Sarkozy: « Je ne veux pas que la future majorité soit otage de Bayrou »

Nicolas Sarkozy a de nouveau attaqué ce mercredi François Bayrou, soutien actif d’Alain Juppé dans la primaire à droite. L’ancien chef de l’État agite le spectre d’un quinquennat paralysé par les centristes, en cas de victoire du maire de Bordeaux.

Pilonner Bayrou pour mieux tacler Juppé. Nicolas Sarkozy multiplie depuis plusieurs jours les attaques contre le président du Modem, soutien actif du maire de Bordeaux dans la primaire à droite. En cause, l’intention affichée par Alain Juppé de revoir les investitures aux législatives en cas de victoire pour laisser une place plus importante à ses alliés centristes. Insupportable pour le camp Sarkozy, qui ne cesse de rappeler le vote de François Bayrou en faveur de François Hollande en 2012.

Interrogé ce mercredi sur Franceinfo, l’ancien chef de l’Etat a en rajouté une couche contre le maire de Pau. « Je ne veux pas que demain la future majorité soit otage de François Bayrou », a-t-il déclaré. « Quel sera le Fessenheim d’Alain Juppé s’il fait cet accord ? », a-t-il lancé, en référence à l’accord entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts sur la décision de fermer la centrale nucléaire alsacienne prise lors de la campagne présidentielle de 2012.

Hollande, « Monsieur 4% »

Plaidant à nouveau pour une « alternance forte », Nicolas Sarkozy a dépeint François Bayrou en homme de gauche, éloigné des aspirations du peuple de droite. « Il a refusé de voter la réforme des retraites en 2010, a voté la motion de censure contre le gouvernement Fillon et a dit qu’il n’aurait pas voté celles contre les gouvernements de François Hollande. » « Son projet est aux antipodes des idées que je porte », a-t-il ajouté, citant pêle-mêle le soutien supposé de François Bayrou au droit de vote des étrangers aux élections locales ou son opposition à la suppression du regroupement familial.

La charge de l’ancien président a été relayée par son équipe de campagne. Lors d’une conférence de presse, François Baroin – futur Premier ministre en cas de victoire de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle – a décoché de nouvelles flèches contre François Bayrou. Selon le maire de Troyes, cet « acteur masqué » de la primaire incarnerait le « centre girouette ».

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Sur RTL, l’ancien chef de l’Etat s’en est enfin pris au locataire de l’Elysée, surnommé « Monsieur 4% » en allusion à ses mauvais sondages.

La révélation d’exécutions ciblées, « une forfaiture »

L’ex-chef de l’Etat reproche également à François Hollande d’avoir révélé plusieurs exécutions ciblées de terroristes, dans le livre de confessionsUn président ne devrait pas dire ça. « Une forfaiture », juge Nicolas Sarkozy, qui dénonce une violation du secret défense.

« Il y a matière à aller plus loin et à en tirer des conséquences », a ajouté le candidat à la primaire, qui ne réclame pas une procédure de destitution à son encontre. « Le pauvre, ce qu’il en reste… On va destituer qui? quoi? »

nc