Dans des propos rapportés par Paris-Match, le cofondateur d’EELV estime que François Hollande « ne peut pas » être candidat, et évoque la possibilité de soutenir Emmanuel Macron si Nicolas Sarkozy venait à être le candidat de la droite.
Au moins, pour Daniel Cohn-Bendit, les choses sont claires: François Hollande « ne peut pas », selon lui, briguer un second mandat présidentiel. Dans une interview accordée à Paris-Match, le cofondateur d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) fait le deuil d’une éventuelle réélection du chef de l’Etat. Il va même plus loin, envisageant de voter pour Emmanuel Macron… si Nicolas Sarkozy venait à remporter la primaire à droite.
Distribuant les bons et les mauvais points sur l’ensemble de l’échiquier politique, « Dany le Rouge » se montre très sévère à l’égard du président et du Parti socialiste. « Quand une force politique a tellement déçu en 5 ans, il est normal qu’il y ait une alternance », observe-t-il. Évacuant la possibilité d’un renouvellement de bail pour le PS, l’ancien dirigeant évoque donc les alternatives.
« Humiliation au carré »
Le constat du trublion écologiste est sans appel. D’après lui, François Hollande a un « grave problème ». « Il ne se représente pas et c’est l’humiliation. Il se présente à la primaire, il est battu et c’est l’humiliation au carré. Il gagne la primaire et il finit 4e ou 5e au premier tour [de l’élection présidentielle] et c’est l’humiliation au carré au carré (sic) », énumère le chroniqueur d’Europe 1, qui n’en est pas à sa première critique du chef de l’Etat.
« Choisir entre les humiliations, ce n’est pas facile », résume Daniel Cohn-Bendit. Interrogé sur la stratégie hollandaise consistant à viser le ‘rassemblement’ face à un Nicolas Sarkozy impopulaire à l’issue des primaires, l’ex-député européen ne se montre pas plus optimiste. « Bien sûr, il peut se lever et se dire, ‘si Sarkozy gagne la primaire, le refus de Sarko va me porter aux nues’. Mais les gens refusent autant l’un que l’autre », décrypte-t-il, acquis à l’idée que « personne aujourd’hui ne peut rassembler à gauche ».
Juppé est « le moins pire »
Dans l’éventualité d’une victoire de Nicolas Sarkozy face à Alain Juppé, Daniel Cohn-Bendit franchit le pas: « si c’est ça qui se dessine, je prendrais position pour (Emmanuel) Macron. Il est le seul capable de barrer la route à Sarkozy au premier tour -Bayrou est has been« . « J’ai des tas de critiques à formuler sur Macron, mais c’est une personnalité nouvelle, qui prend du centre gauche au centre droit », résume le leader étudiant de Mai 68.
Comprendre: une victoire d’Alain Juppé, dont le positionnement libéral et européen est conforme à la sensibilité du cofondateur d’EELV, simplifierait probablement les choses. « Tout le monde sera alors plus calme », croit savoir Daniel Cohn-Bendit. Pour lui, le maire de Bordeaux demeure « le moins pire » des candidats à la primaire à droite.