Les quatre vérités de Martine Aubry à Manuel Valls et François Hollande

L’ancienne ministre du travail persiste et signe. Elle est revenue jeudi matin sur le contenu de la tribune qu’elle a co-signée avec des personnalités socialistes et écologistes, publiée mercredi, intitulée « Trop c’est trop ».

Mercredi elle adressait un direct du gauche au gouvernement de Manuel Valls sous la forme d’une tribune dans les colonnes du Monde pour dénoncer la politique du gouvernement. Ce jeudi, Martine Aubry était dans vos postes de radio, invitée de la matinale de RTL, renvoyant une nouvelle fois l’exécutif et ses réformes en cours dans les cordes. « Ce n’est pas agréable de ce que l’on a dire à des amis aussi fortement » a commencé la maire de Lille, en rappelant que François Hollande « est un ami ».

Avant de redire son opposition au projet de réforme du code du travail porté par Myriam El Khomri, glissant au passage: « Je ne vois pas pourquoi on l’appelle la loi El Khomri, je ne pense pas que c’est elle qui l’a écrite! (…) Le contenu ne correspond pas aux demandes des entreprises, on y retrouve toutes les vielles recettes du CNPF (ancien nom du Medef), de 1996″.

1. Sur la compétitivité

« Les entreprises n’ont pas de problème de compétitivité, leurs marges sont celles d’avant la crise, (…) il faut cibler les aides sur celles qui en ont vraiment besoin, et imposer de véritables contreparties » a expliqué l’ancienne ministre du travail socialiste, avant d’ajouter « on ne me fera pas croire qu’on rendra les entreprises plus compétitive en fragilisant les salariés, (…) sur la question des licenciements, on nous propose une fragilisation comme on n’en a jamais vu! ».

Si elle reconnait qu’il y a peut-être 2 ou 3 articles à garder dans la loi El Khomri, Martine Aubry a donc redit sa volonté de discuter de son contenu avec le premier ministre: « Je suis prête au débat avec Manuel Valls ».

2. Sur la fiscalité et la CSG

Martine Aubry est également revenue sur la question de la fiscalité: « On dit que 50% des Français ne paient pas l’impôt, mais c’est faux. La CSG, tout le monde la paie. Il faut y mettre de la progressivité, et prendre en compte pour son calcul le quotient familial ».

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3. Sur Emmanuel Macron

L’ancienne première secrétaire du PS a aussi adressé quelques piques à Emmanuel Macron, lui reprochant ses propos sur les fonctionnaires: « On ne peut pas attaquer les fonctionnaires comme il l’a fait et être ministre de la République (…). Dans ma ville de Lille, je rencontre des jeunes qui veulent monter leur entreprise, mais aussi des jeunes qui veulent être infirmier, policier, et c’est très bien, il nous en faut! Il faut cesser d’opposer les Français les uns contre les autres ».

Martine Aubry a enfin dénoncé le mode de communication de Manuel Valls, martelant: « Il faut en finir avec les discours anxiogènes ».

4. Sur la perspective de 2017

« Quand on aura réglé le présent, on verra qui on choisit pour demain ». Interrogée sur la possibilité qu’elle propose sa candidature, elle a affirmé: « Ce n’est pas du tout mon projet, voilà, c’est clair. Mon projet c’est d’aider la gauche à réussir (…). Mais pour réussir demain, et moi je souhaite qu’un homme ou une femme de gauche réussisse demain, il faut régler le présent, il faut qu’on travaille tous ensemble (…) pour pouvoir proposer un projet aux Français, un projet de gauche, mais un projet qui prend en compte les réalités aujourd’hui du monde ».