La complexe proposition de Valls pour les migrants en Europe – L’édito de Christophe Barbier

Par Christophe Barbier, publié le 31/08/2015 à 13:03

Accueillir plus de migrants, que chaque pays prenne sa part : l’idée de Manuel Valls est honorable mais difficile à mettre en place. D’abord il faudrait agir dans les pays d’où ils partent et y stabiliser la situation, agir en Méditerranée contre les passeurs, et changer les règles européennes. L’édito de Christophe Barbier.

Front de gauche: Mélenchon et Laurent (encore) en désaccord

Rgulirement, Jean-Luc Mlenchon et Pierre Laurent affichent leurs dsaccords. En cette rentre politique, les deux leaders du Front de gauche ont notamment des visions diffrentes des relations nouer avec EELV.

Si EELV semblait proche de l’implosion ces derniers jours, les troupes du Front de gauche font aussi leur rentrée dans la désunion. Dix jours avant la traditionnelle Fête de l’Huma, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent affichent leurs désaccords, une fois de plus. Chacun tenait d’ailleurs son propre rendez-vous de rentrée, ce week-end. « Depuis deux ans, le PCF et le PC ne prennent même plus la peine de faire leur rentrée politique conjointement », note Le Monde qui revient sur cette rentrée dispersée, ce lundi.

Quels liens avec EELV aux régionales?

A Toulouse, le Parti de Gauche (PG) menait son « remue-méninges » annuel alors que le rapprochement avec EELV se précise dans plusieurs régions pour le scrutin de la fin de l’année. De quoi réjouir Jean-Luc Mélenchon qui souhaite « élargir » le Front de gauche. « Que l’on se dirige peut-être vers cinq ou six régions où les militants écologistes viendraient faire des listes communes avec nous est une très grande nouvelle », s’est félicité le patron du PG, rapporte RFI. Et tant pis si rien n’est encore finalisé.

Le leader du Parti communiste (PCF), lui, sourit moins. « Le Front de gauche ne peut pas, pour quelques postes, être la roue de secours d’une EELV qui chercherait à sauver les meubles », après le départ médiatique de François de Rugy et Jean-Vincent Placé, qui dénonçaient la « dérive gauchiste » de leur ex-parti. Alors que Jean-Luc Mélenchon demande aux communistes de « faire des efforts », Pierre Laurent lui répond qu’il s’agit d’un « mauvais procès », depuis Les Karellis, en Savoie. Un accord pourrait être envisagé à condition qu’il soit « équilibré et respectueux des forces en présence », nuance-t-il ce lundi matin sur France 2.

Ce n’est pas la première fois que les deux hommes s’opposent publiquement, alors qu’on leur prête à tout deux des prétentions présidentielles pour 2017. Dès 2012, Jean-Luc Mélenchon accusait les communistes de ne pas aller assez loin et de n’être que des « quasi-socialistes à peine déguisés » qui font alliance au cas par cas pour les élections locales. L’an dernier à la même période, Pierre Laurent recommandait à Jean-Luc Mélenchon de ne pas « confondre la colère et la radicalité nécessaire avec la provocation et l’invective ». Ce dernier n’avait pas apprécié.

Syriza se divise, chacun choisit son camp

Cette fois, outre la question stratégique des accords avec EELV pour les élections régionales, ils se sont trouvés une nouvelle pomme de discorde: Syriza. Si Pierre Laurent semble toujours soutenir Alexis Tsipras et son plan A, Jean-Luc Mélenchon opte pour le plan B et brûle l’idole autrement adorée de la gauche radicale européenne. « Nous avons fait le choix d’entrer en relation avec le parti grec Unité populaire », formé par une trentaine de parlementaires dissidents de la coalition Syriza, désormais fracturée.

« La Fête de l’Humanité, qui se tient du 11 au 13 septembre à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), pourrait être un nouveau théâtre de divisions », avertit Le Monde. En effet, Pierre Laurent accueillera des représentants de Syriza, alors que Jean-Luc Mélenchon annonce la venue de Yanis Varoufakis, ex-ministre grec des Finances qui n’en finit plus de dénoncer la « reddition » d’Alexis Tsipras cet été. Il n’y a pas qu’en France que la gauche et la gauche de la gauche se morcelle.

La convergence des extrêmes.

Il nous a souvent été donné de formuler ici même un double constat : d’une part, la porosité qui rapproche, jusqu’à parfois les faire se confondre, les radicalités d’extrême gauche et d’extrême droite ; d’autre part, la substitution aux séculaires antagonismes gauche-droite d’un nouveau type d’opposition centré sur le devenir du projet européen, adhésion ou refus. Cette approche vient de recevoir une singulière confirmation avec les récentes propositions de M. Jacques Sapir.

Avec des personnalités comme le philosophe Alain Badiou ou l’économiste Jacques Généreux, Jacques Sapir est l’un des intellectuels phares de la « gauche de gauche ». Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), c’est un spécialiste de l’économie russe et un théoricien dont l’oeuvre puise autant chez Marx que chez Keynes. Or, voilà que commentant le 21 août le déroulement de la crise grecque, il propose une alliance de tous les mouvements critiques de la zone euro souhaitant une sortie de la monnaie unique, un « front de libération nationale » allant de l’extrême gauche au Front national. « L’heure n’est plus au sectarisme et aux interdictions de séjour », proclame-t-il.

On sait les remous qu’ont suscité des propos aussi décoiffants, mais ils n’en sont pas moins révélateurs. Nous avons déjà remarqué les passerelles apparues entre le courant chevènementiste et le Front de Marine Le Pen, mais lorsque Jacques Sapir affirme sur Twitter que « le FN n’est pas un parti fasciste », ajoutant : « laissez tomber les grands mots », il ne fait pas que critiquer les simplifications hâtives, il tend une main. Un dénominateur commun est mis en évidence : le refus du processus européen dont la logique, quoi qu’on en dise, est une fédéralisation à laquelle on oppose la restauration de l’état national pleinement souverain, d’où ce terme de « souverainisme » qui dissimule mal une résurgence du nationalisme.

Qu’il y ait équivoque, ce n’est pas contestable. L’anti-européisme de gauche se nourrit du vieux cliché marxiste qui oppose l’internationalisme prolétarien, solidarité de classe, au rapprochement des « états bourgeois » dont la finalité est le renforcement du capitalisme. Lénine voyait dans toute tentative unitaire des puissances européennes une coalition contre la révolution communiste. Bien qu’ayant renoncé au motif idéologique, Poutine n’est pas loin de penser la même chose en faisant de l’UE l’ennemi potentiel de la nation russe et l’on voit là où se situe le possible glissement de l’anticapitalisme radical à l’affirmation nationaliste. Ce n’est peut-être pas un hasard si Jacques Sapir est un spécialiste du monde russe.

L’anti-européisme devient alors l’élément fédérateur de mouvements qui semblent politiquement aux antipodes les uns des autres. Tout ce qui fait avancer l’unité européenne est à combattre par tous les moyens, à commencer cette monnaie unique qui porte en elle un irrésistible facteur de fédéralisation. Sortir de l’euro (et le condamner ainsi à disparaître), rétablir les frontières inter-étatiques, renoncer aux politiques libre-échangistes, refuser tout abandon de souveraineté deviennent des revendications communes et justifient des rapprochements tactiques.

Un examen lucide de l’histoire récente montre d’ailleurs qu’en France, ce processus a commencé il y a dix ans. En jouant des ambiguïtés dont nous avons fait état, le Front national a remporté en 2005 une éclatante victoire, bien plus réelle que l’occasionnelle présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2002 : le rejet du projet de Traité constitutionnel européen qui, au delà de ses nombreuses faiblesses , était évidemment porteur d’un progrès dans l’intégration que les nationalistes d’extrême droite abhorraient. La manipulation de l’électorat de gauche, facilitée par les manoeuvres d’appareil de Laurent Fabius prêt à tout pour s’emparer de la direction du PS, ont conduit à la victoire du »non » au référendum, prélude aux yeux des adversaires de tout poil de l’unité européenne d’un écroulement de l’Europe de Maastricht. Et si ce dernier a été évité in-extremis, c’est grâce au sursaut des dirigeants européens qui ont improvisé hâtivement le traité de Lisbonne. Tout est donc à recommencer pour ceux qui, quelles que soient les raisons invoquées, refusent viscéralement l’idée d’une Europe fédérale.

Alors, autant cesser de s’affronter et unir ouvertement ses efforts. C’est tout le sens de la proposition de Jacques Sapir et, du même coup, l’étrange parenté qui unit souterrainement les extrêmes apparaît au grand jour.

N’oublions pas que le fascisme (le vrai, celui de Mussolini dans l’Italie des années 1920) est issu de l’extrême gauche et que le noir des chemises emblématiques portées par les « squadristi » était la couleur de l’anarchisme.

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Jean-Marc Ayrault se verrait bien président de l’Assemblée nationale

Interrog sur Europe 1, l’ancien Premier ministre n’a pas cach son intrt pour le perchoir de l’Assemble nationale. Le poste serait vacant si Claude Bartolone remporte les rgionales en Ile-de-France en dcembre prochain.

Le perchoir fait des envieux. L’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault s’est dit intéressé par la présidence de l’Assemblée nationale, dans le cas où l’actuel titulaire, Claude Bartolone, remporterait les élections régionales en Ile-de-France en décembre. « Pour l’instant, il ne s’agit pas de cela, il s’agit de gagner les élections régionales », a-t-il répondu sur Europe 1. Mais « bien sûr que cette fonction m’intéresse, comme tout ce qui peut me conduire à être utile pour le pays ».

Ayrault insiste sur la CSG progressive

Jean-Marc Ayrault a présidé pendant quinze ans, de 1997 à 2012, le groupe socialiste à l’Assemblée nationale. L’ancien Premier ministre et député de Loire-Atlantique a par ailleurs confirmé qu’il souhaitait présenter un amendement pour défendre sa proposition de baisse de la CSG pour les salariés modestes. François Hollande a promis une nouvelle baisse d’impôt « quoi qu’il arrive » en 2016. Sa forme et son montant restent à établir.

>> Lire aussi:Le gouvernement a « les moyens » de rendre deux milliards d’euros

Migrants: « A côté de Frontex, il faut créer Integrex »

Comme prévu, l’humanité est et sera de plus en plus nomade. Plus de 200 millions de gens vivent déjà sur un autre continent que celui où ils sont nés. Et, quels que soient les barrières et les murs dressés, ils seront plus de 500 millions dans ce cas en 2050.

Alors, que faire? La tentation naturelle est et sera de refuser ces « envahisseurs », ces « intrus » ; de pourchasser, d’arrêter, d’expulser ceux qui se glissent illégalement dans les trop rares lieux d’abondance et de paix du monde. Qui peut en vouloir à ceux qui fuient la violence? Qui peut en vouloir à ceux qui prennent peur pour leur tranquillité? Mais fermer les frontières devant les gens entraînera inévitablement leur fermeture, un jour, devant les marchandises, les capitaux et les idées. La dictature et la confrontation en découleront, comme ce fut si souvent le cas dans le passé. De même, ouvrir à tout vent conduirait à des désastres innombrables. Donc, que faire?

La politique vise justement à trouver un compromis entre ces deux extrêmes tout aussi inacceptables. En Europe, une politique de fermeture ou d’ouverture. ne peut être nationale, car il suffit d’une anicroche, dans une maille du filet, pour qu’il soit inopérant. Et l’expérience a montré que les barrières sont rarement efficaces et ne font que détourner les trafics. C’est pourquoi l’Union européenne doit inventer de nouveaux instruments. Une fois de plus, une crise va pousser les pays membres, non à s’isoler mais à s’intégrer davantage, à aller vers une gestion commune des frontières de l’UE.

C’est déjà, en théorie, le rôle de Frontex, qu’il faut massivement renforcer, tant sur le terrain du contrôle que sur celui de l’accueil des réfugiés et de leur répartition. Cela ne suffira pas: ceux qui sont admis, réfugiés ou migrants, démunis de tout, ne peuvent apporter quoi que ce soit aux pays qui les reçoivent. Et rien ne serait pire que de les laisser à l’abandon, sans leur apprendre une langue de l’Union ni les aider à se former à un métier, à trouver un emploi et un logement, à mettre leurs enfants à l’école. Et cela doit être fait de façon harmonisée, afin d’éviter les détournements de procédures et de moyens.

Aussi, à côté de Frontex, il faut créer Integrex, nouvelle institution européenne dont la mission sera de rapprocher les politiques d’intégration des différents pays de l’Union. Integrex n’aura pas la charge d’une générosité désintéressée, mais de servir l’intérêt bien compris de ceux qui reçoivent et n’ont pas intérêt à laisser leurs hôtes en déshérence, mais ont tout à gagner à leur enseigner nos règles de vie en commun.

Ce serait même l’occasion de créer, pour ces nouveaux venus, un permis de séjour d’un genre nouveau, proprement européen et non plus national, débouchant à terme sur l’octroi, pour ceux qui l’auront voulu et mérité, d’une nationalité européenne et non celle d’un pays membre. Elle serait attachée au respect de valeurs fondamentales, d’essence européenne, tels les droits de l’Homme, ceux de la Femme, la licite, la démocratie. Ces gens, qui risquent leurs vies pour nous rejoindre et apporter leurs forces au rêve européen, non à un pays de l’Union en particulier, auraient toutes les raisons de vouloir, et de mériter, devenir les premiers titulaires d’une citoyenneté européenne, qui serait ouverte aussi à chacun des citoyens des États membres.

Rien ne serait plus bénéfique à notre vieille Europe, si elle veut bien comprendre que l’intégration des nouveaux venus dans l’espace (les migrants) est aussi importante que celle des nouveaux venus dans le temps (les futures générations). Les uns et les autres sont la condition de notre survie.

j@attali.com

« Depuis l’élection de Hollande, la France s’est réformée comme jamais »

Franois Hollande a prfac le livre Le Moteur du changement: la dmocratie sociale qui fait l’loge de sa mthode. Interview de l’un des auteurs, Jacky Bontems.

Dans leur livre Le Moteur du changement: la démocratie sociale, Jacky Bontems* et Aude de Castet, en collaboration avec Michel Noblecourt, (ed. Lignes de repères-Fondation Jean Jaurès), retracent l’histoire du dialogue social en France et font l’éloge de François Hollande, ce président qui affirme que la négociation entre partenaires sociaux est la seule (bonne) manière de réformer.

Pourquoi le président de la République a-t-il accepté de préfacer votre livre ?

Parce qu’il comble un manque, en mettant à jour l’originalité d’une démarche qui a finalement été assez peu analysée, en détaillant les résultats obtenus depuis le début du quinquennat et la méthode qui les fonde. En trois ans, la France s’est réformée comme jamais. Tous les sujets ayant trait à l’emploi et au travail ont été revus, revisités, refondés en profondeur avec cette caractéristique socialiste, voulue par le président, d’allier progrès, justice et pragmatisme pour ne laisser personne au bord de la route.

Pourtant sa méthode est, sinon en échec, du moins en panne…

Ce n’est parce qu’il y a eu un échec [celui de la négociation sur le dialogue social dans l’entreprise] qu’il faut condamner la méthode. Dans la vie sociale comme dans la vie tout court, toute négociation peut ne pas aboutir, puisque chaque protagoniste part de points de vue différents. Il est possible que la négociation sur le dialogue social ait échoué car elle était trop ambitieuse. Mais l’Etat a repris la main et fait voter une loi sur le sujet. Il faut insister sur cette réalité: depuis le début du quinquennat, les résultats positifs l’emportent largement.

Jacky Bontems est l'un des auteurs du livre "Le moteur du changement : la démocratie sociale!"

Jacky Bontems est l’un des auteurs du livre « Le moteur du changement : la démocratie sociale! »

photo personnelle

Quels sont-ils ?

Plusieurs accords majeurs ont été signés entre les partenaires sociaux : modernisation de l’emploi, qualité de vie au travail, formation professionnelle, par exemple. Avec des avancées réelles pour les salariés: réglementation accrue du temps partiel, généralisation de la complémentaire santé, taxation des contrats de courte durée, présence de salariés dans les conseils d’administration des entreprises, etc.

L’Etat n’est-il pas trop présent dans la relation patronat-syndicats ?

Le dialogue social à la française n’est pas chimiquement pur comme en Allemagne: il inclut l’intervention de l’Etat, non plus jupitérien, mais comme « chef d’orchestre » des différents acteurs sociaux et économiques: c’est notre spécificité.

Mais n’est-ce pas lui qui dicte son agenda ?

C’est un risque: que les élites politiques et économiques nous demandent de faire ce qu’eux-mêmes ne parviennent pas à réaliser. L’Etat doit se garder de nous donner injonction sur injonction. D’autant qu’il a tendance à lancer de nouvelles initiatives sans évaluer le résultat des politiques déjà en oeuvre. On mesure le décalage entre le temps du politique et le temps du social. Les partenaires sociaux doivent suivre leur propre rythme.

Justement, ils ne sont pas en super-forme…

D’abord, il ne faut pas oublier que le contexte économique, très dégradé depuis le début de la crise, rend les accords beaucoup plus difficiles. Ensuite, pour négocier il faut être deux. Dans le livre, nous nous interrogeons sur les véritables intentions du patronat : il manifeste un certain désintérêt pour la négociation nationale, à se demander s’il n’attend pas 2017 et un changement de majorité pour faire passer ses revendications. Ajoutons que beaucoup de patrons sont désormais sensibles aux thèses du Front national.

Et les syndicats de salariés ?

La seule nouveauté de ces dix dernières années, c’est la fragilisation de la CGT. C’est vrai qu’elle handicape le syndicalisme.

La loi Macron n’est-elle pas une entorse à la méthode du président ?

On aurait pu souhaiter une concertation ou une négociation sur certains sujets, comme sur le plafonnement des indemnités prud’homales.

En quoi votre livre contribue-t-il à nourrir les réflexions du futur candidat Hollande?

Le livre explore les nouvelles formes d’emploi comme le portage salarial, l’auto-entrepreneuriat et les réponses à y apporter. Nous mettons l’accent sur la nouvelle étape à franchir dans la sécurisation des parcours professionnels avec le compte personnel d’activité (CPA), annoncé par le président et proposons une autre vision de l’entreprise. Voilà de quoi alimenter le programme du candidat, en supposant que François Hollande le soit. En tout cas, nous le souhaitons !

*Jacky Bontems, ex-numéro 2 de la CFDT, est président du groupe de réflexion Réseau 812 et chargé de mission à France stratégie; Aude de Castet est vice-présidente de Réseau 812 et directrice de la communication de l’Institut de l’entreprise; Michel Noblecourt est éditorialiste au Monde.

Pierre Gattaz et le Medef veulent « accélérer » sur les réformes

Pendant deux jours, les chefs d’entreprise se retrouvent l’Universit d’t du Medef. L’occasion pour Pierre Gattaz de prendre aux mots Manuel Valls et sa volont de « poursuivre les rformes ». Que veut le Medef? Et que craignent (encore) les patrons? Rponses.

« Il y a eu le  »J’aime l’entreprise », mais on se méfie », dans l’entourage de Pierre Gattaz. Quand bien même l’été dernier Manuel Valls avait déclaré sa flamme aux patrons et au monde de l’entreprise en général, la vigilance est de rigueur du côté du patronat alors que débute ce mercredi l’Université d’été du Medef, un an jour pour jour après le remaniement.

C’était l’époque des grandes lignes du pacte de responsabilité et du virage, assumé, vers le social-libéralisme. Mais cette année, le Premier ministre a devancé le rendez-vous annuel de Jouy-en-Josas en livrant une tribune aux Echos où il maintient le cap, expliquant que « l’ampleur du soutien » du gouvernement aux entreprises « ne sera pas remis en cause ». « Les entreprises ont besoin de cette visibilité pour investir et embaucher en confiance », a justifié un Manuel Valls qui entend bien « poursuivre les réformes ».

Pierre Gattaz patron du Medef salue le Premier ministre Manuel Valls à l'université du Medef à Jouy-en-Josas, le 27 août 2014

Pierre Gattaz patron du Medef salue le Premier ministre Manuel Valls à l’université du Medef à Jouy-en-Josas, le 27 août 2014

afp.com/Fred Dufour

Voilà qui devrait a priori largement satisfaire le Medef pour qui le message essentiel de cette Université d’été 2015 est que « la France peut toujours être réformée ». D’ailleurs, Pierre Gattaz qui ouvrira cette édition placée sous le signe de la « Jeunesse », livrera un discours « sans notes et pas apparatchik » promet son entourage. « Il n’y a aura pas forcément de posture. Ce ne sera pas un catalogue de mesures, mais il soulignera que les entreprises ont besoin de constance et de stabilité ».

Mais si le patron des patrons maintient donc sa vigilance, c’est surtout parce qu’à l’heure de la discussion du bugdet 2016, certaines positions à la gauche du PS pourraient venir parasiter le bon déroulement du pacte de responsabilité, dont la montée en puissance est progressive sur trois ans. « Nous avons vu la motion du PS portée par Jean-Marc Germain cet été (qui veut rééquilibrer la politique du gouvernement en faveur des ménages et limiter les aides aux entreprises, ndlr). On se méfie de ce qui peut être fait cet automne », indique-t-on au Medef.

« Transformer le CICE en baisse de charges »

Et comme la meilleure défense c’est l’attaque, Pierre Gattaz devrait en profiter pour « accélérer ». Pour éviter toute mauvaise surprise lors des prochaines discussions budgétaires, le président du Medef va donc demander à ce que « le CICE soit transformé en une baisse de charges pérennes ». « Le problème du pacte de responsabilité c’est qu’il occulte des hausses de charges qui ont eu lieu à côté du pacte », explique-t-on dans l’entourage de Pierre Gattaz. « On sent un frémissement chez les patrons qui retrouvent un certain climat de confiance. Mais ça prend du temps. Les embauches et les investissements, ça ne se fait pas en 6 mois ou un an ».

Emmanuel Macron lors d'une visite le 28 mai 2015 aux installations d'Alstom à Belfort

Emmanuel Macron lors d’une visite le 28 mai 2015 aux installations d’Alstom à Belfort

afp.com/FREDERICK FLORIN

Stabilité, baisse de charges, mais aussi réforme du marché du travail. Si le président du Medef ne devrait pas remettre sur la table la question des 35 heures (il ne s’interdit pas pour autant quelques allusions comme l’année dernière), il devrait profiter des perches tendues par Manuel Valls et Emmanuel Macron. Le Premier ministre veut « laisser plus de liberté aux entreprises et aux salariés pour prendre les décisions les mieux adaptées pour eux ». Quant au ministre de l’Economie, il ne cache pas ses envies de s’attaquer au Code du travail. « Nous attendons avec beaucoup d’impatience le rapport Combrexelle (« des propositions audacieuses » promet Manuel Valls, ndlr) sur les rigidités du Code du travail. Nous souhaitons adapter le temps de travail à chaque situation et que la négociation se fasse au plus près du terrain », précise-t-on au Medef. « Il faut y aller, cela fait partie des réformes structurelles. » Voilà un sujet sur lequel les patrons attendent particulièrement Emmanuel Macron qui viendra clôturer cette édition jeudi.

Souvent taxé par la gauche « d’en demander toujours plus », les proches de Pierre Gattaz recommandent à ses détracteurs de se replonger dans les « vieux » discours de campagne du patron de Radiall, l’entreprise familiale fondée par Gattaz père. « Il disait mot pour mot la même chose en 2013. Il reflète la base. Les chefs d’entreprise, grande comme petite, veulent de la stabilité, des perspectives et moins de charges. Ce n’est pas une posture. Vous savez, il a réformé les statuts du Medef pour ne faire qu’un seul mandat. Et cette ligne, il gardera jusqu’au bout. » Soit jusqu’en 2018!

Les anesthésistes en colère contre L’Express: la réponse de Christophe Barbier

La Une de L’Express de la semaine dernire, « Hollande, l’anesthsiste », a fait bondir… certains anesthtistes, qui, dans une lettre ouverte, la jugent insultante. La rponse, affectueuse mais piquante, de Christophe Barbier.

D’abord, je suis ravi et rassuré de constater que les anesthésistes ne dorment pas quand il s’agit de défendre l’image de leur profession.

Ensuite, il ne s’agissait pas pour nous de critiquer les anesthésistes, mais le président de la République. Un bon anesthésiste est indispensable à l’hôpital, mais néfaste à l’Elysée! Depuis le docteur (déjà!) Queuille, préférer la somnolence à l’action a toujours été funeste à la France.

Je constate que les signataires du courrier considèrent que les reproches adressés au président leur sont en fait destinés, ce qui dénote une grande confusion ou un peu de mauvaise foi. Soit ils ont mal lu l’article et ils relèvent de leurs confrères ophtalmologistes, soit ils se prennent pour le Président de la République et c’est aux psychiatres d’intervenir.

Ce n’est, bien sûr, ni l’un ni l’autre, mais la simple et facétieuse expression de leur corporatisme – les anesthésistes emploieraient-ils des gaz hilarants? On peut simplement regretter que le temps passé à rédiger cette protestation n’ait pas été consacré à soulager les surcharges de service de l’hôpital, puisque surcharges il y a…

La relation entre la politique et l’anesthésie est paradoxale. Dominique Voynet était anesthésiste avant d’entrer en politique, Jean-Pierre Chevènement faillit mourir d’une injection de curare… Il semble bien que ce ne soit pas terminé.

La France a besoin d’un bon président et de bons anesthésistes; elle n’a pas vraiment trouvé le premier, elle est riche des seconds. Tout le reste est histoire à dormir debout…

Tonton mayonnaise

francois-hollande-grimace-2013- Il nous saoule, nous endort, nous enfume, nous corne les oreilles avec ses bobards éventés. Feint-il ? Ment-il ? Abuse-t-il ? Par le Diable, qui peut encore croire à ses aphorismes de fin de banquet ? Viendra-t-il une âme charitable à lui mander qu’il serait bienfaisant qu’il cessât de rabâcher à l’envi les mêmes promesses conjuratoires tout ainsi qu’un grand prêtre vaudou qui aurait égaré son bréviaire de tours de magie ?

Ma chère et tendre, nous vous sentons curieuse de savoir qui peut ainsi oser décaniller notre roi, en cette fin d’été où il nous faut nous rendre à l’évidence : le Flou, notre Tonton mayonnaise, reste un incorrigible baratineur ! Ha ! Il nous faut vous conter que, durant la trêve estivale, propice aux nouvelles rencontres, nous fîmes la connaissance d’une marquise au verbe haut, dont la truculence s’épand telle une ombre maléfique sur la faconde d’Artois qui ne peut guère la blairer, ainsi que vous l’avez deviné sans peine aucune.

Baratineur

Ce vieux jaloux ne tolère nulle rivalité, nulle concurrence : il aime à régner sur les soupers, s’entend à confisquer la parole et ne tolère nulle contradiction. Serait-il la vérité incarnée, la justice immanente ?

Nous avions convié cette pétulante marquise à souper, de façon informelle, sans chichis, à des fins que nos deux oiseaux fissent connaissance. Confessons-le sans fard : ce fut une funeste erreur. Artois se tint fort mal, s’affranchissant sans vergogne aucune de l’étiquette au point de picoler comme un boyard et de s’en venir à brailler les insultes les plus vertes de son répertoire dûment abondé par sa fréquentation des mauvais garçons.

La marquise, dont nous tairons le patronyme ô combien célèbre en Cour, est de la meilleure extraction : son sang-froid, inoxydable, fut digne de son rang. Voici qui provoqua l’ire d’Artois qui ne parvint nullement à la faire sortir de ses gonds.

Se croyant en terrain conquis, sûr de lui et dominateur, Artois dégaina le premier en qualifiant le roi de bonimenteur de fin de marché.

– Bonimenteur ? Cher comte, votre mansuétude vous égare…

– Mansuétude ? Marquise, vous me moquez ! Votre compliment est une insulte !

– Une insulte ? Mais vous n’y êtes point, mon ami. Vos sarcasmes, vos fagots, vos indiscrétions de valet de pied n’amuseraient pas même un gynécée de jouvencelles un peu niaises.

– Madame, devrais-je considérer que vous ouvrez les hostilités ?

– Comte, vous m’amusâtes autrefois lorsque vous teniez la chronique de Cour dans une fameuse gazette, mais à présent votre public s’étrécit comme pupille de chat aveuglé par le soleil.

– Madame, cette pique me fend le cœur ! Votre rang vous confère-t-il la licence de me ridiculiser ainsi ?

– Et comment, Armand ! Croyiez-vous un moment nous faire forte impression lorsque vous vîntes à critiquer le roi ?

– Seriez-vous Madame adepte de la secte des sans culottes ?

– Point, mon bon. Cependant je n’en éprouve point l’impérieuse nécessité de trouver refuge dans les jupes du Bref ou de la Marinella.

– Seriez-vous alors entichée du doge de Bordeaux, coqueluche des maisons de retraite ?

– Caramba, comte : encore raté !

– Monsieur de Fillon, ce somnifère, aurait-il vos faveurs ?

– A côté de la plaque ! Votre temps d’attente est épuisé, veuillez renouveler votre appel ultérieurement.

Fièvres barbaresques

Assez imbibé pour avoir langue déliée, Artois invectiva la marquise :

– Vous vous foutez de ma gueule, Madame…

– Il vous est loisible de considérer les choses ainsi…

La marquise, forte femme aux formes généreuses, toisait son adversaire de ses grands yeux de braise, sans faillir un moment à son flegme marmoréen. Voici qui mettait Artois hors de lui : les quinquets exorbités, la bave aux lèvres, tremblant de tous ses membres, comme saisi par les fièvres barbaresques.

– Comte, vous buvez comme un tas de sable, vos esprits s’en trouvent altérés et votre jugement pâtit de vos abus de cet excellent brut millésimé…

– Que l’on fasse tomber une autre roteuse ! Cousteau, on voit le fond !

– Philippe, vous vous prenez de trop de champagne…

– J’ai la menteuse comme un matelas ! Je m’en tape le cul au lustre ! A boire ! Et fissa !

– Comte, votre éducation semble s’être dissoute dans les bulles…

– Toi, la Gravôsse, ta gueule !

– Philippe, nous ne pouvons en supporter davantage ! Nos gens vont vous reconduire et vous prodiguer les soins qu’appelle votre ivresse de garçon de ferme !

– A la santé du Flou ! Cul sec ! A la santé de ce prince du baratin, de ce seigneur du bobard, de ce roi des craques. L’avez-vous seulement entendu, ce bouffon, jurer sur la couronne qu’il n’augmenterait plus les impôts ?

– Le voici en effet qui s’apprête à lever une nouvelle taxe sur les images et les tablettes…

Curé défroqué

– L’avez-vous encore entendu jurer, cochon qui s’en dédit, qu’il terrasserait l’hydre du désœuvrement ? L’avez-vous toujours entendu promettre, tel un curé défroqué, que la croissance serait au rendez-vous ? Bernique, que dalle, des nèfles, pipeau ! A présent que le Céleste empire n’a même plus de quoi offrir le riz de midi à ses sujets, croyez-vous un moment que notre royaume va retrouver les couleurs de la prospérité ? Nous nous sommes faits niquer, berner, abuser, par les menteries éhontées de ce roi de patronage !

– Reprenez-vous, Philippe : vous voici rouge tel un homard.

– Ha ! Vous voici beau, comte, de vous épandre en imprécations ! Vos amis, les séides du Bref, professent-ils des solutions miracles, sorties tels des lapins blancs de leurs chapeaux ? Ils sont là, à aiguiser le fil de leurs dagues, prêts à sacrifier au rituel de la Nuit des petits couteaux.

– Impertinente ! Sans foi ni loi, ni Dieu ni maître ! Seriez-vous, marquise, des zélotes de ce Monsieur Varoufakis, du barde Mélenchon ainsi que du duc de Montebourg, un beau trio d’aigrefins ! Une marquise rouge, une pasionaria, en ces murs !

– D’aucuns, plutôt noirs que rouges s’essaient à défendre les gueux qu’au fond d’eux mêmes ils méprisent, non un certain succès… Faut-il les craindre en ces temps où les carottes du Flou semblent cuites ?

– Que le cul lui pèle !

– Philippe, vos grossièretés offensent nos oreilles.

– Madame, vous semblez bien assurée de votre jugement…

– Ha ! Comte, vous n’avez point observé que le roi avait dès à présent pris grand soin d’offrir rentes et charges confortables à ceux de ses proches qui pâtiront de son exil.

– Exil ? Ne craignez-vous point Madame d’user d’un langage pour le moins excessif ?

– Il se mande à la Cour que le Flou se serait déjà soucié de son devenir après qu’il aura perdu la Couronne…

– La fuite à Varennes ?

– Ou à Sigmaringen : si la reine de Prusse donne son consentement, ce qui n’est point gagné.

Pourquoi les ministres du Travail « sautent comme des fusibles »

On pourrait facilement qualifier le poste de ministre du Travail de « prcaire ». A l’heure o Franois Rebsamen assure son dernier service aprs-vente sur les chiffres du chmage, L’Express s’est pench sur l’volution de la Rue de Grenelle, adresse phare de la communication politique.

« Offre d’emploi: ministère recherche ministre. » Cette fausse annonce Pôle emploi a alimenté les réseaux sociaux cet été après le choix de François Rebsamen de briguer la mairie de Dijon en succession de son ami Alain Millot, décédé en juillet dernier. La décision de Rebsamen prise, le casse-tête a commencé pour François Hollande et Manuel Valls qui doivent trouver un nouveau locataire pour la Rue de Grenelle. Et quand on sait que le chef de l’Etat a conditionné une éventuelle candidature en 2017 à ses résultats sur le front de l’emploi, le flottement qui règne depuis plusieurs semaines quant au successeur, est un véritable boulet pour l’exécutif.

> Macron, le vrai ministre du Travail

Manuel Valls et François Hollande le 27 novembre 2014 à l'Elysée, à Paris

Manuel Valls et François Hollande le 27 novembre 2014 à l’Elysée, à Paris

afp.com/Michel Euler

Il faut dire que le ministère du Travail n’est pas une adresse facile. « Ministère du chômage », « ministère des mauvaises nouvelles », le portefeuille collectionne les quolibets et ressemble à un cadeau empoisonné pour son titulaire. « C’est surtout devenu le ministère des fausses bonnes nouvelles », explique à L’Express Bruno Bethouart, professeur d’Histoire contemporaine retraité et auteur du Ministère du Travail et de la Sécurité sociale. De la Libération au début de la Ve République (Presses universitaires de Rennes, 2006). « Depuis que le ministère est devenu un lieu où la question essentielle est l’emploi, sans qu’il n’y ait de recette miracle, les ministres sautent comme des fusibles », remarque cet ancien professeur de l’université Littoral Côte d’Opale.

Huit ministres en huit ans

Et pour s’en convaincre, il suffit de regarder la liste des locataires qui ont défilé au ministère. Marqué par la crise financière et donc l’inexorable montée du chômage qui s’en est suivie, la Rue de Grenelle connaît une instabilité et un turnover particulièrement marqué depuis 2007. Sous Nicolas Sarkozy, c’est Bercy qui chapeautait les dossiers de l’Emploi avec Christine Lagarde en chef d’orchestre. Mais pour occuper officiellement la fonction de ministre du Travail, se sont succédés Xavier Bertrand (mai 2007 – janvier 2009), Brice Hortefeux (janvier 2009 – juin 2009), Xavier Darcos (juin 2009 – mars 2010), Eric Woerth (mars 2010 – novembre 2010) et de nouveau Xavier Bertrand (novembre 2010 – mai 2012). Sous François Hollande, deux (et bientôt trois donc) ministres ont eu droit au fardeau de l’exercice de la communication mensuel des chiffres du chômage. Et que ce soit Michel Sapin (mai 2012- mars 2014) ou François Rebsamen (avril 2014 – septembre 2015), qui a remis sa démission au chef de l’Etat la semaine dernière, ce sont des spécialistes de la politique plus que d’anciens inspecteurs du Travail, remarque Bruno Bethouart.

François Hollande et François Rebsamen, le 23 juillet 2015 au Château du Clos Vougeot

François Hollande et François Rebsamen, le 23 juillet 2015 au Château du Clos Vougeot

afp.com/Bertrand Guay

« Il y a eu un changement de structure dans les années 1960. Avant, le ministère était stable avec une véritable gestion et un profil très professionnel. Le ministre était quelqu’un de compétent, reconnu pour ses connaissances du monde du travail et de l’entreprise. Mais à cette époque, le chômage n’était pas le sujet n°1. Aujourd’hui, à partir du moment où le patron du ministre du Travail est le Premier ministre, c’est surtout devenu de la communication. » Et le professeur d’Histoire se replonge dans ses archives. « Paul Bacon (1907-1999) par exemple, ancien syndicaliste (un des pères de la Sécurité sociale et du Smig, ndlr) a été un grand ministre du Travail de la IVe et même de la Ve République. Il gardait son poste peu importe le gouvernement parce qu’il était compétent sur le fond des dossiers », note Bruno Bethouart.

Et si aujourd’hui le poste de ministre du Travail ressemble à un mauvais strapontin pour politicien, « le paradoxe, c’est que des professionnels et des spécialistes, ce n’est pas ce qui manque au sein du ministère », précise Bruno Bethouart. Mais à écouter l’historien, pour retrouver de la stabilité, le ministère ne devrait plus avoir la baisse du chômage comme obsession. Une stratégie à l’opposé du pari politique de François Hollande.