Primaires de la gauche : Valls battut par Hamon…

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Primaire de la gauche: « Les laïcités qui divisent »

Au cours du débat d’entre deux tours de la primaire à gauche entre Manuel Valls et Benoit Hamon, deux visions de la laïcité se sont opposés. Qui des deux candidats à raison? « Aucun », nous dit Asif Arif, avocat et directeur du site Cultures&Croyances.

Malgré les récentes dichotomies de la gauche, on pensait qu’une question aussi centrale que la laïcité allait les rassembler. Au Parti socialiste, cette question a pourtant divisé et entame maintenant le peu de cohésion qu’il restait au sein de la formation politique.

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Au cours du débat d’entre deux tours de la primaire à gauche, chacun des candidats a fait part de sa définition. Il faut le dire, Benoît Hamon a une vision plus proche de la loi de 1905 que Manuel Valls, et cela pour plusieurs raisons objectives. Mais le débat a des conséquences: la laïcité a été atteinte. Chaque fois qu’elle était évoquée, les protagonistes abordaient des questions sans lien avec cette dernière ou cantonnaient la laïcité au fait religieux musulman, alors qu’elle vise un idéal bien plus large de vivre-ensemble.

La loi sur le voile intégral: de la laïcité qui n’en est pas

La loi de 2010 sur l’interdiction du voile intégral adoptée par le Parlement après de longs débats houleux n’est pas fondée sur la laïcité. Et pourtant, les candidats de la primaire à gauche nous laissent le penser. Dans un avis juridique publié par le Conseil d’Etat, il est clairement précisé que la loi ne trouve pas son application dans la laïcité de l’Etat, la dignité de la personne humaine ou encore l’égalité homme-femme, mais dans l’ordre public.

Pourtant, mercredi, la burqa est revenue sur la table, tout comme le voile, signe religieux apparemment central dans le débat sur la laïcité. Outre le fait qu’aucun autre signe religieux n’ait fait l’objet d’un débat, la laïcité devient l’apanage de l’islam, alors que d’autres communautés religieuses existent dans notre pays. A ne parler que des musulmans, on en oublie la finalité de la laïcité: permettre le vivre ensemble et la cohésion sociale, et non créer des catégories de citoyens opposées les unes aux autres.

La laïcité est détournée de manière absurde. Les femmes voilées sont essentialisées. On en oublierait presque qu’un homme qui tente d’asservir une femme n’est pas dans le non-respect de la laïcité mais dans la violence faite à une femme, qui dépend du Code pénal.

Le Front national, gagnant du débat

Ne serait-il pas plutôt préférable de faciliter l’intervention des forces de l’ordre dans les foyers familiaux où des violences sont faites aux femmes? Ne devrions pas plutôt condamner les employeurs qui refusent de recruter une femme voilée sous prétexte que leur apparence ne leur convient pas?

Au fond, qui mène la danse dans ce combat? Le Front national, qui a réussi à faire passer sa vision biaisée de la nationalité. Elle a réussi à parler d’une laïcité judéo-chrétienne alors que son propre est d’être neutre et de ne pas viser ou favoriser une religion en particulier.

En réalité, pour clore ce débat, il faut en revenir aux deux piliers posés par le Conseil d’Etat: une obligation positive visant à assurer la liberté de conscience et une obligation négative en se reconnaissant une incompétence en matière cultuel. Dans ces circonstances, ni Manuel Valls ni Benoît Hamon ne sont légitimes à discuter des détails vestimentaires des femmes.

Pourquoi vous auriez tort de rire de la semaine de 32 heures de Benoît Hamon

Si elles ne figurent pas dans son programme de candidat à la primaire socialiste, les 32 heures de travail hebdomadaires constituent un cap politique cher à Benoît Hamon. L’idée met la droite et Manuel Valls en émoi mais est pourtant moins incongrue qu’il n’y paraît.

« Est-ce cette conception de la société que nous voulons? » Quand il évoque les « 32 heures » proposées par Benoît Hamon lors du débat d’entre-deux-tours, Manuel Valls a la mine grave. Comme pour le revenu universel de son concurrent, l’ancien Premier ministre oppose à « la société du farniente » celle du travail, au candidat de la feuille d’impôt, celui de la feuille de paie.

Une mesure programmée absente du programme

En réalité, les 32 heures, comme la raréfaction du travail à laquelle elles sont censées répondre, relèvent davantage du parti pris prospectif que de l’engagement de campagne. S’il en a reparlé mercredi soir, suggérant un passage aux 32 heures payées 35, la mesure ne figure pas dans le programme du favori de la primaire socialiste. Mais elle indique une direction pour laquelle Benoît Hamon est depuis longtemps programmé.

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Quand Martine Aubry élabore la réforme des 35 heures en 1997, il est aux premières loges en tant que conseiller technique de la ministre du Travail. Presque vingt ans plus tard, quand Christiane Taubira rêve à voix haute « d’un monde où on peut travailler 32 heures », provoquant l’ire de Manuel Valls et la circonspection d’Emmanuel Macron, Benoît Hamon acquiesce silencieusement. Et quand l’entourage de cette dernière pousse sa candidature pour 2017, Hamon fait savoir qu’il est prêt à s’effacer.

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L’hypothèse Taubira finalement écartée, c’est donc avec les 32 heures en bandoulière que Benoît Hamon est monté au front de la primaire. La droite du PS, Manuel Valls en tête, compléterait bien cette panoplie en lui enfonçant un bonnet d’âne sur la tête. Mais l’entreprise s’avère un peu plus compliquée qu’il n’y paraît.

La semaine de 32 heures, la droite a déjà essayé

Les partisans d’une telle mesure le jurent: les 32 heures, en réalité, nous y sommes déjà. Avec plus de 5 millions de chômeurs et une durée légale du travail généralement comprise entre 35 et 39 heures, la moyenne hebdomadaire travaillée par les Français est déjà très en dessous de 32 heures. En revanche, personne ne considère qu’il faut s’en satisfaire. Et lorsque Benoît Hamon parle de la semaine de quatre jours, il ne rêve pas d’une moyenne, mais bien, à terme, de la durée légale du travail.

Hommes et femmes politiques de droite qui s’effraient des 32 heures sont souvent bien placés pour en parler. Si la réduction du temps de travail passe pour une idée de gauche, c’est la droite qui s’est la première chargée d’expérimenter cette voie dans les années 1990.

En 1996, Gilles de Robien, alors ministre d’Alain Juppé, prêtait ainsi son nom à une loi « facultative » d’aménagement du temps de travail, qui n’aura été abrogée qu’avec la promulgation des lois Aubry. Entre 1996 et 1998, des centaines d’entreprises embauchent alors sous le régime de la semaine de quatre jours en échange d’exonérations de cotisations sociales. La même méthode est préconisée aujourd’hui par Hamon. L’assureur Macif, le charcutier industriel Fleury Michon, ou encore nos confrères de Télérama, s’étaient alors laissé séduire.

Une idée toujours populaire à gauche

En revanche, contrairement au camp d’en face, la droite n’a jamais rêvé de faire de la réduction du temps de travail une norme. Et c’est bien à gauche que l’idée de la semaine de 32 heures est la plus populaire. Outre le fondateur du parti Nouvelle donne, Pierre Larrouturou, Benoît Hamon peut compter sur de nombreux soutiens.

En 2011, un collectif d’économistes lançait un plaidoyer dans les colonnes du Monde « pour la semaine de 32 heures ». En 2012, le projet figurait même en toutes lettres dans le programme présidentiel d’Europe Ecologie les Verts. Leur argument: la productivité croît inexorablement, faisant évoluer le besoin de main-d’oeuvre en sens inverse. Leur conclusion: partager le temps de travail est la seule façon de faire refluer le chômage.

Même son de cloche par exemple à la CGT, où Philippe Martinez prône depuis toujours la semaine de quatre jours.

« Le sens de l’histoire »?

De l’autre côté de nos frontières, dans la très vertueuse Allemagne, c’est une ministre du parti social-démocrate (SPD) qui s’est aventurée en 2014 sur le terrain des 32 heures. Manuela Schwesig, ministre de la Famille du gouvernement de coalition d’Angela Merkel, prônait alors une réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures pour les parents de jeunes enfants. Et proposait en outre que le manque à gagner soit compensé par la fiscalité. Certes, contrairement à la France, l’Allemagne est en situation de plein emploi et ne connait pas les mêmes difficultés budgétaires. Et puis l’Allemagne fait face à un problème de natalité qu’une telle mesure aurait pu conduire à encourager.

Ces derniers mois ou années, ce sont surtout les sorties fracassantes de Carlos Slim et de Larry Page que le monde aura retenu. Le premier, qui caracole en tête des plus grosses fortunes mondiales, n’est pas réputé pour son gauchisme forcené. Ce milliardaire mexicain, magnat des télécoms, va pourtant jusqu’à rêver d’une semaine de trois jours. « Avec trois jours de travail par semaine, nous aurions plus de temps pour nous détendre, pour la qualité de vie. Avoir quatre jours de repos générerait de nouvelles activités de divertissement et d’autres manières de s’occuper », considérait-il au printemps 2014. Presque du Hamon dans le texte. En contrepartie, il envisageait un allongement drastique des carrières quitte à perdre Benoît Hamon en route: « Les gens devront travailler plus longtemps, jusqu’à l’âge de 70 ou 75 ans ».

A la fin de la même année c’était au tour du patron de Google, dont le brevet de libéralisme n’est pas à remettre en cause, d’abonder dans ce sens. Pour Larry Page, la réduction du temps de travail est simplement le sens de l’histoire. Comme l’économiste Jeremy Rifkin, que Hamon se plait parfois à citer, il considère inéluctable la raréfaction du travail sous l’effet du progrès technique. « La quantité de ressources et de travail [requise pour satisfaire nos besoins] se réduit. L’idée qu’il faille travailler frénétiquement pour satisfaire ces besoins est tout simplement fausse », se plait-il à répéter.

A en juger par la cadence de ses propres employés chez Google, Page parlait essentiellement pour l’avenir. Mais en pariant sur le tandem Slim-Page plutôt que sur Valls-Fillon, Benoît Hamon se ménage toutes les chances d’avoir un jour raison.

EXCLUSIF – Marc-Philippe Daubresse accusé de détournement de fonds publics

La commune de Lambersart et son maire LR, Marc-Philippe Daubresse, sont visés par une plainte contre X pour détournement de fonds publics. En cause: deux séminaires pour les élus de la ville payées à l’ADNL, une officine affiliée aux Républicains.

Eric Darques, militant anticorruption et ancien élu UMP de Lambersart (Nord), et deux conseillers municipaux, membres du groupe « Lambersart le coeur en plus », viennent de déposer une plainte contre X pour détournement de fonds publics auprès du procureur de la République de Paris. Elle vise le député-maire de leur commune, l’ancien ministre Marc-Philippe Daubresse (LR), ainsi que l’Association nationale pour une démocratie locale (ADNL), une officine de formation affiliée au parti Les Républicains et présidée par Michèle Tabarot, député-maire du Cannet (Alpes-Maritimes).

Deux séminaires organisés pour les élus de la ville auraient été facturés près de 10 000 euros à l’ANDL… sans que cet organisme n’intervienne le moins du monde dans l’un ou l’autre.

Chère ANDL

Le premier s’est déroulé à Ostende, en Belgique, les 30 juin et 1er juillet 2012, autour du thème suivant: « Les grandes tendances de la vie en France entre 2012 et 2017″. Il était animé par Benoît Vermersch, le patron de la société Booste Partners, alors chargée par la commune d’une « mission d’assistance à l’amélioration de l’information aux usagers ». Ce marché public dûment conclu lui assurait une rémunération minimale de 5000 euros hors taxes et maximale de 25 000 euros HT.

Curieusement, l’ANDL aurait bénéficié d’un contrat avec la ville pour animer, aux mêmes dates, une session de formation pour élus municipaux intitulée « Aimer sa ville et la faire aimer ». Une prestation facturée 7500 euros TTC.

« Si une formation a bien eu lieu le 30 juin et le 1er juillet 2012, celle-ci s’est déroulée à Ostende et a été animée par Bruno Vermersch, accusent les plaignants. Il ne fait guère de doute que [le] paiement effectué au profit de l’ANDL ne semble pas causé. »

Un deuxième séminaire les laisse tout aussi sceptiques. Celui-là s’est déroulé à la Châtellerie de Schoebeque, un hôtel quatre étoiles de Cassel (Nord), sans intervention d’un formateur extérieur. Il aurait pourtant été payé 2800 euros à l’ANDL.

Un meeting à prix d’amis?

Eric Darques n’en est pas à sa première procédure dirigée contre le maire de Lambersart. Il a récemment déposé une autre plainte pour détournement de fonds publics, celle-là auprès du procureur de la République de Lille. Il y dénonce le traitement de faveur qu’aurait accordé sa commune aux Amis de Nicolas Sarkozy à l’occasion de la réunion publique tenue dans cette ville par l’ancien Président le 24 septembre 2014. Les coûts liés à la location du gymnase de la ville, l’Espace Pierre de Coubertin, et à l’organisation du meeting auraient été fortement minorés.

Toutes ces accusations font bondir Marc-Philippe Daubresse: « Monsieur Darques ne fait que réitérer des accusations déjà portées dans un livre récent [NDLR : Au Nord, il y avait les corrom…pus (l’Archipel)]. J’ai déposé plusieurs plaintes contre lui pour diffamation. »

Les Français majoritairement opposés au revenu universel

Selon un sondage Harris pour LCP, plus de 60% des Français se montrent hostiles à cette mesure phare du programme de Benoît Hamon, qui est arrivé en tête du premier tour de la primaire à gauche dimanche.

Six Français sur dix sont opposés à l’instauration d’un revenu universel, qui serait versé à tous les Français de leur naissance à leur mort, selon un sondage Harris pour la chaîne LCP publié ce lundi. Interrogés sur une série de réformes du travail, 61% des sondés se disent défavorables au revenu universel, quand 38% y sont favorables. L’idée séduit tout de même une majorité de sympathisants de gauche (55%).

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Le revenu universel est l’une des mesures phares du programme de Benoît Hamon, qualifié pour le deuxième tour de la primaire organisée par le PS.

Abrogation de la loi travail: 63%

Une autre proposition de Benoît Hamon trouve, en revanche, grâce aux yeux des Français: l’abrogation de la loi travail. Quelque 63% des Français veulent tirer un trait sur cette loi qui donne la primauté à la négociation d’entreprise en matière de temps de travail et clarifie les critères de licenciement économique notamment. La loi est particulièrement honnie par les sympathisants du Front de gauche (77% veulent l’abroger), du Front national (77%) et par les catégories populaires (71%).

Les Français plébiscitent aussi à 74% la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle proposée par Benoît Hamon. Du côté des propositions de Manuel Valls, les personnes interrogées approuvent sa volonté d’alléger les charges des entreprises (77%) ou de défiscaliser les heures supplémentaires (75%).

Confiance envers Macron pour le travail

Mais parmi 10 personnalités politiques proposées par Harris, c’est Emmanuel Macron (En Marche) qui est, pour les Français, le plus à même de « proposer de bonnes solutions concernant le travail »: 48% lui font confiance sur le sujet, contre 31% à François Fillon (LR), 30% à Jean-Luc Mélenchon (PG) et Benoît Hamon, 24% à Manuel Valls et 23% à Marine Le Pen (FN).

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Emmanuel Macron, qui ne participe pas à la primaire, arrive même en tête chez les sympathisants PS: 66% le jugent susceptible de proposer les bonnes solutions, contre 55% pour Benoît Hamon et 52% pour Manuel Valls.

Les Français plébiscitent notamment ses propositions de supprimer des cotisations salariales pour augmenter le salaire net (82%) et d’élargir l’assurance chômage aux indépendants (77%).

Sondage réalisé en ligne du 17 au 19 janvier, avant le premier tour de la primaire organisée par le PS, auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Hollande, futur roi de Tromelin?

vue-aerienne-de-l-ilot-de-tromelin-le-16-avril-2013_4108360Ces derniers jours, l’on a mandé bien des âneries sur l’avenir de notre futur ancien roi. Nous sommes en mesure de révéler la vérité toute nue. A commencer par le lieu de sa villégiature prochaine.

Connaissez-vous l’île de Tromelin? Ce caillou, assez ingrat, fit tout récemment l’objet d’une entourloupe à la Chambre basse à propos d’un traité que le roi de France, notre Flou, se devait de promptement ratifier.

Il n’en fut rien.

Pour une étrange raison, le sort de cette île, balayée par de doux alizés, fut également balayé de l’ordre du jour.

Sur ordre du roi.

Les parlementaires, frustrés d’un débat si coruscant, s’en émurent. Rien n’y fit: pour une fois, le roi demeura de marbre. « Touche pas à mon atoll ».

Par tous les Saints, cette île mystérieuse, inconnue de nos commensaux, cèlerait-elle de tels trésors qu’il se fallut de l’abriter de l’avidité des orpailleurs?

Point. Située non loin de l’île de France, jadis habitée par des esclaves oubliés après l’échouement de leur galère, Tromelin est aussi vaste qu’une robe de baptême, aussi riante qu’un loto en maison de retraite.

Serait-ce là destination digne d’un dessein royal?

Le roi se prendrait-il d’en faire un Sigmaringen tropical?

Nous avons souhaité en savoir davantage, et sollicitâmes une entrevue avec Monsieur de Jouyet, présenté comme l’architecte de ce projet à la vérité assez extravagant.

Coincé comme porte vermoulue, il se montra fort peu disert et feignit tout ignorer de cette entreprise. Mais il fut plus loquace lorsque nous évoquâmes le projet de fondation sociale que le futur ancien roi, fort de son expérience et bardé de son incommensurable habileté politique, serait appelé à présider après son départ du Château, aux prochains lilas.

Nous insistâmes, au prix d’une certaine inélégance. Monsieur de Jouyet, se fit impatient, daignant à peine évoquer le chimérique dessein du Flou de succéder à ce Monsieur Tusk, présentement vice-roi d’Europe, une bien honorifique charge, cependant très appétissante.

La Cour fit ses choux gras de ce fagot de haute volée, éventé par une gazette de renom: l’affaire enfiévra les esprits au point de faire passer les pitoyables débats de la primaire pour distraction de patronage.

Le roi lui-même, froissé d’en avoir été blacklisté, fit savoir qu’en ce dimanche glacial, il ne prendrait point part au vote: il s’était habilement enquit, voici plusieurs jours, d’effectuer un voyage de stratégique importance en l’île de Pâques.

Cette soudaine passion insulaire nous mit la puce à l’oreille et nous ne tardâmes point à saisir que le Flou s’était entiché de l’île de Tromelin, souhaitant s’y établir en compagnie de ses derniers féaux.

Nous sûmes alors, par une indiscrétion de cette canaille d’Artois, la plus grande bignole du royaume, que le Flou avait exigé de Monsieur de Jouyet qu’il se chargeât de la short list des VVIP conviés à résider en l’île.

Sitôt établi, le roi, désormais sacré roi de Tromelin, empereur au pagne fleuri, entendrait battre monnaie, lever une escouade de prétoriens aguerris, tout ainsi qu’établir l’indigénat à des fins de tondre les autochtones avec le talent dont il preuve lors du Grand matraquage fiscal du début de son règne.

Pour renfort de potage, Monsieur de Jouyet travaillerait, pour l’heure, sur un chapitre essentiel de l’étiquette: les costumes.

Sur les conseils avisés de Madame de Cordula, experte en tropicaleries mondaines, les pagnes portés en Cour seraient adornés de fleurs d’hibiscus tout ainsi que de bougainvillier. La mise des gens de Cour serait assez sobre, dispensant de surtouts, chemises et chopines vénitiennes, assez inconfortables dans la touffeur des tropiques.

Madame de Cordula préconise encore que le roi s’abstienne de porter une Couronne, suggérant un simple bandana aux armes de Tromelin, sur lesquelles planche présentement un héraldiste de renom.

Un hymne national, pompeusement intitulé, « Aux armes tromelins » serait également composé à des fins d’être interprété par des joueurs d’ukulélé.

L’infortuné Monsieur de Jouyet, à ployer sous le labeur et le dévouement, ne mouche sa chandelle qu’à l’aube naissante: le roi s’est pris d’exiger une Constitution placée sous la doxa tutélaire des esprits laïcs auxquels il siérait de rendre hommage chaque jour que Dieu fait, en dressant force banquets, des Kaï-kaÏ, où l’on ripaillerait d’abondance.

Cet Eden se devrait-il de séduire les proches du roi qui, à présent, craignent la relégation, l’oubli, l’ignorance des gazettes et des plateaux,?

Approché, le comte Le Foll, en danger dans son fief de la Sarthe, semble faire la moue du dédain. Monsieur de Cazeneuve, également pressenti, fait savoir qu’il entend reconquérir son duché de Cherbourg.

Mais la question qui agite la Cour est de cruciale importance: Mademoiselle de Maintenant fera-t-elle son content d’une existence toute de bikinis et de lait de coco? Nul ne le sait, pas même Artois!

D’aucuns, à l’esprit mal tourné, évoquent le destin du Petit tondu à Sainte-Hélène, voire pour les plus tordus, celui du traître Pétain à l’île d’Yeu, arguant que les îles sont point propices à l’exil.

« Eloge de la Gestapo »: Le Pen père perd (encore) son procès contre Montebourg

Les juges de la cour d’appel ont donné raison à Arnaud Montebourg, ce jeudi. Ils ont débouté pour la seconde fois Jean-Marie Le Pen qui l’accusait de diffamation.

Pour la seconde fois, les juges ont débouté Jean-Marie Le Pen ce jeudi. Il poursuivait en appel le candidat à la primaire de gaucheArnaud Montebourg, pour avoir affirmé que l’ex-président du Front national avait fait « l’éloge de la Gestapo ».

Lors de leur jugement en première instance, en avril dernier, le tribunal avait déjà débouté Jean-Marie Le Pen. Les magistrats avaient retenu, chose rarissime, « l’exception de vérité ». Il avait aussi été condamné à verser 3 000 euros à l’ancien ministre PS pour procédure abusive. Ce jeudi, les juges ont totalement confirmé ce jugement et ont considéré que Jean-Marie Le Pen, qui avait fait preuve de « mauvaise foi » devra effectivement verser 3000 euros au candidat de gauche.

Contestation de crime contre l’humanité

Le 23 février 2014, alors que la campagne municipale battait son plein, le ministre socialiste avait débattu avec Marine Le Pen, fille et héritière politique du cofondateur du FN. Il avait déclaré: « Moi je n’oublie pas que le président d’honneur du FN a fait il y a quelques années l’éloge de la Gestapo et de l’occupation allemande ».

L’ex-ministre du redressement productif faisait notamment allusion aux propos de Jean-Marie Le Pen sur l’occupation allemande, qui n’aurait pas été « particulièrement inhumaine ». Ces propos de l’ancien président du FN lui avaient valu une condamnation définitive à trois mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende, pour contestation de crime contre l’humanité.

« L’offre de preuve remplissait les exigences »

A l’audience, en octobre dernier, la défense de l’ancien ministre a produit plusieurs décisions de justice, desquelles il ressortait, selon le tribunal, que le père de Marine Le Pen a effectivement fait l’éloge de la Gestapo et de l’occupation allemande. « L’offre de preuve remplissait les exigences » prévues par la loi, a indiqué la cour d’appel dans son jugement.

L’exception de vérité, qui a été retenue ce jeudi, ne l’est que très rarement. La justice demande à ce que la preuve soit « parfaite, complète et corrélative aux diverses imputations formulées ». A 88 ans, Jean-Marie Le Pen, multiplie les condamnations pour des propos considérés comme négationnistes ou incitant à la haine. En avril dernier, il a notamment été condamné à 30 000 euros d’amende pour contestation de crime contre l’humanité. Le frontiste avait répété que les chambres à gaz n’étaient à ses yeux qu’un « détail » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Nolan, 18 ans, l’indépendantiste qui a giflé Manuel Valls n’est pas « méchant »

L’ado de 18 ans qui s’en est pris à l’ancien Premier ministre appartiendrait à la « mouvance nationaliste bretonne ».

« Ici, c’est la Bretagne! » a-t-il lancé à l’adresse de Manuels Valls. Le profil de Nolan, 18 ans, placé en garde à vue pour « violences sur une personne chargée d’une mission de service public » après avoir giflé l’ex-Premier ministre lors d’un déplacement mardi à Lamballe (Côtes-d’Armor), se présente comme celui d’un jeune Breton proche des milieux nationalistes de sa région.

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Le jeune homme, connu de la justice pour un simple rappel à la loi pour usage de stupéfiants, a été présenté par l’entourage de Manuel Valls, comme étant « proche de l’extrême droite bretonne ».

« Quenelle » et drapeau régional

Selon la gendarmerie des Côtes d’Armor, le « gifleur » appartiendrait à la « mouvance nationaliste » de la région, revendiquant « la souveraineté du peuple breton », et se revendiquerait d’un mystérieux « comité patriote breton ». D’après le quotidien Le Télégramme, il aurait « exprimé un ancrage et des ‘motivations régionalistes' » en garde à vue.

VALLS >> « On me vise car je suis celui qui peut gagner »

Des convictions visibles sur son profil Facebook, qui affiche en photo de couverture un drapeau régional frappé de l’inscription « celtic warriors » (guerriers celtiques). « La Bretagne appartient à son Peuple et pas au Peuple de France », lit-on sur une affiche indépendantiste publiée sur sa page.

Une affiche indépendantiste publiée sur la page Facebook de Nolan.

Une affiche indépendantiste publiée sur la page Facebook de Nolan.

Facebook

Selon une source proche de l’enquête citée par Le Point, Nolan tiendrait plus « du petit délinquant, propagandiste et militant à ses heures perdues dans des groupuscules indépendantistes bretons » que de l’activiste politique de premier plan. Selon l’hebdo, il aurait un temps milité pour le SKB, un mouvement nationaliste de la région.

« Un militant identitaire de l’extrême droite bretonne »?

Sur sa photo de profil, le garçon pose en faisant une « quenelle », un geste à connotation antisémite véhiculé par Dieudonné. En sous-titre: « Bevet Breizh Dizalc’h », « Vive la Bretagne non occupée ».

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Ce mercredi matin sur France Inter, Manuel Valls a déclaré que son agresseur est « sans doute un militant identitaire de l’extrême droite bretonne, qui s’affiche avec Dieudonné et Soral ». La veille, son équipe, citant la gendarmerie, avait déjà assuré assuré que Nolan était un « sympathisant de l’extrême droite ». Une hypothèse encore non confirmée par le parquet.

Interrogé par Le Parisien, le père de Nolan décrit quant à lui un garçon qui « ne se reconnaît pas vraiment dans la société actuelle, comme beaucoup de jeunes de sa génération ». « Il s’agit d’un geste de rébellion. Pas de haine. Mon fils n’est pas un garçon méchant », a-t-il ajouté, concluant: « Maintenant, il va devoir assumer. »

Théoriquement, le jeune homme encourt une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

Présidentielle : le Medef accepte désormais de discuter avec Marine Le Pen

Pierre Gattaz a choisi d’inviter la candidate frontiste à présenter son projet à l’organisation patronale, rompant ainsi avec une longue tradition anti-FN.

Apparemment, le Medef n’a plus peur du Front national. Conséquence directe, Pierre Gattaz a décidé d’inviter Marine Le Pen à présenter son projet devant ses principales fédérations, dans le cadre de la campagne présidentielle, a annoncé L’Opinion. La fin d’une époque? Sûrement, car jusqu’à présent, l’organisation patronale avait toujours refusé de discuter avec le parti frontiste.

C’était même la tradition du Medef, sous Laurence Parisot puis sous Pierre Gattaz. En 2015, le représentant du syndicat patronal estimait que le projet économique porté par Marine Le Pen n’était « pas économiquement responsable », et ressemblait à ses yeux « à celui de l’extrême gauche », rapportait Le Figaro.

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Traiter le FN comme les autres

La même année, la méfiance était telle que Pierre Gattaz avait refusé un débat avec celle qui réclamait de pouvoir expliquer et justifier un programme dont les propositions étaient jugées peu crédibles. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. Le patron du Medef a expliqué vouloir traiter le Front national comme les autres partis, rapporte L’Opinion. « Quand les primaires seront terminées, nous avons prévu de recevoir tous les candidats », assurent des responsables de l’organisation patronale.

Du coup, au Front national, on se réjouit. « Il semble que les faits s’imposent au Medef avec le Brexit, la mise en oeuvre de la politique de relocalisation industrielle de Donald Trump aux États-Unis ou encore avec le gouffre économique qui se creuse entre la France et l’Allemagne », croit savoir Wallerand de Saint-Just, le trésorier du FN, dont le parti assure défendre les intérêts des petites entreprises.

« Le Medef n’est pas notre ami »

« La position de Gattaz est pour une fois intelligente, elle est démocratique. Surtout que le FN est l’ami de toutes les entreprises, du petit commerçant, au géant français du CAC 40″, a expliqué l’eurodéputé frontiste Bernard Monot, au Figaro.

Pour autant, pas question de dire que le Medef et le Front national sont sur la même longueur d’onde. « Le Medef n’est pas notre ami et nous ne sommes pas le sien, mais nous sommes toujours partisans du débat et heureux de pouvoir expliquer nos propositions pour tordre le bras aux caricatures », assure David Rachiline, le directeur de campagne de Marine Le Pen.

Même son de cloche du côté de Pierre Gattaz, qui juge le programme économique du FN « ni tourné vers l’avenir, ni tourné vers la compétitivité et pas économiquement responsable », rappelle L’Opinion.

Débat de la primaire à gauche sur BFMTV: « Je n’ai aucune désinvolture »

Dimanche 15 janvier, BFMTV, RMC et iTélé organisent le deuxième débat de la primaire socialiste. Parmi les journalistes présents, Ruth Elkrief, qui a accepté de répondre aux questions de L’Express.

Ruth Elkrief fait partie des journalistes, aux côtés de Laurence Ferrari, d’iTélé, et de Laurent Neumann, de RMC, à animer le deuxième débat de la primaire de gauche. Ils seront sept candidats à devoir convaincre les téléspectateurs que leur programme est le meilleur: Manuel Valls, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Sylvia Pinel (PRG), François de Rugy (écologie) et Jean-Luc Bennahmias (Union des démocrates et écologistes).

La journaliste de BFMTV n’en est pas à sa première campagne présidentielle. Pourtant, elle est toujours aussi passionnée, comme elle le confie à L’Express.

Comment prépare-t-on un débat avec sept politiques?

Ruth Elkrief: On lit tous les programmes, vraiment à fond. C’est vraiment très différent d’une interview traditionnelle, en tête-à-tête. Là, l’idée c’est de mettre en évidence les propositions des uns et des autres, leur faisabilité, d’être pédagogique plutôt que de trouver la question la plus désagréable possible. Il faut aussi aider les Français à s’emparer des programmes. Après, ça ne nous empêche pas d’être incisif et de chercher la petite bête, c’est notre travail.

Vous faites des répétitions ou tout est spontané?

On ne répète pas vraiment, non. Ce qu’on fait, avec Laurence Ferrari et Laurent Neumann, c’est qu’on prépare nos questions phrase par phrase ensemble, et ensuite on fait un peu de dispatching. Pendant le débat, on communique entre nous d’un seul regard pour se dire ce qu’on garde, ou pas.

Quelle est la différence avec le débat de la droite, auquel vous avez également participé?

C’était effectivement un peu différent. A droite, il y avait un ancien président, plusieurs anciens Premiers ministres… Les générations étaient différentes aussi. Il y avait aussi ce parfum de scandale politico-financier… C’était donc plus délicat et complexe. Là, on est dans une primaire plus « classique ».

C’est donc mois excitant?

Non. Le président François Hollande était de gauche. C’est un très gros enjeu pour toute une partie de la gauche. Ils ont aussi tous ou presque été anciens ministres, et Manuel Valls Premier ministre… On n’y va pas avec de la désinvolture, bien au contraire. On a le souci d’être équitable, on reste très concentré.

Comment veillez-vous au temps de parole?

Une horloge va être installée. On aura l’oeil dessus. Là aussi, c’est très différent d’une interview traditionnelle! Parfois, on se retrouve à interroger un candidat pendant quatre minutes sur un sujet qu’il ne maîtrise pas forcément, parce qu’il est en retard. C’est un exercice inédit.

Vous avez un favori pour cette primaire de la gauche?

Non, je n’ai pas d’affinité spécifique avec les candidats. Je les connais, bien sûr, je les interviewe, mais c’est tout. Avec un débat comme ça, on ne peut pas faire de pronostic. C’est important de respecter chaque candidature.

Vous pensez que le public va être passionné par la primaire de la gauche autant qu’il l’a été par celle de la droite?

On l’espère, bien sûr! C’est important pour le renouvellement du parti socialiste. Et pour connaître le casting définitif de la présidentielle. On n’a jamais vécu une année comme ça. Il y a une véritable dramaturgie, on ne sait pas qui va s’affronter. Je pense que les Français ont envie de savoir.

Combien d’élections présidentielles avez-vous couvert depuis le début de votre carrière?

[Elle réfléchit] 1988… Ma cinquième? Non, non, c’est ma sixième.

Qu’est-ce qui a changé depuis, en tant que journaliste politique?

L’info continue. Quand j’étais chez TF1, je partais le matin, je rentrais le soir… Là, on est 24 heures sur 24 sur l’actu, les candidats, eux, sont sous un examen permanent. Ils sont sans cesse suivis par des caméras, s’expriment sur internet. A chaque déclaration, c’est commenté, cela fait scandale… L’approche du temps a complètement changé. La réactivité doit être immédiate et la contrainte de l’exemplarité pour les candidats, qui est juste et justifiée, peut aussi être très dure. Parfois, on est plus sur des postures que sur des programmes.

Est-ce que ce changement de rapport au temps a rendu votre métier plus difficile?

C’est beaucoup plus contraignant, mais aussi globalement plus passionnant. On est tout le temps sur le qui-vive.

Les réseaux sociaux ont-ils changé votre façon de travailler?

Je pense aux réseaux sociaux, oui, ça rentre dans mon fonctionnement. Il y a peu de temps, j’ai fait une interview de candidat avec un fond rose et je me demandais si ça allait être raillé sur Twitter… Mais je ne fonctionne pas non plus que comme ça, sinon je ne ferais pas mon métier. Je ne poserais pas telle ou telle question. Quand je fais une interviews, je ne pense pas aux réseaux sociaux et je ne la construis pas non plus en fonction du buzz qu’elle pourrait faire. Mais je sais, évidemment, que ça existe.

En quoi votre trio de journalistes sera-t-il différent des autres?

Je crois qu’avec Laurence Ferrari, lors du débat de la droite, on avait une forte complicité. On se comprend en un quart de tour. On s’était bien préparées et il n’y avait pas d’ego dans la distribution de parole. L’objectif n’est pas d’être vu mais que eux, les candidats, soient bons. On veut faire un débat vivant et s’effacer devant les candidats.