Baroin: les coulisses de l’alliance surprise avec Sarkozy

L’ancien ministre s’apprête à officialiser son soutien à Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite. Un choix qui secoue toute la Chiraquie: la politique est d’abord une histoire de relations humaines.

La peine. La haine. Le 16 avril, en l’église Sainte-Clotilde de Paris, se déroulent les obsèques de Laurence Chirac, l’une des filles de l’ancien président. Les intimes sont là. Pas François Baroin. Il est pourtant « devenu comme un fils », disait, en 2011, l’ex-chef de l’Etat à la journaliste Anne Fulda (François Baroin. Le faux discret, JC Lattès).

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Élection présidentielle 2017: gare à l’abstention! – L’édito de Christophe Barbier

Par Christophe Barbier, publié le 04/05/2016 à 16:46

Dans un an, nous y serons. 23 avril et 7 mai: voici les dates de l’élection présidentielle. Le second tour tombe lors du pont du 8 mai ce qui peut laisser présager un fort taux d’abstention. Si celui-ci est élevé, la légitimité du président élu sera peut-être écornée alors que son mandat viendra tout juste de débuter. L’édito de Christophe Barbier.

« Les nuits d’amour de la marquise de Morizet »

nathalie-kosciusko-morizet-a-paris-le-25-mars-2014_5507743Les Tontons flingueurs de votre famille d’accueil rêvent de vous immoler, ficelée tel un rôti, sur le bûcher qu’ils auraient tout exprès érigé sur la Place des Nuit debout.

Pour l’heure, Madame, vous avez la vie sauve: Monsieur de Sarcosie et Monsieur de Juppé se chamaillent cette fois à des fins de savoir qui aura le privilège de jeter l’étoupe dans les fagots de bois sec qui craquent sous vos pieds délicats. Sous son air sournois de premier communiant, Monsieur Le Maire s’emploie à gratter les allumettes pour embraser votre effigie.

Seriez-vous haïssable, Madame, dans ce rôle de peste un tantinet foldingue que l’on vous prête?

Lorsque l’envie vous prend de vous évader de votre pluvieux manoir du Cotentin, une petite choje toute chimple, merde qwâ, pour gagner la Cour et respirer son atmosphère si délétère, vous ne manquez jamais faire entendre la petite musique de votre dissidence.

N’avez-vous point confié à Madame de Salamé votre amour pour « Nuit debout », assurant d’un regard si plaisamment embué, qu’il s’agissait là d’un mouvement de fond qu’il convenait d’appréhender avec délicatesse et compassion.

Rien dans le cerveau

Baste! La veille encore, Monsieur de Sarcosie bien à la peine pour réchauffer le coeur de ses zélotes clairsemés, affirmait que les Pastoureaux de « Nuit debout » n’avaient rien dans le cerveau.

Aussi sec vous saisîtes l’opportunité de le faire passer pour réactionnaire tout aussi borné qu’il se doit, lançant ainsi d’un gracieux geste un gros caillou dans ses tulipes.

Vexé comme pou, il fit donner sa garde noire: tout en finesse, Ciotti et Peltier brocardèrent ce mouvement qui, passées les effluves de la sympathie, vient à casser les bonbons de tout le monde.

Peu vous chaut, Madame! Seuls comptent le trait, le mot, la pique que vous jetâtes à la figure du Bref qui, faut-il vous le rappeler, préside aux destinées d’un parti dont il vous a d’ailleurs virée, tout ainsi que la baronne Morano avec qui, nolens volens, vous vous devez de partager l’infortune.

Avec la Morano, les scènes de ménage ont fait place aux mamours: la Cour du Bref rapporte qu’ils auraient même soupé de concert.

« Le destin scellé des rebelles »

Vous voici donc bien seule, Madame, à chanter vos Nuits d’amour. A droite, l’on condamne, crucifie, brocarde. A gauche, l’on observe un silence gêné: serait-ce bien le moment de jeter huile sur feu, pendant que le Parlement s’apprête à célébrer les funérailles de la loi El-Khomri?

Souffrez, Madame, que l’on se prenne de vous comparer à Monsieur de Macron, et même à vous peindre à son bras, à la une de « Point de vue » ou de « Gala », sous un titre aguicheur du genre: « Le destin scellé des rebelles ». C’est vendeur, coco…

Soublaïme, Magnifaïk!

Vous aussi, Madame, vous employez à donner des coups de tatane dans les tibias de votre maître: il se mande que vous jurez comme marin en bordée. N’avez-vous point récemment confié que vous vous trouviez en mode « greffage de couilles »? Ce langage de caillera n’a point l’heur de vous seoir…

Souffrez que l’on vous susurre de laisser à cet extravagant Monsieur Trump le monopole des aphorismes de biker en goguette.

Vous peinez à convaincre, Madame: dans la course à la primaire, les écrans radar ne vous décèlent point.

Votre programme, Madame, tout aussi incendiaire que vos cheveux ballevolants sur vos frêles épaules, ne serait-il point à effaroucher le micheton? « Quelque chose à mi-chemin entre Thatcher et Reagan », voici qui fait davantage penser à médecine de cheval qu’à manufacture de rêves éthérés.

Jadis, vous passiez, selon le mot de l’ancien roi Jacques le Hardi, pour une « emmerdeuse ». Vous vous prîtes récemment d’annoncer que si le destin daignait poser la Couronne de France sur votre tête, vous supprimeriez la charge de Grand chambellan. Nous vous confions, toute honte bue, que nous n’avons rien entendu à cette amphigourique proposition.

Mais puisqu’il s’agit de tête, prenez garde Madame: vos ennemis vous rêvent déjà en Marie-Antoinette.

Un candidat à la primaire à droite se sent proche de Marion Maréchal-Le Pen

Candidat déclaré à la primaire à droite, le président du Parti chrétien-démocrate assume sa proximité idéologique avec la députée FN du Vaucluse. Il dit attendre avec impatience une « recomposition des droites ou de la droite ».

Jean-Frédéric Poisson s’est-il trompé d’élection? Candidat déclaré à la primaire à droite, le président du parti-chrétien démocrate a confessé se sentir plus proche idéologiquement de Marion Maréchal-Le Pen que de Nathalie Kosciusko-Morizet, autre prétendante au scrutin de novembre.

Interrogé par la chaîne d’extrême droite Libertés TV, Jean-Frédéric Poisson a présenté ses convictions, articulées autour de la défense de la famille traditionnelle. Opposant au mariage gay, il a récemment exprimé son opposition à l’avortement, dont il veut faire baisser le nombre en France. « Les sujets liés à la Famille et au respect de la vie sont centraux pour moi », assure-t-il dans l’entretien.

« Vous êtes conscient d’être plus proche de Marion Maréchal-Le Pen que de Nathalie Kosciusko-Morizet », lui lance alors l’intervieweur. « Bien sûr, oui, évidemment », réplique Jean-Frédéric Poisson. Comment expliquer cette proximité?

Libéral sur le plan économique et conservatrice sur les questions de société, Marion Maréchal Le Pen porte aujourd’hui une ligne droitière au FN, qui se démarque du « ni droite-ni gauche’, incarné par la direction du parti. Comme Jean-Frédéric Poisson, elle a défilé contre la loi Taubira au printemps 2013, alors que le Front national était resté en marge de la mobilisation.

« Si Juppé gagne, on fera tout pour le faire perdre »

Au cours de l’entretien, Jean-Frédéric Poisson évoque également une « éventuelle recomposition des droites ou de la droite », après l’élection présidentielle. « Chacun attend ça avec beaucoup d’impatience », lance ce proche de Christine Boutin. Une recomposition qui pourrait prendre la forme d’un rapprochement d’une partie de la droite et du Front national.

Seul candidat officiel à la primaire à droite, – il n’a pas d’obligation de recueillir des parrainages en tant que président du PCD – Jean-Frédéric Poisson a déjà démontre sa singularité dans la compétition. Selon RTL, il aurait confié qu’il ne soutiendrait pas Alain Juppé à l’élection présidentielle, en cas de victoire de ce dernier. « Si Juppé gagne, on fera tout pour le faire perdre », aurait-il lancé.

Hollande: « Si, début 2017, l’ambiance est morose, c’est foutu »

Le chef de l’Etat estime qu’une baisse du chômage ne suffira pas à assurer sa réelection en 2017, rapporte Marianne. Selon lui, les Français doivent également percevoir une éventuelle amélioration de la situation économoque.

La politique est plus une affaire de perception que de réalité. François Hollande semble intégrer cette donnée dans la perspective de la prochaine élection présidentielle, à en croire les propos tenus en privé par le chef de l’État.

Marianne publie cette semaine les bonnes feuilles de L’Élysée selon Hollande, journal de bord du quinquennat tenu par le journaliste de l’AFP Hervé Asquin. En juillet 2015, François Hollande a évoqué devant lui ses chances pour 2017.

Selon le chef de l’État, sa réélection n’est pas seulement conditionnée à une amélioration de la situation économique. Il faut également que les Français la ressentent, par-delà les chiffres officiels. « L’économie n’est pas qu’une affaire de statistiques: on peut dire aux Français que le chômage a baissés, mais s’ils ont le sentiment d’être vulnérables, ils douteront de la réalité de l’information », analyse-t-il.

L’ambiance plus forte que les statistiques

En revanche, « si le chômage a reculé, même insuffisamment, mais que les Français ont le sentiment que la croissance a repris dans leur entreprise, que leur pouvoir d’achat s’améliore ou que leur enfant a trouvé du travail et n’est plus dans la précarité, alors ce sentiment, cette ambiance, pourraient être beaucoup plus forts que les statistiques », juge le président.

Et François Hollande de fixer une date butoir pour l’arrivée d’un état d’esprit positif dans la population. « Quand bien même il y aurait une baisse du chômage en 2016 et dans les premiers mois de 2017, et même si l’on constate que, oui, la courbe du chômage s’est inversée, si, début 2017, l’ambiance est morose, c’est foutu ».

Depuis plusieurs semaines, l’exécutif s’emploie donc à lutter contre cette morosité, synonyme d’échec programmé en 2017. « Ça va mieux », affirment en boucle les soutiens du président, depuis que François Hollande a employé cette formule lors de son interview face aux Français. Enfin, l’initiative « Hé oh la gauche! » tente de défendre le bilan du chef de l’Etat et remobiliser ainsi l’électorat socialiste à un an de l’élection présidentielle.

Le Premier ministre japonais reçu à l’Elysée

Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 03/05/2016 à 10:03

François Hollande recevait lundi 2 mai à l’Elysée le Premier ministre japonais, Shinzo Abe. Au menu: la préparation du G7 qui se tiendra fin mai au Japon.

« Narcissisme » en politique: mais à qui s’adresse la mise en garde de Valls?

Le Premier ministre a adressé ce mardi une mise en garde contre le « narcissisme du politique ». Sans jamais citer le ministre de l’Economie, il a aussi relevé qu’une ascension fulgurante pouvait retomber tout aussi rapidement. Ambiance.

Les oreilles d’Emmanuel Macron doivent encore siffler. Manuel Valls s’est livré ce mardi à une mise en garde contre le « narcissisme » et le trop plein de communication en politique, dans une allusion à peine voilée à son ministre de l’Economie, Emmanuel Macron. Le Premier ministre s’est confié à des journalistes dans l’avion qui le ramenait dans la nuit de lundi à mardi d’une tournée dans le Pacifique.

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« Vous pouvez monter très vite » dans les cotes de popularité en attirant l’attention des médias, « ça s’enflamme » mais cela peut retomber tout aussi rapidement, constate le Premier ministre, sans évoquer explicitement Emmanuel Macron. Il se rappelle les titres flatteurs dont il a pu lui-même bénéficier lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.

« Décrypter ce qui est vrai et ce qui est artificiel »

Ce côté éphémère et fragile de la popularité s’explique, répète-t-il, par le « rejet actuel du politique ». « Il faut faire très attention avec cela » car les Français savent « décrypter ce qui est vrai et ce qui est artificiel ». « La presse peut très vite vous dévorer ». « Quelle est la part d’authenticité et la part de communication? Il faut le maîtriser », souligne de même le Premier ministre, évoquant sa « pudeur » à parler de sa vie privée. « L’image joue un rôle majeur dans la vie politique », insiste-t-il avant de lâcher, à son sujet: « je ne suis pas un pasteur luthérien suédois », balayant cette perception de crispation qu’il peut donner. « J’ai mon physique, j’ai ma voix », dit-il simplement.

« Il faut corriger ses défauts mais je ne peux pas fabriquer quelque chose de faux. Il ne faut pas que ce soit artificiel. Surtout en ces temps de crise politique. A l’Assemblée nationale, je fais attention à l’image qu’on peut donner ».

Péchenard juge Cazeneuve: « Il n’a aucune idée de ce qu’est l’opérationnel »

L’ancien grand flic, aujourd’hui l’un des plus proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy, observe de près l’action de l’actuel ministre de l’Intérieur.

[INDISCRET] Frédéric Péchenard, le directeur général du part Les Républicains, fut de 2007 à 2012 directeur général de la police nationale – il est cité comme un possible ministre de l’Intérieur en cas de victoire de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2017.

Il porte un jugement nuancé sur l’actuel hôte de la place Beauvau, Bernard Cazeneuve: « Il incarne la fonction et est très bon en communication. Mais il a commis, de bonne foi, quelques erreurs fondamentales, car je crains qu’il n’ait aucune idée de ce qu’est l’opérationnel. Il a affaibli la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure). Son nouveau plan pour coordonner, en cas d’attentats, l’action des unités d’élite, le GIGN (gendarmerie), le Raid (police) et la BRI (Brigade de recherche et d’intervention), me paraît très mauvais: il va organiser une concurrence sauvage entre les troupes. »

Jean Tirole, les leçons d’un Nobel: La Une de L’Express – L’édito de Christophe Barbier

Par Christophe Barbier, publié le 03/05/2016 à 18:02

Cette semaine dans L’Express, Jean Tirole nous a accordé une interview exclusive. Notre prix Nobel d’économie est aussi un philosophe et regarde avec beaucoup de distance sa fonction d’économiste. Et faire ce métier auprès des politiques français, cela relève souvent du sacerdoce. L’édito de Christophe Barbier.

Juppé, Le Pen, Sarkozy, Mélenchon: en 2017, tout sauf Hollande pour les jeunes

Selon un sondage publié ce mardi, François Hollande réunirait entre 13% et 15% du vote des plus jeunes. C’est la présidente du Front national Marine Le Pen qui est en tête des intentions de vote de cette catégorie de population.

Tous, sauf François Hollande. C’est en substance le message que donnent les jeunes de 18 à 25 ans selon un sondage Ifop publié ce mardi. En vue de l’élection présidentielle, ils plébiscitent Alain Juppé et Marine Le Pen. Si le scrutin devait se dérouler dimanche prochain, François Hollande recueillerait ainsi de 13% à 15% des voix auprès des jeunes électeurs au premier tour, loin derrière le candidat des Républicains (14% à 29%), et la patronne du Front national, donnée en tête avec 27% à 31%.

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Dans l’hypothèse d’une candidature de Nicolas Sarkozy pour la droite, François Hollande recueillerait 13% des voix chez les jeunes, derrière Marine Le Pen, 27%, l’ancien chef de l’Etat, 21%, et Jean-Luc Mélenchon, 17%. Score semblable dans le cas où Alain Juppé était le candidat de la droite. François Hollande obtiendrait alors 14% des voix, derrière Marine Le Pen à égalité avec le maire de Bordeaux à 29%, et Jean-Luc Mélenchon à 15%.

Pas mieux pour Manuel Valls et les Verts

Les compagnons de route de François Hollande ne font guère mieux, d’après le sondage. Si Manuel Valls et Nicolas Sarkozy étaient en lice, le Premier ministre n’obtiendrait que 14% des voix, derrière Marine Le Pen, 27%, Nicolas Sarkozy, 21%, et Jean-Luc Mélenchon à 19%. Quant au vote écologiste, il se situerait entre entre 2,5% (candidature Cécile Duflot) et 8%, en cas de candidature de Nicolas Hulot, chez les jeunes. A gauche, Jean-Luc Mélenchon semble capter pour sa part le vote protestataire des jeunes au premier tour, d’après le sondage réalisé pour l’Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes (Anacej) présidée par Mathieu Cahn, adjoint PS au maire de Strasbourg.

Au second tour, les deux tiers des 18/25 ans opteraient pour Alain Juppé en cas de duel avec François Hollande, crédité de 33%. Ils se reporteraient à 61% sur Nicolas Sarkozy s’il était confronté à l’actuel chef de l’Etat (39%). François Hollande l’emporterait en revanche face à Marine Le Pen, avec 52% des voix contre 48% à la patronne du FN.

81% des jeunes « mécontents » de l’exécutif

« En cas de candidature de Marine Le Pen », les raisons principales qui les inciteraient à voter sont « ses idées, son programme » (52%), « le fait qu’elle renouvelle la vie politique » (37%) ou encore parce qu’ils souhaitent « faire barrage » à Marine Le Pen (26%). Une candidature d’Emmanuel Macron les pousserait à voter parce qu’il « renouvelle la vie politique » (57%), pour « ses idées, son programme » (44%) et « sa personnalité » (40%) (question posée à ceux qui ont cité ces deux personnalités comme pouvant les inciter à aller voter).

Une écrasante majorité de jeunes (81%) se dit enfin « mécontente » de l’action de l’exécutif en faveur de la jeunesse et estime que ses revendications n’ont pas été entendues. Ils sont encore plus nombreux (85%) à considérer que les « engagements de François Hollande pour les jeunes » n’ont pas été tenus.