Manuel Valls: « Le Front national n’aime pas la France et trompe les Français »

A ct de cette annonce sur l’tat d’urgence, « une restriction des liberts » pour « protger nos liberts, Manuel Valls a appel la mobilisation des Franais pour barrer le passage au FN lors des lections rgionales.

Elections régionales, Front national, état d’urgence… Manuel Valls a balayé l’actualité ce mardi au micro d’Europe 1. Le point sur ses déclarations.

  • Une éventuelle prolongation de l’état d’urgence « pour protéger nos libertés »

« Nous sommes à plus de 2 000 perquisitions administratives qui ont été menées depuis la mise en place de l’état d’urgence. Elles ont permis de saisir 320 armes, dont une trentaine d’armes de guerre. Plus de 250 procédures judiciaires ont été initiées suite à ces perquisitions, plus de 210 personnes ont été placées en garde à vue », a déclaré Manuel Valls sur Europe 1 mardi matin. Selon le premier ministre, « cela prouve bien que ces perquisitions ne sont pas dues au hasard et qu’elles permettent d’étayer des soupçons objectifs ».

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Manuel Valls a déclaré en outre qu’il ne fallait pas « écarter », « en fonction de la menace », la « possibilité » d’une prolongation de l’état d’urgence après le 26 février, terme fixé par la loi adoptée dans la foulée des attentats. Au micro d’Europe 1, le Premier ministre a rappelé l’intention de l’exécutif d’inscrire la notion d’état d’urgence dans la Constitution. Reconnaissant « une restriction des libertés » due à cet état d’urgence, Manuel Valls a estimé qu’il s’agissait précisément de « protéger nos libertés ».

  • Oui à la fouille des bagages par les agents de sécurité SNCF et RATP

« Nous allons soutenir une proposition de loi du député Gilles Savary qui va être examinée avant Noël par le Parlement pour permettre aux agents de sécurité de la SNCF et de la RATP de pouvoir fouiller les bagages puisque, comme vous le savez, aujourd’hui, ça n’est pas possible », a déclaré le chef du gouvernement sur Europe 1.

La proposition de loi vise notamment à autoriser « les agents des services internes de sécurité de la SNCF et de la RATP à procéder à des palpations de sécurité » et à la fouille des bagages, avec l’accord des passagers, ou à autoriser les policiers, sous certaines conditions, à procéder « à l’inspection visuelle des bagages à main et à leur fouille » en vue de « prévenir une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens ». Déposée avant les attentats, elle avait été retardée en attendant les propositions de l’exécutif sur de nouvelles mesures de sécurité. Le texte sera « examiné avant Noël par le Parlement », a assuré M. Valls mardi matin.

Le Premier ministre a par ailleurs confirmé l’installation de portiques de sécurité dans les gares françaises desservies par le train à grande vitesse international Thalys (gare du Nord à Paris et Lille). Ces portiques devront aussi être installés dans les gares desservies par le Thalys « en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne », a dit M. Valls. Des « expérimentations » avec des portiques pourront également être menées sur d’autres grandes lignes en France, selon le Premier ministre.

  • « Attention à la supercherie du FN »

« Le Front national n’est pas uniquement un danger économique qui mettrait le pays par terre, qui ruinerait ceux à qui il s’adresse, c’est-à-dire les retraités qui ont des petites pensions, les ouvriers, les jeunes qui voient leur avenir bouché. Le Front national n’aime pas la France, trompe les Français y compris sur le terrorisme » a martelé Manuel Valls.

« Attention à la supercherie. A ceux qui vous disent avec nous il n’y a aurait pas d’attentats. Il faut mettre fin à la supercherie de l’extrême droite sur tous les domaines, sur celui de la sécurité » a expliqué Manuel Valls sur Europe 1, avant de saluer la prise de parole de Pierre Gattaz sur le FN dans les colonnes du Parisien ce mardi, ainsi que les unes de la Voix du Nord.

  • « L’économie de marché, nous l’assumons pleinement »

« J’assume pleinement le fait que nous sommes dans une économie ouverte de marché et de soutien des entreprises » a expliqué Manuel Valls au micro d’Europe 1. La croissance « n’est pas suffisante pour créer suffisamment d’emplois » a expliqué le Premier ministre, alors que le chômage est reparti en très forte hausse en octobre. « Cela veut dire qu’il faut poursuivre les réformes et notamment assouplir notre droit du travail » a indiqué Manuel Valls.

Il a par ailleurs exhorté les touristes à venir à Paris pour consommer: « c’est le moment des fêtes, dépensez, vivez, reprenez le chemin des spectacles, du cinéma et du théâtre ». « Venez à Paris, les conditions de sécurité sont assurées » a maintenu Manuel Valls alors que l’impact sur des attentats du 13 novembre n’a pour l’instant pu être chiffré.

  • A la COP 21, un « accord indispensable pour la planète »

Au lendemain de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat qui se tient au Bourget, Manuel Valls a estimé qu’un « accord ambitieux, universel, contraignant pour limiter le réchauffement à deux degrés » était « indispensable pour la planète ». « C’est un moment considérable. C’est la première fois qu’il y a 150 chefs d’Etats et de gouvernement qui veulent cette réussite. Il appartient maintenant aux négociateurs de réussir cet accord », a estimé Manuel Valls, avant de se féliciter de cette première journée.

« La journée d’hier a été l’occasion de donner une impulsion politique. Il faut être optimiste et volontariste. Mais rien n’est fait et la négociation ne fait que commencer » a considéré le Premier ministre.

  • La prime de Noël versée à partir du 16 décembre

La prime de Noël sera reconduite cette année et versée à compter du 16 décembre aux ménages aux revenus les plus modestes, a indiqué mardi Manuel Valls sur Europe 1. Le montant de cette prime restera à peu près le même que celui de l’an passé: « un peu plus de 150 euros pour une personnes seule et un peu plus de 320 euros pour un couple avec deux enfants », a précisé le Premier ministre. « Plus de deux millions de foyers en bénéficient », a-t-il souligné. Depuis 1988, cette aide est versée par la Caisse des allocations familiales en décembre à certains Français aux faibles ressources.

  • Sur l’affaire Benzema

Interrogé sur les propos du champion de natation Camille Lacourt estimant que Karim Benzema n’était « plus apte » à représenter la France, Manuel Valls a expliqué qu’un « grand sportif doit être exemplaire », faute de quoi il « n’a pas sa place dans l’équipe de France ».