La CGT justifie son boycott de la conférence sociale

La CGT a justifi jeudi son refus de participer la confrence sociale lundi prochain en voquant la politique de « rgression sociale » du gouvernement, le conflit Air France et la modalit d’organisation de la rencontre

Après l’annonce mercredi de sa volonté de ne pas participer à la conférence sociale, la CGT a tenu à expliquer son choix. « La CGT ne peut pas continuer de se satisfaire d’une politique qui remet en cause notre modèle social, la citoyenneté au travail et répondant exclusivement aux intérêts du patronat », affirme la centrale dans un communiqué. Elle dénonce « une succession de lois de régression sociale, le passage en force en usant du 49/3, l’application unilatérale de l’accord chez les fonctionnaires ».

Evoquant le conflit à Air France, la centrale affirme qu’elle « ne peut cautionner les discours actuels affirmant que la violence se situe du côté des salariés ». « La violence, c’est apprendre du jour au lendemain que l’on va se retrouver sans emploi, en raison du diktat imposé par les actionnaires », selon elle.

L’organisation de la conférence dans le viseur

La CGT critique aussi « l’organisation de cette conférence sociale » qui « aura été un exemple éclairant de la conception de la démocratie sociale par le gouvernement ». « Le programme définitif n’aura été communiqué que moins deux semaines avant. Peu ou pas de concertation quant aux thèmes retenus, le contenu des tables rondes évoluant d’ailleurs encore en fonction des demandes particulières des ministres », selon le syndicat. La CGT avait demandé en vain « que soient inscrites à l’ordre du jour, les questions de salaires et réduction du temps de travail », une urgence pour mettre un terme « aux politiques d’austérité ».

Elle dénonce aussi « le refus de donner la parole aux organisations syndicales lors de la conférence plénière lundi matin », axée sur la révolution numérique, « alors que la tribune est offerte aux experts patronaux ». Mais, selon le ministère du Travail, « la CGT n’a pas demandé d’intervention en plénière ». « Ce n’est pas une tribune offerte au patronat », ajoute-t-on rue de Grenelle. Doivent notamment intervenir Bruno Mettling, auteur d’un rapport sur le numérique, Sylvie François, DRH de La Poste, Benoit Thieulin, président du Conseil national du numérique ou Hervé Lanouzière, directeur de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).

La CGT veut parler « des salaires et de la réduction du temps de travail »

Dans son communiqué, la CGT propose que « s’engagent rapidement de véritables négociations » – notamment sur « l’augmentation des salaires », « la réduction du temps de travail », « la sécurité sociale professionnelle »- « dans un contexte social apaisé et constructif, en concertation et après consultation des organisations syndicales représentatives du pays, dont la CGT ».

Au ministère du Travail on précise que « la CGT a participé à toutes les réunions de préparation et d’organisation de la conférence sociale, que ce soit sur les thématiques ou sur les intervenants ». Selon le ministère, « les thèmes que la CGT a demandé en négociation urgente sont précisément ceux qui sont à l’ordre du jour de la conférence sociale ».

Le ministère fait également valoir que la réunion informelle avec le président de la République prévue le matin « n’a pas d’ordre du jour »: « les participants peuvent mettre sur la table tous les sujets qu’ils ont envie d’aborder. » La direction de la CGT avait annoncé mercredi soir qu’elle refusait de prendre part à la conférence sociale du 19 octobre, modifiant sa première décision du 6 octobre en faveur de la participation avec une équipe réduite