Nager avec les dauphins

Voilà une expérience dont j’ai longuement hésité à parler ici, tant elle peut cristalliser certains débats. Mais je trouve que la censure est déjà bien assez présente comme ça dans notre pays, et je me suis donc décidé à rédiger ce billet. Bref, il y a quelques jours, j’ai nagé avec des dauphins à Mandelieu. Je sais déjà que je n’oublierai jamais ce moment incroyable où j’ai pu toucher l’un d’eux : sa peau était rugueuse, pas du tout comme je m’y attendais. Un moment de grâce comme j’en ai rarement vécu. J’avais l’impression d’être Adam touchant le doigt de Dieu dans la chapelle Sixtine, tellement cette rencontre était étrange ! Je pourrais bien évidemment vous narrer cette découverte en long et en large, mais j’ai plutôt envie de vous faire partager ce que j’y ai découvert sur le dauphin. Comme vous l’avez sans doute remarqué, tout le monde ou presque aime les dauphins. Difficile, d’ailleurs, de ne pas aimer ce gros poisson qui sourit tout le temps et qui adore jouer. Sur le papier, en effet, il est difficile de résister ! Mais en fait, la réalité se révèle assez éloignée de cette image bisou-bisou. Avant tout, parce qu’un dauphin n’est pas qu’un gros poisson ; C’est avant tout un animal puissant et musculeux. Ils peuvent bien avoir l’air innocents, avec leur gueule souriante qui émerge de l’eau. Mais c’est pour mieux vous berner, en fait : quand on entre dans leur élément, on entrevoit vite leur force : ils font près de 400 kg et sont capables de tuer un grand requin blanc à plusieurs ! Mieux vaut ne pas les contrarier, donc. Un dauphin m’a d’ailleurs bousculé à un moment et je peux vous dire que je l’ai senti passer ! Il faut aussi savoir que les dauphins ont « l’honneur » d’être (avec les hommes) les seuls mammifères à pratiquer l’enlèvement et perpétrer le viol en bande ! Des gangs de dauphins mâles s’associent en effet souvent pour isoler une femelle dans un coin, tuer son bébé (si elle en a un), et s’accoupler à elle les uns après les autres ! Au temps pour l’image d’Epinal du dauphin ! Si vous aviez su cela plus tôt, vous n’auriez pas apprécié les aventures de Flipper avec un tel sourire, pas vrai ? Toutefois, je dois avouer que quand je pense à cet instant magique où j’ai nagé avec des dauphins à Mandelieu, je souris invariablement. Les dauphins sont peut-être effroyables, mais ils sont comme les chats : qu’est-ce qu’ils sont trognons ! Pour plus d’infos, suivez le lien vers l’organisateur de cette expérience de nage avec les dauphins.

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Des caricaturistes illustrent le livre de Christine Boutin sans le savoir

L’ancienne ministre du Logement a publié cette semaine un livre illustré par des caricatures d’elle-même. Problème, les auteurs des dessins ignoraient visiblement que leurs oeuvres seraient publiées dans un ouvrage écrit par l’opposante au mariage pour tous.

L’ouvrage se veut décalé et tranche en apparence avec les essais écrits par les responsables politiques de tous bords. Christine Boutin a publié cette semaine un livre qui revient sur son parcours et ses positions controversées, comme son opposition au Pacs ou au mariage pour tous. Mais LesInsolences de Christine Boutin (Éditions Jacques Marie Laffont) verse dans l’autodérision, des caricatures de l’ancienne ministre du Logement illustrant son propos.

« Pour dénicher des caricatures me représentant, rien de plus facile. On n’a que l’embarras du choix », écrit-elle dans l’avant-propos de l’ouvrage, relève Le Figaro. Problème, les caricaturistes mis à contribution ignoraient visiblement que leurs dessins finiraient dans un livre signé par la fondatrice du Parti chrétien-démocrate.

Aucune mention d’un livre écrit par Boutin

La dessinatrice de presse Catoune s’est fendue d’un billet de blog pour exprimer son agacement. Elle l’assure: elle a été contactée pour créer des caricatures de Christine Boutin destinées à figurer dans un « recueil de billets d’humeur insolents à propos des politiques en général », selon un mail de l’éditeur.

Selon elle, il n’a jamais été question d’un livre écrit par l’ancienne ministre. Elle envoie alors 13 dessins, dont l’un pour la couverture de l’ouvrage. C’est à la publication du livre que la caricaturiste en découvre la véritable destination.

« Une manipulation honteuse »

« Christine Boutin et ses éditeurs ont utilisé mes dessins à des fins complètement différentes de ce qui m’avait été présenté à l’origine, résume-t-elle. Ils grillent ma crédibilité en tant que dessinatrice indépendante ». Elle se plaint enfin de ne toujours pas avoir été rémunérée pour ses caricatures.

Catoune ne serait pas la seule dessinatrice à s’être fait berner. Les dessinateurs Nawak et Gil, dont plusieurs illustrations parsèment le livre, racontent une histoire similaire sur leurs sites. L’éditeur leur a acheté plusieurs dessins pour un recueil de caricatures sur Christine Boutin et non signé par elle.

Si Nawak, amusé, salue le « coup » de la responsable politique, Gil ne cache pas sa colère. « J’ignore si elle a participé personnellement à cette arnaque ou si c’est l’éditeur Jacques-Marie Laffont qui est seul responsable de cette manipulation honteuse, en tout cas les choses ne vont pas en rester là! ». Nawak précise sur son site avoir contacté Christine Boutin pour obtenir des explications. Selon lui, l’ancienne députée « semble surprise de cette situation et renvoie la balle sur l’éditeur ».

Salon de l’agriculture: échanges « rugueux » lors de la visite de Manuel Valls

Après l’inauguration mouvementée du Salon de l’agriculture par François Hollande, Manuel Valls a eu des échanges « rugueux mais respectueux » avec les éleveurs en colère. « Vous êtes les pantins de l’Europe », lui a lancé l’un d’eux, alors que le secteur est en crise.

C’est au tour du Premier ministre de rencontrer les agriculteurs en colère de la Porte de Versailles ce lundi dès potron-minet. Manuel Valls est arrivé ce lundi peu avant 7h au Salon de l’agriculture, à l’heure de la traite, bien avant le débarquement des visiteurs mais quand les allées des éleveurs sont déjà pleines. La visite, compliquée à gérer pour Matignon, doit durer 5 heures.

Il a été accueilli dans le calme par des éleveurs soucieux de le sensibiliser à la grave crise du secteur. Mais un calme tendu tout de même. Manuel Valls a eu des échanges « rugueux mais respectueux » avec eux, deux jours après une inauguration ponctuée de sifflets et d’insultes par le chef de l’Etat. Quelques huées et quolibets ont salué sa déambulation dans la partie réservée aux éleveurs de vaches laitières, les plus remuants, qui avaient déjà sifflé et insulté le président François Hollande lors de sa visite samedi.

« Va te cacher. T’as rien compris petit zizi, tu vas pas changer l’Europe », lui a hurlé l’un d’eux. Un grand panneau avec une bâche noire avait été dressé, frappé du slogan: « je suis le top de la qualité française mais ma passion ne suffit plus ». « On a l’impression d’être abandonnés », a lancé à l’adresse du Premier ministre Claude Duval, installé depuis 1973 et qui possède 100 vaches laitières. Ce à quoi Manuel Valls a répondu: « on est conscients de vos problèmes ».

« Ils en ont rien à foutre de l’agriculture! »

« Vous êtes les pantins de l’Europe », lui a lancé François, éleveur dans l’Eure, avant d’ajouter: « ils sont là pour se pavaner mais ils n’ont aucun pouvoir et nous on crève ». Le Premier ministre lui a répondu sur le même ton: « On vient tous les ans. C’est toujours la même chose. Si on ne vient pas, on est des trouillards, si on vient, on vient se pavaner ». L’agriculteur a reproché au gouvernement un manque de résultats. « C’est quoi les résultats pour vous? », lui a demandé le Premier ministre. « Ben le lait, il est payé zéro euro », a-t-il répondu. « Et vous pensez que c’est en claquant des doigts… », l’a interrogé Manuel Valls.

Interrogé par d’autres éleveurs sur la vision « libérale » de Bruxelles, le Premier ministre a estimé qu’il y avait « une prise de conscience » au niveau européen « de la gravité de la crise ». « Il ne faut pas que ce pilier-là (l’agriculture) s’effondre », a-t-il ajouté. « C’est de l’esclavage! On est 200 ans en arrière dans l’agriculture. Ils en ont rien à foutre de l’agriculture! », a crié un éleveur en direction de Manuel Valls et du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll. Le Premier ministre était également accompagné par le président de la FNSEA, le principal syndicat agricole, Xavier Beulin, deux jours après une visite tendue et ponctuée d’insultes du président François Hollande

Sécurité « moins massive »

Comme pour François Hollande samedi, le début de sa visite s’était déroulé dans le calme. Le président avait essuyé ses premiers sifflets une heure plus tard. Un journaliste d’Europe 1 sur place indique d’ailleurs que quelques « insultes » fusent autour du Premier ministre, et des « huées » montent des rangs des éleveurs. La sécurité serait « moins massive » que lors de la visite de François Hollande. Un autre du Parisien cite un agriculteur, selon qui « le mot d’ordre, c’est d’ignorer » Manuel Valls et Stéphane le Foll.

Les agriculteurs « veulent l’apaisement »

« On veut faire passer le grand cri de détresse des éleveurs dans les campagnes », a expliqué José Baechler, un éleveur du Lot-et-Garonne qui devait participer ensuite à un petit-déjeuner avec le Premier ministre. Interrogé sur l’accueil prévu pour Manuel Valls, l’éleveur a souligné que les producteurs « veulent l’apaisement » mais souhaitent que leurs « propos soient entendus ». « Le problème (de vente sous les coûts de production, ndlr) récurrent depuis quelques années atteint maintenant un niveau vraiment insupportable », selon José Baechler, qui a jugé insuffisantes les annonces d’aides faites jusqu’à présent.

Les éleveurs attendent « des prix rémunérateurs », il faut que le lait soit payé par les laiteries au minimum à 350 euros la tonne (35 centimes le litre contre 30 voire parfois 27 actuellement), et « pour bien réinvestir, il faudrait avoisiner les 400 euros », a-t-il estimé. Le passage du Premier ministre intervient à quelques heures de la fin officielle des négociations commerciales entre les industriels et la grande distribution (GMS), accusée de tirer les prix vers le bas en entraînant les agriculteurs dans cette spirale infernale.

François Mitterrand – Michel Debré, duel posthume

Les années 1950, leurs troubles et leurs scandales… Dans Un homme à histoires, Patrick Rotman raconte le roman très vrai d’une époque, et cette guerre de l’ombre où s’opposent le futur président socialiste et le pilier du gaullisme.

Trois affaires, deux hommes, un roman. En 1954 éclate le scandale des fuites (qui a transmis aux communistes des renseignements militaires sur la guerre d’Indochine?); en 1957 se joue le drame du bazooka (qui a tenté d’assassiner, à Alger, le général Salan?); en 1959 survient l’affaire de l’Observatoire (François Mitterrand a-t-il monté un vrai-faux attentat contre lui-même?).

Un homme à histoires, par Patrick Rotman. Seuil, 550p., 21 €.

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Cet article a été publié dans le magazine L’Express.

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A propos de l’affaire Kamel Daoud

Rappelons les faits.

Le 5 février dernier, Kamel Daoud, journaliste algérien du « Quotidien d’Oran », mais aussi collaborateur attitré du « Point », de « La Repubblica » et du « New York Times », écrivain de talent de surcroît, (son roman « Meursault, contre-enquête » inspiré de « l’étranger » de Camus a obtenu le Goncourt 2015 du premier roman), publie une chronique dans « Le Monde ».

Revenant sur les incidents de Cologne du 31 décembre, il met en avant une approche culturelle, dénonçant le rapport à la femme et à la sexualité diffusé par la civilisation arabo-musulmane, où la femme est « niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée ». Il voit dans ces conduites et les frustrations qu’elles génèrent l’une des causes des violences de la nuit du Nouvel-An : « le sexe, écrit-il, est la plus profonde misère dans le monde d’Allah ». Dans une autre chronique qu’il publie simultanément dans le « New York Times », il ajoute : « le grand public en Occident découvre, dans la peur et l’agitation, que dans le monde musulman, le sexe est malade ».

Que n’a-t-il pas dit là! Une semaine plus tard, toujours dans « Le Monde », une poignée d’universitaires qu’unit visiblement le même dogmatisme idéologique fait paraître une riposte furieuse, dont le ton comminatoire et sans appel évoque la littérature des publications staliniennes d’il y a soixante ans. Ils empruntent d’ailleurs la formulation mise naguère à la mode par Alain Badiou en interrogeant « de quoi Daoud est-il le nom? ». De quoi? Mais voyons, de l’islamophobie! Kamel Daoud a en effet l’outrecuidance de suggérer aux musulmans d’Europe d’intégrer certaines valeurs des pays d’accueil, spécialement au plan du regard porté sur la femme, et il conseille aux Européens « d’offrir l’asile au corps, mais aussi de convaincre l’âme de changer ». Comment, s’étranglent les donneurs de leçons, « des valeurs doivent être imposées (…) à commencer par le respect des femmes »? C’est un scandale! Signalons quand même que parmi les dix-neuf signataires de ce factum, il y a onze femmes, mais comme le disait il y a peu de temps Marc Ferro, « l’idéologie est le commencement de l’aveuglement »…

C’est qu’en effet une autre cible apparaît derrière le malheureux Kamel Daoud, « l’approche culturaliste ». Nos inflexibles censeurs n’ont que mépris pour quiconque prend en compte le poids des traditions, de l’éducation, de la transmission de valeurs, de l’imprégnation religieuse dans la formation d’une personnalité et la conscience qu’elle acquiert ainsi d’une appartenance et d’une identité (encore un mot grossier). Tout cela n’est à leurs yeux qu’ethnicisme, sinon racisme en puissance et prétexte à stigmatisation. Si d’aucuns s’en prennent aux femmes, c’est parce qu’ils sont au chômage, mal logés, mal considérés et cela n’a rien à voir avec leurs racines culturelles (sans doute, le fait que les coupables proviennent pratiquement tous de l’aire arabo-musulmane n’est qu’un pur effet du hasard). Daoud « recycle les clichés orientalistes les plus éculés », son argumentation « ne fait qu’alimenter les fantasmes islamophobes d’une partie croissante du public européen ». Au fond, en poussant à terme le raisonnement : qu’est-ce que ces femmes allemandes faisaient là, devant la gare de Cologne, le soir du 31 décembre, sinon de la provocation face à des déshérités de la société..?

Kamel Daoud, accablé par cette venimeuse attaque, a décidé d’abandonner le journalisme et de poursuivre son combat par la littérature. Il a opportunément rappelé que lui, Algérien vivant en Algérie, objet d’une fatwa le condamnant à mort, prenait des risques que ne mesuraient pas ses « pétitionnaires embusqués » d’Europe. Il s’est offusqué de constater que « dénoncer la théocratie ambiante chez nous devient un argument d’islamophobie ailleurs ».

Espérons qu’il ait trouvé un réconfort dans le texte flamboyant que la journaliste tunisienne Fawzia Zouari a consacré à l’affaire dans l’hebdomadaire « Jeune Afrique », organe qui ne passe pas pour être un vecteur de racisme et d’islamophobie. Interpellant les censeurs parisiens, « vous qui observez nos sociétés de vos balcons et les jugez à l’aune de vos théories », elle s’est exclamée : « de quel droit déniez-vous (à Kamel Daoud) la liberté de dénoncer un puritanisme réel et le courage de souligner les travers des siens? ».

Elle s’est faite l’avocate des intellectuels arabes qui « ne veulent plus jouer les admirateurs béats de leurs propres traditions et de leur religion ni devenir les otages d’un monde occidental traumatisé par l’accusation d’islamophobie et plombé par les scrupules d’une gauche qui va jusqu’à leur dénier le droit d’aimer dans l’Occident l’espace de liberté et d’émancipation auquel ils aspirent ».

Elle a fait l’éloge « des écrivains rebelles et des penseurs du doute qui travaillent à desserrer l’étau du dogme et à faire naître l’individu musulman ».

Belle volée de bois vert à nos doctrinaires qui – évidemment – ont tout compris sauf qu’ils font, comme leur jette Fawzia Zouari, « de l’islamisme comme M. Jourdain faisait de la prose ».

Et l’on en vient à se poser la question : qui sont dans cette affaire les vrais réactionnaires?

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Le curieux sondage sur l’image d’Estrosi payé par la région Paca

Cinq questions d’un sondage commandé par la région Paca portent sur l’image personnelle de son nouveau président, Christian Estrosi. L’entourage du maire de Nice évoque des questions habituelles dans ce type d’enquêtes, qui aborde également des thématiques régionales.

Christian Estrosi fait-il un usage immodéré des sondages? Une enquête payée par la région Paca sur une série de thématiques régionales comporte également plusieurs questions concernant l’image personnelle de son nouveau président, a confirmé samedi son entourage, après des révélations faites par le site Mediapart.

Dans la liste d’une vingtaine de questions posées aux habitants de la région, plusieurs thématiques sont abordées, allant des transports aux aides aux entreprises en passant par le maillage du territoire et les services de la région. L’opinion des sondés est aussi recueillie sur une liste de 33 personnalités politiques régionales, comme Christophe Castaner, tête de liste socialiste aux dernières régionales et Marion Maréchal-Le Pen, la candidate frontiste défaite au 2e tour.

Mais cinq questions portent sur l’image de Christian Estrosi, membre du parti Les Républicains: est-elle bonne ou mauvaise, s’est elle améliorée ou dégradée?, et 20 qualificatifs sont testés: est-il dynamique, moderne, doté d’une envergure nationale, rassembleur ou sectaire? est-il plus à gauche ou plus à droite qu’avant, et dans quel sens doit-il, à la présidence de la région, gouverner?

Le coût du sondage demeure inconnu

« L’institut propose toujours des questions sur l’exécutif » dans ce genre d’enquêtes, explique l’entourage de Christian Estrosi. Les questions de ce sondage ont été réalisées après l’élection du président de la région, élu en décembre dernier, mais le contrat passé avec l’institut CSA, prévoyant la réalisation d’une série d’enquêtes remonte à « la précédente majorité », celle du socialiste Michel Vauzelle, explique l’entourage de Christian Estrosi.

« Les circonstances particulières » des dernières régionales, à l’issue desquelles le Front National représente seul l’opposition au Conseil régional, et la mise en place voulue par Christian Estrosi d’un « conférence régionale » pour porter la voix de la gauche, qui n’a pas d’élus, « ont conduit à poser les questions » épinglées par Mediapart, a-t-on souligné. Le Conseil régional n’était pas en mesure samedi de préciser le coût du sondage pour la collectivité.

Hollande hué au Salon de l’Agriculture: « L’expression d’un désespoir », selon Beulin

Le président de la FNSEA a présenté des excuses à François Hollande pour les mots « excessifs » qui lui ont été lancés samedi au Salon de l’Agriculture. Mais Xavier Beulin avertit que d’autres « mouvements spontanés » pourraient avoir lieu dans la semaine.

« La fonction présidentielle nécessite un minimum de respect », a rappelé le président de la FNSEA, Xavier Beulin, dans le Grand rendez-vous Europe 1-Le Monde-iTélé, ce dimanche matin. Interrogé sur les insultes et les sifflets reçus par François Hollande lors de son passage au Salon de l’Agriculture samedi, il a ajouté que « ce n’est pas respectable, ni pour la fonction, ni pour la personne » et a présenté des excuses au président.

LIRE AUSSI >> « Hollande démission »: le président hué au Salon de l’Agriculture

« Ne soyons pas excessifs dans les mots », a commenté Xavier Beulin. Mais sa prise de distance avec les agriculteurs en colère, qui manifestent leur mécontentement depuis des semaines, reste relative. « C’était tout simplement l’expression d’une colère, d’un désespoir, d’une désespérance. Des agriculteurs qui perdent 4000 à 6000 euros par semaine, dans quel état d’esprit croyez-vous qu’ils sont aujourd’hui? », a-t-il ajouté.

Quant aux agriculteurs qui ont démonté le stand du ministère de l’Agriculture samedi, le président de la FNSEA s’est réjoui qu’ils aient « décidé de rentrer chez eux ». Il avait déjà estimé samedi que « l’incident [était] clos ». D’autres « mouvements spontanés » pourraient avoir lieu dans la semaine, avertit-il.

Si de tels noms d’oiseaux (« Connard », « Fumier », etc.), devaient être envoyés à Manuel Valls, lors de sa visite du Salon ce lundi, « ce ne sera pas à la demande de la FNSEA, croyez-le bien », a précisé Xavier Beulin, qui ne « souhaite pas » voir le Premier ministre insulté ou bousculé de la sorte. Il lui adresse même un satisfecit pour les annonces faites mi-février. »Elles sont fortes parce qu’elles ont un caractère inter-ministériel, et qu’elles correspondent vraiment aux besoins de l’agriculture », selon lui.

« Manuel Valls n’a pas compris ce qui se passe »

La Confédération paysanne ne partage pas cette vision « positive » des choses… « Les prix s’effondrent, et en plus on est en train, notamment Manuel Valls qui à mon avis n’a pas compris ce qui se passe dans le monde agricole, de mettre des mesures comme si c’était une crise passagère. En fait c’est une crise structurelle. (…). On est allés au bout du modèle productiviste », a commenté de son côté Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, sur France Inter.

Quant à la mise à sac du stand du ministère, « je trouve que c’est une espèce de mise en scène savamment orchestrée comme sait si bien le faire la FNSEA », a-t-il taclé. « Xavier Beulin ne défend pas les paysans », selon lui.

Hollande hué? « Ca ne m’a pas extrêmement gêné »

« Le fait que le chef de l’Etat soit sifflé, hué, honnêtement, je ne suis pas très formaliste, ça ne m’a pas extrêmement gêné. (…) Je ne dis pas que c’est normal, je dis qu’on peut comprendre vu le niveau de détresse des paysans, vu le niveau de désespoir », a-t-il encore ajouté. « Ce qui m’a plus gêné, c’est qu’il ne prenne pas le temps de s’arrêter vers ces éleveurs qui étaient en grande détresse et qui auraient peut-être eu besoin d’échanger. »

Une primaire des gauches? L’exécutif a d’autres chats à fouetter, estime Le Foll

Alors que Martine Aubry appelle à l’organisation d’une primaire des gauches et ce même si François Hollande est candidat, Stéphane Le Foll estime de son côté que le gouvernement doit faire face à des enjeux plus importants.

A chacun ses priorités. Invité au micro de France Info ce vendredi matin, Stéphane Le Foll a balayé l’idée d’organiser une primaire des gauches. « Cette histoire je vais la laisser à ceux qui veulent s’en occuper ». Alors que Martine Aubry est favorable à l’organisation d’une primaire à gauche et ce, même si François Hollande était candidat, le porte-parole du gouvernement a estimé que l’exécutif avait d’autres chats à fouetter.

LIRE AUSSI >> Finalement, Aubry trouverait « formidable » que Hollande participe à la primaire à gauche

« Le 13 novembre il y a eu, je sais plus…130 morts et 350 blessés? Dans ces moments-là, en ce qui nous concerne en tout cas au gouvernement, on va évacuer, et je le dis maintenant de manière sérieuse, toutes ces questions de primaires, tous ces jeux », a lancé le porte-parole du gouvernement, faisant le lien entre l’éventualité d’une primaire socialiste et les attentats de Paris…

« Dans un contexte où on a affaire à une crise agricole mais aussi une crise de lutte contre le terrorisme, une situation sur l’Europe qui est quand même, à la veille du Brexit, un sujet majeur (…) nous, on serait là en train de débattre de savoir si à la fin de l’année, tout le monde participe à une primaire, est-ce que ça serait chouette, est-ce que ce serait pas chouette? » Et de conclure sur le sujet : « nous, c’est la France et les Français, et le reste ne compte pas ».

« Il faudra respecter les agriculteurs »

A la veille de l’ouverture du Salon de l’Agriculture, dans un contexte de crise des éleveurs, le ministre a également mis en garde les membres du gouvernement: « Moi je respecte le travail des agriculteurs, je connais leurs difficultés, a-t-il insisté. J’ai fait passer le message à tous ceux du gouvernement qui voudront venir: ce sera un salon où il faudra respecter d’abord les agriculteurs. Attention à l’idée que l’on passe dans le salon d’abord pour soi. Là, ceux qui viendront seront d’abord là pour les agriculteurs ».

LIRE AUSSI >> Face à la crise agricole, quels remèdes ?

Comme chaque année, le Salon de l’Agriculture verra défiler de nombreuses personnalités politiques de tous bords. L’événement constitue en effet un rendez-vous médiatique incontournable.

VIDEO. Marine Le Pen en direct sur Facebook: « ça beug »

La présidente du Front national s’est livrée pour la première fois à l’exercice du direct sur Facebook. Sa prestation, pourtant de piètre qualité d’un point de vue technique, a comptablisé plus de 15 000 visiteurs en direct et suscité plus de 17 000 commentaires.

« Une question de Céline, d’Indre et Loire ». Le chat vidéo de Marine Le Pen sur son compte Facebook ce vendredi, entre 12h et 12h30, avait un petit air d’un célèbre jeu radiophonique. Installée devant une bibliothèque remplie de livres et agrémentée d’une photo de chat, la présidente du Front national a joué au jeu des questions-réponses avec ses partisans.

Ces derniers devaient être motivés pour l’écouter car l’image était particulièrement hachée, tout comme le son, rendant l’écoute ardue -même si ici ou là émergeaient quelques éléments de langage classiques du Front National: « référendum », « coup de poignard », « UMPS », « traque »…

Haro sur Bruxelles

Les questions soigneusement choisies ont permis à Marine Le Pen de dérouler son argumentaire habituel sur « l’hypocrisie de la classe politique française », « la feuille de route de Bruxelles », « la volonté des peuples européens de reprendre en main leur destin », etc. La présidente du FN a notamment attaqué le projet de loi de réforme du travail qui d’après elle va ouvrir toutes les entreprises aux revendications communautaristes, « ça va créer des tensions(…) c’est une évidence ».

Sandrine Chesnel

Capture d’écran de la page Facebook de Marine Le Pen, 26 février 2016

Marine Le Pen n’a en revanche pas évoqué la récente sortie de son père, qui lui a adressé en début de semaine une lettre ouverte l’appelant à « rétablir la ligne » du parti.

Plus de 180 000 vues

La candidate malheureuse à la présidence de la région Nord-pas-de-Calais a réuni entre 10 000 à 15 000 spectateurs en direct, et cumulé plus de 183 000 vues. Sa prestation a en outre reçu de nombreux commentaires: 17 790 précisément, en 30 minutes.

D’abord des commentaires de « fans » -« Marine présidente », « enfin on peut l’écouter sans qu’on ne lui coupe la parole! », « Marine Je t’M »…- certains d’entre eux se plaignant des « beugs » (sic) dans la diffusion de la vidéo. Puis des posts de détracteurs. Ils se sont régalés à poster des injures plus ou moins élaborées sous la vidéo de Marine Le Pen. Beaucoup de travail en perspective pour les modérateurs de la page Facebook.

Sandrine Chesnel

Capture d’écran de la page Facebook de Marine Le Pen, 26 février 2015

Sandrine Chesnel

Capture d’écran de la page Facebook de Marine Le Pen, 26 février 2016

Sandrine Chesnel

Capture d’écran de la page Facebook de Marine Le Pen, 26 février 2016

Sandrine Chesnel

Capture d’écran de la page Facebook de Marine Le Pen, 26 février 2016

Salon de l’Agriculture: glorifions les paysans – L’édito de Christophe Barbier

Par Christophe Barbier, publié le 26/02/2016 à 18:29

Le Salon de l’Agriculture ouvre ses portes et ce sont les paysans et non les bêtes que nous devons glorifier. Autres sujets de la semaine : il faut évacuer la jungle de Calais pour protéger les migrants et les mettre à l’abri des malfrats. Martine Aubry revient mais pour regarder vers le passé. Enfin, Robert Pires, dernier joueur de la génération 1998 prend sa retraite. L’édito de Christophe Barbier.