Une promotion embarrassante pour Thierry Lepaon, l’ex-leader de la CGT

La nomination de l’ancien patron de la CGT à la tête de la future Agence de la langue française suscite un certain malaise, dans les milieux syndicaux comme dans l’opposition.

Recasé par le gouvernement. L’ex-leader de la CGTThierry Lepaon, poussé à la démission en 2015 après un scandale sur son train de vie, a été missionné par Manuel Valls pour « préfigurer » la future Agence de la langue française pour la cohésion sociale.

La secrétaire d’État Ericka Bareigts a salué le fait que Thierry Lepaon est « très investi sur le sujet depuis plus de 20 ans » en annonçant sa nomination à la tête de la nouvelle agence, qui verra le jour le 1er janvier 2017. Dans la lettre de mission, adressée le 6 juin à Thierry Lepaon, Manuel Valls lui demande de remettre « au plus tard le 30 septembre » son « rapport final ».

Successeur de Bernard Thibault à la tête de la CGT en 2013, Thierry Lepaon avait dû quitter son poste de secrétaire général du syndicat en janvier 2015 après des révélations sur le coût exorbitant des travaux réalisés dans son bureau et son appartement de fonction, ainsi que sur le versement d’indemnités de départ de son ancien poste à la CGT Basse-Normandie. L’épisode avait provoqué une crise au sein du premier syndicat français et conduit à l’arrivée à sa tête de Philippe Martinez.

Pour la CGT, la page est tournée

« Cette période a été difficile », mais la nomination de Thierry Lepaon « tourne la page de façon assez respectueuse des uns et des autres », a réagi Céline Verzeletti, membre de la direction du syndicat. « La CGT doit être cohérente avec ce qu’elle préconise, il était hors de question de le licencier tant qu’il n’avait pas trouvé un débouché », a-t-elle poursuivi.

Thierry Lepaon n’avait plus aucune responsabilité à la CGT, mais le syndicat s’était engagé à le rémunérer jusqu’à ce qu’il trouve un nouveau poste. L’ancien leader était, par ailleurs, resté dans son fameux appartement de Vincennes jusqu’en février dernier.

« Pas forcément une bonne image pour le syndicalisme »

La porte-parole des Républicains Valérie Debord a dénoncé sur Twitter « un recasage de plus dans la République bananière d’Hollande ».

« Ce n’est pas forcément une bonne image pour le syndicalisme », constate un historien du syndicalisme, Stéphane Sirot, interrogé par 20 minutes. Cela peut apparaître comme un reniement. La CGT vient de passer plus de trois mois à lutter contre la loi Travail et leur ex-leader est nommé à la tête d’une institution. Il y a un hiatus entre ces images ».

Sur France Info, Thierry Lepaon se défend d’être « vendu » au gouvernement et invoque un engagement personnel et de longue date. Dans un livre publié en septembre 2015, Thierry Lepaon, 56 ans, insistait sur son intérêt pour le combat contre l’illettrisme, un sujet sur lequel il souhaitait « travailler plus ».

A Pau, François Bayrou va finalement armer sa police municipale

François Bayrou a changé d’avis. Le maire de Pau a décidé d’armer sa police municipale. Une décision prise à la suite de l’attentat de Nice.

Après Lyon, Marseille, Metz, Orléans ou Tarbes c’est au tour de Pau. Le maire MoDem de la ville, François Bayrou, a indiqué vendredi qu’il avait décidé d’armer la police municipale. Celui qui s’était jusqu’alors montré réticent à une telle mesure a changé d’avis à la suite de l’attentat meurtrier de Nice.

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« J’ai examiné les circonstances du drame de Nice, et avec d’autant plus d’attention que le site du boulevard des Pyrénées, sur lequel a lieu notre feu d’artifice du 14 juillet, et la promenade des Anglais de Nice se ressemblent étonnamment, jusqu’aux palmiers », a déclaré François Bayrou.

« J’ai pris la décision pour protéger les populations »

« J’ai également examiné le rapport de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) et conclu que ce rapport montrait une chose significative, c’est que dans cette manifestation, les policiers nationaux et municipaux avaient exactement la même mission et avaient le même but d’arrêter le camion meurtrier », a-t-il ajouté. « J’ai donc pris la décision d’armer la police municipale pour protéger les populations, notamment lorsqu’un drame comme celui-là, avec un véhicule, se produit », a-t-il dit.

« Pouvoir intervenir sur des situations de risques extrêmes »

Encore réticent au mois de mars à armer les policiers municipaux de Pau (36 prévus fin 2016), l’élu MoDem a relevé que « les missions de la police municipale étaient jusqu’à maintenant des missions de voisinage, de lutte contre les incivilités, d’intervention dans une rixe ou face à l’alcoolémie sur la voie publique », mais « avec ce drame de Nice, on a découvert que leurs missions allaient désormais au-delà ». « Il leur faut pouvoir intervenir sur des situations de risques extrêmes, en liaison bien sûr avec la police nationale », a-t-il estimé.

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Jusqu’ici, seules les brigades de nuit de la police municipale de Pau étaient équipées de Taser ou de Flash-Ball, « mais contre une voiture lancée, Taser et Flash-Ball ne peuvent rien ». « J’ai tiré la conclusion que, puisque la menace avait évolué si dramatiquement, alors il fallait que notre position évolue aussi », a expliqué François Bayrou.

Qui se verra attribuer une arme?

Seuls les policiers municipaux ayant passé une qualification se verront accorder par la préfecture le droit de porter une arme. « Nous aurons le nombre d’armes nécessaire pour ceux qui auront obtenu la certification. On mettra l’argent qu’il faudra », a assuré le maire de Pau, soulignant que les policiers municipaux recrutés étaient « presque uniquement des anciens militaires, ou gendarmes, ou policiers, donc des personnels qui ont l’habitude de l’utilisation des armes ».

« La France est toujours la France », rétorque Valls à Trump

Le candidat républicain à la présidence américaine Donald Trump a réagi aux attaques terroristes en France. Le Premier ministre lui a répondu sur Twitter.

Un peu de french bashing, ça ne fait jamais de mal outre-Atlantique. Donald Trump a estimé ce mercredi que la France « n’était plus la France », après l’assassinat du père père Jacques Hamel, égorgé mardi dans une église de Saint-Etienne-du Rouvray.

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Lors d’une conférence de presse en Floride, le candidat républicain à la présidentielle a mentionné ce meurtre et cité un « ami », qui, a-t-il dit, voulait se rendre en France « il y a trois ou quatre mois ».

« Je l’ai vu hier. Je lui ai demandé tu as aimé la France? Il m’a dit, je n’irai pas en France. Je n’irai pas en France », a raconté Trump. « Ils ne vont pas m’aimer pour dire ça, mais regardez ce qui s’est passé à Nice (où 84 personnes avaient été tuées le 14 juillet dans un attentat au camion-bélier). « Vous avez vu ce qui s’est passé hier avec le prêtre (…) La France n’est plus la France », a insisté le milliardaire républicain.

« Paris n’est plus ce qu’il était »

Interviewé par Valeurs actuelles en février, Donald Trump avait déjà déclaré que « Paris n’est plus ce qu’ilétait », et que « des amis français me disent qu’ils ont parfois le sentiment de n’être plus vraiment chez eux quand ils se promènent, çà et là, dans leur pays. »

Piqué au vif, Manuel Valls a réagi sur Twitter: « La France est toujours la France et la France a rétorqué le Premier ministre.

« Douce France, cher pays de ma souffrance… »

attentat-eglise-saint-etienne-du-rouvray_5644035Ecrite en des temps d’une autre intensité dramatique, la chanson de Monsieur Trenet a guidé notre main : hommage ou sacrilège ?

Il revient à ma mémoire

Des images ensanglantées

Je revois les années noires

Qui ne cessent de me hanter

Sur les marches de l´église

Je pleure les âmes occises

Douce France

Cher pays de ma souffrance

Privée de tendre insouciance

Je t´ai gardée dans mon cœur

Mon village, au clocher aux maisons sages

Où les enfants de mon âge

Ont partagé mon bonheur

Oui je t´aime

Et je te donne ce poème

Oui je t´aime

Dans la joie et la douleur

Il revient à ma mémoire

Des souvenirs familiers

Je revois ma blouse noire

Lorsque j’étais écolier

Sur le chemin de l’école

Je chantais à pleine voix

Des romances sans paroles

Vieilles chansons d’autrefois

Douce France

Cher pays de mon enfance

Bercée de tendre insouciance

Je t’ai gardée dans mon cœur

Mon village au clocher aux maisons sages

Où les enfants de mon âge

Ont partagé mon bonheur

Oui je t’aime

Et je te donne ce poème

VIDEO. François Hollande répond à Trump: « La France sera toujours la France »

En déplacement ce jeudi dans les Pyrénées-Atlantiques, le chef de l’Etat a répondu à Donald Trump. La veille, le candidat républicain à la Maison Blanche avait déclaré, au vu des récents attentats, que « la France n’est plus la France ».

« La France sera toujours la France ». François Hollande a répondu ce jeudi aux attaques de Donald Trump. Mercredi, lors d’une conférence de presse en Floride, le milliardaire américain, candidat républicain à la Maison blanche, avait déclaré: « La France n’est plus la France », en référence aux attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray revendiqués par l’Etat islamique.

« La France sera toujours la France, parce que la France ne cède jamais et parce que la France, elle porte toujours des idéaux, des valeurs, des principes qui font que nous sommes reconnus partout dans le monde », a répliqué le chef de l’Etat à l’occasion d’un discours à Rivesaltes (Pyrénées-Atlantiques).

« Ils ne vont pas m’aimer pour dire ça »

« Et c’est quand on s’abaisse qu’on ne se ressemble plus. Ça peut arriver à d’autres, outre-Atlantique », a poursuivi le chef de l’Etat français, en allusion à l’homme d’affaires, qu’il n’a pas cité nommément.

Dans son allocution, Donald Trump a cité un « ami », qui, selon lui, voulait se rendre en France « il y a trois ou quatre mois ». « Je l’ai vu hier. Je lui ai demandé ‘Tu as aimé la France?’ Il m’a dit: ‘Je n’irai pas en France. Je n’irai pas en France' », a raconté le candidat républicain. « Ils ne vont pas m’aimer pour dire ça, mais regardez ce qui s’est passé à Nice […] Vous avez vu ce qui s’est passé hier [mardi] avec le prêtre […] La France n’est plus la France ».

« La France est forte, Mr. Trump »

L’exécutif français avait déjà répliqué mercredi soir via un tweet du Premier ministre Manuel Valls: « #FranceisstillFrance and #Franceisstrong Mr. Trump » (La France est toujours la France et la France est forte, M. Trump).

Le chef du gouvernement français s’en était déjà pris au candidat républicain ces derniers mois. Il avait dénoncé cette semaine une « trumpisation » d’une partie de la droite française après les attentats, l’accusant d’emprunter le « discours de haine » du milliardaire.

Hollande vs Trump: « La France sera toujours la France! »

Par LEXPRESS.fr, publié le 28/07/2016 à 14:21, mis à jour à 14:30

En déplacement ce jeudi dans les Pyrénées-Atlantiques, le chef de l’Etat a répondu à Donald Trump. La veille, le candidat républicain à la Maison Blanche avait déclaré, au vu des récents attentats, que « la France n’est plus la France ».

Les clubs parlementaires, ces rencontres organisées par des lobbies

Cl86zg0WAAAlDcu.jpg largeLe terme « club parlementaire » désigne « des rencontres informelles organisées entre députés, sénateurs et professionnels sur des thèmes d’études, qu’il s’agisse de la défense, de la santé, de l’industrie agro-alimentaire, ou des transports… » (définition donnée par le rapport 2015 du Déontologue).

A la différence des groupes d’études, ces clubs n’ont aucune existence officielle pour l’Assemblée et ne sont pas rattachés au Parlement. Surtout, ils sont pour la plupart organisés par des entreprises de lobbying.

La régulation des clubs parlementaires est un serpent de mer, déjà évoqué par le premier Déontologue de l’Assemblée nationale. L’actuel titulaire du poste avait lui aussi traité le sujet dans son dernier rapport. Entre les lignes, on comprend qu’il a bien du mal à réguler ces clubs avec les outils existants.

Le Président de l’Assemblée Claude Bartolone a donc saisi la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) en octobre dernier. Celle-ci vient de remettre ses propositions.

On apprend dans son rapport qu’au moins 41 clubs parlementaires ont pu être recensés. Parmi eux, 31 sont organisés par des sociétés de lobbying (dont 22 par une même société) ; du « Club du deux roues motorisés », au « Club bois et forêts », en passant par le « Club des amis du cochon », il y en a pour tous les sujets.

Les 10 autres clubs ont été créés en dehors des sociétés de lobbying, souvent par des associations ou des fédérations. On y trouve le très ancien « Club des parlementaires amateurs de havane », créé par André Santini, ou encore le très efficace « Club des parlementaires pour le vélo ».

La HATVP fait surtout 10 propositions qui, en réalité, demandent pour la plupart une meilleure application du droit existant (mention de la présidence d’un club dans la déclaration d’intérêt, déclaration des avantages reçus, non-utilisation des moyens de l’Assemblée…) et une meilleure information des parlementaires (sources de financements, coût des invitations…).

Elle recommande de renforcer les obligations déontologiques applicables aux organisateurs des clubs, en s’appuyant sur le registre créé par la future loi Sapin 2 – même si on en revient toujours au même : il faudrait pour cela que les organisateurs s’inscrivent bien sur le registre.

Loin d’être anecdotique, la proposition d’interdire l’utilisation du terme « parlementaire » est clé. Car ce qui fait surtout tiquer certains, c’est l’utilisation ambiguë de ce terme, qui donne à ces clubs un caractère officiel qu’ils n’ont pas, si ce n’est qu’ils sont généralement présidés par des parlementaires.

La HATVP avance également l’interdiction de réunion de ces clubs dans l’enceinte du Parlement. Comme le précisait le Déontologue, l’article 23 du Règlement interdit « la réunion dans l’enceinte du Palais, de groupements permanents (…) tendant à la défense d’intérêts particuliers, locaux ou professionnels et entraînant pour leurs membres l’acceptation d’un mandat impératif« . Mais cette interdiction (théorique) se heurte à la liberté de réunion des parlementaires. Sur le papier, elle semble aussi très restreinte, du fait de la référence au mandat impératif.

Par ailleurs, la Haute Autorité propose d’interdire la domiciliation de ces clubs dans l’Assemblée (ce qui concerne ceux non-créés par des sociétés de lobbying). Précisons que certains collaborateurs parlementaires gèrent de tels clubs, en complément de leur emploi à temps partiel. La HATVP aimerait interdire ce cumul d’activité, tout en précisant que cela reste soumis à une réflexion d’ensemble sur le statut des collaborateurs, dont les situations sont très diverses.

Le Bureau de l’Assemblée a repris la plupart de ces propositions lors de sa réunion du 13 juillet. Sans surprise, il a ainsi décidé de renforcer les obligations des lobbyistes : information sur les sources de financement des clubs et sur le montant des invitations, interdiction de réunion dans l’enceinte, et interdiction d’adosser le terme « parlementaire » (interdiction qui semble ne concerner que les 31 clubs rattachés à des représentants d’intérêts). Ces nouvelles règles seront intégrées au code de conduite créé en 2013 et donc applicables uniquement aux inscrits sur le registre de l’Assemblée (par chance, toutes les sociétés ayant créé un club y sont)… elles seront sans doute reprises pour le registre unique version « Sapin 2″, lorsqu’il sera créé.

Une des propositions de la HATVP n’a pas été évoquée, mais mérite qu’on s’y arrête : la dernière. Car interdire les réunions à l’intérieur du Palais Bourbon et retirer le mot « parlementaire » ne freinera sans doute pas l’attractivité des clubs. Pour cause, leur intérêt est de disposer de moyens financiers et de la logistique apportée par les lobbyistes, et donc de pouvoir organiser des déjeuners, dîners-débats et autres colloques. Ces événements permettent aux lobbyistes d’approcher les parlementaires et de faire passer leur message, mais également à ces derniers de recueillir des informations en rencontrant les professionnels de façon informelle.

Les groupes d’études ne disposent pas de tels moyens. La HATVP invite donc à lancer une réflexion « sur le nombre et les moyens de ces groupes et sur les possibilités d’accroitre le nombre de manifestations organisées par les assemblées« .

Plus qu’une simple mise à distance (physique et sémantique) des clubs – qui était l’objectif de Claude Bartolone -, cette proposition a le mérite de distinguer la fonction de « débat et dialogue avec la société civile » de celle de « lobbying », inhérentes aux clubs parlementaires… en invitant le Parlement à se réapproprier la première, par le biais des groupes d’études.

Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray

Un Plouc Chez les Bobos :

https://blogs.mediapart.fr/cuenod/blog

T. Soulcié :

http://www.soulcie.fr/

Wingz :

http://www.wingz.fr/

Deligne :

http://deligne-dessins.tumblr.com/

Conversation avec Jacques Attali (Blog de Jacques Attali) :

http://blogs.lexpress.fr/attali/

Des pellicules plein la tête (Blog de Christophe Carrière) :

http://blogs.lexpress.fr/cinema/

Nouvelle formule (Blog de l’Express par Eric Mettout) :

http://blogs.lexpress.fr/nouvelleformule/