire, « les principaux ministres qui formeront le gouvernement ». Manière de jouer cartes sur table et de ne pas installer une période de flottement après son éventuelle élection. « Quatre ou cinq noms de poids lourds seront dévoilés pendant la campagne présidentielle », a confié dimanche à L’Express l’entourage de François Fillon, à la Maison de la chimie, à Paris.

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Le candidat LR a esquissé les contours de son équipe, qu’il qualifie de « commando ». Paritaire, elle devrait comprendre 15 ministres. « Pas un de plus » a lâché le député de Paris en octobre, lors d’un meeting dans le Calvados. « Dix, à vrai dire, suffiraient à assumer toutes les responsabilités de l’Etat », indiquait-il dans son livre-programme Faire. Qui pour intégrer ce commando? François Fillon souhaite allier responsables politiques traditionnels et personnalités issues de la société civile.

Luc Ferry, Francis Mer, Claude Allègre… Le passage dans l’arène politique a souvent été délicat pour ces fameux ministres « hors-sérails », parfois incapables de mettre au pas leur administration et d’affronter la violence du monde politique. « Le Parlement a eu leur peau dans les précédents gouvernements », confiait François Fillon en petit comité en janvier dernier. L’ancien Premier ministre ne manque donc jamais une occasion de rappeler cet engagement, comme pour accroître la légitimité de ses futurs ministres.

Alexandre Bompard et Henri de Castries

Reste à savoir quels visages découvriront le salon Murat en cas de victoire de la droite au printemps prochain. François Fillon peut compter sur ses soutiens historiques – Jérôme Chartier, Valérie Boyer, Bruno Retailleau – et pourrait faire appel à des proches de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé dans une logique de rassemblement. Selon Le Parisien, Xavier Bertrand figurerait en bonne place pour Matignon, tandis que Bruno Le Maire pourrait être intégré au dispositif. « Il est encore jeune, très talentueux. Il peut avoir sa place au côté de François », assure un filloniste au quotidien.

Côté société civile, plusieurs noms circulent. Alexandre Bompard, PDG de la FNAC et ancien conseiller de François Fillon au ministère des Affaires sociales, est souvent cité pour un poste ministériel. D’autres chefs d’entreprise, comme l’ancien président de Numericable Pierre Danon et l’ex-patron d’Axa Henri de Castries, pourraient également prétendre à des fonctions politiques en cas d’alternance.

Le premier était chargé de collecter les fonds de la campagne de Fillon pendant la primaire, tandis que le second est un ami personnel de l’ancien Premier ministre. Mais si l’homme de la Sarthe devait entrer a l’Elysée, les déçus seront nombreux. « Dans un gouvernement resserré à 15 ministres, il n’y aura pas de place pour tout le monde », rappelait pendant l’entre-deux-tours de la primaire Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense et soutien de François Fillon.

Valls n’exclut pas d’être candidat face à Hollande à la primaire de la gauche

Dans un entretien au Journal du Dimanche, le Premier ministre a expliqué vouloir « casser cette mécanique qui conduirait (la gauche) à la défaite ».

Manuel Valls accentue encore la pression sur François Hollande pour la présidentielle de 2017. Pourrait-il être candidat à la primaire du PS face au chef de l’Etat, comme l’a évoqué samedi le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone ? Il n’a en tout cas pas écarté l’idée, dans un entretien au Journal du Dimanche.

« Je prendrai ma décision en conscience »

« Chacun doit mener ses réflexions en responsabilité. Je prendrai ma décision en conscience. Quoi qu’il arrive, le sens de l’Etat m’animera toujours », répond Manuel Valls au JDD daté de ce dimanche. « C’est une question de jours », a précisé le Premier ministre alors que les candidats à la primaire du PS ont jusqu’au 15 décembre pour se déclarer.

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« Face au désarroi, au doute, à la déception, à l’idée que la gauche n’a aucune chance, je veux casser cette mécanique qui nous conduirait à la défaite », répond-il également alors qu’on lui demande si une candidature de François Hollande pourrait créer une dynamique.

« La loyauté n’exclut pas la franchise »

« J’ai des rapports de respect, d’amitié, et de loyauté avec le Président. Mais la loyauté n’exclut pas la franchise. Force est de constater qu’au cours de ces dernières semaines, le contexte a changé. La parution du livre de confidences (« Un président ne devrait pas dire ça », ndlr) a créé un profond désarroi à gauche. Comme chef de la majorité, ma responsabilité est donc de tenir compte de ce climat », insiste-t-il.

« Je n’oublie pas que le président a été élu par les Français en 2012. Mais toute candidature doit intégrer le rapport avec les Français, avec la gauche, avec notre famille politique. Toute décision qui ferait fi de ces trois dimensions apparaîtrait comme bancale ou fragile. Me concernant, j’intègre en permanence ces trois éléments », a poursuivi le Premier ministre.

Valls se dit « prêt »

La primaire initiée par le PS (22-29 janvier) « doit donner un élan, de l’espoir. Il faut se préparer au face-à-face. Je m’y prépare, j’y suis prêt », lance Manuel Valls, qui avait pourtant longtemps exprimé son opposition personnelle à une telle primaire. Il juge désormais « impensable » l’abandon de ce scrutin évoqué par certains soutiens de François Hollande et « appelle les millions d’électeurs de gauche à y participer ».

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François Hollande doit annoncer sa décision avant le 15 décembre, date limite des dépôts de candidatures pour la primaire. Aucun président de la Ve République n’a renoncé à briguer un deuxième mandat, exception faite de Georges Pompidou, décédé dans l’exercice de ses fonctions en 1974.

Primaire de la droite: les bureaux de vote ont ouvert pour le second tour

Avec plus de 44% des voix au premier tour, François Fillon est le grand favori. Le corps électoral reste l’inconnu du scrutin.

Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes ce dimanche à 8h en métropole pour le second tour de la primaire de la droite, dans laquelle François Fillon fait figure de grand favori face à Alain Juppé.

Nicolas Sarkozy, éliminé au 1er tour, a voté peu après l’ouverture dans le 16e arrondissement de Paris. Il n’était pas accompagné de son son épouse Carla Bruni, contrairement au premier tour.

Premiers résultats à partir de 20h30

De 8h à 19h, les citoyens français en âge de voter, disposés à verser 2 euros et à affirmer qu’ils partagent les « valeurs républicaines de la droite et du centre », peuvent déposer un bulletin dans les quelque 10 000 bureaux de votes.

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Certains territoires d’Outre-mer et les 58 472 Français de l’étranger ont voté dès samedi. Comme lors du premier tour, les premiers résultats, régulièrement actualisés, devraient être publiés à partir de 20h30 par la Haute autorité chargée de veiller au bon déroulement de cette compétition, inédite à droite.

4,3 millions de votants au premier tour

Avec plus de 44% des voix au premier tour, François Fillon est le grand favori. Le député de Paris a enregistré près de 650 000 voix de plus qu’Alain Juppé (28,6%) pourtant donné pendant des mois vainqueur de cette compétition déjà marquée par la sèche élimination de l’ancien président Nicolas Sarkozy.

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Mais comme pour le premier tour, qui a établi le record de 4,3 millions de votants, le corps électoral reste l’inconnu du scrutin. Notamment les électeurs, dont beaucoup se réclamant de la gauche, qui s’étaient déplacés dimanche dernier pour faire barrage à Nicolas Sarkozy.

François Hollande s’est recueilli sur la tombe d’une victime de Mohamed Merah

Le chef de l’Etat a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle erigée à Manduel, dans le Gard, en l’honneur d’Abel Chennouf, militaire victime des attentats perpétrés par Mohamed Merah.

François Hollande s’est recueilli quelques instants vendredi à Manduel (Gard) devant une stèle érigée en mémoire d’Abel Chennouf, un militaire victime des attentats perpétrés par Mohamed Merah en 2012. Entouré des parents, de la soeur et de la compagne d’Abel Chennouf, le chef de l’Etat a déposé une gerbe de fleurs devant cette stèle.

« Je tenais aujourd’hui à être là, à cette occasion », a déclaré François Hollande aux journalistes après la cérémonie, ajoutant qu’il avait « pris cet engagement » auprès de la famille d’Abel Chennouf.

Sept personnes tuées par Mohamed Merah

En provenance de Paris, François Hollande a rejoint ensuite l’Ecole nationale de police de Nîmes où il devait assister à la cérémonie de sortie de deux promotions de gardiens de la paix comptant au total quelque 850 élèves.

Mohamed Merah a tué sept personnes: le militaire Imad Ibn-Ziaten, 30 ans, le 11 mars 2012 à Toulouse, puis, le 15, deux parachutistes de Montauban, Abel Chennouf, 25 ans, et Mohamed Legouad, 23 ans, avant d’assassiner le 19 mars dans une école juive toulousaine Jonathan Sandler, 30 ans, ses fils Arié et Gabriel, cinq et trois ans, et Myriam Monsonego, huit ans.

Abstention.

On n’en a pas fini d’épiloguer sur l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, à en analyser les causes, à déterminer l’électorat, à supputer des significations. Peu d’analystes rappellent cependant que le scrutin a enregistré 46% d’abstentions et que parmi ces absents du vote, il en était beaucoup qui auraient dû être au premier rang pour barrer la route à celui qui les avait méprisés et insultés publiquement durant toute la campagne. Ce sont eux, finalement, faisant défaut à la candidate démocrate, qui ont largement contribué à porter Trump à la Maison-Blanche.

Pourquoi se sont-ils abstenus? Par indifférence pour certains, mais aussi parce qu’ils n’appréciaient ni l’un, ni l’autre candidat, que Hillary Clinton était trop proche des milieux d’affaires, qu’elle appartenait à l’establishment, qu’elle manquait de sensibilité aux problèmes sociaux, qu’elle soutenait la mondialisation libérale… Fort bien, mais que représentait en face d’elle son adversaire? Etait-il bien judicieux de faire la fine bouche, de bouder, de développer des arguments idéologiques, de prendre un air dégoûté quand la menace de l’irruption d’un bouffon fier de son ignorance et de sa vulgarité devenait de plus en plus crédible? Comment un admirateur de Bernie Sanders pouvait-il se montrer intransigeant et s’abstenir quand Sanders lui-même, plus lucide que nombre de ses partisans, appelait à voter Clinton?

La question risque bien de se poser en France l’an prochain. Telles que les choses évoluent et à moins d’événements imprévisibles, tout porte à penser que le second tour de l’élection présidentielle opposera Marine Le Pen, portée par un massif vote populaire, à un candidat de la droite de gouvernement, le vainqueur de la primaire de novembre 2016. Le discrédit des socialistes, la division irréductible des forces de gauche rendent plus qu’improbable la présence d’un de leurs candidats au second tour.

Que vont décider alors leurs électeurs? On entend déjà un discours dépréciatif analogue à celui qui a accompagné aux Etats-Unis Hillary Clinton, les accusations d’ultralibéralisme, les insinuations, les procès d’intention, les cris d’effroi. Entre ceux qui claironneront qu’ils ne voteront jamais pour un candidat de droite et d’autres qui ressortiront la vieille antienne du « bonnet blanc, blanc bonnet », un appel à l’abstention ne manquera pas d’être lancé. Or, il est prévisible qu’après le succès initial du premier tour, pas une voix ne manquera à la candidate du Front national. En revanche, son challenger devra nécessairement ratisser au-delà de son propre camp pour être en mesure de la battre. Qu’on le veuille ou non, la voix de gauche ou du centre qui lui fera alors défaut confortera l’extrême droite, tout comme l’abstention de tant de Noirs et de Latinos en Amérique a consolidé le camp Trump.

L’abstention (comme le vote blanc) est un acquis de la démocratie. Encore faut-il réfléchir à deux fois avant d’en user et sortir des a-priori idéologiques qui s’inscrivent dans un monde idéal. La politique n’est pas un débat académique, mais une stratégie où savoir reculer permet d’éviter un désastre sans retour. Contribuer en 2017 à élire en France un libéral conservateur quand menace une vague populiste qui met en question le fonctionnement démocratique lui-même, c’est faire preuve d’intelligence et s’offrir une possibilité de gagner un coup suivant qui, en cas de victoire du candidat adverse, ne se représentera certainement pas. Se draper dans sa dignité outragée ou, plus funeste encore, envisager la politique du pire sont non seulement contre-productifs, mais peuvent à terme être mortels.

Aux élections de novembre 1932 en Allemagne, il se trouva un nombre substantiel d’électeurs de gauche, spécialement sociaux-démocrates, pour se tenir à l’écart, convaincus qu’ils étaient que laisser Hitler accéder au pouvoir était la meilleure manière de démontrer son incapacité à gouverner et qu’il ne tiendrait pas six mois…

On connaît la suite.