Fillon et la fin des 35 heures: travailler plus sans gagner plus?

Le candidat de la droite à la présidentielle souhaite supprimer la durée légale de 35 heures, en laissant les entreprises fixer leur durée du travail. Heures sup’, salaire… Quelles conséquences pour les salariés? Eclairage.

A la poubelle les 35 heures! Les entreprises peuvent déjà les contourner, la loi Travail vient de les assouplir, mais c’est insuffisant pour le candidat désigné par la primaire de la droite.

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Pour François Fillon, chaque entreprise devrait pouvoir définir le temps de travail qu’elle estime le plus adapté à sa situation. Seule serait fixée dans la loi une durée maximum hebdomadaire de 48 heures, selon la norme européenne. Il renvoie la définition du temps de travail à la négociation d’entreprise, sauf pour les plus petites, où elle sera décidée au niveau de la branche.

1. Est-ce la fin des heures supplémentaires majorées?

En théorie, non. La durée légale de 35 heures serait supprimée mais les entreprises « définiront le seuil effectif de déclenchement des heures supplémentaires », « par le biais d’accords » avec les syndicats, prévoit François Fillon.

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Cependant, les heures supplémentaires pourront disparaître ou seront moins nombreuses si les entreprises choisissent de relever le seuil. (Rappelons que la loi Travail permet aux entreprises, via un accord, de fixer un taux de majoration des heures supplémentaires inférieur à ce que prévoit la branche, mais sans descendre toutefois en dessous de 10%.)

2. Travaillera-t-on plus pour le même salaire?

Tout dépend du niveau de salaire et du choix de l’entreprise. Un salarié payé au Smic verra obligatoirement son salaire augmenter s’il fait plus d’heures, pour respecter le taux horaire minimum.

Mais pour l’immense majorité des salariés au dessus du Smic, ce serait plus incertain.

Certes, « le taux horaire ne peut être modifié sans accord du salarié », rappelle Emmanuel Dockès, professeur de droit. Mais s’il refuse de travailler plus pour le même salaire, « l’employeur peut le licencier dans le cadre d’une procédure de licenciement économique individuel, comme le prévoit la loi Travail », explique Sylvain Niel, avocat chez Fidal.

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Dans le projet du candidat de la droite, l’accord collectif s’imposera au contrat de travail individuel. Mais seules les entreprises faisant face à des « difficultés économiques » pourraient être amenées à demander ce « sacrifice sur le salaire », estime cependant l’avocat.

« Ce que nous avons besoin de garder, c’est la motivation », rassure François Asselin, président de la CGPME, qui n’exclut pas des compensations financières.

Philippe Vidal, président d’un cabinet de conseil en ressources humaines, pointe néanmoins un risque pour les entrants sur le marché du travail « qui risquent de travailler plus pour un salaire probablement proche de ce qu’ils auraient eu avec la législation actuelle ».

3. Le temps de travail sera-t-il forcément révisé ?

« C’est à l’entreprise de décider » et négocier, explique François Bouvard, le coordinateur du projet de François Fillon, convaincu que la durée maximum de 48 heures est « un repoussoir qui devrait encourager la négociation ».

Dans son projet, le candidat de la droite fait également valoir que « le passage à 39 heures dans la fonction publique donnera une indication du temps de travail cible » aux entreprises du secteur privé.

Faute d’accord avec les syndicats, la possibilité de référendum est envisagée, « pour dépasser les blocages », selon François Bouvard. « Il faudrait ne pas être obligé de passer systématiquement par la case syndicale, car sinon cela ne fonctionnera pas dans les petites entreprises », demande instamment le patron de la CGPME François Asselin.

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Sans accord ni référendum positif, « les accords d’entreprise ou de branche en vigueur resteront valables », sauf si une loi prévoit le contraire, précise l’avocat Sylvain Niel.

In fine, la concurrence entre entreprises pourra s’accroître entre celles qui réussiront à baisser le coût horaire du travail et les autres, avec « un risque de dumping social » pour les salariés, selon Pascal Lokiec, professeur de droit social à Paris-Nanterre.

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4. Est-ce que cela peut créer de l’emploi?

Les avis divergent. Pour Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, la mesure n’aura pas d’effet bénéfique à court terme, au contraire: « les entreprises vont être incitées à augmenter la durée du travail de leurs salariés plutôt qu’à embaucher ».

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A long terme, l’amélioration de la compétitivité pourrait créer des emplois. Selon Denis Ferrand, de CEO-Rexecode, « les indicateurs montrent qu’il y a une relation entre des règles de souplesse du marché du travail, d’organisation de la négociation et les performances en termes d’emplois ».

Les deux économistes s’accordent sur le fait qu’il est impossible de chiffrer le nombre de créations d’emplois éventuelles.

François Fillon veut « reprendre les privatisations »

François Fillon plaide pour le retrait des participations de l’Etat dans les entreprises où « cela ne sert strictement à rien ».

Un premier déplacement qui donne le ton. François Fillon a plaidé jeudi pour « reprendre les privatisations » et pour que « l’Etat reprenne des capitaux immobilisés dans des entreprises commerciales où il a gardé des participations », comme chez Renault.

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Le nouveau champion de la droite a estimé que ces mesures concernaient les entreprises où, pour l’Etat, « cela ne sert strictement à rien » de détenir des participations en terme d’influence sur la stratégie de l’entreprise. Une déclaration faite lors d’une rencontre avec des élus à la mairie de Chantenay-Villedieu (Sarthe), à l’occasion de son premier déplacement après sa victoire à la primaire à droite.

Il faut « qu’on reprenne ce processus [de privatisation], qu’on récupère cet argent et qu’on investisse dans les infrastructures », a-t-il encore dit, reçu dans la mairie de cette commune de 874 habitants. La Sarthe, longtemps terre d’élection de François Fillon, a voté à plus de 87% pour lui au second tour de la primaire.

« Le très haut débit, ce n’est pas uniquement pour que tout le monde puisse jouer à Warcraft »

Alors que plusieurs élus locaux lui exprimaient le besoin de raccorder les communes rurales au très haut débit, François Fillon a répondu: « On peut faire beaucoup d’économies, y compris sur l’emploi public, en investissant massivement dans les technologies, les procédures numériques, dans de nouvelles façons de concevoir le travail. C’est ce qu’ont fait des entreprises, c’est ce qu’ont plus de mal à faire les organisations publiques », a souligné l’ancien ministre des Télécommunications.

« Le très haut débit, ce n’est pas uniquement pour que tout le monde puisse jouer à Warcraft », a-t-il ironisé.

« Le système est toujours normé et imposé d’en haut »

« Je veux passer avec les collectivités locales des contrats de cinq ans, dès le début du quinquennat. On met tout: les économies qu’on va continuer à vous demander, la baisse des normes et des contraintes administratives qui pèsent, les charges insupportables. »

« On met de la liberté sur la gestion des personnels, on met de la liberté sur votre organisation […] Ce qui pêche dans notre pays, c’est que le système est toujours normé et imposé d’en haut. C’est un ministre de l’Intérieur ou des collectivités qui décide que les collectivités doivent toutes être pareilles. Les territoires ruraux et urbains n’ont pas besoin des mêmes structures », a plaidé François Fillon. Et d’ajouter: « Je ne veux plus que l’Etat et les préfets aient leur mot à dire sur l’organisation du territoire, fassent des cartes de communautés de communes absurdes. »

François Fillon avait auparavant souligné le travail des élus municipaux de Chantenay-Villedieu: « C’est une commune qui se bat mais avec des façons nouvelles de faire. Vous n’êtes pas restés figés sur des modèles anciens et comme ça, vous avez gardé un certain dynamisme. »

La météorite Fillon

La promotion aussi soudaine qu’inattendue de François Fillon a donné lieu à un déferlement caricatural où la presse bobo s’est particulièrement distinguée.

Non, F. Fillon n’est pas un « ultralibéral ». D’ailleurs, où existe-t-il aujourd’hui un pouvoir ultralibéral à l’heure où les postulats du néolibéralisme des années 1970-80 sont contestés jusque dans les instances de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international? Il n’est pas non plus un simple clone de feue Margaret Thatcher et si l’on cherche un inspirateur aux réformes qu’il envisage, ce serait plutôt du côté du social-démocrate allemand Gerhardt Schroeder qu’il faudrait regarder. Si l’on veut honnêtement situer F. Fillon, il apparaît un conservateur libéral qui s’inscrit dans la ligne des Tories britanniques ou de la CDU allemande : pas de quoi déclencher l’épouvante!

Non, F. Fillon n’est pas un sectaire réactionnaire dont l’accession au pouvoir signifierait le surgissement d’un clergé intégriste résolu à supprimer le droit à l’avortement. Il est catholique, il a ses convictions personnelles et il en a certes fait état non sans quelque intention électoraliste, mais supposer qu’il mettrait en danger la laïcité relève de la calomnie. En a-t-on voulu à F. Mitterrand d’affirmer « croire aux forces de l’esprit » et y a-t-on vu une menace?

Non, F. Fillon n’a pas l’intention de privatiser la Sécurité sociale : il est simplement conscient que si l’on veut sauver l’essentiel de ce qu’elle garantit, il va falloir la soulager et en envisageant de solliciter pour les petits remboursements les mutuelles ou les assurances privées, il s’inspire des mesures prises par Obama aux Etats-Unis.

Plutôt que ces simplismes qui confinent à la désinformation, peut-être serait-il plus intelligent de s’interroger sur les raisons profondes d’un séisme politique qui a vu disparaître quasi instantanément de la scène publique des personnalités aussi bien installées que Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé, prélude possible à l’effacement tout aussi définitif de François Hollande et de François Bayrou…Et l’on pourrait poursuivre aussi en se demandant où est passée la gauche, et pourquoi ses électeurs risquent d’avoir à choisir en 2017 entre un conservateur vieux style ou le clan Le Pen.

En fait, nous vivons une transition historique de grande ampleur qui rend caduques, spécialement pour les gauches européennes, les grilles de lecture imaginées au XIX° siècle dans le cadre des sociétés de la révolution industrielle. Nous entrons effectivement dans l’âge post-industriel, sous la pression d’un bouleversement technologique accéléré et de la mondialisation des échanges. Dans ce contexte, l’antagonisme apparu il y a un siècle et demi entre le capitalisme libéral et l’alternative  socialiste s’est achevé, il faut l’admettre, par la défaite (ou plutôt le collapsus) du socialisme, qui s’est montré incapable de construire un contre-projet crédible et efficace.

Sous sa forme radicale (le communisme), il n’a su fonder que des structures étatiques ultracentralisées aux résultats économiques médiocres et génératrices de systèmes totalitaires qui ont fini par conforter de sanglants despotes dans un pouvoir à vie. Sous sa forme réformiste (la social-démocratie), il n’a fait que profiter des phases expansives propres au fonctionnement cyclique du capitalisme pour mettre en place des politiques sociales indiscutablement progressistes, mais impossibles à maintenir telles quelles en période dépressive sinon par un endettement cumulatif. A la fin du XX° siècle, l’implosion de l’URSS juste après le tournant chinois a sonné le glas d’un projet utopique tandis que la mondialisation, en mettant fin à la longue suprématie de l’Occident, a miné le modèle social-démocrate qui ne pouvait fonctionner que dans des conditions optima. La révolution numérique et ses conséquences, dont nous mesurons encore assez mal la portée, sont venues porter le coup décisif.

Le capitalisme libéral a gagné, non parce qu’il était le meilleur, mais parce que le socialisme a déclaré forfait.

Si l’on veut avoir prise sur le réel immédiat, il faut accepter ce constat du monde tel qu’il est. Cela ne signifie pas la fin d’une pensée et de projets de gauche, mais ceux-ci doivent être entièrement redéfinis en fonction de la vraie situation et donc, qu’on le veuille ou non, dans un cadre général libéral. Ce qui ne signifie pas avaliser le modèle néolibéral extrémiste concocté dans les années 60 et symbolisé par le thatchérisme, franchement mis en question à l’heure qu’il est, mais raisonner sur les bases d’un système fonctionnant fondamentalement selon un paradigme libéral encadré (ce qu’a su justement faire Schroeder en Allemagne et ce que nos socialistes n’ont même pas essayé).

Ici, en France, nous allons vers une remise à plat qui opposera dans les décennies qui viennent un libéralisme classique, concurrentiel et conservateur, à un social-libéralisme visant à réguler et à mieux répartir les richesses produites (Fillon contre Macron, pour faire très court et très actuel). Et cela dans une société que nous avons peine à imaginer, où le salariat sera peut-être devenu minoritaire et où robots et intelligence artificielle auront pris la relève du travail humain, ce qui conduira à repenser de fond en comble le partage du produit et la rémunération des personnes. La lutte des classes sera peut-être devenue ce que des signes actuels laissent déjà supposer, tant en Amérique qu’en Europe : l’antagonisme entre les peu-éduqués et les instruits, le « peuple » contre les « élites », ce qui est dès maintenant le principal levier de tous les populismes.

Raisonner sur ces bases serait peut-être plus productif que pousser des cris d’orfraie. Et cela permettrait de resituer la promotion de Fillon dans son vrai contexte et d’en relativiser la portée. La France va sans doute naturellement s’aligner sur les options auxquelles tous ses associés européens se sont déjà depuis longtemps ralliés. Elle a tout simplement vingt à vingt cinq ans de retard.

Lionel Stoléru, ancien secrétaire d’Etat de Giscard et de Mitterrand, est décédé

Polytechnicien et économiste, l’ancien secrétaire d’Etat Lionel Stoléru fut membre de tous les gouvernements de Valéry Giscard d’Estaing, et a également travaillé auprès de Michel Rocard, lorsque celui-ci fut Premier ministre de François Mitterrand.

Lionel Stoléru, secrétaire d’Etat sous les présidences de Valéry Giscard d’Estaing et de François Mitterrand, est décédé mercredi soir à Paris d’un arrêt cardiaque. C’est sa fille unique, Emmanuelle Wargon, qui l’a annoncé à l’AFP ce jeudi.

Né le 22 novembre 1937 à Nantes, polytechnicien, économiste, Lionel Stoléru a été ingénieur des mines, puis professeur d’économie. Il a d’abord été secrétaire d’Etat chargé de la condition des travailleurs manuels de 1974 à 1978, sous les Premiers ministres Jacques Chirac puis Raymond Barre.

Un portefeuille auquel s’est ajoutée la condition des travailleurs immigrés, de 1978 à 1981. Battu trois fois dans la 2e circonscription des Vosges (en 1978, 1981 et 1982), il réussit enfin à devenir député en 1988 dans l’Oise, sous l’étiquette « majorité présidentielle ».

Trois fois battu dans les Vosges

À cet ancrage local s’est ajouté un poste ministériel dans le gouvernement Rocard, où il officie en tant que secrétaire d’Etat chargé du Plan. Un maroquin qu’il détient jusqu’en 1991, année où François Mitterrand congédie Michel Rocard de Matignon.

En 1993, lancé dans la bataille des législatives sous la bannière Génération écologie, formation créée par Brice Lalonde, il se retrouve balayé dès le premier tour. En 2006, il devient président du Conseil de développement économique de Paris. En 2007, il soutient Nicolas Sarkozy, qui lui confie dans la foulée une mission officielle sur le développement des petites et moyennes entreprises.

« Le dernier caprice de l’archiduchesse Marie-Ségolène »

segolene-royal-au-palais-de-l-elysee-le-19-octobre-2016_5729629La Cour s’étonna que l’archiduchesse supplanta le comte Ayrault, ce pourtant ministre des Affaires du Dehors, aux obsèques du lider maximo, sous le soleil exactement. Les supputations s’en allèrent bon train. Guignait-elle la Couronne? Oserait-elle seulement achever ce roi moribond?

Pas fâchée de briller à nouveau, tout ainsi que moucher le cuistre qui lui avait soufflé le Quai d’Orsay, la reine-mère, toute de minauderies sucrées, fit savoir que le roi lui avait consenti cette faveur à des fins de conserver auprès de lui, quel faux-cul, un prétorien tout de zèle et de cautèle en des temps si agités que le royaume va à présent comme canard sans tête.

Sous les tropiques, à siroter des daïquiris, l’archiduchesse fit ses délices du rite du questionnement des gazetiers.

Ira-t-y, ira-t-y pas? Une fois encore, comme à savourer ce trait, elle afficha son plus élégant sourire Findus pour répéter à l’envi:

« L’on cherche quelqu’un pour se sacrifier; la situation doit être désespérée pour que ceux qui m’avaient combattue me redécouvrent à présent ».

– Plaisante fin de non-recevoir, glousse notre ami Artois, joliment troussée.

Fraichement rallié à l’étendard fleurdelysé de Monsieur de Fillon, le comte n’en délaisse point pour autant fagots, rumeurs et bobillonnages qui font sa fortune ou son infortune, selon leurs dates de péremption.

– Marquise, marquise! Nous frétillons!

– Comte, confessez-vous sans nous faire languir davantage!

– L’archiduchesse Marie-Ségolène, fumasse, vénère d’avoir été blacklistée dans la succession de Ban Ki-Moon, le noble Fils du Ciel, ainsi que le rapportait « L’Express » au printemps dernier, l’archiduchesse donc, gardait un chien de sa chienne à celui qu’elle accusait mezza voce de n’avoir rien foutu pour que l’on favorisât sa candidature.

L’échange avec le Flou avait été, selon les gens du Château, orageux: des noms d’oiseaux auraient volé au travers les persiennes closes à dessein, en dépit d’un éclatant soleil.

– Ha! Comte, vous évoquiez un dernier caprice: quel est-il donc?

– Trédame, marquise: l’archiduchesse qui a le nez creux de celles et ceux qui pressentent les catastrophes, se soucie de son devenir, fort compromis par la déchéance prochaine du roi et de sa Cour.

A des fins de s’épargner solitude et anonymat, les pires supplices qui soient en ce bas monde, la reine-mère s’est donc enquise de s’arroger une confortable charge au sein même des Nations unies où elle ferait son content de la direction des programmes de développement. Un job pas foulant, exotique et grassement stipendié.

A cette fin, l’on rapporte encore qu’elle aurait sollicité entrevue: mais le roi, en parfait mufle, l’aurait à dessein laissée mariner sur un canapé bien moins chic que celui de Madame Le Marchand.

« Le roi n’y est pour personne! On lui aurait aboyé cette formule lapidaire, du ton rogue de ces laquais qui se gonflent d’importance à servir le roi.

Aussi sec, l’archiduchesse aurait écarté le maroufle, le souffletant ainsi qu’il sied de traiter la roture et, l’ayant baffé d’importance, elle se serait prise de fracasser la porte du cabinet du roi.

– Quelle ne fut pas sa surprise, s’exclame Artois. Le roi, le Flou, en maillot de corps, un marcel constellé de sauce bolognaise, le roi, en pantalon de coutil, Gitane maïs au bec, à taper la belote avec ses poteaux, devant un pastaga épais comme mauvais suc bilieux. Le Foll, Cazeneuve, Ayrault, Monbeausapin, Gantzer, Le Roux… Toute la clique des winners!

– Euh, nous conférons, ma mie, bredouilla le roi. Notre think tank est à peser le pour et le contre…

– Ha! Plaisante comédie que voici! Serait-il à présent vain de conférer sur vos propres chances, même à penser que vous viendrez à escamoter l’obstacle mortifère de la primaire! Etre jeté à terre par ce pendard de Montebourg, subir le chantage du comte Valls! Vous voici à truquer l’épreuve! Quelle misère! Vous voir ainsi, Monsieur, à vous abîmer en combines de marchand de bagnoles trafiquées!

– Mordieu, Madame! Votre outrecuidance!

- Toi, ta gueule! Lèche-cul, porte coton!

L’archiduchesse, hors de ses états, se prenait de moucher à présent le comte Ayrault avec les délices de la délivrance.

Apeurés comme moineaux devant l’orage, les tapeurs de cartons se hâtèrent de planquer leurs brèmes et filer par porte dérobée, abandonnant le roi à la fulminante vindicte de la reine-mère.

– Ça va chauffer dans la pirogue, ricana Le Foll, dès avant de s’enquérir d’un abri à l’épreuve des balles.

– Euh, ma mie, que nous vaut donc ce courroux, cette diatribe?

– Monsieur, laissez-nous user du langage vernaculaire de la vulgate à des fins de vous signifier que vous n’êtes qu’une couille molle!

– Madame, nous ne pouvons souffrir tel affront!

– Fume! Vous voici beau à présent! Mais vous ne pouvez nous refuser une ultime faveur, dès avant votre trépas politique.

– Si fait, Madame, nous nous inclinons…

– Voici donc le moment venu de vous racheter de votre lâcheté: nous entendons être nommée aux Nations unies.

– Vos jours s’y trouveront plus beaux que nos nuits…

– Cependant, confessons qu’il y un os dans le potage…

– Quel est-il que nous ne pouvons résoudre, par Saint Blum?

– Ne feignez point l’ignorance, à vous gourer sans cesse. L’on prétend que le royaume de France ne peut prétendre occuper deux fauteuils de prestige aux Nations unies…

– De quel autre fauteuil peut-il s’agir?

– Ha! Selon une gazette bien en Cour, Monsieur d’Ousteblazie serait en passe d’obtenir la présidence de l’Organisation de la Santé.

– Il se pourrait qu’il subisse le sort de Monsieur de Couche-Nerf, lui aussi médecin, qui échoua autrefois dans son entreprise. Nous pouvons y veiller…

– Il se dit néanmoins que nos chances sont faibles…

– Vous m’en voyez fort marri!

– Toujours à chercher le trou de souris… Nos chances sont amoindries pour deux raisons. La première tient au fait que vos jours sont présentement comptés et donc que votre onction ne vaut que pipi de chat; la seconde est à mettre au compte de votre ladrerie. Nous n’avons point craché au bassinet à des fins de financer ces programmes.

Monsieur, dès avant que l’irrémédiable… Monsieur, par tous les saints, gardez-vous d’y mettre votre nez. Nous craignons, qu’une fois de plus, vous ne fassiez foirer l’affaire.

Face à Fillon, NKM veut faire entendre sa voix « sur les questions de société »

Soutien d’Alain Juppé lors de la primaire à droite, Nathalie Kosciusko-Morizet veut se rendre « utile » auprès de sa famille politique, mais rappelle les nombreux « points de désaccord » qui la séparent de François Fillon. Notamment sur « les questions de société ».

Nathalie Kosciuscko-Morizet, arrivée en 4e position au premier tour de la primaire de la droite, puis soutien d’Alain Juppé au second tour, a admis mardi avoir des « points de désaccord » avec François Fillon, « plutôt sur les questions de société ».

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« Mes points de désaccord » avec François Fillon, « ils sont plutôt sur les questions de société. Je rejoins plein de choses sur les questions de la fermeté, sur les questions régaliennes. Sur les questions économiques […] je crois vraiment qu’on a besoin de remettre beaucoup de liberté, beaucoup de souffle dans l’économie et les propositions que j’ai faites sur certains sujets, d’une certaine manière allaient plutôt plus loin », a-t-elle déclaré sur France Info.

« J’ai des positions plus ouvertes »

« Sur les questions de société, en revanche, oui j’ai des positions qui sont beaucoup plus ouvertes (…) et elles n’ont pas changé du fait de l’élection », a-t-elle affirmé, citant sa position sur l’avortement et la loi Taubira sur le mariage pour tous.

« Ceux qui pensent qu’il faut être à 100% d’accord avec quelqu’un pour travailler avec lui, il faut tous qu’ils aillent aux obsèques de Fidel Castro à Cuba », a-t-elle pour autant estimé. « Il n’y a que dans les Etats totalitaires où ça se passe comme ça. »

« Aujourd’hui, je souhaite que François Fillon, qui est le candidat de la droite et du centre, se mette en situation de rassembler, aille gagner la présidentielle », a déclaré NKM.

« J’essaierai de me rendre utile là où je le suis pour continuer à défendre mes idées, c’est-à-dire essayer de faire vivre cette ligne politique de modernité, dans le cadre d’un collectif pour lequel les Français ont désigné comme tête François Fillon », a-t-ajouté la députée de l’Essonne.

Écoliers français cancres de l’Europe: Vallaud-Belkacem accuse Fillon

Selon une étude internationale, les élèves de CM1 français affichent les pires résultats d’Europe. Les conséquences de la politique menée par le « gouvernement de M.Fillon » entre 2007 et 2012, selon Najat Vallaud-Belkacem.

La ministre de l’Education a attribué mardi au gouvernement dirigé entre 2007 et 2012 par François Fillon, désormais candidat de la droite à la présidentielle, les résultats « inacceptables » des écoliers français en maths et sciences, mis en lumière dans une étude internationale.

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L’étude TIMSS de l’Association internationale pour l’évaluation de la réussite éducative (IAE), un organisme scientifique basé aux Etats-Unis, place en queue de classement européen les performances des élèves français de CM1, après une enquête réalisée au printemps 2015 auprès de dizaines de milliers d’élèves dans 49 pays, dont environ 5000 en France.

Lors d’une conférence de presse, Najat Vallaud-Belkacem a renvoyé toute la responsabilité de cet échec à la droite au pouvoir avant 2012.

Une « génération sacrifiée » qui paye le « prix fort »

« Ce sont les élèves entrés en CP en 2011 et qui sont, je pèse mes mots, la génération sacrifiée. Celle qui paye au prix fort les choix politiques d’hier, c’est-à-dire du gouvernement de M. Fillon », a lancé la ministre.

Les élèves continueront de « payer ce prix fort à l’avenir si l’on remettait en place cette politique », a-t-elle affirmé, deux jours après la victoire de l’ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy à la primaire de droite.

Les raisons, selon elle, de ces « mauvais résultats »: « la faiblesse » des programmes 2008 (remplacés depuis la rentrée 2016 par de nouveaux programmes), la suppression de la formation des professeurs des écoles (remise en place sous François Hollande), une formation continue « réduite à peau de chagrin » et les 80 000 suppressions de postes sous Nicolas Sarkozy.

Dans l’étude TIMSS, les écoliers français affichent un score de 488 points en mathématiques et 487 en sciences, en deçà de la moyenne internationale (500) et de la moyenne européenne (527 en maths, 525 en sciences).

Le choix des mots

Le choix des mots n’est jamais neutre. Le langage de propagande est devenu la norme avec les « éléments de langage » concoctés par les professionnels de la communication politique ou commerciale.

C’est souvent involontairement que le langage des médias, des réseaux sociaux et des conversations privées, reprend ces mots emplis de préjugés, de sens caché, sans les interroger. Des mots qui ne se contentent pas de décrire ou de nommer mais qui portent en eux un jugement qui s’imposera d’autant plus facilement qu’il est implicite.

« Le choix des mots » se propose avec modestie d’analyser non pas les faits ou les situations mais les mots utilisés pour les évoquer, et de relever dans quelle mesure ils en biaisent la compréhension.

Ces analyses nous conduiront aussi à signaler les mots galvaudés, les locutions mal comprises ou les expressions utilisées de travers, répétés à l’envi par les hommes politiques, les journalistes ou les animateurs, et qui finissent par perdre leur signification.

Voies sur berge à Paris: lettre ouverte de 168 maires d’Ile-de-France en colère

Les édiles apportent leur soutien à la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui demande la réouverture des voies sur berge, voulue par la maire de Paris.

En tout, 168 maires d’Île-de-France ont signé mardi soir une lettre ouverte à la maire de Paris Anne Hidalgo, pour réclamer un nouvel examen du projet de piétonnisation des voies sur berge. Un projet responsable, à leurs yeux, d’une « détérioration de la vie quotidienne de dizaines de milliers de Franciliens », écrivent les élus dans ce texte, publié ce mercredi par le Figaro.

Dénonçant « le blocage général de la circulation à Paris », les édiles évoquent « un véritable effet domino » et « des effets bien au-delà » de la capitale, reprochant à la mairie de Paris et à l’Etat de fermer les yeux sur ces complications. « Nous dénonçons cette indifférence à l’égard des habitants de la petite et de la grande couronne », plaident-il.

Pécresse prend la tête de la fronde

Parmi les 168 signataires, quasiment tous de droite, les maires LR de Meaux (Jean-François Copé), d’Asnières (Manuel Aeschlimann) ou encore de Draveil (Georges Tron). Mais aussi des centristes, comme Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy, Yves Jego, de Montereau-Fault-Yonne ou encore Laurent Lafon, de Vincennes.

Ces élus apportent ainsi leur soutien à la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui demande la réouvertures des berges aux voitures, et qui a déposé jeudi, avec cinq départements franciliens, un recours devant le tribunal administratif de Paris, évoquant notamment un « défaut d’étude d’impact sur la banlieue ».

Une fermeture qui ne passe pas

Un recours salué par la patronne de l’opposition LR parisienne, Nathalie Kosciusko-Morizet, vent debout contre le projet d’Anne Hidalgo destiné à lutter contre la pollution de l’air. Cette fermeture de la voie Georges-Pompidou, rive droite, de l’entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe), suscite une levée de boucliers de la droite parisienne et régionale.

Le 17 novembre dernier, la région avait rendu public un rapport d’experts, qui pointait l’augmentation des embouteillages dans la capitale, avec des temps de parcours rallongés de 20 minutes sur les quais hauts, et de près de 30 minutes sur les Grands Boulevards.

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