« Eloge de la Gestapo »: Le Pen père perd (encore) son procès contre Montebourg

Les juges de la cour d’appel ont donné raison à Arnaud Montebourg, ce jeudi. Ils ont débouté pour la seconde fois Jean-Marie Le Pen qui l’accusait de diffamation.

Pour la seconde fois, les juges ont débouté Jean-Marie Le Pen ce jeudi. Il poursuivait en appel le candidat à la primaire de gaucheArnaud Montebourg, pour avoir affirmé que l’ex-président du Front national avait fait « l’éloge de la Gestapo ».

Lors de leur jugement en première instance, en avril dernier, le tribunal avait déjà débouté Jean-Marie Le Pen. Les magistrats avaient retenu, chose rarissime, « l’exception de vérité ». Il avait aussi été condamné à verser 3 000 euros à l’ancien ministre PS pour procédure abusive. Ce jeudi, les juges ont totalement confirmé ce jugement et ont considéré que Jean-Marie Le Pen, qui avait fait preuve de « mauvaise foi » devra effectivement verser 3000 euros au candidat de gauche.

Contestation de crime contre l’humanité

Le 23 février 2014, alors que la campagne municipale battait son plein, le ministre socialiste avait débattu avec Marine Le Pen, fille et héritière politique du cofondateur du FN. Il avait déclaré: « Moi je n’oublie pas que le président d’honneur du FN a fait il y a quelques années l’éloge de la Gestapo et de l’occupation allemande ».

L’ex-ministre du redressement productif faisait notamment allusion aux propos de Jean-Marie Le Pen sur l’occupation allemande, qui n’aurait pas été « particulièrement inhumaine ». Ces propos de l’ancien président du FN lui avaient valu une condamnation définitive à trois mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende, pour contestation de crime contre l’humanité.

« L’offre de preuve remplissait les exigences »

A l’audience, en octobre dernier, la défense de l’ancien ministre a produit plusieurs décisions de justice, desquelles il ressortait, selon le tribunal, que le père de Marine Le Pen a effectivement fait l’éloge de la Gestapo et de l’occupation allemande. « L’offre de preuve remplissait les exigences » prévues par la loi, a indiqué la cour d’appel dans son jugement.

L’exception de vérité, qui a été retenue ce jeudi, ne l’est que très rarement. La justice demande à ce que la preuve soit « parfaite, complète et corrélative aux diverses imputations formulées ». A 88 ans, Jean-Marie Le Pen, multiplie les condamnations pour des propos considérés comme négationnistes ou incitant à la haine. En avril dernier, il a notamment été condamné à 30 000 euros d’amende pour contestation de crime contre l’humanité. Le frontiste avait répété que les chambres à gaz n’étaient à ses yeux qu’un « détail » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.