Pour Valls, l’avenir de la Nouvelle-Calédonie « ne se limite pas » au référendum

Le Premier ministre entame ce vendredi une visite de trois jours en Nouvelle-Calédonie. Au menu: le référendum sur l’indépendance et un plan de sauvetage de la Société Le Nickel (SLN), premier employeur privé de l’île.

Le Premier ministre Manuel Valls a exhorté ce vendredi à Nouméa les acteurs calédoniens à accélérer leurs discussions sur l’avenir politique de la Nouvelle-Calédonie, qui « ne se limite pas » au référendum sur l’indépendance, prévu au plus tard en novembre 2018.

« Le temps est compté. Novembre 2018, c’est déjà demain », a lancé le Premier ministre devant les 54 élus du Congrès de l’archipel. « La consultation sur l’accession à la pleine souveraineté ne construira pas un consensus miraculeux. Il est donc indispensable de ne pas se limiter à cet horizon », a-t-il averti, dénonçant ceux « qui perdent leur temps dans des escarmouches inutiles », au sein de deux grands familles politiques locales (la droite non indépendantiste et les Kanak indépendantistes).

« Ne jouons pas la montre »

Le Premier ministre a mis en garde sur le fait que les échéances électorales de 2017 ne devaient pas fournir un alibi pour entraver les discussions. « Ne jouons pas la montre. D’abord, vous ne savez pas ce qui se passera en 2017, il faut être prudent. Il ne faut pas imaginer que tel ou tel changement, s’il y a changement, pourrait venir au secours de telle ou telle thèse », a déclaré Manuel Valls.Il a d’ailleurs souligné que  » les partis de gouvernement de gauche comme de droite, ne font plus de la Nouvelle-Calédonie, un enjeu partisan « .

« Il importe…..que l’année 2016 soit pleinement une année utile » pour faire avancer les discussions, a insisté le Premier ministre, en indiquant qu’il réunirait de nouveau le comité des signataires « avant la fin de l’année ». La dernière réunion du comité des signataires de l’accord de Nouméa (1998), en février à Paris, avait appelé les protagonistes calédoniens à identifier leurs « points de convergence et de divergence entre les projets politiques des uns et des autres ».

« Préserver la compétitivité du nickel calédonien »

Sans dévoiler les mesures de l’Etat pour venir au secours de la Société Le Nickel (SLN), en plein marasme en raison de la chute des cours, le Premier ministre a évoqué le cas du premier employeur privé de l’île. Il a souligné que « des efforts seront demandés à tous – actionnaires, industriels, sous-traitants, salariés – pour préserver la compétitivité du nickel calédonien. »

Une intersyndicale avait organisé jeudi une grève à la SLN pour réclamer le maintien de l’emploi, une « stratégie claire » et un plus fort engagement de l’Etat, qui détient 26% du capital du groupe minier Eramet, maison-mère de la SLN. Matignon est resté discret sur les mesures que Manuel Valls devait annoncer lors d’un discours à la SLN mais des informations de presse ont fait état d’un prêt de 300 millions d’euros, répartis entre l’Etat et Eramet.