Hollande lie la « crédibilité » de sa candidature en 2017 à celle de la baisse du chômage

Lors d’un dner organis lundi soir avec les journalistes de la presse prsidentielle, le chef de l’Etat a une nouvelle fois conditionn sa candidature en 2017 une baisse du chmage qui devra, selon lui, apparatre au cours de l’anne 2016.

Il souhaite « agir jusqu’au bout » de son quinquennat. François Hollande s’est dit déterminé lundi soir, faisant fi de son impopularité mais conditionnant de nouveau sa candidature en 2017 à ses résultats contre le chômage. En France, « même un président impopulaire peut agir avec une grande capacité, une grande liberté […] c’est ça qui fait la différence entre nos institutions et celles de nos pays voisins », a fait valoir le chef de l’Etat lors de son dîner annuel avec la presse présidentielle, alors que sa cote de popularité stagne toujours en deçà de 30%.

« Un quinquennat se joue sur toute la durée. Nous sommes en juillet 2015, il faudra agir jusqu’au bout », a-t-il assuré, faisant assaut de volontarisme lors de ses échanges avec une centaine de journalistes sous les lambris de la Maison des Polytechniciens, juste derrière le Musée d’Orsay.

« Pour le pays, il ne peut plus y avoir de vacances »

Alors que les agriculteurs ont fait entendre leur voix en élevant des barrages routiers, François Hollande a relativisé l’ampleur des soubresauts sociaux, qui selon lui ne sont pas « des mouvements d’embrasement ». Se voulant serein, il a émaillé la soirée de pointes d’humour, en particulier sur ses vacances, s’étonnant qu’on ne lui demande pas où et avec qui il partirait. « Pour le pays, il ne peut plus y avoir de vacances. Et puis j’ai donné Brégançon aux Français », a plaisanté le chef de l’Etat, qui compte se reposer du 6 au 17 août tout en restant prêt à revenir « à tout moment ».

Le président a aussi longuement disserté sur les qualités qui font, selon lui, « un bon président ». « C’est celui qui prend les décisions conformes aux intérêts de notre Nation […] Celui qui pense qu’il agit non pas pour une échéance non pas pour un camp, mais parce qu’il pense qu’il va être décisif pour son propre pays. »

Mais en ce qui le concerne, c’est l’inversion de la courbe du chômage qui déterminera sa candidature à un second mandat, comme il l’avait déjà redit le 14 juillet. « C’est dans l’année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître », a précisé le président. Il s’agit de « faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible », a-t-il martelé, assumant le « risque » d’un échec. « J’avais pris un engagement, cet engagement devra être tenu […] S’il n’y a pas de résultat, il ne peut pas y avoir de crédibilité sur une candidature ».

« Les primaires, ça ne me concerne pas »

Mais il a aussi évoqué la conjoncture et certains de ses prédécesseurs qui ont été « culbutés » par les crises économiques, citant aussi bien Valéry Giscard d’Estaing (chocs pétroliers de 1973 et 1979) que Nicolas Sarkozy (crise financière en 2008). Revenant sur l’adjectif « audacieux » qu’il avait utilisé le 14 juillet pour qualifier son action, il a reconnu que cette qualité ne garantissait pas la réussite car « si l’audace c’était la certitude, il n’y aurait plus d’audace ».

A deux ans de la fin de son mandat, il a mis l’accent sur les grandes étapes qui ont marqué son action depuis 2012. « Sur le plan extérieur: l’Afrique, le Moyen Orient, l’Ukraine, la Grèce » et « sur le plan intérieur: le CICE, le pacte de responsabilité », tout comme ses décisions face au terrorisme.

François Hollande a en revanche éludé la question récurrente des primaires qui font débat à gauche, jugeant que cette procédure, par laquelle il avait été désigné en 2011, relève « des partis politiques ». « Rien ne (les) empêche d’organiser des primaires. Ça ne me concerne pas… pour l’instant », a-t-il dit, alors que son adversaire de 2012, Nicolas Sarkozy, devra lui affronter cette compétition à droite.