Malgré la polémique, France 2 maintient son débat du 20 avril

Ça n’avance pas côté France Télévisions. Le groupe a proposé d’autres dates pour son débat de pré-premier tour, sans toutefois convaincre les candidats qui ont déjà fait savoir qu’ils ne voulaient plus y participer.

Que va donc faire France 2? Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et François Fillon ne souhaitent plus se rendre sur le plateau du débat du 20 avril, organisé trois jours seulement avant le premier tour de l’élection présidentielle.

LIRE AUSSI >> Débat de France 2: pourquoi la date du 20 avril pose problème

La raison? Ils estiment que la date est problématique, le devoir de réserve des médias (qui n’auront plus l’autorisation de faire intervenir les hommes politiques en plateau) débutant le 22 avril.

Aucune date n’a rencontré de consensus

Le CSA ayant manifesté sa « préoccupation », France Télévisions a réuni jeudi soir les représentants des onze candidats à la présidentielle « afin d’évoquer les modalités du débat », indique le groupe dans un communiqué de presse.

« Dans un souci de dialogue et au service du débat citoyen, France Télévisions a proposé aujourd’hui d’autres dates ou une adaptation du format de l’émission », apprend-t-on. Malheureusement pour la chaîne, « aucune de ces propositions [n’a] rencontré de consensus. »

France Télévisions essaie de rassurer CSA et candidats

Aucune annulation du débat prévu pour autant, France Télévisions maintient son émission du 20 avril et « renouvelle son invitation » aux candidats.

Le groupe tente de rassurer à la fois les politiques et le CSA, s’engageant « à tout mettre en oeuvre sur ses antennes le vendredi 21 avril pour permettre aux candidats qui auraient été mis en cause lors du débat par des éléments nouveaux de polémique électorale d’y répondre utilement au sens de l’article 48-2 du code électoral. » Il n’est pas sûr que cela suffise à convaincre.

PRÉSIDENTIELLE >> Inscrivez-vous pour recevoir en temps réel les résultats de votre ville

« Cabinet noir » de l’Elysée: des ténors de la droite réclament une enquête

Selon Le Figaro, plusieurs élus LR de premier plan vont envoyer un courrier listant les infractions relevées dans l’ouvrage « Bienvenue Place Beauvau »à la cheffe du parquet national financier et au procureur de Paris pour qu’une enquête soit ouverte.

Ils ont épluché le livre polémique Bienvenue Place Beauvau et réclament l’ouverture d’une enquête. Selon une information du Figaro, plusieurs poids lourds de la droite parmi lesquels Bruno Retailleau, Christian Jacob, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Philippe Bas et Luc Chatel s’apprêtent à envoyer à la patronne du Parquet national Financier Eliane Houlette ainsi qu’au procureur de Paris François Molins un courrier revenant sur le livre des journalistes Didier Hassoux, Christophe Labbé et Olivia Recasens.

L’objectif? Dresser la liste des faits délictueux constatés dans l’ouvrage au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, qui oblige toute autorité constituée à donner avis d’infraction connue.

Liste des infractions jugées constituées

A cette lettre, qui devrait être envoyée lundi, est joint un tableau listant les extraits du livre associés aux infractions jugées constituées – association de malfaiteurs, corruption, corruption des autorités judiciaires, trafic d’influence, atteinte à la vie privée, entre autres.

Le livre Bienvenue Place Beauvau avait déjà fait réagir François Fillon, qui a parlé d’un « scandale d’Etat » et dénoncé l’existence d’un « cabinet noir » à l’Elysée, ou encore Valérie Pécresse, qui a annoncé vouloir porter plainte contre X sur la base d’un passage consacré à la médiatisation de l’interpellation de son fils en possession de cannabis.

PRÉSIDENTIELLE >> Inscrivez-vous pour recevoir en temps réel les résultats de votre ville

Argent liquide, Kadhafi et James Bond… Cinq choses à savoir sur Boris Boillon

Arrêté à la gare du Nord en juillet 2013 avec 350 000 euros et 40 000 dollars dans ses bagages, l’ancien diplomate du Quai d’Orsay Boris Boillon doit être jugé ce jeudi pour, entre autres, blanchiment de fraude fiscale.

Boris Boillon refait l’actualité. Ancien diplomate du ministère des Affaires étrangères, ce « Sarko Boy » doit comparaître ce jeudi devant les juges du tribunal correctionnel de Paris pour faux et usage de faux, blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux. En cause, son arrestation en juillet 2013 à la gare du Nord en possession de 350 000 euros et 40 000 dollars en argent liquide. Petit retour sur les faits d’arme de cet ambassadeur pour le moins atypique.

Le « petit arabe » de Sarkozy, « fils » de Kadhafi

Âgé de 47 ans, Boris Boillon a été conseiller de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, puis président de la République. Place Beauvau, il était la petite main de David Martinon, conseiller diplomatique de l’ex-chef de l’Etat. Après l’élection présidentielle de 2007, le « Sarko Boy » devient conseiller Moyen-Orient à l’Elysée. Parlant arabe, il s’illustre dans l’affaire des infirmières bulgares, servant de traducteur entre Cécilia Sarkozy, chargée du dossier par son époux, et le colonel Mouammar Kadhafi. Dès lors, le jeune conseiller est séduit par le dirigeant libyen, allant jusqu’à se vanter que celui-ci l’appelle « mon fils ».

Boris Boillon a été le "M. Moyen-Orient" de Nicolas Sarkozy. Ici l'ex-chef de l'Etat et son conseiller, en compagnie du président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, le 15 juin 2010.

Boris Boillon a été le « M. Moyen-Orient » de Nicolas Sarkozy. Ici l’ex-chef de l’Etat et son conseiller, en compagnie du président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, le 15 juin 2010.

REUTERS/Philippe Wojazer

Arabophone et spécialiste du Moyen-Orient, le diplomate est ensuite propulsé ambassadeur de France en Irak en 2009, puis en Tunisie en 2011. Surnommé « mon petit arabe » par Nicolas Sarkozy, Boris Boillon ambitionne de dépoussiérer la diplomatie française en ayant recours à un style plus franc. Ses déclarations du type, « la reconstruction de l’Irak, c’est le marché du siècle! », faisaient tousser dans les couloirs feutrés du Quai d’Orsay, comme le rapportait Paris Match.

Il se prend pour James Bond

À son profil atypique s’ajoute sa gestion de son image, quelque peu « bling-bling » conforme à son profil sarkozyste. Dans un reportage de 66 minutes diffusé sur M6 en 2009, Boris Boillon est filmé en train de faire son footing autour de l’ambassade de Bagdad. Dans le reportage, le diplomate déclare faire chaque matin « des entraînements commando ». Il y fait visiter l’ambassade, son loft, sans oublier son dressing et sa salle de bains.

Les propos de Boris Boillon face à la presse tunisienne en février 2011 a suscité un tollé.

Les propos de Boris Boillon face à la presse tunisienne en février 2011 a suscité un tollé.

REUTERS/Soubeir Souissi

En 2011, nommé ambassadeur à Tunis dans la foulée de la chute de Ben Ali, Boris Boillon crée la polémique en se montrant agressif avec les journalistes. Dès sa première rencontre avec la presse tunisienne, il qualifie les questions de « débiles ». Une scène qui a déclenché un tollé, certains Tunisiens lui lançant « Dégagez, petit Sarko! » ou encore « Boris dégage! ». À la suite de quoi il s’est excusé, puis a accordé un entretien au magazine people Tunivisions, en s’y comparant à James Bond. Il y énumère également ses qualités, « le courage et la franchise ». Son seul défaut? « L’impétuosité ». Les réseaux sociaux font aussi leur miel, à l’époque, de sa photo de profil sur le site Copains d’avant, sur laquelle il apparaît torse nu, en boxer.

Remercié par Hollande, il « pantoufle »

En août 2012, le président socialiste fraîchement élu n’est visiblement pas épaté par les états de service de Boris Boillon. Il le démet de ses fonctions d’ambassadeur à Tunis. Dans la foulée, l’ex-diplomate entame une carrière dans le privé en créant sa société de conseil, Spartago, spécialisée dans le « conseil pour les affaires et autres conseils de gestion ».

Comme l’a révélé le site du Point, Spartago a été dirigée par Malika Benlarbi, proche de l’ancien conseiller et de Henri Guaino. Une franc-maçonne qui se vante de ses excellentes relations avec l’ambassade du Qatar à Paris. En plus de ses activités de directrice générale de la société de conseil, Malika Benlarbi a été directrice des relations institutionnelles de L’Oréal pour le Maghreb et le Moyen-Orient.

En plus de Spartago, Boris Boillon a également dirigé French Properties UR, société de « conseil et d’intermédiation dans les domaines liés notamment à la construction, au développement d’infrastructures et à l’énergie ».

Incognito avec une valise de cash

Le 31 juillet 2013, l’ancien ambassadeur est arrêté par les douaniers à la gare du Nord, alors qu’il est sur le point de prendre un train pour Bruxelles. En jean et polo, sans pièce d’identité ni téléphone mobile, Boris Boillon transporte dans ses bagages 350 000 euros et 40 000 dollars en argent liquide. Pour s’expliquer, il déclare que cet argent lui a été versés par des clients irakiens afin de lui permettre de créer une filiale de sa société de conseil.

LIRE AUSSI >> Tunisie: Boris Boillon, « le James Bond de la diplomatie »?

Pour sa défense, comme l’a rapporté Mediapart, l’ancien ambassadeur a fourni des documents qui se sont révélés être des faux, d’où le motif retenu de « faux et usage de faux ».

Un aller-retour express au Quai d’Orsay

Malgré cet épisode, Boris Boillon s’est vu réintégrer dans le corps diplomatique à l’été 2016. « Il a été renvoyé en renfort jusqu’à la fin de l’année auprès de notre délégation aux Nations unies à New York », avait confirmé au Figaro une source au ministère des Affaires étrangères.

Un retour de courte durée, puisque la justice l’a renvoyé en correctionnelle en novembre dernier pour avoir transporté plus de 10 000 euros en argent liquide sur sa personne.

LIRE AUSSI >> L’ex-ambassadeur Boris Boillon suspendu du Quai d’Orsay

« Compte tenu des derniers développements de la procédure judiciaire, le ministère des Affaires étrangères a décidé d’interrompre immédiatement sa mission à New York et de procéder à son rappel en vue d’une mesure de suspension », avait annoncé un communiqué du Quai d’Orsay, qui déclarait n’avoir aucune connaissance des « suites » que donnerait la justice à l’enquête préliminaire ouverte en 2013.

PRÉSIDENTIELLE >> Inscrivez-vous pour recevoir en temps réel les résultats de votre ville

Débat présidentiel: sur Twitter, Mélenchon gagne la bataille de la popularité

Fillon en force, Mélenchon au naturel, Macron à la bagarre, Hamon en retrait et Marine Le Pen au son des trumpistes: sur Twitter, le débat présidentiel de lundi soir n’a pas tout à fait ressemblé à sa version télévisée. Décryptage.

Les équipes numériques de François Fillon étaient prêtes: dès le début du débat entre les cinq plus gros candidats à la présidentielle, lundi soir sur TF1, le compte officiel des Républicains a bombardé Twitter, soit en postant directement, soit, sur d’autres comptes, à travers les « hashtags déposés », #FillonPresident et Fillon2017 – comme le dit TBWACorporate, le signe d’une « communication bien orchestrée ».

Pendant la première heure du débat, les équipes numériques de François Fillon ont pris d'assaut Twitter.

Pendant la première heure du débat, les équipes numériques de François Fillon ont pris d’assaut Twitter.

TBWACorporate

A l’inverse, Jean-Luc Mélenchon est parti doucement. Mais si lui, ses équipes ou ses sympathisants ont moins postés directement, ils ont été les mieux relayés: parmi les dix tweets les plus retweetés de la soirée, trois émanent du leader du Parti de gauche – dont celui sur la fraude fiscale, 1400 fois – et deux lui sont très favorables.

Celui de Jean-Michel Aphatie, le journaliste de France Info, qui félicitait le candidat de la France insoumise d’avoir (enfin) mis les pieds dans le plat des affaires, a lui aussi fait un tabac: 770 retweets. La séquence a marqué.

Derrière Jean-Luc Mélenchon, ses quatre rivaux font pâle figure en matière d’engagement. Chez Marine Le Pen et François Fillon, le message le plus retweeté l’est 700 fois, chez Benoît Hamon 900, chez Emmanuel Macron, 1000, à deux reprises.

Emmanuel Macron, vedette incontestée des scènes les plus appréciées de la pièce qui s’est jouée lundi soir: les engueulades et leur lot de petites phrases. Ainsi de l’affrontement avec Marine Le Pen, après que la présidente du Front national eut prétendu que le candidat de En Marche! avait défendu le port du burkini. « Je n’ai pas besoin d’un ventriloque, Madame Le Pen », la réponse d’Emmanuel Macron, tweeté par son compte officiel, a été diffusée par plus de 4000 de ses followers.

La riposte de Marine Le Pen, notamment sur le « grand vide » du discours d’Emmanuel Macron, a fait moins fort: 630 retweets seulement.

Les thèmes les plus associés aux candidats dessinent assez fidèlement leur positionnement politique: à Jean-Luc Mélenchon le #nucléaire, à Marine Le Pen les #policiers, le #chômage ou l’#immigration, à François Fillon la #laïcité et la #santé, à Benoît Hamon les #réfugiés, le #contrôle au faciès ou la #réinsertion des prisonniers.

LIRE AUSSI >> Après le débat, Macron devance Le Pen

Sur Twitter, Benoît Hamon est le grand perdant de la soirée. Le candidat socialiste est non seulement le moins cité sur les réseaux au cours du débat, mais, quand il l’est, c’est majoritairement par le compte du PS ou par des… taquins. Plus que les quatre autres participants, il a fait l’objet de moqueries. Pire, quand ses tweets ont été retweetés, c’est qu’ils dataient et le mettaient en porte-à-faux.

Dernière indication de l’étude de notre partenaire, en forme de confirmation: la trumposphère aime bien Marine Le Pen. La candidate du FN a bénéficié du soutien sur Twitter de nombreux partisans affichés du président américain, en français et en anglais. Comme ce hashtag, particulièrement mentionné, qui dit tout de son développement à l’international: #MFGA, « make France great again ».

Une étude réalisée par l’agence TBWACorporate, les 20 et 21 mars 2017, sur le réseau social Twitter.

Une étude réalisée par l'agence TBWA, entre le 2 et le 6 mars 2017, sur le réseau social Twitter.

Une étude réalisée par l’agence TBWA, entre le 2 et le 6 mars 2017, sur le réseau social Twitter.

TBWA

PRÉSIDENTIELLE >> Inscrivez-vous pour recevoir en temps réel les résultats de votre ville

Le sport, c’est bon (aussi) pour le cerveau

De plus en plus d’études prouvent que l’activité physique freine l’apparition des troubles liés à la maladie d’Alzheimer. Mieux, courir ou pédaler pourrait même… doper notre intelligence!  Ils s’inquiètent. L’un a le sentiment de perdre un peu trop régulièrement ses affaires; l’autre pose dix fois les mêmes questions, faute de se souvenir des réponses. Des patients comme ceux-là, le Pr Jacques Hugon, chef du centre de neurologie cognitive du groupe hospitalier Lariboisière-Fernand-Widal (Paris), en voit défiler tous les jours. Que ces symptômes soient ou non un signe réel de la maladie d’Alzheimer, si difficile à diagnostiquer, le médecin leur donne dorénavant à tous le même conseil: « Faites du sport! » Avant de préciser: « Depuis deux ans, je pousse mes malades à se mettre au jogging, à la natation, ou même au vélo d’appartement, au moins trois quarts d’heure trois fois par semaine. »  De plus en plus d’études prouvent que l’activité physique freine l’apparition des troubles liés à la maladie d’Alzheimer. Mieux, courir ou pédaler pourrait même… doper notre intelligence!  Ils s’inquiètent. L’un a le sentiment de perdre un peu trop régulièrement ses affaires; l’autre pose dix fois les mêmes questions, faute de se souvenir des réponses. Des patients comme ceux-là, le Pr Jacques Hugon, chef du centre de neurologie cognitive du groupe hospitalier Lariboisière-Fernand-Widal (Paris), en voit défiler tous les jours. Que ces symptômes soient ou non un signe réel de la maladie d’Alzheimer, si difficile à diagnostiquer, le médecin leur donne dorénavant à tous le même conseil: « Faites du sport! » Avant de préciser: « Depuis deux ans, je pousse mes malades à se mettre au jogging, à la natation, ou même au vélo d’appartement, au moins trois quarts d’heure trois fois par semaine. »

Haro sur les jacobins centralisateurs?

Michel Onfray est certain que la Révolution française a fait prendre à la nation politique un mauvais embranchement, une direction fatale. En humiliant la voie libérale et décentralisatrice des Girondins, et en consacrant la voie hypercentralisatrice des Jacobins. Le billet d’Alexis Lacroix.

On le savait: qu’on l’applaudisse ou qu’on l’en blâme, le fondateur de l’Université populaire de Caen a, d’ores et déjà, tiré un trait désolé sur l’aventure de l’Occident: à en croire son avant-dernier ouvrage, Décadence, l’Europe, comme figure spirituelle dessinant le finistère du continent asiatique, est en bout de course. Et vouée à se déliter inexorablement.

Vous souhaitez lire la suite ?

Cet article a été publié dans le magazine L’Express.

Il est réservé à tous nos abonnés.

1€

Le premier mois sans engagement

Profiter de l’offre !

Déjà abonné 100% numérique ?Se connecter
Déjà abonné au magazine papier ?

(Activez votre compte pour bénéficier gratuitement de tous les contenus payants sur tous les écrans)

Se connecter

PRÉSIDENTIELLE >> Inscrivez-vous pour recevoir en temps réel les résultats de votre ville

Messages homophobes dans « l’équipe bis » de Fillon: « Il n’y aura pas d’exclusion »

Sur Twitter, de nombreux internautes dénoncent depuis plusieurs jours l’implication de Samuel Lafont dans la campagne présidentielle de François Fillon. Ce militant anti-mariage pour tous, habitué aux dérapages, ne sera pourtant pas sanctionné, selon nos informations.

Samuel Lafont, co-responsable des « réseaux sociaux » du pôle « Société civile » de François Fillon ne sera pas sanctionné, assure à L’Express, Pierre Danon, directeur de l' »équipe bis » du candidat de la droite.

LIRE AUSSI >> Un membre de « l’équipe bis » de Fillon rattrapé par ses messages homophobes

Depuis plusieurs jours, les tweets très radicaux et parfois homophobes de ce militant anti-mariage pour tous, bien connu des réseaux sociaux, refont surface après la révélation de ses nouvelles responsabilités dans la campagne de François Fillon. « Est-ce que je peux me marier avec mon chien alors? », avait notamment tweeté le jeune homme en 2012, en plein débat sur le projet de loi du « mariage pour tous ».

Rien d' »incompatible » avec la campagne

Face à la polémique, Pierre Danon, très proche de François Fillon, avait promis, auprès de L’Express, de « réagir rapidement », s’il jugeait les tweets de Samuel Lafont « incompatibles » avec son engagement auprès du candidat LR. Ce jeudi, il explique pourtant n’avoir trouvé aucun message « homophobe ou raciste » sur le fil Twitter de son responsable réseaux sociaux ». « Il n’y aura pas d’exclusion », explique-t-il.

« J’ai passé deux heures à tout regarder [plus de 85 000 tweets] et je n’ai rien vu qui justifie d’écarter Samuel Lafont de l’équipe », assure Pierre Danon, l’ancien PDG de Numéricable et maître d’oeuvre du rassemblement de soutien à François Fillon organisé au Trocadéro le 5 mars.

Des propos « couillus »

Selon lui, les messages ne contreviennent pas aux « lignes rouges » tracées par François Fillon: « Il n’y a pas de racisme, pas d’homophobie, ni remise en cause de la loi Veil [relative à la dépénalisation de l’avortement en France] », précise-t-il, ajoutant qu’en l’absence de « dérapage », Samuel Lafont garde « toute (sa) confiance ».

Messages homophobes dans "l'équipe bis" de Fillon: "Il n'y aura pas d'exclusion"

Capture d’écran Twitter @Samuel_Lafont

Exemple de tweets du co-responsable des "réseaux sociaux" du pôle "Société civile" de la campagne de François Fillon.

Exemple de tweets du co-responsable des « réseaux sociaux » du pôle « Société civile » de la campagne de François Fillon.

Capture d’écran Twitter @Samuel_Lafont

Interrogé en particulier sur le tweet « Est-ce que je peux me marier avait mon chien alors? » et plusieurs montages homophobes – dont BuzzFeed s’est également fait l’écho – partagés par Samuel Lafont, Pierre Danon évoque des propos « couillus ». L’ancien PDG de Numericable confirme aussi avoir eu connaissance de caractère « actif et incisif » de son responsable réseaux sociaux au moment de son embauche dans le pôle « Société civile ».

PRÉSIDENTIELLE >> Inscrivez-vous pour recevoir en temps réel les résultats de votre ville

« Fillon, dandy de grand chemin »

francois-fillon-69_5795959Le duc de Beaucé est un petit cachotier. Soyons mauvaise langue: se pourrait-on seulement d’imaginer que l’argent du Penelopegate aurait pu être dévolu au renouvellement de sa garde robe?

Une gazette dominicale nous enseigne que le duc a consacré quelque quarante huit mille écus à des fins de ne point aller cul nu: une somme rondelette qui lui épargne le supplice de s’en aller fréquenter les tailleurs de la vulgate.

Tout le contraire de notre roi! A-t-on seulement oublié qu’au début de son règne, le Flou fit s’esclaffer la Cour en apparaissant dans des costumes atrocement mal coupés, fagoté comme l’as de pique, sans doute aucun commandés au « Petit Brummell », 12 place de la Gare à Tulle.

A-t-on encore oublié, étourneaux que nous sommes, qu’avant le Flou, le Bref, Don Sarcozzi, s’habillait de bien tapageuse façon, le regard dissimulé derrière des « Aviator » de maquereau marseillais?

Foin de tout cela chez notre duc de Beaucé: une élégance toute de cette retenue un zeste provinciale, apanage d’une droite patrimoniale qui abhorre l’ostentation, à l’abri du péché, à déguster un Paris-Brest acheté comme il sied à la sortie de la messe dominicale.

Seules les chaussettes du duc viennent à perturber ce strict ordonnancement de laine tout aussi peignée que sa coiffure en forme de pain au chocolat, légèrement calamistrée, qui lui confère l’air d’un vieil enfant de choeur dont l’image se serait inopinément échappée du missel.

Ses chaussettes, donc: les mêmes que celle du Pape, rouges comme le sang du Christ. Une fantaisie peut-être héritée d’Edouard le Bouffi, Monsieur de Balladur, qui s’obstinait à sangler ses rondeurs en des complets achetés chez les meilleurs faiseurs de Savile Row.

- Y se fringue pas chez Tati, le beau Fifi! ricane Artois, tout de cette mauvaise foi qui nous irrite et nous enchante.

– Treize mille écus les deux costards, offerts par un ami! Marquise, il nous tarde de fréquenter ce tailleur à des fins nous mettre fissa au diapason de la future étiquette de Cour! Que n’ai-je seulement un ami suffisamment fortuné pour me faire de tels présents!

– Comte, votre mauvais caractère vous prive de ces libéralités de Cour…

– Boufre, marquise! Six mille euros le costard! Cinquante mille écus de fringues! Cinquante mille écus, mais c’est la somme qui lui fut aimablement prêtée par son ami milliardaire, éditeur du « Revenu des deux mondes » qui, pour renfort de potage, eut la bonté de rémunérer Lady Penelope à ne rien foutre! Le duc de Beaucé aurait-il été dans le besoin au point d’emprunter cette somme à des fins de régler les émoluments de son tailleur? Voici qui serait trop farce!

– Comte, soyons charitable et souvenons-nous que notre roi, le Flou, pilla sans vergogne la cassette du royaume en payant grassement son figaro à des fins qu’il mit forme à une toundra du noir des corbeaux…

– Si fait, marquise, si fait. Cependant, une chose étreint notre coeur lorsque l’on se prend de contempler Monsieur de Fillon flanqué de la duchesse de Beaucé, Lady Penelope.

– L’infortune de cette femme, flouée par un dandy si peu scrupuleux…

– Et radin, par dessus le marché! A-t-il seulement consacré quelques écus à l’ « adornment’ » de la mise de son épouse qui semble s’être fournie à l’entraide ou aux « Restos du coeur’ »? Jamais au grand jamais, nous ne la vîmes plaisamment habillée, recluse qu’elle semble être dans la posture d’une Penelope à tisser non le linceul de son époux, mais la laine de ses costards. Jamais prénom ne fut si bien porté.

Caricature d’Emmanuel Macron: François Fillon dénonce un dessin « antisémite »

Le candidat à l’élection présidentielle a dénoncé samedi le dessin publié la veille sur le compte Twitter des Républicains, représentant Emmanuel Macron avec un nez crochu, un haut de forme et un cigare. L’ancien Premier ministre réclame des sanctions.

Le tollé a été tel que le dessin a été vite retiré de Twitter. Mais les réactions politiques se succèdent après la publication vendredi d’une infographie intitulée « La Vérité sur la galaxie Macron », dépeignant le candidat d’En Marche! à la présidentielle, ancien banquier d’affaires, vêtu d’un costume-cravate et d’un haut-de-forme avec un nez crochu, un cigare et une faucille rouge. Samedi soir, c’est François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, qui a dénoncé « la caricature inacceptable » d’Emmanuel Macron.

LIRE AUSSI >> Une caricature de Macron, perçue comme antisémite, crée l’émoi

« Une caricature inacceptable a été publiée hier sur le compte Twitter des Républicains. Je comprends l’émoi qu’elle a pu susciter car elle évoquait des dessins d’une époque sombre de notre histoire et véhiculait une idéologie contre laquelle je me suis toujours battu », déclare dans un communiqué l’ancien Premier ministre. « Le combat politique est rude mais il doit rester digne », ajoute-t-il, avant d’affirmer ne pouvoir « tolérer que (son) parti diffuse des caricatures reprenant les codes de la propagande antisémite ».

Caricature de Macron, publiée ce vendredi sur le compte Twitter officiel de Les Républicains

Caricature de Macron, publiée ce vendredi sur le compte Twitter officiel de Les Républicains

Twitter/Les Républicains

Alors que le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, avait publié hier un communiqué d’excuses, François Fillon va plus loin. « Je lui ai demandé de prendre les sanctions qui s’imposent à l’égard de ceux qui ont ainsi donné de notre mouvement une image totalement contraire aux valeurs qui sont les nôtres », affirme le candidat.

François Fillon demande des sanctions

La caricature a suscité un vif émoi et des commentaires indignés sur les réseaux sociaux, poussant le parti LR à la retirer dans l’après-midi de vendredi « pour éviter toutes polémiques inutiles ». « Conscient que la caricature d’Emmanuel Macron que le compte Twitter des Républicains avait diffusée et retirée sur les réseaux sociaux a pu être mal interprétée, je tiens, au nom de tous les Républicains, à présenter mes excuses à ceux qui ont pu être blessés ou choqués », avait déclaré vendredi soir Bernard Accoyer.

« L’usage de vocables et de représentations puisant dans l’imaginaire antisémite est extrêmement préoccupant pour la qualité républicaine des débats mais aussi pour l’état d’esprit qui prévaut dans certains états-majors », avait dénoncé pour sa part le porte-parole d’En Marche!, Benjamin Griveaux.

PRÉSIDENTIELLE >> Inscrivez-vous pour recevoir en temps réel les résultats de votre ville

Des contrôles d’identité filmés

Cela fait des années que nous aurions dû adopter ce système, mais enfin, tout vient à point à qui sait attendre : depuis début mars, les policiers et gendarmes, dès lors qu’ils procèdent à des contrôles d’identité, doivent filmer leur intervention avec des caméras-piétons, dans quelques 23 zones de sécurité prioritaires. L’on compte notamment parmi ces sites des ZSP du Paris intra muros, en petite et grande couronne, mais également des départements comme la Haute-Garonne.
Ce n’est encore qu’un ballon d’essai, qui ne doit pas excéder un an. Mais c’est à mon sens un grand pas en avant. Ce dispositif est utilisé depuis des années à l’étranger, et a carrément montré sa valeur. Le but de ces caméras-piétons est d’apaiser la relation au moment d’une intervention : les policiers peuvent ainsi établir qu’ils ont bien fait leur travail, et les habitants ne peuvent être ignorés en cas de bavure. Le dispositif est donc en principe avantageux pour tous les acteurs. Autre avantage, ces caméras embarquées permettent de faire l’impasse sur les rapports écrits, ce qui pourrait réduire énormément la pesanteur administrative. Si vous avez déjà vu un policier rédiger un rapport, vous comprenez de quoi je parle !).Au terme de l’expérimentation, les directeurs généraux de la Police et de la Gendarmerie Nationales présenteront un rapport soupesant l’incidence de ces caméras-piétons sur la qualité des interventions. Si ce système est validé, des scandales tels que celui de Théo à Aulnay-sous-Bois ne devraient donc plus faire la une de l’actualité. L’initiative a été bien accueillie par tous les acteurs ! D’autant que Bruno Le Roux a d’ores et déjà annoncé que le nombre de caméras allait être doublé dans les mois qui viennent.