Hugues Aufray compte-t-il se présenter à l’élection présidentielle?

Un groupe de citoyens tente de recueillir 500 parrainages d’élus locaux afin qu’Hugues Aufray se présente à l’élection présidentielle. Le chanteur est amusé par l’initiative et ne dit pas non.

Un candidat de plus à l’élection présidentielle? Hugues Aufray pourrait bien se lancer dans la course à la magistrature suprême, rapporte Sud Ouest. Selon le quotidien, le chanteur distribuerait même un journal de campagne aux élus locaux dans le cadre de la tournée du spectacle « Âge tendre et têtes de bois », afin de récolter les 500 parrainages.

Interrogé sur Europe 1, Hugues Aufray est plus nuancé. Il assure que cette candidature est en réalité l’oeuvre d’un groupe de citoyens aux idées révolutionnaires, « Les gens de peu ». « Ils m’ont dit ‘si on trouve les signatures des maires, on vous contactera’. Pour l’instant, je n’ai pas de nouvelles », confie le chanteur de 87 ans. Hugues Aufray n’est pas hostile à cette initiative, menée par des jeunes qu’il trouve « très sympathiques » et qu’il voit comme « des enfants ». « Ils ont des idées révolutionnaires et ils disent que pour faire une révolution, il faut un candidat qui n’a rien à voir avec la politique », ajoute-t-il.

« Je verrais, je réfléchirais »

Dans le document de campagne des « gens de peu », Hugues Aufray est dépeint comme le candidat de la « France invisible ». Le groupe citoyen réclame le maintien des bureaux de poste en zone rurale, la fin du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et la défense de la « classe » de la France « périphérique et rurale », indique le JDD.

Reste désormais à obtenir 500 signatures d’élus locaux pour se lancer. Les promoteurs de la candidature Aufray en revendiquent 180. Et s’ils atteignaient l’objectif? Le chanteur reste sceptique sur un telle hypothèse. « Je verrais, je réfléchirais. Mais ça me parait presque impossible, je n’y crois pas. Si j’ai les 500 signatures, ça me ferait rire, mais je n’y crois pas du tout », confie-t-il.

À Beaucaire, le maire FN fait créer une rue en hommage au Brexit

Julien Sanchez, maire Front national élu en 2014, a fait baptiser « rue du Brexit » une des voies de sa commune du Gard, en hommage au choix des Britanniques de sortir de l’Union européenne.

Il y a parfois des manières insolites de défendre ses convictions. Le maire Front national de Beaucaire, Julien Sanchez, l’a illustré récemment en baptisant « rue du Brexit » une des voies de sa commune. Un « hommage », comme l’explique l’édile sur Twitter, au vote exprimé cet été par les Britanniques en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Publiée le 22 décembre, la décision a emporté une majorité de 23 conseillers municipaux contre 9.

Dans le compte rendu des délibérations, l’on constate que cette nouvelle rue, qui fait donc référence au souverainisme, sera adjacente à la rue… Robert Schuman. Une coïncidence qui peut faire sourire, dans la mesure où Robert Schuman, plusieurs fois président du Conseil sous la IVe République, est considéré comme un des pères fondateurs du projet européen. Le contre-symbole d’un des principaux chevaux de bataille du parti de Marine Le Pen.

Bientôt une avenue « Frexit »?

Mais l’ironie ne s’arrête pas là. Après vérification, nous découvrons qu’à quelques encablures de cette future « rue du Brexit », il y a une avenue Jean Monnet. Soit le principal initiateur, en atlantiste et libéral assumé, de la création d’un espace de libre-échange au sein de l’Europe, quelques années après la Seconde Guerre mondiale.

Quelle que soit l’épaisseur de la ficelle, les instances du Front national se montrent très satisfaites de cette initiative. Interrogé par L’Express, le vice-président du parti Florian Philippot juge qu’elle « montre l’attachement de la municipalité [de Beaucaire] à la volonté démocratique des peuples ». Le bras-droit de Marine Le Pen, issu du chevènementisme, rappelle que d’après lui, « le Brexit est un acte de libération, d’indépendance, qu’il est important de célébrer ».

Et le député européen d’imaginer que, d’ici quelques temps, « une avenue Frexit » puisse apparaître « dans les villes de France ». Une hypothèse qui ne pourrait évidemment se réaliser que si la France, elle aussi, quittait l’Union européenne.

« Farid Fillon »: « Philippot se méprend » sur la liberté d’expression, juge Collard

Interrogé sur la polémique « Farid Fillon », le secrétaire général du Rassemblement Bleu Marine, Gilbert Collad, prend ses distances avec Florian Philippot.

Comme souvent au FN, on aime souffler le chaud et le froid. Gilbert Collard, député apparenté FN, a estimé ce mardi que Florian Philippot, vice-président du Front national, « se méprenait » sur la liberté d’expression, à propos des attaques sur les réseaux sociaux surnommant François Fillon « Farid Fillon ».

LIRE AUSSI >> Après Ali Juppé, la fachosphère attaque « Farid Fillon »

Florian Philippot avait affirmé vendredi dernier sur RTL à propos de cette campagne de caricatures sur les réseaux sociaux, que « ça existe, et c’est la liberté d’expression, mais ce n’est pas notre manière à nous de faire de la politique ».

« Ce n’est pas correct, ce n’est pas convenable »

« Si Florian Philippot croit que c’est cela la liberté d’expression, il se méprend sur la portée symbolique de la liberté d’expression », a déclaré le député du Gard sur Europe 1.

« La liberté d’expression, ce n’est pas un papier hygiénique […] Je trouve que M. Fillon est communautariste mais que l’on n’a pas à l’appeler ‘Farid Fillon’, parce que ce n’est pas correct, ce n’est pas convenable, tout simplement », a-t-il regretté.

L’occasion également pour lui d’établir un parallèle douteux avec les attaques dont avait été victime Marine Le Pen: « On a été indignés quand on a comparé Marine à un étron et on a eu raison. Ruquier, ce jour-là, a été minable. Donc je ne vois pas pourquoi on dirait le contraire quand il s’agit de M. Fillon »

Philippot au centre des attaques

Louis Aliot, également vice-président du FN, avait déjà déploré lundi sur franceinfo les attaques « minables » sur les réseaux sociaux, en estimant que « Internet est devenu un lieu d’anarchie, tout le monde se fait insulter, je le déplore. C’est un peu minable, on n’a pas besoin de ça pour attaquer François Fillon ».

Un rappel à l’ordre qui isole un peu plus le vice-président du FN sur cette question, alors que Florian Philippot s’était déjà distingué début décembre en affrontant Marion Maréchal-Le Pen au sujet du remboursement de l’avortement. « On ne définit pas la ligne du FN seul du BFMTV », avait taclé la benjamine de l’Assemblée nationale dans le JDD après que le bras droit de Marine Le Pen l’a qualifié de « personne » « seule et isolée ».

LIRE AUSSI >> Sortie de Marion Maréchal-Le Pen sur l’IVG: la direction du FN voit rouge

Les cartes de voeux de l’Elysée ont été imprimées par l’ex-otage des Kouachi

Bientôt deux ans après les attentats de Charlie Hebdo, l’impression des cartes de voeux de l’Elysée a été confiée à Michel Catalano, propriétaire de l’imprimerie dans laquelle s’étaient retranchés les frères Kouachi avant d’être abattus par les forces de l’ordre le 9 janvier 2015.

Tout un symbole. Les cartes de voeux 2017 de l’Élysée ont été imprimées à Dammartin-en-Goële, là où s’était achevée la traque des tueurs de Charlie Hebdo en janvier 2015, a indiqué mardi la présidence, confirmant une information de BFMTV.

LIRE AUSSI >> L’imprimeur de Dammartin-en-Goële, figure de résistance à la haine

« Cela a été confié à l’entreprise de Monsieur Catalano à la demande du président », a précisé le service de presse de l’Élysée.

« Soutenir le redémarrage de l’activité »

Le 9 janvier 2015, Michel Catalano, le patron de cette petite imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), avait été pris en otage pendant une heure trente par les frères Kouachi, qui faisaient l’objet d’une vaste traque deux jours après avoir tué douze personnes à la rédaction de Charlie Hebdo et dans leur fuite.

LIRE AUSSI >> Seul avec les frères Kouachi: le témoignage de l’otage de l’imprimerie

Les deux frères avaient été repérés en train d’entrer dans l’imprimerie par un gendarme de cette commune du nord de la Seine-et-Marne, qui avait blessé l’un d’entre eux lors d’un échange de tirs devant l’entreprise. L’assaut final, donné par le GIGN, avait eu lieu quelques heures plus tard, détruisant partiellement le bâtiment.

« C’était vraiment un souhait du président de soutenir le redémarrage de l’activité de l’imprimerie », a ajouté le service de presse de l’Élysée.

L’imprimerie a rouvert en septembre dernier, en présence de François Hollande. À cette occasion, le chef de l’État avait décoré de la légion d’Honneur les deux rescapés de la prise d’otages: Michel Catalano et Lilian Lepère, un de ses employés, qui s’était caché dans un placard sous un évier.

Listes électorales: les Français se bousculent pour pouvoir voter en 2017

L’année 2017 s’annonçant particulièrement riche en échéances électorales, certaines mairies enregistrent des records d’afflux de Français cherchant à s’inscrire sur les listes pour pouvoir voter.

Les Français le savent, entre les 22 janvier et 18 juin prochains, ils seront appelés aux urnes six fois au minimum, notamment pour l’élection présidentielle. Certains se précipitent donc, comme c’est l’usage, pour s’inscrire sur les listes électorales pendant le mois de décembre qui précède cette longue série de scrutins. « Le rush habituel des retardataires », dit-on dans certaines mairies, mais pas uniquement. D’autres enregistrent des records d’inscriptions, notamment Paris.

LIRE AUSSI >> Présidentielle 2017: comment s’inscrire sur les listes électorales?

Selon les chiffres de l’Insee, au 1er mars 2016, il y avait 44 834 000 inscrits sur les listes électorales en France, soit 1% de plus qu’en 2012 – dernière année présidentielle. Le chiffre exact de la fin décembre ne sera connu qu’en mars 2017, selon le ministère de l’Intérieur. Dans une note d’analyse, l’Insee constate que des hausses d’inscriptions s’opèrent naturellement avant chaque élection capitale. La jonction entre 2016 et 2017 n’échappe donc pas à la règle.

Un « effet Trump » à Paris

Le cas de Paris l’illustre bien. La mairie indique que le nombre d’inscriptions est le plus élevé « depuis 1978″. À la mi-décembre, la capitale comptait un peu plus d’1,35 million d’inscrits -le chiffre était d’1,3 million en 1978- pour une population à peu près stable se situant entre 2,1 et 2,2 millions d’habitants. Un porte-parole de la mairie confirme que le corps électoral ne cesse de croître, et que les inscriptions se répartissent de manière homogène, dans les arrondissements de gauche comme de droite.

Paris note même un « effet Trump », le président américain élu le 8 novembre dernier. Comparé à dix jours avant l’élection, les inscriptions sur internet ont été multipliées par six le 10 novembre, puis par deux ou trois la semaine suivante. Un pic ressenti également à Clermont-Ferrand, où le chargé des élections note néanmoins une baisse globale des inscriptions par rapport à 2011.

Le cas des « mal-inscrits »

Le rush de dernière minute aura été particulièrement visible à Rennes. La directrice des prestations administratives à la population, Marie-Annick Le Thiec, estime que « plus de 50% des inscriptions de l’année sont en train de se faire dans les derniers jours [de 2016] et le nombre d’inscriptions va dépasser les chiffres de 2011″. Un afflux comparable a été noté à Strasbourg, où 39% du total de 2016 sont des inscriptions tardives (le chiffre était de 33% en 2011). Nanterre, Lyon et Nice vivent le même phénomène.

LIRE AUSSI >> Faites-vous partie des 7 millions de « mal-inscrits » sur les listes électorales?

Il demeure que plusieurs millions de Français sont non-inscrits ou « mal-inscrits », qui n’habitent pas dans leur ville d’inscription. Les députés Elisabeth Pochon (PS) et Jean-Luc Warsmann (LR) ont d’ailleurs rédigé une loi pour pallier le problème, faisant en sorte que les listes ne soient closes que 36 jours avant chaque scrutin. « L’envie de voter vient quand la campagne bat son plein », se félicite Elisabeth Pochon.

Abstention dans les quartiers populaires: « Je ne pense pas que ma voix compte »

Le 31 décembre, les listes électorales seront closes. Comme dans beaucoup de quartiers populaires, à Sevran, certains habitants savent déjà qu’ils ne mettront pas de bulletin dans l’urne pour les élections présidentielle et législative. D’autres sont tentés par le vote blanc.

A tous les coins de rues de Sevran, la mairie a placardé de grandes affiches incitant les habitants de cette ville de Seine-Saint-Denis à aller s’inscrire sur les listes électorales. Car le compteur tourne pour les élections présidentielle et législative de 2017. Le 31 décembre, les inscriptions seront closes.

LIRE AUSSI >> Abstention: « Le vrai danger pour la démocratie, c’est qu’un jour il n’y ait plus d’électeurs! »

D’autant que la mairie le sait, les habitants des quartiers populaires se rendent peu aux urnes, même une fois inscrits sur les listes. Au premier tour de la présidentielle de 2012, près de 27% des Sevranais se sont abstenus, contre 20% au niveau national. L’absence de participation monte à 68% aux législatives, contre 60% pour l’ensemble des Français. Et aux municipales de 2014, 52% des habitantsne se sont pas déplacés.

Kaylim fume devant le café Le Balto, dans le centre historique de la ville, près de la gare du RER B. A 30 ans, ce technicien chez Orange n’a jamais voté. Il ne dérogera pas à la règle. « Je ne pense pas que ma voix compte », lâche-t-il. Kaylim s’intéresse pourtant à la politique, « comme à la loi sur l’obligation du port des gants pour les motards ». Mais le jeune homme ne se reconnaît dans aucun parti, « ni de droite ni de gauche ». Il comprend même les électeurs de Marine Le Pen « qui en ont marre de l’assistanat ».

« Ces gens ne nous ressemblent pas »

Depuis les attentats de Charlie et du 13 novembre, Kaylim, musulman et d’origine marocaine, ressent aussi une « stigmatisation » qui n’arrange rien. « Il faut que les médias arrêtent de cibler les musulmans et Sevran, ce n’est pas pire qu’ailleurs », pense-t-il. Depuis quelques mois, la ville a en effet fait les gros titres avec des reportages sur l’islam radical et les femmes persona non grata dans les cafés.

LIRE AUSSI >> Femmes « indésirables » dans les bars de Sevran: le reportage de France 2 décrié

Mais son abstention est d’abord un signe de défiance envers les politiques: « Ces gens ne nous ressemblent pas, jamais on ne les verra dans ce café, ils ne respectent pas leurs promesses. Ce sont des mafieux qui ne cherchent que le pouvoir, regarde Nicolas Sarkozy qui a perdu la primaire et qui pourrait être président du PSG », croit-il savoir.

Précarité, échec scolaire, chômage qui atteint 18% et touche un tiers des moins de 25 ans… Les maux sont multiples à Sevran et certains habitants ont le sentiment d’être maintenus en dehors du système. Karim Bekkouche, chauffeur de bus de 41 ans, ne vote pas, car « rien ne change ». Selon cet habitant de Sevran, « le vrai problème, c’est l’emploi ». Il pourrait donner sa voix à Arnaud Montebourg, qui défend le Made in France. Pourtant, il ne le fera pas. Comme un cri silencieux. « Les Sevranais sont capables de travailler, mais lorsqu’ils vont à Pôle Emploi, on leur propose de porter des cartons, même aux diplômés », regrette-t-il.

Un couple à Sevran, en banlieue de Paris le 13 novembre 2012

Un couple à Sevran, en banlieue de Paris le 13 novembre 2012

afp.com/Fred Dufour

Karim Bekkouche a le sentiment que les banlieues ont été abandonnées: « On travaille, on paye des impôts, une taxe d’habitation très élevée, mais il n’y a pas d’activités pour les jeunes, notre cadre de vie n’est pas agréable. » Pourtant, Karim en est sûr, Sevran, près de l’aéroport d’Orly, et profitant du futur métro du Grand Paris, a des atouts pour attirer les entreprises.

« Il y a beaucoup de gens qui votent ici », assure Hakim, technicien à Roissy. Pour cet homme de 47 ans, ce sera blanc ou Jean-Luc Mélenchon, « sans beaucoup d’espoir ». Habitant à Sevran depuis l’âge d’un an, il regrette que sa ville « soit traînée dans la boue et qu’elle accueille toute la misère du monde », une des raisons pour lesquelles « les gens se désengagent ».

« Même les adultes ne savent pas pour qui voter »

De l’autre côté de Sevran, dans le quartier de Monceleux, aux pieds de grandes tours, Faouzi Lellouche est fier de présenter les locaux de son association, El Baraka. C’est dans ce quartier qu’en 2011, pour enrayer la violence et le trafic de la drogue, le maire Stéphane Gatignon avait demandé l’aide des Casques bleus. « Quand on a vu que l’Etat ne faisait rien, les habitants ont pris les choses en main », explique Faouzi. Aide aux devoirs, accompagnement dans l’emploi, cours de langue, médiathèque, salle informatique, installation d’une salle de prière, El Baraka s’est comme substituée aux pouvoirs publics.

La dernière fois que Faouzi, favorable à la reconnaissance du vote blanc, a donné sa voix à quelqu’un c’était à Mitterrand, en 1988. Cette année, le quadragénaire compte pourtant mettre un bulletin dans l’urne: « Avec mes engagements associatifs, je dois désormais montrer l’exemple aux jeunes car beaucoup ne votent pas. Mais je ne sais pas du tout pour qui, les socialistes nous ont trop déçus, ils ne sont plus de gauche. »

LIRE AUSSI >> Élection présidentielle 2017: gare à l’abstention

C’est la grande nouveauté selon lui, « même les adultes ne savent pas pour qui voter, les politiques nous parlent de religion toute la journée, les gens voudraient juste sortir de leur ghetto, car si vous habitez là, c’est que vous n’avez pas le choix. »

L’année dernière, El Baraka avait pu embaucher huit personnes: professeur d’informatique, animateurs… Cette année, seulement deux employés ont été renouvelés. La faute à la baisse des subventions, dit Faouzi: « Il faut donner du travail aux jeunes pour qu’ils se construisent, les impliquer. » Dans le quartier de Monceleux, deux jeunes de 26 et 30 ans sont partis faire le djihad en Irak et en Syrie. Tous les deux sont morts. « De l’échec scolaire, pas de travail, le sentiment d’être stigmatisés, un peu de prison, des personnes en détresse mal entourées », le cocktail explosif, explique-t-il.

« J’aurais vingt ans de moins, je changerais de pays »

Pour les politiques, difficile de lutter. « Franchement, j’aurais vingt ans de moins, je changerais de pays », lançait Stéphane Gatignon, le maire de Sevran depuis 2001, au cours d’une rencontre mi-décembre entre élus, militants franciliens et une délégation de Molenbeek. Choquant de la part d’un élu? « Réaliste », « pas fataliste », répond l’écolo. « Je veux que les jeunes s’engagent, mais ce n’est pas facile quand on voit le désastre politique qu’est la France. Pourtant, je crois en une dynamique collective et à une société ouverte. »

Alors comment réconcilier les banlieues avec les urnes? Kamel Djellal, originaire de Villeneuve-Saint-Georges, est le président du Collectif Citoyen. Son but: inciter à s’inscrire sur les listes électorales et à former des listes citoyennes indépendantes: « Il faut que les gens comprennent: les ascenseurs en panne, on ne les répare que dans les quartiers qui votent. »

LIRE AUSSI >> Comment s’inscrire sur les listes électorales

Sécurité routière: « aucune mansuétude » pour les fêtes, prévient Bruno Le Roux

Pour la période des fêtes, les automobilistes ne devront s’attendre à aucun cadeau de la part des forces de police, a annoncé le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux.

Pas question de distribuer les cadeaux de Noël ailleurs que sous le sapin cette année. Les forces de l’ordre ne feront preuve à l’occasion des fêtes de fin d’année « d’aucune mansuétude sur les routes de France » concernant notamment l’alcool et les excès de vitesse, a prévenu ce vendredi le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux.

« Il y a eu ces derniers mois encore beaucoup trop d’accidents qui sont dus au fait que les règles de la route ne sont pas respectées », a regretté le ministre au cours d’un déplacement gare de Lyon à Paris.

495 policiers à Paris pour « ne rien laisser passer »

« Il n’y aura absolument aucune mansuétude sur les routes de France à l’occasion des fêtes de fin d’année, ni au niveau de l’alcool, ni au niveau des limitations de vitesse et j’ai demandé à toutes les forces (…) d’être particulièrement mobilisées et de ne rien laisser passer », a-t-il souligné.

« La solution, c’est de prendre un moyen de transport qui soit sûr, le train, l’avion ou la voiture à partir du moment où on est sûr que le conducteur ou la conductrice n’a absolument rien bu », a ajouté Bruno Le Roux.

Dans l’agglomération parisienne, 495 policiers seront déployés sur 130 points de contrôle les 23, 24, et 25 décembre, a annoncé vendredi la préfecture de police (PP) dans un communiqué.

Mortalité en hausse en 2014 et 2015

« Une surveillance toute particulière sera portée aux infractions liées aux comportements dangereux (alcoolémie, excès de vitesse, franchissement de feux rouges, usage du téléphone portable, port d’oreillettes..), et aux équipements des véhicules (pneumatiques, optiques, contrôle technique,..) », a précisé la PP.

LIRE AUSSI >> Sécurité routière: dans quelles villes les feux rouges sont-ils le plus grillés?

Après douze années de baisse, la France a vu en 2014 (3.384 morts, +3,5% par rapport à 2013) et 2015 (3.464 tués, +2,4% par rapport à 2014) le nombre de morts sur les routes repartir à la hausse. Sur les onze premiers mois de l’année 2016, le nombre de personnes tuées est en baisse de 0,5% par rapport à celui enregistré sur la période équivalente en 2015.

Passage d’Anis Amri par la France? Le Roux appelle à « la plus grande prudence »

Pour le ministre de l’Intérieur, il appartient aux enquêteurs – et à eux seuls – de déterminer l’itinéraire emprunté par l’auteur de l’attentat de Berlin dans les heures et les jours qui ont suivi l’attaque.

Alors que la polémique enfle au sujet du périple européen d’Anis Amri après l’attentat de Berlin, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a appelé à « la plus grande prudence » avant de retracer l’itinéraire de l’auteur présumé de l’attaque, tué dans la nuit de jeudi à vendredi à Milan.

LIRE AUSSI >> EN DIRECT. Attentat de Berlin: Amri avait prêté allégeance à l’EI dans une vidéo

« J’appelle à la plus grande prudence concernant les informations qui circulent actuellement et je le répète, seuls les enquêtes permettront d’établir précisément les faits », a déclaré le ministre lors d’une courte déclaration à la presse.

LIRE AUSSI >> Amri abattu à Milan: droite et extrême droite critiquent l’espace Schengen

Priorité à l’enquête, insiste le ministre

Le ministre de l’Intérieur, qui a « salué » l’intervention de la police transalpine, a affirmé « travailler » avec ses collègues italien et allemand pour « envisager avec eux les suites que le développement » des enquêtes « pourrait appeler ».

A la veille des fêtes de Noël, le ministre a également invité les Français à « faire preuve de vigilance mais aussi de sérénité ».

17 projets d’attentat sur le sol français déjoués en 2016

Aris Amri a été abattu vers 3 heures devant la gare milanaise de Sesto San Giovanni par une patrouille de police qui l’avait arrêté pour un contrôle d’identité. Il avait auparavant tiré et blessé un policier.

LIRE AUSSI>> Attentat de Berlin: le mystère des trois derniers jours d’Anis Amri

Dans son sac, les enquêteurs ont trouvé un billet de train montrant qu’il était monté à Chambéry, dans le sud-est de la France, et passé par Turin avant d’arriver ce soir-là à Milan, selon des médias allemands. La police italienne assure de son côté qu’il était arrivé de France en train, sans confirmation des autorités françaises.

Pour la seule année 2016, 17 projets d’attentat ont été déjoués sur le sol français, a-t-il rappelé. « A chaque fois, nous adaptons nos dispositifs de sécurité », a ajouté Bruno Le Roux.

Élue, Marine Le Pen commanderait un deuxième porte-avions

Au lendemain de la demande du général de Villiers d’augmenter le budget de la Défense, Marine Le Pen veut aller plus loin.

Le Charles de Gaulle ne suffit pas à Marine Le Pen. La présidente du Front national a annoncé mercredi qu’elle commanderait un deuxième porte-avions si elle était élue présidente, et plaidé pour une augmentation du budget de la Défense supérieure à celle demandée par le chef d’état-major des Armées (CERMA) Pierre de Villiers.

« La commande d’un second porte-avions (nécessité stratégique de premier ordre) sera l’un des premiers grands chantiers que je lancerai », explique sur son blog la candidate du FN à l’élection présidentielle.

Porter le budget de Défense à 3% du PIB

Plus généralement, la présidente du Front national propose une revalorisation immédiate du budget de la Défense, avec l’objectif de le porter à 3% du PIB en 2022.

Réagissant à la demande du général de Villiers de porter de 1,77% du PIB actuellement à 2% le budget de la Défense, Marine Le Pen propose même d’aller plus loin: « L’effort de défense doit donc être immédiatement porté à 2 % du PIB, puis sanctuarisé à ce niveau qui est un minimum acceptable », écrit-elle. « L’objectif doit être ensuite de porter cet effort à 3% du PIB en fin de quinquennat ».

LIRE AUSSI >> Le cri d’alerte du général de Villiers pour augmenter le budget de la Défense

Au surlendemain de l’attentat au camion-bélier qui a fait 12 morts lundi soir à Berlin, Marine Le Pen fait aussi valoir que, « au-delà de cet effort budgétaire immédiat, c’est tout un modèle de défense qu’il faut revoir et repenser, y compris au niveau industriel ».

Jean-Marie Le Pen: « Les homosexuels, c’est comme le sel dans la soupe »

Le président d’honneur du Front national a une nouvelle fois tenu des propos homophobes ce mercredi, lors d’une interview vidéo accordée au Figaro.

Nouveau dérapage homophobe signé Jean-Marie Le Pen. Interviewé ce mercredi sur la « représentation des homosexuels » au sein du Front national par un journaliste du Figaro lors d’un entretien en Facebook Live, le président d’honneur du parti d’extrême droite a eu cette phrase: « Les homosexuels, c’est comme le sel dans la soupe. S’il n’y en a pas du tout c’est un peu fade, s’il y en a trop, c’est imbuvable ».

Le Figaro a depuis retiré la vidéo de sa page Facebook.

Jean-Marie Le Pen n’en est pas à son coup d’essai en la matière. Il avait notamment tweeté en mai dernier une photo de Florian Philippot en le qualifiant de « Don Quichotte de La Jaquetta ».

L’homosexualité, une « anomalie biologique »

Il a aussi dit que « ‘homosexualité n’est pas un délit, mais constitue une anomalie biologique et sociale » en 1984, comme le souligne Le Lab.

Le journaliste en charge du suivi du FN à l’AFP avait aussi rapporté une tirade du député européen qu’il n’avait pas rendue publique auparavant: « Au FN, il y a pas mal d’homosexuels. Ce sont des gens disponibles. Ils ne me dérangent pas, à partir du moment où ils ne mettent pas la main dans ma braguette ou dans celle de nos petits garçons ou de nos petites filles… »