Voeux de Hollande: un message « très personnel » pour ses adieux présidentiels

Un mois après avoir renoncé à briguer un second mandat présidentiel, François Hollande a « à coeur de soigner ces derniers voeux du quinquennat », relate son entourage. Il s’adressera aux Français à 20 heures.

A défaut d’invoquer les « forces de l’esprit » comme l’avait fait François Mitterrand en 1994, l’actuel chef de l’Etat tentera sans nul doute de marquer les esprits. François Hollande a rendez-vous ce samedi soir avec les Français pour ses ultimes voeux télévisés du Nouvel An. Son allocution de moins de dix minutes sera enregistrée peu avant sa diffusion, à 20h00.

Un mois tout juste après avoir renoncé à briguer un second mandat, le chef de l’Etat, assure son entourage, a « à coeur de soigner ces derniers voeux du quinquennat, avec un texte très personnel » auquel il a consacré sa journée de vendredi et qu’il travaillera « jusqu’au dernier moment ».

Selon l’un de ses proches, le président devrait revenir sur l’année 2016, « une année d’épreuves, avec la guerre en Syrie, en Irak et aux portes de l’Europe, en Ukraine ou au Sahel, et les attentats de Magnanville, de Nice, de Saint-Etienne-du-Rouvray ou de Berlin ». Il devrait également souligner que « les réformes commencent à porter leurs fruits », avec une reprise économique qui « s’affirme » et le recul du chômage ces trois derniers mois.

Hollande inquiet « face à la force de l’extrême droite »

François Hollande est notamment attendu sur les messages qu’il pourrait délivrer à trois semaines de la primaire de la gauche (22 et 29 janvier) et à l’approche de la présidentielle (23 avril et 7 mai).

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A ce propos, souligne un proche, le président « sera très vigilant sur les valeurs républicaines, la défense de nos valeurs sociales et du service public ». Une manière de cibler François Fillon comme il le fait depuis plusieurs semaines, en pointant à demi-mot le libéralisme décomplexé du champion de la droite, symbolisé par les 500 000 emplois publics qu’il promet de supprimer s’il est élu.

Selon l’un de ses proches, François Hollande ressent « une inquiétude face à la force de l’extrême droite et le programme de la droite la plus dure, libérale et réactionnaire ». Mais le chef de l’Etat, poursuit cet intime, s’alarme aussi de « ce qui menace la gauche: l’élimination au premier tour de la présidentielle, dans un premier temps, et sa disparition, dans un second temps ».

Test de popularité

L’an dernier, quelque 11 millions de téléspectateurs avaient regardé ces voeux présidentiels. L’audience cette année aura ainsi valeur de test de la popularité du président.

En un mois, le chef de l’Etat a grappillé quelques points de popularité pour atteindre 25% d’opinions favorables, selon e dernier baromètre Harris Interactive diffusé ce vendredi. Il s’agit là de son niveau de décembre 2015, au lendemain des attentats de Paris et de Saint-Denis. François Hollande progresse notamment auprès des sympathisants socialistes, dont 73% lui accordent leur confiance.

VIDEOS. Les plus grands moments de solitude des politiques en 2016

Une blague qui tombe à plat, une explication alambiquée et c’est le malaise assuré. Avant de passer à 2017, L’Express vous a compilé les petits moments de 2016 terriblement gênants pour les hommes et femmes politiques.

Après les fous rires les plus fous des politiques, retrouvez dans le cadre de notre rétro 2016 leurs moments les plus gênants. Et vous allez le voir, le malaise vient souvent sans crier gare.

Le prix riquiqui des pains au chocolat de Jean-François Copé

Lundi 24 octobre 2016, les Français découvrent non sans effroi devant leur bol de café que Jean-François Copé, candidat à la primaire à droite, maire de Meaux et ancien président du parti Les républicains, ignore le prix d’un produit très courant: le pain au chocolat. « Je n’en ai aucune idée […] Ça doit être autour de 10 ou 15 centimes d’euros », explique-t-il sur Europe1. Raté.

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Juppé en bave pendant les débats (littéralement)

Réussir, ou rater, un débat télévisé se joue-t-il sur un filet de bave qui est venu s’accrocher sur vos lèvres? Alain Juppé doit toujours être en train de se poser la question lui qui, lors du dernier face-à-face télévisé avec François Fillon, s’est retrouvé dans cette situation gênante alors que les caméras étaient braquées sur lui. Et une fois que vous l’avez vu, vous ne pouvez plus ne plus le voir.

Hollande découvre la vente en ligne

Le discours a été capté par les caméras de l’émission Quotidien. Lors de la visite, en octobre dernier, des locaux de Sarenza, le site de vente en ligne, François Hollande a semblé découvrir le principe: « On commande une paire de chaussures, voire plusieurs, et ça arrive sur un ordinateur. La paire de chaussures est choisie, retrouvée et expédiée, transportée et acheminée vers le consommateur. » C’est beau le progrès.

Valérie béatitude Pécresse

Pendant que certains étaient concentrés sur la petite goutte de bave d’Alain Juppé, d’autres ont remarqué l’air béat affiché par Valérie Pécresse, soutien du maire de Bordeaux, alors assise au premier rang du public. Un air détendu et effrayant, qui a suscité de nombreuses interrogations.

Emporté par la foule, Macron s’enflamme

Galvanisé par ses partisans, Emmanuel Macron n’a pas pu se retenir. Début décembre, en plein meeting, le pourtant très calme ancien ministre de l’Economie, candidat à la présidentielle, s’est enflammé au point de hurler et de gesticuler dans tous les sens. Gros malaise.

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Valls et son homologue tunisien, monsieur « zizi »

Les langues étrangères, c’est terrible: une syllabe mal placée ou mal prononcée et votre mot innocent prend un tout nouveau sens. Manuel Valls, alors Premier ministre, l’a appris à ses dépens fin novembre en appelant le chef d’Etat « Béji Caïd Ezzibi » (au lieu d’Essebsi). Problème: « Ezzibi » désigne en dialecte tunisien le sexe masculin. « Bonjour M. Zizi, comment allez-vous aujourd’hui? »

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Quand Le Maire évoque ses érections sur M6

Au Panthéon du malaise, cette anecdote se hisse à la première place. Bruno Le Maire, réputé pour parler assez facilement de sexualité, est l’invité de Karine Le Marchand sur le plateau d’Une ambition intime. Forcément, le sujet arrive sur la table. Très naturellement, le candidat à la présidentielle se met alors à parler de son « petit gazouilli » et explique que c’est « très important la nature. » C’était: le moment télévisé où Bruno Le Maire fait allusion à ses érections, à voir ici.

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L’idée explosive d’Henri Guaino pour éviter les attentats

Au lendemain de l’attentat au camion à Nice, qui a fait 84 morts le soir du 14-Juillet, hommes et femmes politiques multiplient les propositions pour mieux lutter contre les attentats. Certains assurent même, comme le député des Yvelines Henri Guaino, que certains, comme celui que la France est en train de vivre, auraient pu être évités. Le 15 juillet, il explique de manière très simple qu' »il suffit de mettre à l’entrée de la Promenade des Anglais un militaire avec un lance-roquette et il arrêtera le camion de 15 tonnes. Voilà ». Et tant pis pour les dommages collatéraux.

Quand Sarkozy ignore ce qu’est Leboncoin.fr

Avec 25 millions de visiteurs par mois, c’est l’un des sites les plus consultés en France. Mais pas par Nicolas Sarkozy. Lors d’un déplacement dans la région lyonnaise en mai dernier, l’ancien président de la République coupe la parole au patron d’une entreprise, qui lui expliquait qu’il recrutait de plus en plus sur Le bon coin, pour lui demander de quoi il parle. Malaise. Raillé sur le net, il programmera fissa une visite dans les locaux du site de petites annonces pour redorer son image.

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Et Touraine fit d’étranges recommandations pour se protéger du virus Zika

En début d’année, le virus Zika continue de faire peur, d’autant plus que la France vient de connaître son premier cas de transmission par voie sexuelle. La ministre de la Santé fait alors cette étrange recommandation: « lorsque l’on est une femme enceinte, ou que l’on a un projet de grossesse, il faut avoir des relations sexuelles protégées parce que le virus peut se transmettre par la voie sexuelle ». A première vue, avoir des relations sexuelles pour être enceinte tout en utilisant un préservatif semble quelque peu compliqué, non?

Montebourg oublie une journaliste sur un plateau télé

Arnaud Montebourg a-t-il un problème avec les chiffres? Invité sur France info début décembre, il a tout simplement zappé une femme journaliste présente sur le plateau -en l’occurrence Fabienne Sintès, en affirmant qu’il y avait trois journalistes face à lui. « Quatre », finira-t-il par se reprendre, devant le regard mi-dépité, mi-noir de la journaliste.

« Comment? Une photo de bite sur mon compte Twitter? »

C’est l’excuse classique, et facile, après la publication d’un tweet non-assumé: l’auteur n’y est pour rien, c’est un piratage. Voilà la ligne de défense adoptée par Joël Guerriau sénateur-maire centriste après avoir publié sur son compte Twitter, début décembre, la photo en gros plan… d’un pénis en érection.

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Jean-Marie Le Pen chante (encore) à Noël

Le président d’honneur du Front national, en rupture avec sa fille, adore pousser la chansonnette pour Noël. Il le fait régulièrement dans ses vidéos publiées sur son compte Youtube et 2016 n’échappe pas à la tradition. Une prestation vocale qui ne s’améliore guère d’année en année.

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Le gros vent de Vincent Peillon à Axelle Lemaire

Dans le TGV qui conduisait Vincent Peillon à Tours, mercredi dernier, une passagère s’est avancée pour lui faire la bise: Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au Numérique. Une passagère qu’il n’a pas du tout reconnue, raconte le JDD.

C’est une belle gaffe du candidat à la primaire à gauche. Vincent Peillon, l’ancien ministre de l’Education nationale n’a pas reconnu Axelle Lemaire, actuelle secrétaire d’Etat au numérique, lorsque cette dernière est venue le saluer dans un TGV, rapporte ce samedi le Journal du dimanche.

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La scène s’est déroulée dans un TGV entre Paris et Tours, où Vincent Peillon a fait une escapade mercredi 28 décembre. Une jeune femme au look « décontracté » précise l’hebdomadaire s’avance et entreprend de faire la bise au candidat… qui reste interloqué par la démarche. Un malaise s’installe.

« C’est moi… Axelle Lemaire »

Axelle Lemaire tente de déminer la situation, un peu tendue. « C’est moi, Axelle », précise-t-elle à l’oral, avec un large sourire. Mais rien n’y fait. Vincent Peillon ne la reconnaît pas. « Axelle Lemaire », précise alors, embarrassée, la secrétaire d’Etat qui voyageait dans le même train que le candidat, à titre privé. Une précision utile qui fera « tilt » dans la tête de Vincent Peillon.

Il faut dire que les deux élus ne se connaissent pas particulièrement. D’autant qu’ils ne se sont jamais fréquentés au gouvernement. Axelle Lemaire est en effet arrivée en avril 2014, quelques jours après le départ de Vincent Peillon du gouvernement Ayrault II. Visiblement, Axelle Lemaire est plus au courant de l’actualité concernant Vincent Peillon que l’inverse.

2016 en 16 photos inoubliables

Une année 2016 très riche en évènements s’achève. L’Express rassemble les 16 photos et faits qui ont eu le plus fort retentissement. L’exercice ne saurait être exhaustif: à cette sélection pourrait s’ajouter le volet politique français avant l’élection présidentielle 2017, comme le renoncement de François Hollande, ou la primaire à droite, un succès populaire qui a désigné François Fillon et fait chuter Alain Juppé comme Nicolas Sarkozy. Outre les résultats sportifs aux Jeux et à l’Euro, d’autres bonnes nouvelles sont à noter, comme le premier Français dans l’espace depuis 2008 et plus jeune astronaute européen, Thomas Pesquet, à bord de l’ISS, mais aussi le record du tour du monde à la voile en solitaire et sans escale de Thomas Coville.Mais au niveau international, d’autres crises se poursuivent: l’afflux de migrants en Europe, le coup d’Etat raté en Turquie suivi d’une purge sans précédent, l’épidémie du virus Zika, la crise politique et sociale au Brésil jusqu’à la destitution de Dilma Rousseff, ainsi que les révélations des « Panama Papers ». L’essor du djihadisme et de Daech ne se limite pas à la France, avec notamment l’attaque au camion sur un marché de Noël à Berlin, les attentats de Bruxelles, l’attaque dans une boîte de nuit de la communauté gay d’Orlando ou encore l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara. Enfin de nombreuses disparitions sont survenues cette année: George Michael, Carrie Fisher, Debbie Reynolds, Michèle Morgan, Mohamed Ali, Prince, Fidel Castro, Leonard Cohen, Michel Delpech, Michel Galabru, Gotlib, Siné, Umberto Eco, John Glenn, Zsa Zsa Gabor, René Angélil…

VIDEOS. Tristes, interminables, anxiogènes… Les pires voeux des politiques

Tous les ans, hommes et femmes politiques présentent leurs voeux aux Français, un exercice de communication plus ou moins réussi. Cette année, Manuel Valls, Christian Estrosi, Marine Le Pen, Jean-Christophe Cambadélis et Valérie Pécresse figurent dans le top 5 des plus ratés.

Chaque 31 décembre, c’est le même refrain. Hommes et femmes politiques rivalisent d’imagination et de créativité -ou pas- pour leurs présenter leurs voeux de bonne année aux Français. Certains échouent lamentablement à cet exercice de communication. L’Express dresse la liste des voeux politiques les moins bien réussis de 2016.

Les plus tristes

Col roulé et mine fermée, c’est ainsi que Manuel Valls a présenté ses voeux pour la nouvelle année dans une vidéo publiée sur Twitter ce samedi. Une vidéo de deux minutes dans laquelle il égrainera les références à Evry, son fief électoral, le visage toujours très grave. Ce n’est que dans les toutes dernières secondes que l’ancien Premier ministre, candidat à la primaire à gauche, esquissera finalement un petit sourire en souhaitant ses voeux de bonheur « à ses compatriotes ». Ouf.

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Les plus anxiogènes

Dans ses voeux, Christian Estrosi, le président de la région Paca a multiplié les allusions aux drames et aux attentats qui ont endeuillé la France, et notamment à Nice, le 14 juillet dernier. Il évoque également le printemps 2017, un moment clef selon lui pour faire sortir « la France de la spirale du renoncement » et il assure également qu’il veut mener « des combats » dans la région, notamment sur le front de l’économie.

Les plus surjoués

Contrairement à nombre d’élus, Marine Le Pen, portée par les bons sondages en sa faveur, affiche un large sourire tout au long de sa vidéo. Très large. Trop? La présidente du Front national, lancée dans la course à l’Elysée, multiplie les pointes d’enthousiasme qui, à force, finissent par sonner faux.

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Les plus ennuyeux

Un rythme lent, des mots beaucoup trop détachés les uns des autres, une autopromo de son livre, Brissy-sous-Bois ou les exclus de la République, publié ce 31 décembre, les voeux de Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, peinent à captiver. Et à convaincre.

Les plus longs

Avec une vidéo de plus de 5 minutes, Valérie Pécresse remporte la palme dans sa catégorie. Cinq longues minutes au cours desquelles elle revient sur les attentats qui ont lieu en 2016 ou encore le chômage. Elle dresse également un bilan, évidement positif, de son action à la tête de l’exécutif régional avant de souhaiter, enfin, une bonne année aux Français.

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La « taxe Google » censurée par le Conseil constitutionnel

Les Sages du Conseil constitutionnel ont annoncé ce jeudi qu’ils censuraient le projet de loi sur la « Taxe Google », voté à l’Assemblée en novembre.

L’administration fiscale ne peut avoir « le pouvoir de choisir les contribuables qui doivent ou non entrer dans le champ d’application de l’impôt sur les sociétés ». Dans un communiqué diffusé ce jeudi, le Conseil constitutionnel a décidé de censurer l’article du projet de loi de Finances de 2017, relatif à la « taxe Google ».

Ce texte, voté en novembre par l’Assemblée nationale, visait à renforcer la taxation des bénéfices détournés par les multinationales sur leur activité réalisée en France. La « taxe Google » est inspirée de la taxe sur les bénéfices détournés (surnommée « Google Tax« ) instaurée au Royaume-Uni et en Australie mais aussi des préconisations de l’OCDE (plan BEPS).

Dromadaire, trône, chapka… Cinq ans de cadeaux présidentiels pour Hollande

Au printemps prochain, François Hollande quittera l’Elysée et devra laisser derrière lui les milliers de cadeaux diplomatiques reçus depuis son arrivée.

Pour François Hollande, le Père Noël est passé chaque jour ou presque depuis 2012. Le Parisien et Europe 1 ont pu visiter la « caverne d’Ali Baba » du président de la République, à savoir la « Réserve Alma » dans le 7e arrondissement de Paris, où sont entreposés les présents reçus par le locataire de l’Elysée depuis son élection.

Propriété des Français, ces milliers de cadeaux devront être, au printemps prochain, soit légués à des musées, soit intégrés au Mobilier national et donc mis à disposition pour décorer les préfectures et les ministères.

Trône en peau de Zèbre et chapka kazakh

Parmi ces quelques 3548 présents, on trouve de nombreux objets étonnants dont un baobab en bronze offert par le président sénégalais et un trône en peau de zèbre offert par l’Afrique du Sud. « Il sent même un peu », précise Luigi Ottavi, le gardien des lieux depuis 1982, au micro d’Europe 1.

A l’abri des regards, bien planquée dans les étagères de l’immense salle de 300m2, se niche même la fameuse chapka kazakh, le fameux cadeau du président Noursoultan Nazarbaïev qui avait valu à François Hollande une photo embarrassante et provoqué l’hilarité des internautes.

Toujours au rayon des originalités, « des dizaines de parapluies » offerts par des délégations étrangères et des anonymes, clins d’oeil un brin moqueurs aux nombreuses sorties arrosées du président français depuis son élection.

Le chien Philae fidèle à François Hollande

Sur le point de quitter l’Elysée, François Hollande n’abandonnera pas pour autant Philae. Selon Le Parisien, le chef de l’Etat se retirera avec la femelle labrador, offerte au président en décembre 2014 par la Fédération des anciens combattants français de Montréal.

« Il s’y est attaché et s’en occupe, on le voit parfois la promener dans le jardin de l’Elysée », glisse son entourage.

Moins chanceux, le dromadaire offert à François Hollande par les habitants de Tombouctou après l’offensive française contre les djihadistes dans le Sahel, aurait été mangé par la famille à laquelle il avait été confié. La rumeur veut que l’animal… ait fini en tajine.

Véritable enjeu diplomatique

Si le destin tragique du camélidé africain peut prêter à sourire, les « cadeaux diplomatiques » sont une question de la plus haute importance, comme le note Le Parisien, qui consacre un dossier à ce sujet.

Deux conseillers attachés à l’Elysée ont même pour mission d’assister le président de la République, notamment en tenant à jour un registre où sont consignés l’ensemble des présents offerts par l’Elysée depuis 1995 et éviter ainsi d’offrir plusieurs fois les même cadeaux aux délégations étrangères.

Bien que le Palais se refuse à communiquer le budget de ces offrandes -souvent des produits de luxe de grandes marques françaises- , certains éléments permettent également d’évaluer la générosité des différents présidents français. Ainsi, Nicolas Sarkozy a dépensé plus de 90 400 dollars de cadeaux à destinations de la Maison Blanche lors de son mandat, là où Jacques Chirac et François Hollande n’ont gratifié leur homologue américain que d’environ 4000 dollars de présents chaque année.

Primaire à gauche: Peillon veut « moins de lois » et « plus d’actions concrètes »

L’ancien ministre de l’Éducation livre plusieurs pistes de réflexion, à quelques jours de la présentation de son projet présidentiel. Il évoque notamment l’instauration d’un droit opposable aux services publics en zone rurale.

Candidat surprise de la primaire à gauche, Vincent Peillon dévoilera son « projet » le 6 janvier prochain. Mais les électeurs ne doivent pas s’attendre à une longue liste de propositions détaillées. « Nous ne souhaitons pas faire un catalogue de mesures qui ne seront pas réalisées », confiait son entourage à L’Express la semaine dernière.

Dans un entretien accordé à La Nouvelle République, l’ancien ministre de l’Education invoque la « simplification » pour justifier cette absence de programme. « Les gens veulent faire des programmes, s’exprimer sur tout dans le plus grand détail et après on ne se soucie pas de la complexité qu’on crée pour tout le monde et de la vraie mise en oeuvre des choses, explique-t-il. Je vais présenter un projet qui va marquer de très grandes orientations. Après, ce sera au gouvernement de gouverner. » Et le candidat de résumer sa pensée d’une formule aux airs de slogan. « Moins de lois, de décrets, de circulaires, plus d’actions concrètes. »

« Bouclier fiscal pour les plus modestes »

Vincent Peillon livre néanmoins plusieurs pistes de réflexion au cours de l’entretien. Le professeur de philosophie rappelle sa volonté de créer un « bouclier fiscal pour les plus modestes ». Il prendrait la forme d’un crédit d’impôt en faveur de ceux qui « payent trop d’impôts à travers la CSG, la taxe d’habitation, la taxe foncière parfois et des impôts énergétiques ». Ses « modalités précises » seront annoncées la semaine prochaine, selon Vincent Peillon, qui évoque une « restitution de 2 à 3 milliards pour les plus modestes de nos compatriotes. »

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Autre piste avancée: un droit opposable aux services publics fondamentaux pour les zones rurales. « Il y a des zones qui souffrent de désertification car elles ne bénéficient pas des dynamiques démographiques et économiques liées aux métropoles. Il faudra des politiques spécifiques de droit commun et de solidarité pour ces territoires », souligne l’eurodéputé.

Le candidat à la primaire s’érige enfin en défenseur de la Sécurité sociale, « notre patrimoine commun ». « Le report vers les mutuelles privées des petits risques est injuste », assure-t-il, dans une allusion à peine voilée au projet de réforme de l’assurance maladie de François Fillon. « On peut maîtriser les dépenses de santé en gardant les principes de la Sécurité sociale », conclut-il, sans formuler de proposition en la matière.

Le fantasme des « grandes invasions ».

Ce que nous appelons les « grandes invasions » (et que les Allemands nomment plus justement « migration des peuples ») désignent la pénétration dans l’espace romain des tribus germaniques au V° siècle, événement qui entraîna la chute de l’Empire d’Occident et que nous considérons comme le début du Moyen-âge.

Au vu de l’actuel afflux de réfugiés et de migrants, des annonceurs de futures apocalypses prédisent aujourd’hui un sort semblable à l’Europe, annonçant le « grand remplacement » des populations, propos relayés de l’autre côté par des sectaires illuminés résolus à islamiser le monde. Comparaison n’est pas raison et rien ne vaut un rappel historique pour démystifier les fantasmes d’où qu’ils viennent.

Au début du V° siècle, l’Empire romain n’était plus ce qu’il avait été au temps de sa grandeur. Dans sa partie occidentale et spécialement en Gaule, le déclin des villes et l’effondrement de l’administration créaient un vide politique.

La société gallo-romaine n’était pas homogène. La romanisation y était demeurée essentiellement un fait urbain, le peuple des campagnes restant culturellement indigène, (quelque chose qui n’est pas sans évoquer ce que fut l’Algérie française). Au III° siècle, la crise politique qui avait secoué pendant presque cinquante ans l’Empire lui avait été fatale.

L’incertitude des règles de la succession impériale (l’empereur étant une sorte de chef d’état élu à vie suite à un consensus entre le Sénat de Rome et l’armée) avaient mené à l’anarchie à partir de 235, les troupes des diverses frontières proclamant chacune empereur leur général avant de s’affronter en de meurtrières guerres civiles qui leur faisaient déserter leurs postes. Ce n’est qu’en 284 que Dioclétien avait ramené l’ordre et l’unité mais le mal était fait. En Occident, les frontières dégarnies avaient offert l’occasion aux tribus germaniques de l’extérieur, celles-là même que les Romains qualifiaient de « barbares » (c’est-à-dire d’étrangers), de multiplier les raids de pillage. Les villes ne s’en étaient pas relevées, la démographie rurale s’était effondrée.

Ce déclin de l’Occident romain s’inscrivait d’autre part dans un ensemble plus vaste. A la différence de notre monde moderne, le monde antique n’a pas reposé sur un processus de croissance économique et de progrès technique. Au fond, la prospérité de l’Empire romain a dépendu de la poursuite de ses conquêtes et de l’appropriation des richesses des vaincus, à laquelle s’ajoutait la multiplication des captifs alimentant à bas prix les marchés d’esclaves dans un mode de production fondé sur l’exploitation servile. L’arrêt de l’expansion d’un espace devenu démesuré, décidé au milieu du II° siècle par Hadrien, avait profondément modifié la donne et induit une crise économique rampante que les esprits du temps ne comprenaient pas et qui n’est pas étrangère aux graves troubles du III° siècle dont nous faisions état plus haut. Les ressources ont manqué à l’Etat et dans cet Occident dévasté demeuré quelque peu périphérique, les effets en ont été multipliés. La raréfaction des esclaves et l’enchérissement de leur prix ont conduit à une reconversion économique qui a vu les paysans rechercher, contre l’acceptation d’un statut de dépendance qui annonce le servage médiéval, la protection des grands propriétaires fonciers contre l’Etat et sa fiscalité.

Signe révélateur de ce basculement, le monde antique se replie sur ce qui représente son substrat historique et culturel, l’Orient grec. Dès 330, l’empereur Constantin déserte Rome et fonde une nouvelle capitale, Constantinople, l’actuelle Istanbul. Point final de ce repli, l’Empire romain se scinde en deux états à la mort de Théodose (395), d’un côté un Empire d’Orient qui va durer encore mille ans, de l’autre un Empire d’Occident livré à lui-même, état éphémère et sans défense que des groupes de « barbares » d’au-delà des frontières vont progressivement investir au cours du V° siècle car c’est enfin pour eux la chance dont ils rêvaient depuis plusieurs générations : devenir de vrais « Romains »!

C’est un monde à bout de souffle, improductif, épuisé, où l’état n’existe plus qui se recompose différemment au terme de ce que nous nommons « grandes invasions ».

Comment comparer cette déliquescence à l’actuelle Europe, dont la capacité productive et créatrice font qu’elle représente encore à elle seule plus d’un cinquième du PIB mondial? Comment évoquer un déficit démographique dans un espace qui rassemble plus de 500 millions d’habitants, où l’analphabétisme a pratiquement disparu et dont la participation aux progrès scientifiques et techniques reste l’une des premières du monde, comme le montrent tant la découverte du boson de Higgs ou l’exploration de la comète Tchouri que la liste de ses prix Nobel? Comment refuser de voir la puissance de sa capacité d’assimilation et l’attrait des valeurs qu’elle défend, raisons majeures du choix des migrants qui affluent, chassés par la misère ou la guerre?

Nous sommes à des années-lumière des conditions que connut l’Occident de la Basse-Antiquité et tant les prophètes du « grand remplacement » que les fanatiques doctrinaires qui rêvent d’islamiser le monde nous content des balivernes. Les premiers vivent un fantasme, les seconds prennent leur désir pour la réalité et ne réalisent sans doute pas que c’est peut-être le contraire qui se prépare. Ils devraient plutôt écouter le professeur Henry Laurens, l’un de nos plus grands orientalistes, quand il déclare : « Derrière la domination de l’islamisme, je vois monter dans cette région [le monde musulman] un sentiment areligieux ou antireligieux. On le perçoit à la multiplication des cas de blasphème et d’athéisme proclamé. C’est un phénomène souterrain« (1).

Nous sommes moins à la veille des « grandes invasions » que, peut-être, à celle  d’un futur reflux des fanatismes. A cet effet, un autre exemple historique mériterait d’être médité : c’est au terme de plus d’un siècle de vaines guerres de religion, au XVII° siècle, que s’épanouit en Europe la rationalité scientifique et la contestation des dogmes, prélude à l’émancipation des esprits. Au-delà des actuelles apparences, il se pourrait que ce soit à moyen terme vers cet avenir que les populations du monde se dirigent.

(1) Entretien dans « Le Monde », 24 décembre 2016.

Attentat de Berlin: Bruno Le Roux « ne comprend pas la polémique » sur Anis Amri

Sommé par la droite de s’expliquer sur le passage en France de l’auteur présumé de l’attentat de Berlin, le ministre de l’Intérieur a fustigé la mise en cause des forces de sécurité hexagonales.

Bruno Le Roux renvoie la patate chaude. Devant les pistes immaculées de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, le ministre de l’Intérieur a réagi ce mercredi à la polémique déclenchée par la droite quelques jours après l’attentat de Berlin.

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Son auteur présumé, Anis Amri, serait passé par la gare de Lyon Part-Dieu le 22 décembre avant de rejoindre l’Italie, où il a été abattu par les forces de l’ordre. Soupçonné de négligence, Bruno Le Roux a déclaré « ne pas [comprendre] la polémique » qui voudrait « mettre en cause » les forces de sécurité françaises.

Rappelant le fait que l’état d’urgence a mis ces forces « sous une forte tension », le ministre a voulu manifester son soutien à leur égard, en mentionnant leur « travail admirable ». « Je ne crois pas que, dans la période, pour un attentat qui a été commis en Allemagne, (…) on puisse (…) créer polémique sur les forces de sécurité de notre pays », a-t-il tranché.

Un passage « intolérable »

Par son propos, Bruno Le Roux vise directement les élus de droite qui sont montés au créneau sur le sujet. Au premier chef, le porte-parole de François Fillon, Thierry Solère, qui a demandé mardi des explications à l’ancien président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.

« Bruno Le Roux n’apporte aucune réponse sur la présence d’Anis Amri en France. Il est intolérable que l’homme qui était le plus recherché d’Europe ait ainsi pu traverser la France sans être interpellé malgré l’état d’urgence et les mesures de sécurité exceptionnelles mises en place », s’inquiétait le député Les Républicains (LR) des Hauts-de-Seine.

Le Roux s’en remet aux « enquêtes »

Sur Twitter, l’ancien « Monsieur Primaire » de la droite et du centre a renchéri en dénonçant le « silence assourdissant » du ministre de l’Intérieur.

Une attaque d’ailleurs relayée par d’autres porte-paroles de François Fillon, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, et la conseillère régionale d’Île-de-France, Florence Portelli.

Lors d’une courte déclaration à la presse le 23 décembre, Bruno Le Roux avait appelé « à la plus grande prudence concernant les informations qui circulent » sur Anis Amri. « Je le répète, seuls les enquêtes permettront d’établir précisément les faits », avait-il ajouté.