Dans vos postes de radio ce mardi matin, Manuel Valls s’est livré à un plaidoyer en faveur de la réforme du code du Travail porté par Myriam El Khomri. Pour le Premier ministre, ce texte contient les clés pour inverser la courbe du chômage et lutter contre la précarité.
Invité au micro de RTL ce mardi matin, Manuel Valls s’est exprimé sur le projet de loi de réforme du travail défendu par Myriam El Khomri et qui sera débattu dans l’hémicycle le 4 avril. « Je veux convaincre les Français que cette réforme du travail est utile », a déclaré le Premier ministre qui estime que les clés de la lutte contre le chômage résident dans ce texte.
« Je veux apporter souplesse et flexibilité aux employeurs, et sécurité aux salariés (…) Le chef d’entreprise ne doit plus avoir peur d’embaucher, sous prétexte qu’il ne pourra pas licencier demain » face à une « baisse des commandes, une réorganisation de l’entreprise ou une dégradation de la trésorerie ». Pour Manuel Valls, le projet de loi El Khomri constitue les solutions de demain. « Cette loi ne remet pas en cause la durée légale du temps de travail qui reste à 35h, le CDI ou le Smic, elle va donner de nouveaux droits aux employés et souplesse ainsi que flexibilité aux entrepreneurs ». Un modèle « gagnant-gagnant » selon lui, qu’il défend dans une tribune Facebook.
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A la recherche d’une majorité
Pour argumenter son engouement en faveur de ce projet qui ne trouve pas sa majorité, Manuel Valls a évoqué « le compte personnel d’activité qui donnera la capacité de poursuivre et construire son parcours (professionnel, NDLR) dans un monde du travail en pleine évolution. Ce texte intègre ce qui n’a jamais été fait », a-t-il ajouté et « n’enlève aucun droit aux salariés ».
« Nous ne faisons que nous aligner sur les droits existant dans d’autres pays. Désormais la loi est applicable, intelligible et claire », a insisté le Premier ministre. « Il faut donner plus de souplesse aux entreprises, ça veut dire leur donner la possibilité d’embaucher ».
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En somme, alors que la menace du 49-3 a été évoquée, Manuel Valls entend finalement « convaincre les parlementaires, continuer les discussions avec les partenaires sociaux sur l’assurance-chômage » et trouver une majorité, « à gauche déjà », précise-t-il. Chez les leaders sociaux, l’avis est plutôt partagé. Si la CFDT veut plus de formations, la CGT elle, demande à passer aux 32 heures et la FO, une augmentation des salaires.
Alors que les principaux acteurs du gouvernement comme Ségolène Royal, Jean-Marc Ayrault ou Jean-Christophe Cambadélis désapprouvent de façon générale les mesures présentées dans ce projet de loi, le Premier ministre s’accroche à une fine branche et assure qu’il n’a « pas peur du débat ».
« Je demande aux ministres de s’engager pleinement, c’est un défi considérable pour le pays ». Manuel Valls appelle à l’instauration d’un « débat serein et intelligent qui permette de dépasser les clivages entre les partenaires sociaux mais aussi entre les formations politiques de ce pays ». Et de conclure: « nous devons armer le pays. Je crois au dialogue. Il y a aura des amendements, des modifications, mais il faut réformer ce pays. Je ne pense pas uniquement à la gauche même si j’en suis, je pense aux Français ».