Primaire à gauche: pourquoi la campagne de Manuel Valls patine

Comptable du bilan de François Hollande, l’ancien Premier ministre revendique un « droit à l’inventivité » dans la campagne. Mais ses multiples revirements sèment le trouble.

Il y a un paradoxe Valls. Favori des sondages -une enquête Harris Interactive pour France Télévisions lui accorde 43% d’intentions de vote au premier tour de la primaire à gauche- l’ancien Premier ministre peine à convaincre en ce début d’année. Alors que Benoît Hamon a placé son projet de création d’un revenu universel au coeur du débat, Manuel Valls est face à une délicate équation: assumer le bilan du quinquennat écoulé tout en portant un projet d’avenir. Se réinventer après cinq années passées au coeur du pouvoir.

Invité jeudi de L’Emission politique, l’ancien maire d’Evry n’a convaincu que 29% des Français et 45% des sympathisants de gauche. Un score inférieur à celui d’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, invités avant lui. Comment expliquer ce trou d’air de l’ex-chef de gouvernement? L’Express fait le point sur les difficultés du candidat Valls.

Le passage difficile de Premier ministre à candidat

Manuel Valls traîne un boulet. Le candidat a été au coeur du quinquennat écoulé, comme ministre de l’Intérieur puis comme chef de gouvernement. Il doit désormais réussir à passer du statut de Premier ministre à candidat sans la moindre transition. La tâche est historiquement difficile. Placés dans cette situation en 1988 et 1995, Jacques Chirac et Edouard Balladur ont tous les deux échoué à conquérir l’Elysée.

Le cas de Manuel Valls est encore plus délicat. Le candidat est comptable d’un quinquennat massivement décrié par les Français, et se retrouve dans l’obligation d’en revendiquer le bilan sous peine de perdre toute crédibilité. « Mais si ce bilan est si bon, pourquoi François Hollande ne se représente pas? », ironise auprès de L’Express le député socialiste Christian Paul, coordinateur de la campagne d’Arnaud Montebourg.

Conscient de cet écueil, l’intéressé a revendiqué mardi un « droit à l’inventivité », à l’occasion de la présentation de son programme. Difficile, tant le candidat est en permanence ramené à son action à la tête de l’exécutif.

Des revirements en série

C’est le revers de la médaille. Manuel Valls a érigé la transgression en stratégie politique. Attaque contre les 35 heures, volonté de débaptiser le PS… L’homme s’est construit en attaquant les dogmes socialistes. Une posture pas étrangère à son ascension météorique, mais qui a contribué à morceler la majorité lors du quinquennat. Manuel Valls, habitué des coups de menton, doit désormais élargir son socle politique et rassembler la gauche. L’exercice est délicat et conduit le candidat à de spectaculaires revirements.

Symbole le plus éclatant: sa proposition de supprimer l’article 49.3 de la Constitution, auquel il a recouru six fois pour faire adopter la loi Macron et la réforme du Code du travail. « On m’a imposé le 49-3″, a-t-il assuré jeudi sur France 2, visant directement les frondeurs.

Manuel Valls, donné en tête des sondages, affronte plusieurs difficultés lors de la primaire.

afp.com/ALAIN JOCARD

 

L’ancien contempteur des 35 heures ne propose désormais plus de supprimer l’ISF, prône un revenu décent de 800 euros et assume « le niveau de dépenses publiques dont les Français ont besoin ». « Je n’ai pas changé de conviction, mais j’ai changé, j’ai mûri », s’est justifié l’ex-locataire de Matignon jeudi sur France 2.

Ces changements interrogent et jettent le trouble sur l’identité politique de Manuel Valls. « Il y a un discours pour la candidature et une pratique pour le gouvernement, c’est bien là le problème de Manuel Valls », a lancé ce vendredi Arnaud Montebourg.

Ces revirements ont en outre un effet pervers. Ils ôtent à Manuel Valls sa singularité, instrument de son ascension politique. Ne pas bouger, c’est s’aliéner une partie de l’électorat de gauche. Évoluer, c’est prendre le risque d’être taxé d’opportunisme: Manuel Valls devra faire preuve d’agilité pour sortir de cette ornière.

Une primaire axée sur l’économie

L’économie n’est pas vraiment le point fort de Manuel Valls. Elle est son angle mort. L’ancien locataire de Beauvau est d’avantage identifié sur les questions sécuritaires et identitaires que sur la lutte contre le chômage. Problème: la primaire à gauche tourne autour des questions économiques et sociales. Arnaud Montebourg se présente comme l’apôtre du « Made in France » et de la relance budgétaire, tandis que Benoit Hamon dénonce le « culte » de la croissance » et propose un revenu universel.

Manuel Valls est lui moins audible: Revenu décent, hausse des petites retraites, salaire minimum européen… Le candidat a affiché mardi un programme résolument de gauche, mais n’évite pas le procès en opportunisme instruit par ses concurrents. Manuel Valls incarne en effet au sein du PS une ligne social-libérale très affirmée. « C’est par les actes qu’on juge un homme d’Etat », a déclaré mardi l’ancien Premier ministre, fustigeant ceux qui ont « le regard tourné vers le rétroviseur ».

Des ralliements qui tardent

La candidature de Manuel Valls n’a pas déclenché un tsunami de ralliements. Certes, l’ancien Premier ministre peut compter sur l’appui de plusieurs membres du gouvernement. Najat Vallaud-Belkacem, Michel Sapin ou Jean-Yves Le Drian ont ainsi apporté leur soutien au candidat. Mais le couple exécutif demeure silencieux. François Hollande ne devrait pas exprimer de préférence lors de la primaire. « Valls a l’avantage de l’expérience, mais aucun candidat à la primaire n’est vraiment prêt sur le plan des idées », aurait lâché en privé le président de la République, selon Le Canard Enchaîné.

De son côté, l’actuel chef du gouvernement souhaite conserver « une certaine réserve » dans le scrutin. Selon Le Point, Bernard Cazeneuve devrait néanmoins s’afficher avec Manuel Valls lundi, à l’occasion d’une visite du centre Arianespace d’Évry-Courcouronnes. L’occasion de démontrer la proximité entre deux hommes qui s’apprécient et ont étroitement collaboré lors de la vague d’attentats de 2015 et 2016.

Macron, un caillou dans sa chaussure

Longtemps, Manuel Valls a incarné la réforme et la modernité. Son créneau politique, mélange de libéralisme économique et de fermeté sur les questions de sécurité, lui garantissait une place singulière sur l’échiquier politique. Mais l’éclosion de l’ancien ministre de l’Economie a rebattu les cartes. Manuel Valls a perdu le monopole de la modernité que lui dispute sérieusement Emmanuel Macron. Quelle incidence pour la primaire? Pour l’ancien Premier ministre, un risque existe: celui que des électeurs de centre-gauche, désireux de voter Macron en 2017, ne se déplacent pas pour voter ces 22 et 29 janvier.

« Un président ne devrait pas dire ça… » en poche dès le 2 mars

Pour cause d’élection présidentielle, l’édition au format poche du livre de confidences de François Hollande sera hâtée.

Etre réédité quatre mois et demi après parution, vous n’y pensez pas! C’est pourtant ce qui va se passer avec « Un président ne devrait pas dire ça… », des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Sorti le 12 octobre chez Stock, il sera publié par Points le 2 mars 2017.

Explication de Manuel Carcassonne, patron de Stock: « Les titres politiques ne trouvent pas toujours preneur, car ils se périment vite, mais celui-là est différent, son énorme succès – on pourrait atteindre les 200000 exemplaires à la fin de décembre – l’atteste, et je pense qu’il peut avoir une deuxième vie. »

Après l’avoir proposé au Livre de poche, peu intéressé, il se tourne vers Points. Accueil enthousiaste de son éditrice littéraire, Alice Monéger: « J’ai été soufflée par ce livre, c’est une belle leçon de politique et un vrai page-turner. Je pense qu’il fera date dans l’histoire de la Ve République. Mais il fallait tout de même le sortir le plus tôt possible avant la présidentielle, c’est là-dessus que la négociation a tourné. »

Finalement, « Un président… » sera en librairies en mars, agrémenté d’une nouvelle préface et au prix de 8,90 euros. Même sans la candidature de Hollande.

« Je vais en avoir marre! »: interrogé à nouveau sur le Qatar, Le Guen s’emporte

Relancé sur franceinfo au sujet de ses démêlés judiciaires avec les auteurs d’une enquête sur le Qatar, Jean-Marie Le Guen a exprimé sa colère, reprochant aux journalistes de « colporter » des mensonges.

La polémique autour des liens de Jean-Marie Le Guen avec le Qatar ne désenfle pas. Invité ce jeudi matin de franceinfo, le secrétaire d’Etat chargé du Développement et de la Francophonie a été contraint de revenir sur l’enquête réalisée par les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot, Nos très chers émirs. Dedans, l’ancien député de Paris est accusé notamment de vouloir minimiser, par le biais d’une agence de communication, les déclarations parlementaires critiques vis-à-vis de la pétromonarchie.

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Des dérives dont l’un des auteurs a assuré avoir la preuve à « 100,1% » sur l’antenne de franceinfo. Confronté à cette déclaration, Jean-Marie Le Guen a d’abord exprimé son ras-le-bol. « Je vais vraiment en avoir marre, hein », a-t-il commencé, avant d’expliquer que cette « polémique » était « honteuse » et que l’ouvrage n’apportait pas « l’ombre d’une preuve ». Et le secrétaire d’Etat de François Hollande d’ajouter, visiblement agacé, que « c’est par corporatisme journalistique [que la polémique] est reprise ici et là par certains. C’est franchement scandaleux. »

Le proche de Manuel Valls confirme également avoir porté plainte pour diffamation contre les deux journalistes, qui travaillent respectivement au Figaro et à France Inter. Dans la même déclaration diffusée par ses confrères de franceinfo ce jeudi, Georges Malbrunot soupçonne d’ailleurs Jean-Marie Le Guen d’avoir choisi « une procédure (…) assez longue », qui lui « permettra (…) de pouvoir affronter ses électeurs cette année lors des élections législatives. »

Colère contre les journalistes

Le journaliste reproche donc à l’intéressé d’avoir recours à une forme de ruse, qui lui donnerait moyen d’utiliser la plainte en question à des fins politiques. Mais Jean-Marie Le Guen s’en défend. « La loi est ce qu’elle est, je porte plainte dans les conditions où je peux le faire », estime-t-il, avant de reprocher aux médias -en pointant du doigt le journaliste de franceinfo Guy Birenbaum- de « donner la parole [à Georges Mabrunot], qui n’a d’autre objet, outre le fait de critiquer la politique française au Moyen-Orient, que de vendre son livre. »

Un échange auquel les deux auteurs n’ont pas manqué de réagir dans la foulée sur Twitter.

Attentat de Nice: la plainte de la policière pour abus d’autorité a été classée

Le procureur de Nice a annoncé ce jeudi avoir classé sasn suite la plainte de la policière municipale Sandra Bertin qui assurait avoir été contrainte de faire apparaître dans un rapport des effectifs policiers qui n’étaient pas visibles sur les images des caméras de la Promenade des Anglais.

Les autorités françaises ont-elles fait mentir une policière municipale sur le nombre de forces de l’ordre présents sur la promenade des Anglais le 14 juillet dernier? Le procureur de Nice a annoncé jeudi avoir classé la plainte déposée pour abus d’autorité par la policière municipale Sandra Bertin, qui assurait avoir subi des pressions de policiers parisiens après l’attentat de Nice pour modifier un rapport sur le dispositif de sécurité déployé.

« Les éléments constitutifs d’une infraction d’abus d’autorité ne sont pas réunis », a déclaré Jean-Michel Prêtre au cours d’un point presse. Sandra Bertin avait saisi d’un signalement pour abus d’autorité le procureur dix jours après l’attentat commis le 14 juillet à Nice, le même signalement ayant été effectué par le maire de Nice, Philippe Pradal, et son premier adjoint Christian Estrosi, simultanément.

Une nouvelle plainte déposée

La policière avait affirmé avoir été contrainte par des policiers parisiens de faire apparaître sur un rapport « modifiable » des effectifs policiers que cette responsable de la vidéo-surveillance ne voyait pas sur les images prises par les caméras de la ville lors de l’attentat.

Dans la foulée de cette décision, le premier adjoint à la mairie de Nice Christian Estrosi a immédiatement fait savoir qu’une nouvelle plainte serait déposée dans le but d’obtenir « l’ouverture d’une information judiciaire du chef d’abus de pouvoir ». Me Adrien Verrier, l’avocat de Sandra Bertin, a lui aussi indiqué avoir décidé de déposer une nouvelle plainte pour que cette affaire soit confiée « à un juge d’instruction impartial et indépendant qui sera chargé de faire toute la lumière de façon contradictoire et de façon complète sur ce dossier ».

Pour Emmanuelle Cosse, cet hiver n’est « pas plus difficile que les autres »

La ministre du Logement conteste le jugement de Fnars qui estime que la France connait « l’un des hivers les plus difficiles sur le front de l’hébergement » des sans-abris.

Des températures négatives, des gelées matinales et un froid qui s’abat sur toute la France. Mais dans Le Parisien ce vendredi, Emmanuelle Cosse, affirme que cet hiver « n’est pas plus difficile que les autres » en matière d’hébergement d’urgence.

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La ministre du Logement conteste le jugement de Fédération des acteurs de la solidarité. Le directeur général de la Fnars avait estimé mercredi que la France connaissait « l’un des hivers les plus difficiles sur le front de l’hébergement », avec toujours plus de sans-abri contraints de dormir dehors malgré les froides températures.

« Dramatiser une situation qui est tendue »

« Si tous les hivers sont difficiles, celui-là n’est pas plus difficile que les autres », a répliqué la ministre. « En 2012, il y avait 80 000 places d’hébergement. Nous sommes passés à plus de 128 000 et nous continuons à en ouvrir ».

Selon la Fnars, « moins d’une personne sur deux » composant le 115, numéro d’urgence destiné aux SDF, « est prise en charge ». Là encore, la ministre soutient « que c’est plutôt 30% ». « Cela ne sert à rien de dramatiser une situation qui est tendue, mais c’est le rôle des associations de maintenir la pression », ajoute la ministre du Logement.

Emmanuelle Cosse est revenue sur le cas d’un SDF, âgé d’une cinquantaine années, découvert le 30 décembre à La Rochelle, décédé d’hypothermie. « La victime avait refusé d’être prise en charge. Ce n’est pas le tout de créer des places, il faut aussi convaincre les sans-abris de les accepter », insiste-t-elle.

Reste que les propos de la ministre sont difficilement passés auprès d’un certain nombre d’internautes, qui ont critiqué sa formule.

Défense: Hollande pour un budget à 2% du PIB « sur les cinq prochaines années »

Au cours d’un plaidoyer pour l’engagement international de la France prononcé devant les militaires, le président a repris à son compte l’objectif qui avait été demandé par le chef d’état major des armées.

En décembre dernier, alors que son chef d’état-major demandait que le budget de la Défense soit porté à 2% du PIB au cours du prochain quinquennat, François Hollande avait simplement reconnu que la France avait « des efforts supplémentaires » à faire.

Ce vendredi, dans ses voeux aux armées à la Base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, dont environ 800 militaires sont engagés sur des opérations extérieures au Sahel et en Irak et Syrie, il a repris cette proposition à son compte.

Plus ambitieux que Valls et plus précis que Fillon

De 2,3% du PIB en 2008, le budget de la Défense a décru jusqu’à 1,8% au cours du quinquennat Hollande, restrictions budgétaires obligent. « Nous devons aller vers 2%. A quel horizon? Sûrement sur les cinq prochaines années », a déclaré le chef de l’Etat.

François Hollande se montre ainsi à la fois plus ambitieux que le candidat à la primaire de la gauche Manuel Valls, qui a fixé cet objectif pour 2025, ou que François Fillon, qui n’a pas précisé la date à laquelle il veut l’atteindre. Alors qu’il ne sera plus aux affaires.

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« Nous devons nous assurer cet effort de défense. Pourquoi? Parce que nous devons moderniser les matériels, parce que nous devons assurer la formation des personnels. Parce que nous devons déployer des opérations. Parce que nous devons assurer nos missions. Parce que nous devons protéger les Français », a-t-il plaidé, rappelant que le budget de la Défense pour 2017 serait déjà augmenté de 600 millions d’euros.

« Nous avons à nous préoccuper du monde »

Sur cette base aérienne où sont basés une quarantaine d’avions de combat Rafale, avec du personnel engagé sur les opérations Barkhane (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso) et Chammal (Irak), le chef de l’Etat a souligné la nécessité des opérations extérieures lancées sous son mandat.

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« La France ne peut pas vivre repliée, recroquevillée (…) Ce repli serait dangereux. La stabilité et la sécurité de régions entières nous concernent et peuvent mettre en péril notre propre sécurité », a-t-il affirmé, rappelant que les actes terroristes qui ont frappé la France ces dernières années « ont été préparés de l’extérieur, pas simplement encouragés, mais organisés ».

« Donc nous avons à nous préoccuper du monde, parce que sinon le monde pourra éventuellement menacer notre sécurité », a averti le chef des armées.

2017 au miroir du temps

Réjouissons-nous de notre démocratie apaisée, dont les fièvres populistes sont bien tièdes à côté des sauvageries de jadis. L’édito de Christophe Barbier.

En France, où l’on prétend décider des modes, le pessimisme se porte long depuis plusieurs saisons, doublé de fatalisme et brodé de grogne. Pourtant, alors que s’ouvre une année décisive pour notre destin collectif, une lecture rapide des grimoires suffit à rendre optimiste, en tout cas oblige à considérer la situation du pays meilleure que ne le croient la plupart de ses habitants.

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Cet article a été publié dans le magazine L’Express.

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« Monsieur de Macron administre une fessée… au roi! »

emmanuel-macron-31_5762349Cul nu, fessé comme marmot mal élevé! Monsieur de Macron n’y est certes pas allé de main morte, mais le châtiment, d’une exemplaire discrétion, était grandement mérité, même si à présent la loi le condamne. Par le Ciel, comment cela se put-ce donc? Explication de gravures.

Le jeune Monsieur de Macron, qui se prend de briguer la Couronne, est un gentilhomme pressé comme lavement. Pressé de s’affranchir une fois pour toutes de l’ombre tutélaire d’un monarque dont il fut le serviteur voici peu encore.

Sitôt passée la Saint-Sylvestre, il fit donc tenir au directeur d’une célèbre gazette une tribune sobrement intitulée: « Nous sommes tous berlinois », en signe de solidarité avec les victimes de l’attentat qui fut voici peu perpétré sur le Marché de Noël de l’église du Souvenir, une horrible dent cariée laissée en l’état à des fins d’abriter les âmes meurtries de la Seconde guerre.

Monsieur de Macron qui n’aime rien que prendre le contre-pied et fouailler les plaies d’une lancette acérée, écrit tout benoitement, mais non sans habileté: « Nous nous sentons européens, comme des millions d’Allemands se sont sentis européens en janvier 2015 lors des tragiques attentats de Paris ».

Jusques alors, nous vous le concédons, pas de quoi fouetter un chat, ni même railler une rhétorique nimbée de cet angélisme cul cul qui parfume les homélies europhiles à des fins de travestir leur fragrance de poisson pas frais.

Mais Monsieur de Macron cèle plus d’un tour en son sac. N’écrit-il point, pour renfort de potage, que: « Berlin a été attaquée, la France a été touchée. Cette solidarité nous oblige ».

Nous vous devinons abîmée dans les affres de la perplexité: qu’est-elle donc encore allée débusquer, cette damnée marquise qui dédaigne les roses pour ne chérir que les épines?

Donnerez-vous votre langue aux chiens?

Ha! Lorsque Monsieur de Macron se prend d’écrire que la France a été touchée, qui donc, morbleu, se trouve dans son collimateur?

Vous séchez, indécrottable cancre que vous faites, à bâiller, vautrée sur le radiateur durant le cours de « vivre-ensemble ».

Eveillez-vous! Il s’agit du roi! N’y avez-vous point songé un instant?

Que n’a-t-il donc fait qui lui vaille cette estocade si prestement portée?

Rafraichissons les mémoires vacillantes en ces lendemains de fêtes. Et souvenons-nous qu’après les attentats de Paris, la reine de Prusse était accourue à des fins de réconforter le roi de France et montrer sa peine à nos commensaux.

La scène est restée à jamais gravée en nos mémoires: la reine, penchée sur l’épaule du Flou, se fend d’un petit brouti-brouta tout délicat, tendrement posé sur une bajoue rebondie.

Il est habile, ce Monsieur de Macron.

Prend-t-il seulement la peine de reprocher au roi sa coupable indifférence? Point.

Sa rhétorique, gentiment troussée, se doit d’être lue entre les lignes. Et c’est la faute du roi qui se cache en sa prose, tout ainsi que ce Diable que les Allemands se plaisent à voir dans les détails.

Une faute? Ha! Mais une énorme faute!

Nous le savions mufle et goujat: il ne nous a point déçue, au moins dans ce chapitre. Mais nous ne le savions point si mal élevé au point de faire son content d’un communiqué si chichement trouducuté dans le registre compassionnel le plus niais qui soit.

La reine de Prusse a su masquer sa déception avec la grâce de son état. Mais l’on rapporte à Sanssouci, son palais de Potsdam, un Versailles pour bourrins, qu’elle a lu les mots de Monsieur de Macron avec grand interêt en concluant sobrement que le roi de France n’avait point volé cette fessée.

Les candidats à la présidentielle n’emballent pas les Français

Selon un sondage* Harris Interactive pour RTL publié lundi, les prétendants à l’Elysée ne suscite pas d’espoir. Avec à peine 25%, c’est Emmanuel Macron qui suscite le plus d’optimisme chez les Français.

Une majorité de Français (58%) se disent « optimistes » pour l’année 2017 mais ne comptent pas sur la présidentielle pour apporter davantage d’espoir, selon un sondage* Harris Interactive pour RTL publié lundi.

Dans ce baromètre « Bilan et perspectives », mené chaque année depuis 2009, plus d’un Français sur deux (54%) juge que 2016 a été une année « négative » et 43% « positive », les mêmes proportions exactement qu’en décembre 2015. Une tendance observée depuis quatre ans mais avec un abattement moins visible chez les moins de 35 ans et les actifs (54 et 47% jugent 2016 positive, en hausse de 3 et 9 points), à l’inverse des plus de 50 ans (36%, – 6 points).

Emmanuel Macron crée le plus d’espoir

Concernant 2017, davantage de Français se disent personnellement « optimistes » par rapport à 2016 (53%), en augmentation constante depuis 2011 (de 44% à 58%). Une évolution particulièrement portée par les milieux populaires (62%, +9).

Selon Harris Interactive cependant, à la veille de cette année électorale, « aucun candidat à la présidentielle ne susciterait un regain de l’optimisme d’une majorité de Français ». Parmi les personnalités testées, l’ancien ministre de l’Economie Emmanuel Macron est cité comme celui pouvant créer le plus d’espoir (25%). Il est suivi par Marine Le Pen (21%), François Fillon (20%) puis Jean-Luc Mélenchon (13%).

La lutte contre le terrorisme en tête des priorités

A noter que cette étude montre que les Français installent pour la première fois la lutte contre le terrorisme en tête de leurs priorités (78%) pour 2017, devant le chômage (74%), le système social, l’insécurité (67%), le pouvoir d’achat (63%) et l’éducation (62%). La lutte contre le terrorisme n’était que la cinquième priorité dans l’enquête réalisée fin 2014 pour 2015 (59%).

*: Enquête réalisée en ligne du 27 au 29 décembre auprès de 2.295 personnes représentatives de la population française âgées de plus de 18 ans, selon la méthode des quotas.

« Pacte secret » avec Fillon? « Tout cela, c’est de l’intox », se défend Bayrou

Le président du Modem conteste avoir passé un accord secret avec François Fillon, le candidat de la droite, en vue de l’élection présidentielle et des législatives.

François Bayrou, président du MoDem, a nié lundi avoir conclu un « pacte secret » avec le candidat de la droite pour la présidentielle, François Fillon, et dénoncé des accusations « intégralement bidon » et des « manipulations d’opinion ».

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« Tout cela, c’est de l’intox. C’est à dire que, évidemment, ce sont des manipulations d’opinion […] Il y a au moins deux personnes qui savent que tout ceci est complètement faux, fallacieux, intégralement bidon comme on dit, c’est François Fillon et c’est moi », a déclaré François Bayrou sur RTL.

« Je ne pratique pas ce genre de manoeuvres »

Selon le Canard Enchaîné, le « troisième homme » de 2012 aurait conclu un pacte avec François Fillon: renoncer à se présenter en échange de circonscriptions ou bien se présenter au premier tour pour gêner le candidat d’En marche!, Emmanuel Macron, avant de soutenir le candidat de la droite au second.

« Nous n’avons évidemment jamais eu l’idée de négocier des pactes secrets, je ne pratique pas ce genre de manoeuvre », a affirmé le maire de Pau.

« Quand je fais un choix, ce choix est ouvert. Je ne manoeuvre pas dans des couloirs secrets », a-t-il insisté.

François Bayrou a assuré n’avoir eu « aucun contact » avec François Fillon depuis leur rencontre début décembre, mais avoir parlé avec « un certain nombre de ses proches ».

Agenda inchangé

François Bayrou veut prendre son temps, encore et toujours. Lui qui n’a toujours pas annoncé s’il serait candidat à la présidentielle publiera un livre-programme « le dernier jour de janvier », a-t-il précisé. Il a répété qu’il donnerait sa décision pour 2017 « dans la première moitié du mois de février ».

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« Je veux apporter des idées nouvelles », a dit François Bayrou, comme un « droit à la première expérience professionnelle » salariée, d’un semestre, pour tous les jeunes sortant de formation, qu’ils soient diplômés ou pas, de manière à ce que la « première ligne du CV » soit « écrite ».

« L’Etat complétera de manière à ce que la charge pour l’entreprise ne soit pas trop importante », a-t-il précisé, affirmant que ses propositions n’avaient pas pour but de « marchander » sa candidature avec le champion de la droite.