Pour Valls, le policier qui a refusé de serrer sa main n’est pas « irrespectueux »

A l’occasion de la cérémonie d’hommage au couple de policiers tués à Magnanville, un policier a refusé de serrer la main à François Hollande et à Manuel Valls pour dénoncer le manque de moyens dans la police.

Un policier a refusé de serrer la main à François Hollande et à Manuel Valls, ce vendredi matin, à l’occasion de la cérémonie d’hommage au couple de policiers tués à Magnanville dans les Yvelines.

Hollande continue son chemin, Valls s’arrête

A la suite de son discours, le président de la République est allé longuement serrer la main aux personnalités présentes et aux forces de l’ordre. C’est alors qu’un homme, appuyé sur des béquilles, refuse de la saluer. Le chef de l’Etat continue son chemin, sans rien dire.

Quelques instants plus tard, c’est au tour du Premier ministre Manuel Valls de voir l’homme refuser de lui serrer la main. Contrairement à François Hollande, le chef du gouvernement décide de s’arrêter et semble entamer un échange tendu avec l’individu.

Un acte militant?

Selon une journaliste de France 2 présente sur place, l’homme est policier. Et aurait refusé de serrer la main du couple exécutif pour « dénoncer le manque de moyens dans la police ».

« Il y a trop de problèmes dans la police », aurait-il dit au Premier ministre selon un journaliste de TF1. Il dit « assumer » son acte et « regrette que Manuel Valls soit parti » sans écouter la fin de son explication.

Le policier était « respectueux » selon Valls

Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre est revenu sur cet « incident » qui a émaillé la cérémonie d’hommages. Et s’est montré compréhensif: « Je peux comprendre que dans ces moments-là, ils peut y avoir un policier, deux policiers, des hommes ou des femmes touchés, qui peuvent ou pouvaient connaitre les victimes, qui aient une attitude… qui n’est en rien irrespectueuse. Elle était respectueuse ».

Que lui a dit Manuel Valls? Sur les vidéos, le Premier ministre est aperçu en train de s’approcher du policier, qui a refusé de serrer la main à François Hollande quelques secondes plus tôt. « J’ai simplement dit à ce policer, puisqu’il me disait que c’était dur, je lui ait dit que c’était difficile pour tout le monde, pour les familles », assure Manuel Valls. Il précise ensuite avoir dit au policier que « jamais un gouvernement n’avait fait autant pour se tenir aux côtés des forces de l’ordre et de sécurité. J’aime la police, j’aime la gendarmerie. »

En deux ans, Manuel Valls semble donc avoir modifié ses réactions. En 2014, ce dernier avait été confronté à un homme qui avait refusé de lui serrer la main lors d’une cérémonie officielle. En l’occurrence, il s’agissait d’un sapeur-pompier. Le geste avait fait sortir de ses gonds, littéralement, le Premier ministre. « Vous n’êtes pas un gamin, lui avait-il lancé. Vous exercez des responsabilités. Quand vous avez le ministre de l’Intérieur, un représentant du gouvernement, un représentant de l’Etat, un représentant de la République, vous vous comportez comme un sapeur-pompier. » Avant de s’étrangler: « Il y a une hiérarchie chez les sapeurs-pompiers. Vous devez la respecter! »