VIDEO. Domenach, journaliste « vendu » selon Quotidien: « J’étais chez les fous »

L’éthique journalistique de Nicolas Domenach en a pris un coup, lundi soir, dans Quotidien: surpris en Côte d’Ivoire en tant qu’invité du voyage officiel de Manuel Valls, il est soupçonné de connivence. Dans La Nouvelle Edition, le journaliste a répondu à ces accusations.

Nicolas Domenach est-il un journaliste corrompu? Lundi soir, dans Quotidien, Hugo Clément dévoilait une séquence étonnante: on voyait le chroniqueur de La Nouvelle Edition grignoter au buffet de Manuel Valls, lors du voyage officiel du Premier ministre en Côte d’Ivoire.

Du journaliste de combat, selon Domenach

Nicolas Domenach a tenté de justifier sa présence, tous frais payés par le contribuable, face à Hugo Clément. « C’est une technique du journalisme de combat rapproché, a-t-il assuré. C’est 40 ans d’expérience, 40 ans de boulot. Vous pensez que si au bout de 40 ans de boulot, je réussis à être proche du Premier ministre à un moment essentiel de la vie politique, vous pensez – c’est ce que vous sous-entendez – qu’il y a au fond une connivence voire une corruption… », s’est-il étonné.

Et quand Hugo Clément sous-entend qu’il est payé par Manuel Valls pour être là, le journaliste répond qu’il n’a jamais été payé. « Je paye de ma personne », concède-t-il. Toutefois, selon Quotidien, si Nicolas Domenach avait vraiment payé de sa poche ce séjour, il aurait dû débourser 2200 euros.

Depuis, la crédibilité du journaliste de 66 ans est remise en question. Sur les réseaux sociaux, les messages hostiles l’accusant d’être corrompu se multiplient.

« 40 ans que je fais ce métier en toute indépendance »

Ce mercredi, Nicolas Domenach a répondu à ses détracteurs, estomaqué, dans La Nouvelle Edition, sur C8.

« Ça fait plus de quarante ans que je fais ce métier dont je suis très fier parce que je le fais en toute indépendance, ce qui m’a valu d’ailleurs de me brouiller avec quasiment tout le monde, puis de me re-brouiller. C’est le prix de l’indépendance, a-t-il expliqué. Quarante ans aussi où j’ai fait des bouquins, j’ai créé des journaux, j’ai défendu la liberté de la presse comme un fou, insiste Domenach, agacé. Alors qu’on vienne me soupçonner d’être vendu non pas au grand capital mais à un homme politique ou quoi que ce soit, j’ai eu l’impression que j’étais chez les fous et que les fous avaient pris le contrôle de l’asile. »

Domenach a rappelé que les rédactions ne payaient que rarement ce genre de voyages, faute de moyens. Et que, si c’était le cas, les journalistes étaient forcément « tenus à distance ». « Donc moi, je préfère de loin être au contact pour ensuite prendre mes distances mais au moins pêcher des infos et ensuite les refiler aux autres s’ils me le demandent, ce qui était le cas là. »

Nicolas Domenach a ensuite déploré qu’Hugo Clément n’ait pas compris l’enjeu de se trouver aux côtés du Premier ministre, qui était de savoir si Manuel Valls allait être candidat à la présidentielle, ou non. « Il est passé à côté de l’essentiel, c’est son problème. »

La journaliste Emilie Besse a fermement soutenu Nicolas Domenach. « Je trouve ça assez triste d’opposer deux formes de journalisme. Au fond, il n’y a qu’une seule forme. Nicolas a commencé en disant: ‘Ça fait quarante ans que je fais ce métier’, et Hugo évidemment beaucoup moins. Je pense que c’est là qu’il y a une sorte de mésentente mais que vous pourriez aller prendre un café ensemble. »

Laurence Katché, amie de Valls, elle aussi invitée

Nicolas Domenach n’est pas la seule personne dont la présence en Afrique a créé la polémique. Laurence Katché, épouse de Manu Katché et amie de Manuel Valls, était elle aussi du voyage. Le Premier ministre n’a d’ailleurs pas souhaité répondre aux question d’Hugo Clément sur le sujet.

Quant à Nicolas Domenach, il n’a pas souhaité faire de commentaire supplémentaire sur cette affaire auprès de L’Express.