Régionales 2015: les Français ne croient pas au référendum de Cambadélis

D’aprs un sondage Le Parisien/BFMTV publi ce samedi, 72% des Franais ne croient pas que le rfrendum propos par Jean-Christophe Cambadlis puisse « rassembler efficacement la gauche ».

Ils ne sont pas convaincus par le référendum sur l’union de la gauche, proposé par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien/Aujourd’hui et BFMTV publié ce samedi, 72% d’entre eux considèrent qu’il ne permettra pas de « rassembler efficacement la gauche » dès le premier tour des régionales. En revanche, 27% sont convaincus du contraire, tandis que 1% ne se prononcent pas. Par ailleurs, 71% des personnes interrogées considèrent que le PS n’est pas « légitime à organiser seul » ce référendum.

Preuve supplémentaire de ce désaveu, seuls 8 % des Français et 18% des sympathisants de gauche se déclarent absolument certains d’aller voter, précise l’enquête.

Le patron du PS avait annoncé, le 19 septembre dernier la tenue de ce référendum surprise qui se déroulera du 16 au 18 octobre. « La question sera assez simple, vous le verrez dans quelques jours: elle portera sur ‘oui ou non à l’unité dès maintenant pour les élections régionales?' », avait-il déclaré à l’issue d’un Conseil national.

Banlieue, Islam, Poutine… Nicolas Sarkozy remet de l’eau dans son Kärcher

Le Prsident des Rpublicains s’est lch en dbut de semaine devant les membres du think thank libral Choiseul 100. Islam, Banlieues, Poutine et rseaux sociaux… Nicolas Sarkozy n’a pas retenu ses coups.

Nicolas Sarkozy muscle sa droite. L’ancien président s’exprimait en début de semaine lors du dîner annuel du club Choiseul 100, un think tank libéral qui honore les 100 premiers jeunes responsables économiques français de moins de 40 ans. Banlieues, Islam, Russie… Selon les propos rapportés par Le Point, l’ancien chef de l’Etat s’est lâché devant son auditoire, reprenant les accents droitiers de sa campagne de 2012.

Sur les banlieues

En 2005, le ministre de l’Intérieur Sarkozy promettait de « nettoyer au Kärcher » la cité des 4000, après la mort d’un enfant dans une fusillade. Dix ans plus tard, le ton n’a pas changé. Interrogé sur la question des banlieues par l’entrepreneur Aziz Zenni, Nicolas Sarkozy n’y est pas allé de main morte. « Les banlieues doivent arrêter de culpabiliser la France« , a-t-il affirmé, avant de les comparer aux ruraux qui « n’ont pas brûlé les abribus et pourtant crèvent ».

Sur la crise au Moyen-Orient

Interrogé sur la situation au Moyen-Orient, Nicolas Sarkozy a critiqué l’inaction de Barack Obama. Selon lui Bachar el-Assad « doit partir ». L’ancien président a également appelé l’islam à se réformer. « L’islam est la seule religion qui a connu son Moyen Âge après sa Renaissance« , a-t-il lancé.

Sur Poutine

Selon Nicolas Sarkozy, on fait un « mauvais procès » au président russe depuis l’annexion de la Crimée en 2014. L’ancien chef de l’Etat, qui prône un rapprochement de l’Europe avec Poutine, a rappelé que la Crimée « a été donnée à l’Ukraine un soir de beuverie », par Nikita Khrouchtchev, en 1954.

Sur les accords d’Evian

Le président des Républicains a évoqué la possibilité de réviser les accords d’Evian, qui ont mis un terme à la guerre d’Algérie, « parce que 1962, c’était il y a longtemps« . Pendant sa campagne présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy avait failli dénoncer ces accords sur les conseils de Patrick Buisson. Selon un livre des journalistes du Monde Ariane Chemin et Vanessa Schneider, son ex-conseiller lui avait suggéré de revenir sur la disposition qui prévoit que « les ressortissants algériens résidant en France, et notamment les travailleurs, auront les mêmes droits que les nationaux français, à l’exception des droits politiques ».

Sur l’Ecologie

Le Grenelle de l’Environnement semble loin. Durant son intervention, Nicolas Sarkozy a éreinté le principe de précaution, accusé de freiner le progrès et l’innovation. Avant de se moquer des écologistes: « Au nom de l’écologie, on met des ours slovènes dans les Pyrénées et des loups russes dans les Cévennes. Pauvres bêtes ! »

Sur les réseaux sociaux

La démocratie participative, vantée par Ségolène Royal en 2007, n’est pas au goût de l’ancien Président. Nicolas Sarkozy a donné un coup de griffe aux réseaux sociaux, comme Twitter ou Facebook, qui créent un système qui « donne la parole à tout le monde alors que la parole doit se mériter« .

Sur les… Chauves

Pour critiquer l’égalitarisme, qu’incarnent à ses yeux les socialistes, Nicolas Sarkozy s’est laissé aller à une drôle de comparaison. « On n’a pas tous le même salaire parce qu’on ne travaille pas tous pareil (…) Ce n’est pas parce que certains sont chauves qu’on doit tous devenir chauves. Ce n’est pas une chance d’être chauve. » Qu’en pense Alain Juppé?

Yanis Varoufakis est « d’accord sur 80% des sujets » avec Emmanuel Macron

L’ancien ministre des Finances de la Grce a fait ce vendredi l’loge d’Emmanuel Macron. Avant de tmprer ses propos et de mettre en doute l’efficacit des « rformes librales » du patron de Bercy.

A première vue, rien ne les rapproche. Pire, tout semble opposer Yanis Varoufakis, « le marxiste libertaire », et Emmanuel Macron, le social-liberal décomplexé. Et pourtant… Invité vendredi de BFM TV, l’ancien ministre grec des Finances a fait l’éloge du ministre de l’Economie français, grand pourfendeur des 35 heures et du statut des fonctionnaires.

D’accord sur tout, mais pas sur les réformes

« J’apprécie beaucoup Macron et je peux vous dire que dans mes discussions avec lui, nous sommes d’accord sur 80% des choses dont on parle », a déclaré Yanis Varoufakis, qui s’est opposé cet été à l’accord conclu entre la Grèce et ses créanciers, avant de quitter Syriza, le parti d’Alexis Tsipras.

Mais l’ancien ministre a vite modéré cet éloge. « Les principaux problèmes auxquels Macron doit faire face (…) ne seront pas réglés par les réformes libérales qu’il met en place. Je crois qu’il le sait également ». Et Yanis Varoufakis de préciser : « Il est parfaitement conscient que la France ne peut pas faire ce que l’Allemagne a fait il y a dix ans ». Une référence aux réformes libérales entreprises par l’ancien Chancelier Gerhard Schroeder.

De quoi rassurer Jean-Luc Mélenchon, qui a invité Yanis Varoufakis à la dernière fête de l’Humanité? En juin, le député européen affirmait n’avoir que « mépris » et « dégoût » pour Emmanuel Macron, ajoutant que « des milliers d’hommes et femmes de gauche sont humiliés d’être représentés par des gens pareils ».

Et si Nicolas Hulot entrait au gouvernement?

A la veille de la COP 21, Franois Hollande songerait faire entrer Nicolas Hulot au gouvernement l’occasion du prochain remaniement ministriel. L’intress aurait toutefois dclin l’offre.

Et si Nicolas Hulot devenait ministre? Selon Le Parisien, François Hollande songerait à faire entrer plusieurs personnalités issues de la société civile au gouvernement, après les élections régionales. L’ex-animateur de TF1, actuellement envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète, aurait été sondé. Mais il aurait refusé l’offre. Un conseiller du Président veut pourtant y croire et soufflequ' »Il ne faut pas fermer la porte ».

Nicolas Hulot n’a jamais été ministre. Mais sa carrière a pris un tournant politique depuis plusieurs années. En 2007, il a agité le spectre d’une candidature à la magistrature suprême, avant de faire signer aux candidats son « Pacte écologique ». En 2011, il avait été sèchement battu par Eva Joly à la primaire écologiste pour la présidentielle.

Séduire les électeurs écologistes

Si l’entrée au gouvernement de Nicolas Hulot semble compromise, elle éclaire la stratégie de François Hollande dans la perspective de 2017: séduire l’électorat écologiste sans avoir à débaucher un membre d’EELV, formation en pleine décomposition. « L’écologie n’est heureusement pas le monopole d’un parti », souligne ainsi François Hollande dans « Le Parisien Magazine » publié ce vendredi.

A terme, l’objectif du chef de l’Etat est d’assurer sa place au second tour de l’élection présidentielle de 2017 en évitant une dispersion des voix de gauche. Un pari loin d’être gagné. Selon un récent sondage Ifop pour RTL, François Hollande arriverait troisième derrière Marine Le Pen et le candidat du parti Les Républicains quel qu’il soit, Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé, au premier tour de scrutin.

Robert Ménard insulte un enseignant qui refuse de lui serrer la main

En visite dans une cole ce jeudi, le maire de Bziers a menac un enseignant qui refusait de lui serrer de le gifler et de le faire dplacer de la ville. L’Unsa-ducation rclame des excuses Robert Mnard.

Caricaturé en Hilter dans l’émission On n’est pas couché, Robert Ménard s’était fendu d’un tweet dans lequel il expliquait son « combat inconditionnel pour la liberté d’expression »… A condition, semble-t-il, que ladite liberté n’empiète pas sur son autorité. En visite dans une école jeudi dernier, le maire de Béziers s’en est pris à un enseignant qui refusait de lui serrer la main. D’après le Midi Libre, l’édile aurait traité le professeur de « petit con », avant de menacer de le gifler et de le faire déplacer de sa ville.

Interrogé vendredi sur les faits à la sortie d’une cérémonie d’hommage aux harkis, le fondateur de l’association Reporters sans frontières a persisté et signé. « Je trouve ça inadmissible, d’autant que c’était dans un local municipal et je le lui ai dit, a martelé Robert Ménard au quotidien régional. C’est même remonté à l’inspecteur d’Académie. »

L’Unsa réclame des excuses

Du côté du corps enseignant, l’affaire n’a évidemment pas manqué de faire réagir. Le secrétaire département de l’Unsa-éducation, Sébastien Moreno, a ainsi expliqué qu' »une réaction intersyndicale est en préparation pour saisir les instances et en appeler à la directrice académique, Mme Silho, au préfet de l’Hérault et à Mme la ministre de l’Éducation ». Le délégué syndical a par ailleurs manifesté son souhait de voir le maire « [présenter], à minima, ses excuses à l’enseignant ».

« Pas le bienvenu dans notre école publique »

Sébastien Moreno a ajouté que si l’enseignant envisageait de porter plainte, l’Unsa-éducation se montrerait vigilante « aux pressions » qu’il pourrait subir « de la part de la mairie ou de l’administration, qui doit se positionner et défendre son fonctionnaire ».

Sur les réseaux sociaux, le syndicat a publié une caricature, accompagné du commentaire: « Monsieur Ménard, vous n’êtes pas le bienvenu dans notre école publique ». Une phrase qui fait écho aux propos polémiques tenus par le maire de Béziers dans une vidéo, où on le voyait d’asséner à des réfugiés syriens qu’ils n’étaient « pas les bienvenus ».

Assemblée: à quoi servent les journées parlementaires?

Jacques Chirac et André Bord aux journées parlementaires du RPR le 29 septembre 1980 © Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons

Jacques Chirac et André Bord aux journées parlementaires du RPR le 29 septembre 1980

© Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons

Vu de l’extérieur, il est difficile de comprendre pourquoi l’Assemblée suspend ses travaux cette semaine, alors que les députés ont siégé la semaine précédente et siégeront la semaine suivante.

Réponse : la troisième semaine de septembre est traditionnellement réservée aux « journées parlementaires », des journées où chaque groupe politique et/ou parti réunit ses députés et ses sénateurs, et où s’enchaînent ateliers et discours dans le but de faire prospérer des idées.

Cette « tradition » n’est pas gravée dans le marbre, et la large place laissée à ces journées est une simple coutume. Il est difficile de dater les premières journées parlementaires. Dans tous les cas, la suspension d’une semaine n’avait pas lieu d’être lorsqu’on était en dehors de la session extraordinaire ; le Parlement n’étant pas censé siéger en septembre, les groupes avaient tout le loisir d’organiser ces journées.

Mais depuis que les sessions extraordinaires de septembre sont devenues monnaies courantes (quasiment une dizaine d’années), il y a régulièrement eu deux jours ou une semaine d’interruption des travaux pour les laisser s’organiser.

Au départ, ces journées avaient parfois lieu début octobre. Puis, en 2009, l’interruption de septembre n’a duré que deux jours. Il semble que le basculement vers une semaine complète ait eu lieu à partir de 2010, et soit restée dans les mœurs depuis.

Cette tradition va-t-elle perdurer ? Le gouvernement et la majorité actuelle se posent la question.

La droite semble être attachée à ses rencontres, qui ne durent jamais plus de deux jours : elles étaient au départ décentralisées, puis pour des questions budgétaires elles ont été recentrées à Paris après 2012 (les journées parlementaires sont à la charge des budgets des groupes). Cette année, elles auront lieu à Reims avec réunions militantes et ateliers thématiques au programme.

Le groupe socialiste a en partie abandonné ces journées, et s’est cantonné cette année à un séminaire au sein de l’Assemblée nationale, dont on retiendra surtout la conférence de presse. Le groupe UDI a organisé une journée de réflexion lundi 21, à deux pas de l’Assemblée. Quant au groupe écologiste, il a dû annuler ses journées étant donné l’ambiance actuelle.

Ces hésitations viennent de l’utilité de ces journées parlementaires : sont-elles à destination interne (se regrouper entre députés pour se mettre au clair sur un certain nombre de sujet qui marqueront l’année) ou à destination de la presse (mettre en scène les priorités politiques d’un groupe) ? Leur utilité dépend de la situation d’un groupe parlementaire : est-il dans la majorité (dans ce cas, un groupe est surtout une courroie de transmission) ou dans l’opposition ? Est-il uni ou divisé en son sein ? A-t-il les moyens de financer des journées parlementaires ? Le format retenu pour des journées parlementaires est révélateur du groupe qui l’organise.

Anne Hidalgo, la jacquerie d’une urbaine

Le courrier envoy par la maire de Paris au gouvernement demandant plus de prrogatives arrive aprs une longue srie de tensions entre Etat et municipalit.

Au 14e siècle déjà, le prévôt de Paris Etienne Marcel était en butte avec le pouvoir central monarchique. La maire de Paris Anne Hidalgo n’échappe pas à la sempiternelle rivalité entre la capitale et l’Etat pour le contrôle de Paris. Dans un courrier révélé par Le Monde ce mardi, l’édile propose au président de la République et au Premier ministre de réformer l’organisation de la capitale en donnant davantage de pouvoir à la municipalité. Elle voudrait notamment fusionner les deux collectivités locales (la ville et le département) et reconquérir la quasi-totalité des pouvoirs du préfet de police de Paris.

Une demande d’autonomie qui arrive après une longue série de tensions entre la municipalité et l’Etat. Tout au long de l’année, la crispation s’est fait sentir entre Anne Hidalgo et Ségolène Royal autour du dossier de la pollution. La ministre de l’Ecologie et du Développement durable s’était opposé à la mise en place de la circulation alternée, prônée par la maire, estimant qu’ « empêcher quelqu’un de prendre sa voiture » revenait à une « mesure privative de liberté ». En octobre 2014 déjà, Ségolène Royal avait bloqué l’expérimentation de l’écotaxe pour les poids lourds sur le périphérique.

Macron et les maires d’arrondissement, la « goutte d’eau »

Encore plus tendu, le dossier de l’ouverture du commerce le dimanche empoisonne les relations entre Paris et Bercy. Ecartée de la désignation des zones autorisées à ouvrir le dimanche, Anne Hidalgo, qui se dit « maltraitée » par Emmanuel Macron, envisage pas moins que de porter l’affaire en justice en présentant une question prioritaire de constitutionnalité.

« Il ne s’agit pas d’un coup politique pour Anne Hidalgo mais bien de l’accumulation de plusieurs dossiers qui ont mis en lumière les problèmes d’organisation de la Ville », décrypte un bon connaisseur des arcanes socialistes en Ile-de-France. Selon cette source, la goutte d’eau aurait été la rencontre qu’Emmanuel Macron a organisée directement avec les maires d’arrondissement concernés par l’établissement des zones touristiques qui délimitent le travail dominical parisien. « Anne Hidalgo n’a pas apprécié du tout… »

Un climat moins tendu qu’auparavant

« Les citoyens nous demandent de l’efficacité. Or, dans le système aujourd’hui, les élus parisiens n’ont pas la liberté de décider sur certains dossiers », glisse un adjoint d’Anne Hidalgo. Référence notamment au dossier de la piétonisation des voies sur berges rive droite dont le feu vert dépend du préfet de police. Ce dernier, proche de la gauche, ne fait pas obstacle à ce dossier cher à Anne Hidalgo mais le temps administratif n’est pas celui du politique.

« A l’exception du dossier du travail dominical, le climat est devenu meilleur entre la Ville et l’Etat, c’est pour cela qu’elle se permet de formuler cette demande maintenant », analyse ce même adjoint. Sur certains dossiers, les points de vue se sont en effet rapprochés. En novembre 2014, la maire n’avait pas du tout apprécié par exemple la sortie de François Hollande proposant que Paris soit candidate à l’organisation des Jeux olympiques en 2024 alors qu’elle-même était réservée sur l’opportunité d’une telle candidature. Mais en juin, la Ville a fini par se porter candidate officiellement. Même un proche du Premier ministre le reconnaît: « Anne Hidalgo est dans son rôle. Les maires sont les mieux à même d’apporter une expertise technique sur leur ville…. »

Statut des fonctionnaires: les avantages du septennat

La scurit de l’emploi semble une protection: elle est en fait une prison. Malgr la peur du chmage, tre vie enseignant, policier ou inspecteur des impts n’est pas une perspective rjouissante, mme s’il s’agit de mtiers vocation.

Emmanuel Macron est un personnage de théâtre, il est le petit Victor inventé par Roger Vitrac: le jour de ses 9 ans, cet enfant surdoué décide de jeter la vérité à la face de ses parents et de tous les adultes, afin de faire voler en éclats l’hypocrisie de la société bourgeoise par l’exposition crue du vice, du secret et de l’inavouable.

De même, le ministre de l’Economie bombarde de ses discours et de ses allusions le continent des non-dits socialistes. Qu’il parle à la tribune de l’Assemblée, devant le Medef ou dans des déjeuners « off the record« , c’est toujours à la gauche qu’il s’adresse, pour tenter de dynamiter ses archaïsmes. Sur le statut des fonctionnaires, comme sur les 35 heures ou le travail le dimanche, il enduit ses boulets réformistes de la poix du bon sens, afin que le débat, sans coup férir, s’enflamme. Il n’y a rien de neuf dans ses propos, il n’y a rien de contestable dans ses diagnostics, il n’y a rien de prévu dans son programme législatif, mais le seul exposé du réalisme suffit à débusquer les conservateurs, les idéologues et les dogmatiques. Victor Macron fait des ravages.

La sécurité de l’emploi, une prison

Sans réforme de l’Etat, il n’y aura pas de redressement de la France, et, sans modification du statut des fonctionnaires, il n’y aura pas de réforme de l’Etat. Au coeur de ce statut, la sécurité de l’emploi semble une protection: elle est en fait une prison. Malgré la peur du chômage, être à vie enseignant, policier ou inspecteur des impôts n’est pas une perspective réjouissante, même s’il s’agit de métiers à vocation. Il est donc nécessaire de mettre un terme à cette perpétuité, coûteuse pour le pays comme pour les individus.

Tout recrutement dans la fonction publique devrait prendre la forme d’un engagement septennal. Au bout de cinq ans, l’Etat employeur prend les devants s’il n’est pas satisfait de son agent, et lui signifie que le contrat ne sera pas reconduit. Alors, le salarié peut demander une formation afin de préparer sa reconversion et son arrivée sur le marché de l’emploi privé. Au moment de quitter l’administration, il est indemnisé. Mais l’employé peut lui aussi, au bout de cinq ans dans un poste, signaler à sa hiérarchie qu’il en a fait le tour, qu’il n’est pas satisfait de son travail ou simplement qu’il aspire à une évolution vers d’autres métiers.

Lui sont proposées alors des formations pour aller vers le privé ou tenter les autres concours de la fonction publique. Ainsi, un professeur peut s’orienter vers la justice, un fonctionnaire de l’Equipement glisser vers l’Agriculture ou un militaire devenir policier. Si ni l’administration ni le fonctionnaire ne disent rien, le contrat est reconduit pour une durée de sept ans, aux mêmes conditions. Il faut aussi, dans cette gestion des parcours, prévoir des systèmes d’urgence: la rupture de contrat peut être prononcée par l’Etat sans délai devant une accumulation de dysfonctionnements manifestes; une demande de mutation, ou de « libération », peut être formulée par l’employé en cas de souffrance au travail avérée.

Comment réformer la « territoriale »?

Pour les collectivités locales, la réforme doit être plus radicale. Parce qu’elles sont au plus près de la vie économique et des « bassins d’emploi », parce que les alternances politiques y sédimentent les embauches au lieu d’assumer de vastes remplacements partisans, mais aussi parce que le clientélisme et la corruption sont plus ravageurs encore dans la proximité, elles doivent approcher le droit commun en matière de postes, et s’apparenter à des entreprises de service public. Il est impossible de bouleverser ainsi la « territoriale » sans provoquer de terribles protestations: c’est pourquoi une telle privatisation ne pourra advenir que si l’élu principal recueille l’approbation de ses électeurs lors d’un référendum.

Le statut de la fonction publique impose à ses agents une « obligation de réserve » ainsi formulée: « Le principe de neutralité du service public interdit au fonctionnaire de faire de sa fonction l’instrument d’une propagande quelconque. » Heureusement, la liberté d’expression à la française prime sur cette contrainte, et il est bon que les fulgurances de Macron soient commentées dans les bureaux et derrière les guichets. De toute façon, Victor meurt à la fin de la pièce, puisqu’il a dit la vérité.

Yamina Benguigui dispensée de peine dans l’affaire de sa déclaration de patrimoine

L’ex-ministre de la Francophonie tait poursuivie pour des omissions dans ses dclarations de patrimoine et d’intrts lorsqu’elle tait au gouvernement. Elle a t partiellement relaxe.

Yamina Benguigui partiellement relaxée et dispensée de peine. L’ex-ministre de la Francophonie était poursuivie pour des omissions dans ses déclarations de patrimoine et d’intérêts lorsqu’elle était au gouvernement. Il s’agit du premier jugement rendu en application de la loi pour la transparence de la vie publique qui oblige ministres, parlementaires et certains élus locaux à déclarer leur patrimoine pour prévenir d’éventuels conflits d’intérêts.

Benguigui: « Je n’ai jamais caché un centime »

Le tribunal l’a relaxée pour ses défauts de déclarations de patrimoine, mais l’a reconnue coupable pour une déclaration d’intérêts incomplète, sans toutefois prononcer de peine, compte tenu du parcours professionnel et politique de la réalisatrice qui fut ministre au début du quinquennat de François Hollande.

>> Lire: Yamina Benguigui, la ministre qui fait son show

Il est reproché à l’ex-ministre, également élue de la ville de Paris, d’avoir omis à trois reprises de déclarer des actions qu’elle détenait dans une société de droit belge. Une première fois le 19 juillet 2012, au moment de son entrée au gouvernement, puis en avril 2013 et en janvier 2014.

Lors du procès qui s’est tenu le 8 juillet, une peine de quatre mois avec sursis et 15 000 euros d’amende avaient été requis par le procureur Jérôme Marilly à l’encontre de l’ex-ministre, connue comme une réalisatrice de documentaires engagés, notamment sur l’immigration.

« Je n’ai jamais caché un centime, j’ai suivi toutes les recommandations que l’on m’a faites et l’administration fiscale était au courant de tout. Je fais confiance aux gens dont c’est le métier », s’était défendue Mme Benguigui. « Mais il y a eu l’affaire Cahuzac et tout s’est emballé ».

Le procureur: « Ni paradis fiscal, ni compte en Suisse »

Les avocats de la ministre, Mes Antoine Vey et Eric Dupond-Moretti, ont plaidé la bonne foi de leur cliente, piégée par « une loi d’urgence, complexe » que de nombreux parlementaires avaient jugée « inapplicable ». A ce jour onze dossiers ont été transmis à la justice par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique chargée de contrôler ces déclarations des responsables publics. Outre Mme Benguigui, ils concernent neuf parlementaires, dont les députés Les Républicains Bernard Brochand et Patrick Balkany, le sénateur LR Serge Dassault, et une élue locale LR, Isabelle Balkany.

>> Lire: Guérini, Balkany, Dassault, Thévenoud… Les impunis de la République

« Il n’est question ici ni d’enrichissement personnel, ni de paradis fiscal, ni de compte en Suisse. Mme Benguigui n’est pas accusée de malhonnêteté », a reconnu Jérôme Marilly. « Mais nous avons affaire à une ministre à qui les règles ont été rappelées. Et la légèreté n’est pas un argument, une excuse recevable », a-t-il tranché. Le parquet a néanmoins fait appel de ce jugement plutôt clément.