« Le destin de la duchesse Marie-Ségolène baigne dans le Nutella »

sego« Erythème fessier du nourrisson ». Une fois n’est point coutume, les médicastres sont de concert. Ainsi donc, Monsieur de Macron, ce bambin tout d’effronterie, souffrirait d’une inflammation du fondement.

La Cour bruit de la rumeur selon laquelle ce feu au cul aurait été allumé par la fessée que l’archiduchesse Marie-Ségolène lui aurait fait administrer pour avoir osé fustiger les « personnes stupides » qui avaient molesté leur patron et lacéré sa chemise. Offensée par cette saillie, et bien d’autres encore, la reine mère, piquée au vif, n’a point manqué usurper la parole royale.

La barboteuse de Monsieur de Macron

La princesse, l’archiduchesse, la reine mère grimpe à présent quatre à quatre les marches de sa restauration. Au grand dam des ministres qui la craignent, mais redoutent encore davantage d’avoir la folle audace de s’en aller pleurnicher dans le giron du roi.

« La mère supérieure est tabou » persifle un courtisan, le Flou lui passe tous ses caprices, acquiesce, soupire, valide ses ukases en gonflant ses bajoues si finement couperosées. Parfois, il y trouve son content : en remontant les bretelles de la barboteuse du jeune Macron, elle fait le boulot du Flou qui s’épargne la basse besogne d’une remontrance : voici qui n’a dupé personne, car c’est bien le roi qui s’exprimait en la bouche carnassière de l’archiduchesse », souffle encore ce même courtisan au cuir tanné par des lustres de vie en Cour.

« Elle est la mère de ses enfants, la Première épouse, qui dispose à son bon plaisir des prérogatives dues à son rang. Sous la dynastie Han, en la Chine ancienne, les épouses successives du mandarin se devaient de lui prêter allégeance et ainsi ne goûter leurs plats qu’après que la Première épouse ait été servie ».

Canard rouennais

Ma chère et tendre, le Flou serait-il une sorte de mandarin ?

– Au plus une espèce de canard, rouennais de surcroit, ricane Artois,

jamais en veine de moquer son roi.

– Monsieur de Macron, cet impétueux toy boy aux manières si peu entichées de l’étiquette, qui éprouve céans quelque peine à poser son séant rougi par les fascines de l’archiduchesse, se le tiendra-t-il pour dit ?

– Peu lui chaut ! s’exclame Artois. Sitôt apaisé l’incendie qui consume sa culotte, il recommencera. L’insolence est son fonds de commerce : il a pris le melon, il s’y voit déjà, ceint des lauriers de Césarin savourant son triomphe.

« Le roman d’un ambitieux »

Savez-vous ainsi, Marquise, que deux livres sont à paraître, à des fins de célébrer sa gloire. L’un des deux, je vous le donne en cent, je vous le donne en mille, s’intitulera : « Le roman d’un ambitieux ». Mâtin, quel panégyrique nous mitonne-t-on là ? Monsieur de Fillon, tout à faire le beau de la diffusion de son bréviaire, n’a qu’à bien se tenir. Cependant, le jeune Macron serait avisé de ne point trop froisser la reine mère. Elle s’entend à mater les jeunes daims qui viennent tout juste de jeter leur gourme. Et il pourrait lui en cuire à nouveau. Elle a plus d’un tour dans son sac : son catalogue de vacheries est richement abondé par son expérience. Son port altier et sa démarche des plus gracieuses dissimulent une mémoire d’éléphant, tout ainsi que la rancune que l’on prête à ces pachydermes.

– L’on susurre en Cour que son commerce avec l’archiduc Fabius de Pomponné n’est point florissant…

Au Quai d’Orsay

– Ils ne peuvent point se blairer. Ils ne cessent de se chamailler à propos de l’ordonnancement du grand congrès sur le réchauffement climatique : le roi souhaite que cette affaire soit un succès, naturellement porté à son crédit. Le voici dans la posture du bonhomme Cetelem, à prêcher pour la préservation de notre planète. Ministre de la Flore et de la Faune, l’archiduchesse aurait aimé mener le bal du congrès, mais l’archiduc lui a soufflé le rôle du coryphée. Elle est fumasse, et feint à présent se désintéresser de la question, souhaitant en son for intérieur que cette monstrance tourne en eau de boudin. Mais elle s’en fout comme l’An quarante : elle a choisi de briguer la charge de l’archiduc qui caresse le dessein de faire ses malles à des fins de prendre la tête du Conseil des sages, lorsque le mandat de Monsieur Deux-Bré sera échu.

– La mère supérieure au Quai d’Orsay ? Voici qui ne manquerait point de panache !

– L’affaire n’est point scellée car l’archiduc s’emploie à promouvoir Madame de Guigou.

– Madame de Guigou ?

– Tout bonnement. Mais le roi, qui n’en pince guère pour elle, aurait d’ores et déjà choisi de nommer la duchesse Marie-Ségolène, que la circonstance élèverait au rang d’archiduchesse.

Fromages

– Voici qui promet de belles migraines aux gens du protocole et de l’étiquette ! La duchesse ne badine point avec les fromages qu’elle exige que l’on lui fasse lorsqu’elle daigne paraître en ses appartements…

– Le roi y trouve grandement son avantage et résout ainsi l’épineuse question des voyages officiels : à défaut d’avoir épousé la mère de ses enfants devant Dieu et les hommes, il s’y trouvera flanqué de sa ministre. Et hop ! Ni vu ni connu, je t’embrouille ! Même le Souverain pontife, qui nous a dans le pif, n’y trouvera à redire. Une sorte de réconciliation officielle qui sera scellée lors de la campagne que le Flou devra mener à des fins de conserver son trône. La duchesse est, pense-t-il, son meilleur atout : elle est gracieuse, fort bien mise de sa personne, affiche en toutes circonstances un sourire Findus des plus éclatants…

– Certes, Comte, mais elle jabote parfois à tort et à travers…

– Tel est le bon plaisir du roi qui ne peut rien lui refuser. A présent, entre eux, tout baigne dans le Nutella.