Les héros modernes de la France…

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Primaire à gauche: un coup pour rien?

Hier soir, lors du premier débat de la primaire à gauche, les candidats se sont montrés prudents et ont retenu leurs coups. Résultat, les échanges, un brin ennuyeux, ont tourné au round d’observation.

C’était l’occasion, pour les sept candidats, de faire la différence. D’essayer de refaire le coup de François Fillon, dont la campagne avait décollé pendant les débats de la droite, en novembre dernier. Mais personne, à gauche, n’a voulu prendre de risque. Pendant deux heures, les prétendants ont prudemment déroulé leur programme, sans lâcher leurs coups.

Echange affable et sans surprises

On s’est donné du « Arnaud », du « Benoît, du « Manuel ». L’échange a été affable. « Je n’ai pas d’adversaires ici », a tenu à souligner l’ancien Premier ministre. Comme si les participants avaient eu peur de se mettre à dos leurs concurrents, avant les ralliements de l’entre-deux-tours, qui s’annoncent cruciaux.

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Résultat, pas de surprises. Sur la loi Travail, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont défendu l’abrogation du texte, quand Vincent Peillon a été plus nuancé. Manuel Valls a, lui, endossé la réforme. Il a dit sa « fierté d’avoir servi les Français ». Une façon habile d’assumer le bilan du quinquennat, sans pour autant citer François Hollande, dont l’ombre n’a cessé de planer sur le plateau de TF1 pendant toute la soirée.

Hamon a imposé ses thèmes

En matière économique, le débat a tourné autour du « revenu universel » de Benoît Hamon. « Le match s’est joué sur notre terrain, c’est bon signe », se félicite un soutien de l’ancien ministre de l’Education nationale. Mais le grand public a-t-il été convaincu de sa faisabilité? L’élu de Trappes a précisé que cette mesure ambitieuse, à 400 milliards d’euros, verrait le jour en plusieurs étapes.

De son côté, Arnaud Montebourg s’est posé en champion du pouvoir d’achat des ménages modestes. Il propose une baisse de la CSG sur les bas salaires, financée par des taxes sur les activités financières. « Les banques doivent financer mon plan de bataille contre le chômage », a-t-il tonné, reprenant des accents dignes du discours du Bourget.

Valls s’est décrispé sur le régalien

C’est sur les thématiques régaliennes que Manuel Valls a repris de l’oxygène et affiché un visage moins crispé. Il est passé à l’offensive sur la déchéance de nationalité. « Cette loi, elle ne visait pas les enfants de la République, mais les terroristes (…) Nous n’aurions pas dû nous diviser sur une question toujours aussi importante », a-t-il conclu.

Les candidats ont été unanimes à saluer l’action de son gouvernement en matière de lutte contre le terrorisme. Preuve que la gauche a changé de culture, tous les participants ont approuvé la décision de François Hollande d’autoriser les assassinats ciblés de djihadistes à l’étranger.

C’est finalement du côté des candidats les moins connus que se trouvaient les surprises. L’écologiste François de Rugy a brillé par la clarté de ses positions, son refus du dogmatisme et sa modération. A l’inverse, l’ancien patron des Verts et ex-pilier du Modem, Jean-Luc Bennahmias s’est souvent emmêlé les pinceaux, provoquant la risée sur les réseaux sociaux.

Reste maintenant deux débats pour sortir du round d’observation et passer à l’explication finale.

La BNP et le « faucheur de chaises »…

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Présidentielle 2017: Bayrou-Fillon, fin des négociations?

François Fillon aurait décidé de fermer la porte à François Bayrou et à un rapprochement avec le Modem en vue de la présidentielle et des législatives.

L’hypothèse d’un rapprochement entre François Fillon et François Bayrou définitivement enterrée? Selon Europe 1, le champion de la droite aurait décidé de laisser tomber l’hypothèse d’un ralliement à sa cause du président du Modem. Ce que l’entourage du vainqueur de la primaire à droite dément.

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Fin décembre, Le Canard Enchaîné avait évoqué l’existence d’un accord secret entre les deux camps dans l’optique de négocier des investitures aux législatives et de gêner la candidature de centre-gauche d’Emmanuel Macron.

Bayrou, perçu comme un boulet à droite

Investitures aux législatives pour les candidats Modem en échange d’une non-candidature de François Bayrou ou d’un ralliement dans l’entre-deux-tours, le pacte évoqué – et démenti par les deux parties – à la fin de l’année par le journal satirique aurait donc du plomb dans l’aile, selon Europe 1.

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La faute à François Fillon qui ne souhaiterait plus négocier avec le maire de Pau, conscient de l’image répulsive associée à François Bayrou dans l’électorat de droite qui le perçoit désormais davantage que comme un atout ou un allié. « Les attaques de Sarkozy contre le camp Juppé-Bayrou au moment de la primaire ont laissé des traces », résume un cadre LR auprès de L’Express.

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La consigne donnée du champion de la droite serait sans appel: pas de négociation et pas de concession sur le programme pour ne pas prêter le flanc aux accusations de « petits arrangements » et de cuisine « politicienne ». D’autant que François Bayrou, très critique à l’égard de François Fillon depuis plusieurs semaines, serait plus isolé que jamais, tacle un responsable LR auprès de L’Express: « Il n’a même pas les troupes suffisantes pour constituer des têtes de liste solides dans quelques circonscriptions », explique-t-il.

Une fermeté tempérée ce matin par Bruno Retailleau, le coordinateur de la campagne de François Fillon, au micro de France Inter: « François Fillon n’est pas un marchand de tapis, il n’abdiquera rien que monsieur Bayrou exigerait de lui. Mais de là à claquer la porte au nez des gens, ce n’est pas le genre de la maison », a-t-il assuré.

Gage d’unité donné à la droite?

Alors, faut-il y voir y voir une volonté de souffler le chaud et le froid pour mieux forcer François Bayrou à se décider? Alors que la commission nationale d’investiture des Républicains est convoquée à partir de ce mardi et que François Fillon doit rencontrer les députés de droite, la pression mise sur Modem pourrait surtout être perçue comme un gage d’apaisement et d’unité dans les rangs LR.

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Déjà agités par une fronde interne contre le principe de non-cumul des mandats, Les Républicains, et notamment les sarkozystes, pourrait apprécier les réticences de François Fillon à « réserver » des circonscriptions au président du Modem, considéré comme un des artisans de la victoire de François Hollande en 2012.

De son côté, fidèle à son éternelle stratégie du suspens, François Bayrou avait déjà annoncé fin-décembre qu’il ferait connaître son intention de se présenter ou non à l’élection présidentielle à l’issue de la primaire à gauche.

Daech au Moyen-âge

Le chaos qui règne aujourd’hui au Proche et Moyen-Orient a des précédents historiques qui ont produit des effets comparables à ceux que nous connaissons.

Difficile de décrire en quelques lignes le désordre et la confusion qui affectent le monde musulman il y a mille ans. Celui-ci a connu une période d’incomparable grandeur au IX° siècle, sous l’autorité des califes Abbassides sunnites dont la capitale était Bagdad, mais au X°siècle, tout se détraque.

Des mouvements sociaux, des révoltes paysannes sapent l’autorité califale et donnent à l’armée un rôle prépondérant, or les soldats sont des mercenaires recrutés principalement parmi ces nouveaux venus d’Asie que sont les Turcs, prompts dès qu’ils le peuvent à s’emparer du pouvoir, ce qu’ils feront en 1055 à Bagdad.

En quête d’autre part d’une idéologie mobilisatrice, les révoltés la trouvent volontiers dans les multiples sectes du chiisme dont certaines, telles les Ismaéliens, développent une vision messianique de l’islam et annoncent la proximité de la fin des temps. Au milieu du X° siècle, c’est une déferlante chiite venue de l’actuelle Tunisie qui s’empare de l’Egypte et crée un califat « hérétique », les Fatimides, rival du traditionnel califat Abbasside sunnite de Bagdad.

Quand commence le XI° siècle, le monde arabo-musulman est en cours de décomposition. La poussée de radicalisme religieux qui accompagne ces troubles entraîne d’autre part une persécution des minorités, spécialement des chrétiens. En 1009, le calife fatimide Al-Hakim a fait détruire le Saint-Sépulcre, à Jérusalem, et pendant tout le siècle, les bandes guerrières turques harcèlent en Anatolie les pèlerins chrétiens. La riposte des Européens va être la Croisade. En 1099, les Croisés prennent Jérusalem et il se crée sur la côte du Levant une série de principautés « franques » qui préfigurent, aux mêmes endroits, ce que représente aujourd’hui pour les Arabes l’état d’Israël : une enclave étrangère et usurpatrice. La déliquescence est totale.

C’est alors qu’apparaît ce que nous nommons « la secte des Assassins ».

Créée en 1090 par l’imam Hassan al-Sabbah, elle relève du chiisme ismaélien et elle s’inscrit dans les luttes successorales qui agitent la dynastie fatimide ; cela dit, elle se donne d’emblée une base territoriale et une redoutable capacité d’organisation.

Installée dans les montagnes de l’Elbourz, en Iran, au sud de la Caspienne, la secte s’attribue un territoire jalonné de forteresses autour du château d’Alamut, où séjourne le Grand-Maître, Al-Sabbah lui-même, « seigneur de la montagne » (cheikh al-Jabal), titre qui explique le curieux nom de « Vieux de la montagne » que lui attribueront les chroniqueurs francs. Il commande à une société de fidèles très hiérarchisée, encadrée de daïs, agents de recrutement et d’endoctrinement des disciples dont les plus résolus deviendront des fidaïs promis au martyre et instruments des actions de la secte. Celle-ci a pour objectif le combat contre les apostats sunnites et les mécréants, le moyen étant l’infiltration de l’ennemi et des assassinats spectaculaires propres à créer la terreur. Tout cela, pour nous, nous rappelle quelque chose…

Hors le territoire entourant Alamut, les « Assassins » réussiront aussi à s’implanter, si l’on peut dire, à pied d’œuvre : sur la côte syrienne, entre la principauté d’Antioche et le royaume de Jérusalem, états chrétiens issus de la conquête croisée.

Beaucoup de légendes entourent cette inquiétante société qui va perdurer un siècle et demi avec bien des vicissitudes. D’abord ce nom étrange qu’on a longtemps fait dériver de haschichin (consommateur de hachich), dont nous aurions fait « assassin » avec tout le sens qui entoure ce vocable. Même si cette étymologie est discutée, il semble pourtant bien vrai que Al-Sabbah faisait droguer ses néophytes, mais sans doute avec des substances plus actives que le chanvre puisque le prosélyte, est-il dit, se retrouvait dans un lieu de délices, entouré de jeunes beautés complaisantes, ce qui permettait de le convaincre qu’il avait fait un tour au Paradis et qu’il y retournerait définitivement s’il sacrifiait sa vie au service de la cause.

Pendant tout le XII° siècle, les Assassins semèrent la terreur dans le monde musulman, allant jusqu’à tenter de tuer le sultan Salah-Eddine, celui que nous appelons Saladin et qui reprit Jérusalem aux Croisés en 1187, action d’éclat qui n’empêchait pas les sectaires de voir d’abord en lui un affreux sunnite. Ils sévirent aussi dans les états des Croisés, assassinant entre autres le roi de Jérusalem Conrad de Montferrat. Toutes les tentatives d’actions militaires engagées contre eux échouèrent jusqu’au déferlement des Mongols de Hulagu, en 1255, qui s’emparèrent d’Alamut, massacrèrent ses défenseurs et anéantirent un mouvement depuis longtemps déclinant.

L’ismaélisme, d’où étaient issus ces redoutables fanatiques, ne disparut pas avec la destruction de la secte. Il reste aujourd’hui plusieurs millions de fidèles répandus entre l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan : leur chef suprême porte le titre d’Aga-Khan. Ils sont très assagis et ce fut même l’un des fils de l’Aga-Khan de l’époque, le prince Ali-Khan, qui défraya dans les années 1950 les nuits parisiennes après avoir épousé la star hollywoodienne Rita Hayworth.

Comme quoi le temps passant, il ne faut jamais désespérer des fanatismes, même s’ils renaissent inlassablement.

ONPC: Mazarine Pingeot tacle « Une ambition intime » (et Karine Lemarchand répond)

La fille de François Mitterrand n’apprécie pas l’émission de M6 dans laquelle hommes et femmes politiques livrent des confidences personnelles. Ses propos, prononcés samedi soir sur France 2, ont provoqué une réaction cinglante de la présentatrice du programme.

Passe d’armes par écrans interposés. Invitée de On n’est pas couché à l’occasion de la sortie de Théa, son dernier roman paru chez Julliard, la romancière et chroniqueuse littéraire Mazarine Pingeot, fille de l’ancien président de la République François Mitterrand, s’est notamment exprimée sur l’émission Une ambition Intime.

Diffusée sur M6, ce programme permet aux candidats à la présidentielle de donner à voir une part plus personnelle de leur vie (leur parcours, leurs passions, leur histoire…). Sujet à débat depuis son lancement, ce succès d’audience divise clairement l’opinion.

Est-ce un exercice de communication qui transforme encore un peu plus les hommes et femmes politiques en people ou une façon de renouveler le lien entre les élus et l’électorat? Pour Mazarine Pingeot, la réponse est assez claire: cela ne sert pas le discours politique.

« Moi, je ne regarde pas l’émission et je n’ai pas très envie de la regarder. Ce qui m’étonne c’est la promotion de l’intime et du psychologique au détriment du discours. (…) mais en même temps, ça va avec l’air du temps (…) moi, je trouve ça plutôt attristant et inquiétant », explique l’intéressée.

Qui précise: « Je suis d’accord que le discours politique doit évoluer, doit se transformer (…) mais pas dans le fait de déchoir vers un discours qui est complètement intime et qui, moi, ne m’intéresse pas. »

Une référence acide aux lettres à Anne Pingeot

Son point de vue, assumé comme une opinion personnelle, n’a pas plu à Karine Lemarchand, présentatrice d’Une ambition intime.

Dans la soirée, l’animatrice s’est fendue d’un tweet cinglant pour répondre à la fille de l’ancien chef d’Etat. « Certains s’offusquent de l' »indécence » des politiques à se livrer, et publient les lettres d’amour de leurs parents… », a-t-elle ainsi indiqué.

Ce faisant, celle qui présente aussi L’Amour est dans le pré sur M6 fait référence à la publication, en fin d’année dernière, d’un recueil des lettres d’amour envoyées par François Mitterrand à Anne Pingeot, la mère de Mazarine.

Réponses en série et statu quo

Son message a suscité une succession de réponses sur le réseau social. Souvent pour saluer cette réplique, d’autres fois pour rappeler que c’est Anne Pingeot, et non Mazarine, qui a décidé de publier ces messages.

Au final, chacune est restée sur ses positions. Et comme les deux femmes ne devraient pas se croiser de sitôt, cela n’est pas près de changer.

Pierre Henry, de France Terre d’Asile, rejoint « En Marche! » de Macron

Dans un tweet publié ce dimanche, le directeur général de France Terre d’Asile, Pierre Henry, annonce rejoindre « En Marche! », le mouvement lancé par Emmanuel Macron en vue de l’élection présidentielle.

Chaque jour, une personnalité publique annonce son engagement auprès d’un candidat à l’élection présidentielle. Ce dimanche, c’est Pierre Henry, directeur général de l’association France Terre d’Asile qui oeuvre en faveur des réfugiés, qui déclare dans un tweetsoutenir et rejoindre « En Marche! », le mouvement d’Emmanuel Macron.

« A titre personnel, je rejoins En Marche. Les engagements européens, laïques et en faveur de l’accueil des réfugiés d’Emmanuel Macron sont très clairs, » développe-t-il.

Solidarité européenne, laïcité et lutte contre les discriminations

Contacté par l’Express, Pierre Henry dit apprécier les propositions d’Emmanuel Macron en matière de politique européenne: « Ces positions sont très claires, notamment sur l’appréciation qu’il porte sur la politique d’Angela Merkel et sur les nécessaires actions à mener en terme de solidarité européenne. » Autre point de concordance, la question de la laïcité et des luttes contre les discriminations: « Emmanuel Macron est d’une clarté totale à ce sujet. »

Il insiste également sur le fait qu’il s’agit d’une démarche personnelle et qu’il ne souhaite pas s’exprimer davantage à ce sujet pour le moment. « J’en dirai plus en temps venu, » a-t-il expliqué. Du côté de France Terre d’Asile, « il n’y a pas d’avis à avoir, ni à opposer. Chacun est libre de son choix et d’autres sont faits, toujours à titre personnel, parmi les membres de France Terre d’Asile, que ce soit en faveur de Jean-Luc Mélenchon ou d’autres. »

« Immaturité », manque de « loyauté »… Les vannes cachées de Cazeneuve sur Macron

En déplacement ce dimanche à Jarnac, le Premier ministre a loué les qualités de l’ancien président François Mitterrand. Pour mieux les opposer à Emmanuel Macron, visé implicitement dans son discours.

« Je suis chef de la majorité et garant de son unité par-delà les primaires. Cela m’oblige à une certaine réserve. » Pas plus tard que dimanche dernier, à l’occasion d’un entretien au JDD, Bernard Cazeneuve assurait qu’il ne comptait pas soutenir publiquement un candidat à la primaire de la gauche. Pas même Manuel Valls, dont il est réputé proche. Mais le nouveau Premier ministre n’a pas résisté à la tentation d’un bon mot à l’encontre d’Emmanuel Macron, lancé sans étiquette à la course à l’Elysée et qui agace de plus les partisans de la « gauche de gouvernement ».

Ce dimanche, en marge d’un déplacement à Jarnac (Charente) pour le 21e anniversaire de la mort de François Mitterrand, Bernard Cazeneuve a fait de multiples allusions implicites à l’ex-ministre de l’Economie. Il a reconnu que, certes, Mitterrand acceptait l’idée que « les partis de gauche puissent évoluer ». Mais, a rappelé le locataire de Matignon, « pas au point de théoriser le ‘ni droite ni gauche’ qu’il considérait comme un ailleurs improbable ». « À moins qu’il ne fût la manifestation d’un opportunisme cynique dans des circonstances particulières ou d’une confondante immaturité », a conclu le Premier ministre, en référence à la stratégie de Macron de se placer au dessus des logiques partisanes.

« C’est une balle valeur que la loyauté »

Le chantre du « renouveau » en politique en a eu également pour son grade sur le terrain des valeurs. Bernard Cazeneuve s’est en effet fendu d’une allusion à peine voilée à la démission d’Emmanuel Macron à son poste à Bercy, ce qui lui a valu le surnom de « Brutus ». « C’est une belle valeur que la fidélité… comme la loyauté d’ailleurs », a observé le Premier ministre, sans jamais citer le nom de Macron.

L’ancien ministre de l’Intérieur a encore asséné quelques piques à l’égard de son ancien collègue du gouvernement, en fustigeant les « contingences personnelles » et la politique qui se réduit « aux couvertures de magazine ». Emmanuel Macron, qui a fait la Une de plusieurs médias dont Paris Match, appréciera.

Plus généralement, Bernard Cazeneuve a adressé un message à l’ensemble des candidats de la gauche et mis en garde contre le risque de division. « Il n’y a pas de possibilité de gagner pour la gauche si elle ne se rassemble pas », a-t-il rappelé.

Les faits d’hiver du réchauffement climatique

L’Amérique du Nord, comme l’Europe et une partie de l’Asie, sont de nouveau plongées dans un hiver rigoureux. Cela devrait nous rappeler que, si la sècheresse est ce qu’on redoute le plus, le réchauffement climatique ne signifie pas la fin de l’hiver, mais l’aggravation des écarts saisonniers de températures : nous allons avoir à vivre avec plus de froid ET plus de chaleur. Comme, plus généralement, nous aurons à vivre avec plus de moyens de faire le bien ET plus de moyens de faire le mal.

Cela devrait aussi nous montrer que, si les conséquences de la chaleur extrême sont mieux connues que celle du froid extrême (il n’y a d’ailleurs même pas de mot pour désigner le symétrique de la sécheresse), la sévérité d’un hiver nous dit bien des choses sur ce que nous sommes, qu’il serait bon d’entendre.

D’une part, cela nous rappelle, que le froid tue un grand nombre de gens : les sans-abris, les personnes fragiles, les victimes d’accidents.

D’autre part cela nous démontre que, s’ils ne se sont pas préparés à ces températures nouvelles, des pays entiers vivront des désordres immenses, comme c’est le cas aujourd’hui, par exemple, en Turquie. Ceux qui l’auraient oublié comprendront mieux ainsi l’importance d’avoir des services publics qui fonctionnent, des moyens de défense et de réparation à disposition pour toutes circonstances, même celles qui se produisent très exceptionnellement. Cela devrait même constituer un des critères essentiels de la qualité d’une société que de savoir si elle est prête à réagir efficacement à des risques improbables.

Et là, le verdict rendu par les faits, en cas de grave refroidissement, est impitoyable :

Nos sociétés développées disposent de tous les moyens nécessaires pour maintenir en état nos infrastructures matérielles, et pour que les classes moyennes et supérieures passent au mieux l’hiver : les centrales électriques fonctionnent, les appartements et les bureaux sont chauffés, les routes sont dégagées, les voitures peuvent circuler, les avions sont dégivrés, les trains peuvent rouler, les urgences des principaux hôpitaux disposent des plateaux techniques adéquats, les campagnes de vaccination sont faites à temps.

Par contre, nos sociétés font très peu pour les faibles, et presque rien pour les très faibles.

Elles font très peu pour les personnes âgées dans les maisons de retraite, lorsqu’elles sont oubliées de leurs familles. Et presque rien pour les sans-abris, honteusement laissés à la rue.

Comment peut-on tolérer qu’une lycéenne dorme dans la rue ? Qu’une femme et son bébé ne trouvent pas un abri ? Qu’un homme en pleine force de l’âge soit obligé de se calfeutrer dans des cartons ? Comment abandonner ainsi à leur sort à des gens, français ou étrangers, en situation régulière ou pas ?

Comment peut-on tolérer que, même si on les abrite, sporadiquement, grâce en particulier à l’action de magnifiques bénévoles, rien, absolument rien, ne soit pensé pour aider ces gens-là à ne plus avoir à tendre la main, de nouveau, la nuit suivante. Pourquoi rien n’est-il fait pour aider tous ces gens à ne pas dépendre de la charité, en leur fournissant plus qu’un toit de passage, c’est-à-dire une véritable formation, une orientation, un métier et les moyens de trouver, ou de créer, un emploi.

Telle devrait etre la fonction essentielle de l’Etat au 21ème siècle, à l’égard des plus démunis : ne pas se contenter de les assister dans l’urgence, mais créer les conditions pour qu’ils n’aient plus besoin d’assistance ; les traiter en adultes, enfin.

Hollande, un « faux gentil » et « vrai méchant »: Aquilino Morelle règle ses comptes

L’ancien conseiller du chef de l’Etat sort un livre à charge contre l’ancien président, où il revient sur le début du quinquennat et son éviction.

Le discours est parfois teinté d’amertume, le regard porté sur le président de la République est très dur. L’ancien conseiller de François Hollande Aquilino Morelle publie le 11 janvier un livre intitulé L’abdication, dans lequel il raconte le début du quinquennat « vu de l’intérieur ».

« La vérité est simple et cruelle: François Hollande ne voulait pas exercer le pouvoir; il voulait seulement être président de la République », explique-t-il dans un entretien au Monde. Ce proche d’Arnaud Montebourg et ami de Manuel Valls, estime que « ce sont les Français, par leur défiance massive, qui ont imposé au président d’abdiquer » et de renoncer à se présenter à la présidentielle.

« Le choix de la résignation »

La cassure entre le président et les Français remonte selon lui à 2012, dès la première année du quinquennat. « Dès cette date, les Français se sont détournés du président car ils ne lui pardonnaient pas sa première abdication, l’abdication de sa volonté d’exercer réellement le pouvoir », assure-t-il.

D’abord, en faisant « le choix de la résignation » et en acceptant le pacte budgétaire européen signé par Nicolas Sarkozy. Puis, lors de l’affaire Florange et de la fermeture des hauts fourneaux du site métallurgique qui a « signé l’arrêt de mort de ce qui faisait l’esprit du discours du Bourget: le volontarisme politique et le patriotisme économique ».

« Vrai méchant »

Aquilino Morelle est l’auteur justement de ce fameux discours du Bourget, le plus célèbre de la campagne de François Hollande en 2012 dans lequel il identifie notamment le monde de la finance comme son « principal adversaire ».

Il avait dû quitter ses fonctions de conseiller politique auprès du président Hollande en avril 2014 après des accusations de conflit d’intérêt, finalement classées sans suite. Il avait également été mis en cause pour avoir fait cirer ses chaussures derrière les murs de l’Elysée. Un épisode qui ne passe toujours pas. Pour son ancien conseiller, François Hollande est un « faux gentil » et « vrai méchant ».

« Ce que je regrette surtout, c’est que le président, que j’ai toujours servi loyalement, se soit abaissé à utiliser cette faute pour se débarrasser de moi, juge-t-il dans Le Monde. Que pendant un an, il m’ait menti, trahi méthodiquement, me souriant dans le même temps où il organisait mon éviction. »