VIDEO. « Bonne chance pour toi »: Michel Sapin tacle Emmanuel Macron

Le nouveau ministre de l’Économie a multiplié piques et formules à double-sens lors de la passation de pouvoir avec son prédecesseur, candidat non-déclaré à l’élection présidentielle.

Michel Sapin ne manque pas d’ironie et manie avec dextérité l’art des formules à double sens. Le nouveau ministre de l’Economie n’a pas épargné ce mercredi son prédécesseur, Emmanuel Macron, lors de la cérémonie de passation de pouvoir, à Bercy. Dans son discours, cet intime de François Hollande a multiplié les piques à l’attention du candidat putatif à l’élection présidentielle.

En préambule, Michel Sapin a évoqué son « émotion pour ceux qui restent », avant d’adresser une premier tacle glissé à Emmanuel Macron. « La France a besoin de talents, tu en as. Elle a aussi besoin de stabilité pour la mise en oeuvre des décisions ». De marbre, Emmanuel Macron a subi en silence d’autres remarques acerbes du nouveau patron de Bercy. Les deux hommes ne s’apprécient guère, et Michel Sapin a fait semblant de le cacher. Il a ainsi salué le travail « profondément utile » de son prédécesseur, « au-delà de [sa] fougue à parler de tous les sujets ».

Pour une loi Macron II, « il faudra attendre »

« Nous avons travaillé ensemble dans des circonstances exceptionnelles pour construire un projet porté par un homme, François Hollande », a-t-il également lancé. Manière de rappeler à l’ambitieux trentenaire ce qu’il doit au chef de l’Etat et qu’il est lui aussi comptable du bilan du quinquennat. Dans ce bilan, figure la loi Macron, qui libéralise notamment le secteur du transport par autocar. « Je suis persuadé qu’il y aura une loi Macron II, ou Macron III… Mais il faudra encore attendre quelques années », s’est amusé Michel Sapin. A huit mois de l’élection présidentielle, la remarque en dit long sur l’avenir politique que prête le ministre de l’Economie à l’ancien banquier.

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Mais Michel Sapin a gardé le meilleur pour la fin, n’hésitant pas à administrer une leçon politique à Emmanuel Macron. Il a demandé à celui qui n’est pas encarté au PS de travailler « pour le progrès, l’intérêt général et pour la gauche ». Avant de conclure en ces termes: « Bonne chance pour toi. Et je souhaite que ce ‘bonne chance pour toi’ soit pour nous tous. »

Macron défend son bilan et dit vouloir « prendre la mer »

De son côté, Emmanuel Macron s’est montré peu disert sur ses ambitions présidentielles lors de son discours. Le fondateur du mouvement « En marche! » s’est surtout attaché à défendre son bilan à Bercy.


 

« Nous avons travaillé avec beaucoup d’ardeur et retrouvé la plénitude du ministère de l’Economie, a-t-il lancé, devant ses anciens collaborateurs. On m’a parfois reproché d’aller sur d’autres sujets. Mais l’Économie, c’est aussi le travail ou le logement (…) C’est un ministère inter-ministériel. »

« Nous n’avons pas tout réussi », a-t-il concédé, avant de livrer ce conseil à ses collaborateurs, en forme d’auto-portrait. « Gardez cette volonté de servir l’Etat et conservez l’indispensable insolence et le goût pour la liberté des idées. »

Pour évoquer son avenir, l’ancien ministre a convoqué l’écrivain Marcel Pagnol et un passage du livre Fanny. « Si vous voulez en mer sans aucun risque de chavirer, alors n’achetez pas un bateau achetez une île », a-t-il déclamé. « Bercy est une île formidable (…) C’est une des îles essentielles de l’archipel que forme l’état mais je me devais de prendre la mer. »

Pour François Fillon, la colonisation visait à « partager sa culture »

Dans un discours donné à Sablé-sur-Sarthe dimanche 28 août, François Fillon a fustigé les enseignements scolaires qui apprennent à avoir « honte » de son pays. Pour lui, « la France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique ».

« Non, La France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord, » a déclaré dimanche 28 août, à Sablé-sur-Sarthe, le candidat à la primaire à droiteFrançois Fillon. Dressant le réquisitoire des programmes scolaires qui, selon lui, apprennent aux élèves français à avoir « honte » de leur pays, il estime nécessaire qu’ils soient réécrits afin de donner une image plus favorable de l’histoire de France.

L’ancien Premier ministre évoque le « partage de culture » à d’autres peuples pour désigner les années de colonisation, avant de déclarer que « la France n’a pas inventé l’esclavage ».

« La France, c’est quinze siècle d’histoire depuis le baptême de Clovis à Reims, » a insisté François Fillon dont les propos résonnent avec ceux de Marion Maréchal-Le Pen qui avait lancé, en décembre dernier: « Qui n’a pas vibré au sacre de Reims et à la fête de la Fédération n’est pas vraiment Français ».

Partisan d’un nouvel enseignement de l’histoire

« Je veux traquer toutes les démissions de la société française et d’abord celle de l’école », a déclaré François Fillon. Selon lui, cela doit passer avant tout par « l’apprentissage du respect et de l’autorité à l’école primaire ».

Mais pour « retrouver la confiance dans notre patrie », le candidat à la primaire propose surtout de « revoir l’enseignement de l’histoire à l’école primaire », ce afin que les maîtres ne soient « plus obligés d’apprendre aux enfants à comprendre que le passé est source d’interrogations ». « Faire douter de notre Histoire: cette instruction est honteuse! » a-t-il lancé.

« Si je suis élu président de la République, je demanderai à trois académiciens de s’entourer des meilleurs avis pour réécrire les programmes d’Histoire avec l’idée de les concevoir comme un récit national ». D’après le député de Paris, « le récit national, c’est une Histoire faite d’hommes et de femmes, de symboles, de lieux, de monuments, d’événements qui trouve un sens et une signification dans l’édification progressive de la civilisation singulière de la France ».

Quand Michel Sapin tacle Emmanuel Macron

Par LEXPRESS.fr, publié le 31/08/2016 à 12:35

Michel Sapin, le nouveau ministre de l’Économie, a multiplié piques et formules à double-sens lors de la passation de pouvoir avec son prédécesseur, candidat non-déclaré à l’élection présidentielle.

« Si Emmanuel Macron devient président, ce sera un phénomène révolutionnaire! »- L’édito de Christophe Barbier

Par Christophe Barbier, publié le 31/08/2016 à 12:47, mis à jour à 12:50

L’aventure Emmanuel Macron est passionnante: cet homme était inconnu des Français en 2014. S’il est élu président de la République en 2017, ce sera un phénomène quasi révolutionnaire comme la France n’en a pas connu depuis le surgissement d’Adolphe Thiers en 1840 ou celui de Napoléon Bonaparte. L’édito de Christophe Barbier

Démission de Macron: Hollande appelle ses ministres à l' »action collective »

Au lendemain de la démission du ministre de l’Economie, le chef de l’Etat a rappelé aux membres du gouvernement que servir la France était un « honneur et un devoir », à l’occasion du Conseil des ministres.

François Hollande veut tourner la page Macron. Au lendemain de la démission du ministre de l’Economie, le chef de l’Etat a appelé ce mercredi « tous les ministres » à être « engagés » dans une « action collective », a rapporté Stéphane Le Foll à l’issue du Conseil des ministres.

Selon le porte-parole du gouvernement, François Hollande aurait rappelé à ses ministres que « c’est un honneur et un devoir de servir la France.

« Esprit de responsabilité »

Avant d’insister sur la « nécessité de l’esprit de responsabilité ». Interrogé sur le sentiment des anciens collègues d’Emmanuel Macron après l’annonce de son départ, Stephane Le Foll s’est montré évasif. « Je n’ai pas d’informations qui pourraient conduire à considérer que certains ministres sont satisfaits » de la démission du ministre, a-t-il précisé.

Présidentielle: Jean-Luc Mélenchon craint de ne pas avoir ses 500 parrainages

Le candidat du Parti de gauche affirme ne disposer que de 200 signature sur les 500 requises. Il accuse les responsables socialistes d’exercer des pressions pour l’empêcher de participer au scrutin.

Jean-Luc Mélenchon est inquiet. A sept mois du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat du Parti de gauche n’a toujours pas ses 500 signatures nécessaires pour concourir au scrutin. « J’ai 200 parrainages », a assuré ce mardi le député européen sur RMC, précisant qu’il était « très compliqué » d’obtenir ces précieux sésames.

Il regrette que la liste des parrains soit désormais intégralement publiée alors qu’un tirage au sort de 500 noms était jusqu’alors réalisé.Cette règle est une « machine à verrouiller », a lancé Jean-Luc Mélenchon.

Des pressions sur les élus locaux

Celui qui avait obtenu plus de 11% des voix lors de l’élection de 2012 a agité le spectre de « pressions terribles » exercées par des responsables socialistes en raison de cette évolution. Il illustre son accusation par cette hypothèse: « Vous êtes maire d’une commune, il vous manque une subvention. Le président du Conseil général est socialiste, il va vous dire: ‘ta subvention demande la à Mélenchon, si tu l’as parrainé' ». Et le député européen d’ajouter: « La dernière chose qu’il reste aux socialistes, c’est de se débarrasser de moi. »

Cette longue chasse aux parrainages aurait selon lui un effet pervers. Elle empêcherait Jean-Luc Mélenchon d’emprunter aux banques « pour faire campagne ». Pour remédier à ces difficultés, le responsable du Parti de gauche compte faire appel à toutes les sensibilités politiques. « Je prendrai les signatures des sans-étiquettes, de droite et des communistes. Trente me l’ont déjà donné. »

Plusieurs élus socialistes et républicains se sont en étonné au printemps dernier de recevoir des demandes de parrainages émanant de l’ancien leader du Front de gauche. « J’ai reçu un matin une demande de parrainage de Mélenchon, confiait en avril au Figarolemaire LR d’un arrondissement parisien. J’ai trouvé ça un peu fort de café! Qu’espère-t-il? »

#JamaisSansElles: « Plus que jamais, la visibilité des femmes est menacée »

Dans l’espace public, notamment dans les médias, les femmes sont peu visibles. Sur certains plateaux de télévision, elles sont même inexistantes, ce que trouve grotesque le journaliste Sylvain Attal.

J’appartiens à une génération qui a découvert la mixité dans les petites classes de l’école élémentaire. C’était les années 60. J’étais au CE1 quand tout à coup, les filles ont débarqué. C’était un vrai bonheur! Même si on continuait la plupart du temps, à cet âge là, à jouer entre garçons. Cet événement a tout de même contribué à façonner ma personnalité. Je me souviens comme je plaignais ceux de mes camarades qui devaient rejoindre des écoles privées non-mixtes. Quelle tristesse!

Pour moi il n’y avait donc rien de plus naturel que d’adhérer dans l’instant à la proposition de Tatiana F-Salomon et de Guy Mamou-Mani lorsqu’ils proposèrent de lancer #JamaisSansElles en janvier dernier au cours d’un dîner très gai du Club des Gentlemen.

Ne plus dissimuler l’intelligence des femmes

Aujourd’hui, nous vivons une période de régression des droits des femmes. La pratique de la contraception recule, de moins en moins de médecins pratiquent des avortements et certains gynécologues ne peuvent plus recevoir leurs patientes en consultation sans la présence de leur mari. Et que dire des inégalités salariales à responsabilités égales, scandale qui perdure depuis des décennies; comme de l’insuffisante accession des femmes aux postes de responsabilité, y compris dans des professions qui se féminisent comme le journalisme?

Plus grave, des femmes de tous âges sont agressées parce qu’elles s’habillent trop légèrement au goût de certains. Comme cette jeune femme de 18 ans insultée et molestée à Toulon par 5 filles de son âge parce qu’elle portait un short.

Voyez la polémique sur le port du burkini, et surtout ce qu’il révèle. Tout comme la fréquence du port du niqab ou de vêtements couvrants, devenu pratiquement obligatoire pour se déplacer tranquillement dans certaines cités devenues des ghettos ethniques, etc. Il s’agit là d’une offensive redoutable pour rendre le corps des femmes invisible.

Avec #Jamaissanselles, nousne parlons pas des corps.

Avec #JamaisSansElles, il s’agit d’une invitation à ne plus dissimuler l’intelligence des femmes. A l’école, jusqu’au lycée, les filles réussissent mieux que les garçons. Elles ont une meilleure capacité qu’eux à effectuer plusieurs tâches en même temps. Ça commence à se gâter à l’université où certaines filières, notamment scientifiques leur sont plus difficilement accessibles.

En général, les jeunes femmes se retrouvent davantage cantonnées dans des filières dont les métiers sont plus compatibles avec l’éducation des enfants. Bien souvent ce sont les moins bien rémunérés. Pourtant, il est maintenant établi que les entreprises dans lesquelles le management s’est féminisé réussissent mieux que les autres…Toujours est-il qu’à l’arrivée, il y a moins d’expertes que d’experts. Moins de décideuses que de décideurs.

Pas besoin de menacer de sanctions!

Pour avoir animé de nombreuses émissions de débat à la télévision, je sais qu’il est plus facile de faire des plateaux masculins -j’ai du moi-même en « commettre » pas mal. Mais aujourd’hui, la vue d’une docte assemblée uniquement masculine me paraît tout simplement… grotesque.

Comme beaucoup de journalistes, je n’aime pas qu’on entrave ma liberté. Mais je sais aussi à quel point le fait de se fixer certaines contraintes peut-être source de créativité. Un peu à l’image du « dogme » que se sont imposés volontairement certains réalisateurs de cinéma.

TRIBUNE >> « Au cinéma, la mixité c’est encore… du cinéma »

Aujourd’hui le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel invite les patrons de média à se rapprocher de la parité dans la constitution des plateaux d’émissions. Et brandit la menace de sanctions. C’est un peu triste. Je préférerais que les producteurs fassent preuve de responsabilité et que la profession s’autorégule. C’est aussi valable pour les « tables rondes » et colloques en tout genre.

Car il me paraît évident que les femmes ont une approche différente, souvent plus subtile et plus complexe des questions que nous abordons dans les médias. Nous y gagnerons, en contribuant à bâtir une société moins injuste, plus inclusive. En un mot: plus humaine. Et cela n’a rien à voir avec je ne sais quelle « discrimination positive ». Nous ne parlons pas ici d’une minorité dont il faudrait mieux défendre les droits mais, faut-il le rappeler, d’une moitié (plus epsilon) du genre humain.

De la parité aux primaires présidentielles

En ce qui me concerne, j’avoue même que, confronté à une décision à prendre, où même à une tâche à entreprendre, il m’arrive très souvent de faire davantage confiance à un jugement féminin. Je constate chaque jour qu’il est moins fréquemment dicté par le souci de la seule performance et à quel point la productivité des femmes est en moyenne bien supérieure à celle des hommes.

Le succès de l’initiative #JamaisSansElles m’a surpris. Je pensais qu’on ne verrait en nous qu’une bande de raseurs, donneurs de leçons, au mieux comme des types qui veulent se donner bonne conscience. Nous montrons que l’utilisation des réseaux sociaux et, plus largement, des possibilités offertes par la révolution numérique peu donner un extraordinaire coup d’accélérateur aux initiatives citoyennes, à l’heure ou le débat politique et l’absence de renouvellement de nos élites dirigeantes désolent une majorité de Français.

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D’ores et déjà nous souhaitons que #Jamaissanselles s’applique aux primaires de la droite et du centre pour l’élection présidentielle. Le meilleur ne sera pas forcément une femme mais est-il concevable que cette compétition se déroule (comme d’ailleurs au PS) uniquement entre hommes? Avec elles, nous avons de l’avenir. Sans elles nous ne sommes que des nains impuissants!

Sylvain Attal, journaliste, directeur adjoint de France24 chargé des nouveaux médias et membre fondateur de #JamaisSansElles.

« Burkini-Pokémon: notre grand jeu de fin d’été »

une-tunisienne-porte-le-burkini-sur-une-plage-pres-de-bizerte-au-nord-est-de-la-capitale-tunis_5653669Cet été tragicomique, burlesque, nous a inspiré un petit jeu de devinettes. A des fins de jouer, il convient de cocher les bonnes réponses dans le dessein de remporter le Grand prix de l’Académie d’Absurdie.

• Commençons presto, presto, par le burkini. Prenez garde, plusieurs réponses sont loisibles.

Par qui fut inventé le burkini?

– par Monsieur de Réard

– par le roi de France, soucieux de se baigner incognito et de masquer ses peu seyantes rondeurs

– par Monsieur de Sarcosie, en veine de polémique, souhaitant inscrire sa prohibition en la Constitution à des fins de charmer les fans de Tata Marine

– par Madame Sophie de Marceau, désireuse de préserver son idylle avec Monsieur de Lignac

– par la baronne Marthe Richard, sainte patronne des bordels

– par le comte von Lagerfeld, à des fins de se faire absoudre d’avoir inventé le gilet jaune.

• Plusieurs hommes et femmes politiques ont condamné le port du burkini. Sachez les reconnaître:

– Le comte Valls de Catalogne, au risque de diviser la gauche, donc de se conformer à la doxa de la déchirure sacrificielle.

– Monsieur de Sarcosie, Tata Marine, Madame Nièce, le baron Philippot, Monsieur d’Estrosie, Gaston Doumergue

– le roi de France, le cul entre deux chaises: « Ni provocation, ni stigmatisation »

topless_5006617• Savez-vous au juste ce qu’est un burkini et dans quelles circonstances l’étiquette requiert de s’en vêtir?

– Il s’agit d’une version médiévale du bikini: ainsi Jeanne la Pucelle s’en para-t-elle lors du sacre de Charles VII à Reims. Selon les tapisseries de l’époque, Jeanne arborait un burkini de shantung bleu de France, gansé de soie mêlée de fils d’or. Elle le porta de nouveau sur le bûcher, suscitant la concupiscence de l’évêque Cauchon qui s’écria: « Quelle bombasse! »

– Il fut lancé par la chanteuse Dalida qui en fit son habit de scène lors du lancement de sa célèbre rengaine: « Le petit burkini »

– Le burkini se doit de n’être porté qu’à la plage ou aux thermes

Plusieurs modèles sont proposés en les boutiques agréées par le Haut conseil pour la préservation du burkini, présidé par le vicomte Chevènement, grand prêtre de l’islam laïc et républicain

– Le burkini à mailles ajourées, en dentelle de Palmyre, porté très près du corps, tout exprès dévolu aux femmes pourvues

– Le burkini tropical, fait de feuilles de bananier, convenant aux naïades exotiques

– Le burkini arachnéen, très déshabillé, d’un style tout à fait minimaliste. Très trendy en les soirées qu’affectionne notre licencieux cousin Roger, toujours au cul des nymphettes

– Enfin, le burkini laïc, tricolore, réduit à un simple cache fri-fri, selon le mot un peu dru de cette vieille canaille d’Artois qui se pourlèche de cette polémique de cabine de plage.

- Dernière question muy caliente:

Est-il licencieux de venir à l’école vêtue d’un burkini gris tel une blouse d’antan, les yeux rivés sur un smartphone à des fins de chasser les Pokémon dans la cour de l’école? La baronne Belkacem ne condamne point le burkini, mais interdit la chasse aux Pokémon.

nicolas-sarkozy-149_5606979• A présent, passons aux Pokémon: le royaume s’est entiché de ce jeu au point de s’embraser tel le maquis corse. Notre ami Artois, incollable sur le sujet grâce à ses fréquentations qu’il drape d’un hellénistique burkini, a vainement tenté de nous enseigner les rudiments de cette nouvelle addiction digitale. Nous n’y comprîmes goutte. Mais notre esprit vagabond nous souffla l’idée d’une ultime devinette.

En ce jeu diabolique, qui tient le rôle de Rattatac?

– Monsieur de Mélenchon

– Monsieur Le Maire

– Monsieur de Fillon

– Monsieur de Juppé

– Le baron Hamon

– Monsieur de Montebourg

– Monsieur de Sarcosie

Avez-vous deviné? La bonne réponse est: Monsieur de Sarcosie, déjà à filer dans les coursives du Château, traqué par les chasseurs de Pokémon du comte Cazeneuve.

Ce qu’il faut savoir sur la Fondation présidée par Chevènement

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve l’a confirmé dimanche, Jean-Pierre Chevènement prendra la présidence de la Fondation pour l’islam de France. Un des trois piliers d’une structure dont les contours commencent à s’éclaircir.

« Selon l’Ined (Institut national d’études démographiques), il y a en France 4,1 millions de musulmans, la plupart sont français. Il faut créer les conditions qui feront qu’ils se reconnaîtront pleinement dans la communauté nationale ». C’est ainsi que l’ancien ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, a confirmé sa nomination à la tête de la Fondation pour l’islam de France ce lundi, sur France Inter.

L’occasion de revenir sur le fonctionnement de cette structure, dont les contours avaient déjà été esquissés dimanche, par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, lors d’une interview accordée au quotidien La Croix.

Pourquoi lancer cette fondation maintenant?

L’idée de créer une telle fondation d’utilité publique et laïque, notamment consacrée à des projets culturels liés à l’islam, a commencé à se dessiner en juin 2015, avec la réunion place Beauvau d’une « instance de dialogue avec le culte musulman ». Mais le processus s’est accéléré depuis l’attentat de Nice, qui a fait 86 morts le 14 juillet, puis le meurtre d’un prêtre, dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, le 26 juillet, deux attaques perpétrées par des djihadistes sur le sol français. La Fondation pour l’islam de France devrait voir le jour à l’automne.

Quel rôle le gouvernement souhaite donner à cette structure?

« L’objectif est de faire émerger de manière volontariste, dans le respect de la laïcité, dans le dialogue et le respect mutuel, un islam de France ancré dans les valeurs de la République », a indiqué Bernard Cazeneuve dans les pages de La Croix.

Pourquoi choisir Jean-Pierre Chevènement?

Bernard Cazeneuve a estimé dans son interview que cet ancien ministre de l’Intérieur, âgé de 77 ans « est un grand républicain, qui a été le premier à mettre sur le métier une déclaration commune entre l’État et les responsables musulmans, dès les années 1990″. Le fait qu’il prenne la tête de cette instance « revêt une vraie dimension symbolique, puisque cette nouvelle structure sera le pont entre la République et les musulmans de France », a ajouté le locataire de la place Beauvau.

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Comment sera-t-elle organisée?

La Fondation pour l’islam de France n’est qu’un des trois piliers d’une structure plus générale, comme l’a détaillé ce lundi matin Jean-Pierre Chevènement. Le premier volet est effectivement cette fondation, « dont l’objet est profane », précise l’ancien ministre. Elle devrait devrait participer au financement et à l’élaboration de projets éducatifs, culturels ou encore sociaux.

« Elle pourra prendre en charge la formation profane des imams, le développement de la recherche en islamologie, être un acteur d’une meilleure connaissance de l’islam à travers ses productions littéraires et artistiques », a détaillé Bernard Cazeneuve dans La Croix.

Quels sont les deux autres piliers?

Parallèlement à cette fondation laïque, l’Etat compte également sur la création d’une association cultuelle, dirigée par des représentants musulmans et dans laquelle il n’aura aucun pouvoir, en vertu de la loi de 1905 concernant sa séparation avec l’Eglise. Cette association devrait majoritairement se charger de la construction des lieux de culte dont elle centralisera les financements et de la formation théologique des imams. Plus généralement, elle sera chargée de toutes les questions relatives à la religion. Les statuts et la composition de cette association devraient être prochainement déterminés par un groupe de travail.

Dernier pilier de cette structure, l’aspect éducatif. Bernard Cazeneuve a évoqué dimanche dans La Croix « la création de nouveaux départements d’islamologie au sein des universités, avec un très haut niveau d’exigence scientifique dans les matières profanes, qu’il s’agisse de l’histoire des religions ou de l’étude des courants d’idées s’y rattachant ». « Ils ne se substitueront pas aux instituts privés de théologie musulmane où se forment les futurs imams, mais ces derniers doivent pouvoir bénéficier en parallèle d’une formation universitaire dans les matières ‘non-confessantes' », a-t-il précisé. Cette initiative a pour dessein d’empêcher la progression les imams autoproclamés et souvent radicalisés, ou qui ne parlent pas français.

Comment seront financées ces trois branches?

Le ministère de l’Intérieur a indiqué à l’AFP qu’aucun des piliers de cette structure ne sera autorisé à recevoir des financements de l’étranger, jugés trop opaques et souvent éloignés d’un projet d’islam républicain. La fondation laïque devrait « bénéficier de fonds publics pour son démarrage, à côté du financement des entreprises et des particuliers », a indiqué Bernard Cazeneuve à La Croix. Concernant l’association cultuelle, il évoque « non pas une taxe mais une contribution -volontaire et négociée- des acteurs de la filière halal, ainsi que les dons des fidèles. »

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Qui composera cette fondation laïque?

Outre Jean-Pierre Chevènement, le ministère de l’Intérieur a annoncé que quatre personnes de confession ou culture musulmane, prendront place au conseil d’administration. Il s’agit de l’écrivain Tahar Ben Jelloun, qui siègera en qualité de personnalité culturelle, Kamel Kabtane, le recteur de la grande mosquée de Lyon, Najoua Arduini-Elatfani, une cadre supérieure d’entreprise et Ghaleb Bencheikh, un islamologue réformateur. Dans ce conseil d’administration, on trouvera également Anouar Kbibech, membre de droit en tant que président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et trois représentants des ministères de l’Intérieur, de la Culture et de l’Education. Siégeront aussi deux autres membres qui seront désignés par le « comité des donateurs » de la fondation.

Un conseil d’orientation, dont le but sera de déterminer les projets à financer, devrait aussi voir le jour avec une vingtaine de membres. « Par la suite, la fondation -nous en avons parlé ensemble- a vocation à prendre son envol et avoir à sa tête à terme d’autres personnalités. Il y a beaucoup de talents parmi les Français de confession musulmane qui ont la volonté de s’engager et de contribuer au succès de la fondation », a indiqué le ministre de l’Intérieur dans La Croix.