La chute… libre

Il y a de ça quelques jours, j’ai réalisé un exploit de taille : j’ai fait mon premier saut en chute libre. Un rêve complètement fêlé auquel on rêve souvent sans trouver le temps de le vivre. En même temps, le postulat de l’expérience est un peu étonnant : se lancer de son plein gré dans le vide depuis 4000 mètres de hauteur ! Je suis allé au minuscule aérodrome de Nîmes, où on m’a mis tout de suite dans le bain : je venais à peine de débarquer que j’ai présenté mon certificat médical m’autorisant à effectuer ce vol et signé une décharge. Oui, ça reste un sport extrême, même si c’est sécurisé au maximum ! Ensuite, je suis allé aux vestiaires où j’ai enfilé l’équipement de sécurité et pris mes lunettes de saut avec les autres participants. Puis on a décollé à bord d’un minuscule avion. Nous étions sept dans la cabine et je peux vous assurer qu’on était assez serrés. Heureusement, après 20 minutes de vol, on a atteint la bonne altitude. Mon moniteur a délivré les derniers conseils pendant qu’un autre ouvrait la porte. L’air frais s’est immiscé dans la cabine. Un premier tandem s’est lancé pour se réduire en quelques secondes un point minuscule. J’ai vu la cabine se vider peu à peu, le ventre noué en voyant la file d’attente devant moi rétrécir à vue d’oeil. Finalement mon tour est venu. Je me suis retrouvé face au vide et me suis efforcé de ne pas trop cogiter ; j’ai pris position. Deux secondes plus tard, on était dans les airs. Pendant les premiers instants, le chaos a été total. On tourbillonnait dans tous les sens et c’était dur de décider où était le sol. Mais on s’est stabilisés et le fun a alors été total. Je me suis tourné vers le gars qui nous filmait et qui avait sauté derrière nous. Je l’ai salué. On fonçait à plus de 200 km/h et le vent sifflait tout autour de nous. Quarante-cinq secondes d’extase à l’état pur. Ca paraît bien peu, surtout au vu du prix, mais ces précieuses secondes sont clairement intenses à vivre. Je me suis essayé à beaucoup d’expériences incroyables ces dernières années, mais aucune ne ressemblait à ce baptême. Si vous n’êtes pas cardiaque, vous pouvez y aller les yeux fermés ! Je vous mets le lien vers le site où j’ai trouvé mon baptême de saut en parachute à Nîmes.

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Rachida Dati ne regrette pas ses propos sur Elise Lucet, journaliste à la « carrière pathétique »

L’eurodpute s’est explique au micro d’Europe 1 sur les propos enregistrs pendant le tournage de l’mission de France TV, Cash Investigation. Elle accuse la journaliste Elise Lucet de harclement.

Après la vidéo publiée vendredi par FranceTVinfo pour faire la promotion de l’émission Cash Investigation, dans laquelle on voit Rachida Dati traiter la journaliste Elise Lucet de « pauvre fille » à la « carrière pathétique », l’eurodéputée s’est expliquée ce samedi sur Europe 1.

Rachida Dati « ne regrette rien ». L’ex-ministre de la Justice du gouvernement Sarkozy explique : « Je suis libre de mes réactions. Oui, j’ai été véhémente, mais quand vous vous faites harceler, en vous courant après… C’est très grave de porter des accusations sans preuve. On vous accuse et après on vous dit ‘justifiez-vous’. Mais moi je n’ai rien à cacher. Je suis une élue de la République. Ce que je fais est transparent. Mais si je n’ai pas envie de répondre à quelqu’un dont les méthodes sont scandaleuses, qui sont le harcèlement et les accusations, je n’ai pas à répondre. »

« Une émission qui ne révèle rien et qui n’a aucun intérêt »

Rachida Dati en remet même une couche sur l’estime qu’elle porte à l’émission d’enquêtes Cash Investigation. « Faire du teasing avec des montages douteux pour attirer des téléspectateurs sur une émission qui ne révèle rien et qui n’a aucun intérêt, c’est un peu facile. Et me concernant, c’est super facile », déclare-t-elle au micro d’Europe 1. Puis, sur Elise Lucet : « Elle ne révèle jamais rien, elle s’est muée en grande passionaria mais bon voilà… je n’ai rien à dire de plus. »

Dans l’extrait diffusé, Elise Lucetpoursuit Rachida Dati dans les couloirs du Parlement européen. Elle cherche à obtenir de sa part une réponse à sa question, portant sur l’existence supposée d’un conflit d’intérêt lié à GDF-Suez, pour laquelle l’avocate aurait été consultante selon Le Point. L’émission sera diffusée le lundi 7 septembre sur France 2 en deuxième partie de soirée.

Et si l’on classait le salafisme parmi les dérives sectaires ?

A chaque nouvel attentat, l’enquête révèle que la radicalisation du terroriste djihadiste est en relation avec les rapports qu’il entretenait avec des mosquées, des sites Internet, sinon des personnalités qui relèvent de l’idéologie salafiste.

Qu’est-ce que le salafisme ? Une lecture fondamentaliste de l’islam issue du wahhabisme saoudien et qui prétend modeler le comportement des croyants d’aujourd’hui sur celui des ancêtres contemporains du Prophète (salaf), considérés comme vivant et pratiquant l’islam le plus pur, celui des origines. Il s’agit donc d’une volonté de retour aux sources, d’épuration de la religion supposée s’être polluée au cours des siècles, attitude qu’on trouve à des degrés divers et à des époques variables à l’intérieur de tous les grands systèmes religieux de l’histoire.

Si tous les salafistes se bornaient à être de doux illuminés rêvant qu’ils vivent au VII° siècle et enregistrant minutieusement les signes qui annoncent l’imminence de la fin des temps, ils n’inquiéteraient personne ; malheureusement, un certain nombre d’entre eux manifeste une intransigeance et une résolution qui puisent leurs certitudes dans la lecture littérale du Coran et qui représentent l’un des aliments essentiels du djihadisme agressif.

Il suffit pour s’en convaincre de parcourir l’ouvrage fondateur du théologien Abou-Bakr al Djazaïri, « La voie du juste musulman », publié en français en 1980, et qui énonce quelques formules sans appel : « le musulman n’éprouve pas d’amour pour les incroyants car Allah ne les aime pas », ou bien « l’objectif principal du djihad est d’affronter les mécréants ; il est une obligation à caractère collectif ». Ce sont les salafistes qui exercent au sein de la communauté musulmane d’Europe une pression contraignante qui n’est pas sans évoquer celle des mafias dans certaines régions du monde. Organisés en réseaux, ils prennent le contrôle de mosquées (une centaine en France, sur les 2300 recensées), ils créent des sites Internet qui répandent un discours radical et servent de relais à l’Etat islamique (EI). On ne saurait à ce propos que conseiller la lecture de la cinquantaine de pages consacrées au salafisme dans l’excellente étude de Bernard Godard « La question musulmane en France » (Fayard. 2015), sans doute l’ouvrage le plus solide et le plus exhaustif consacré à la place actuelle de l’islam dans nos sociétés.

Et la question qui se pose alors est simple : pourquoi, pour le déjouer, ne pas classer le salafisme parmi les dérives sectaires? En novembre 2002, un décret présidentiel a créé la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES). Elle a donné une définition de la dérive sectaire. » Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société ».

Comment ne pas constater que le salafisme djihadiste travaille à la déstabilisation mentale, à l’embrigadement des mineurs, développe un discours anti-social pour ne rien dire du trouble à l’ordre public? Il y a là de quoi enquêter, dissoudre des structures, rechercher les sources de financement, s’interroger sur le message que diffusent des sites tels SLF Magazine, Ajib, Islam&info, entreprendre en un mot un combat idéologique.

Car là est le noeud du problème. Sans minimiser la nécessité d’une action policière, sinon militaire, il est bien évident que combattre l’islamisme radical ne se situe pas à ce seul niveau. C’est dans les têtes et les comportements qu’il faut gagner et dans sa démarche, le salafisme ne vaut guère mieux que les aberrations sectaires régulièrement dénoncées. Il se définit radicalement non seulement en dehors, mais contre les valeurs fondamentales inscrites dans nos institutions depuis la révolution de 1789, à commencer par la liberté de conscience, d’opinion, de religion. Il prône une idéologie rétrograde et intolérante qui prétend revenir, au nom de la suprématie de la loi religieuse sur la loi civile, à des pratiques et à des traditions du Haut Moyen-âge qui légitiment et justifient la barbarie islamiste au Moyen-Orient. Il s’inscrit dans une provocation permanente qui est un défi.

Traiter le salafisme comme une dérive sectaire serait aider les personnalités courageuses de la communauté musulmane qui ont entrepris de le combattre, Dounia Bouzar et son Centre de prévention contre les dérives sectaires en islam, l’imam Hassan Chalgouny de Drancy et bien d’autres.

Et qu’on ne vienne pas une fois encore nous parler d’islamophobie. Les pires ennemis de l’islam sont ceux qui en donnent cette image déplorable dont la sauvagerie de Daech est l’aboutissement.

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FN: Jean-Marie Le Pen lance un « Rassemblement bleu-blanc-rouge »

Jean-Marie Le Pen a appell ce samedi enterrer la hache de guerre au Front national et a annonc la cration d’une nouvelle formation, sur le modle du Rassemblement Bleu Marine.

Jean-Marie Le Pen a pris tout le monde de court. Le « menhir » a annoncé ce samedi à Marseille la création d’une nouvelle formation, intitulée Rassemblement bleu-blanc-rouge , sur le modèle du Rassemblement Bleu Marine (RBM) créé par sa fille Marine en 2012. L’ex-président du FN entend ainsi rassembler l’aile la plus dure de l’extrême droite dans une coalition électorale.

>> Lire aussi notre reportage:A Marseille, Jean-Marie Le Pen trolle sa fille

A travers cette initiative, Jean-Marie Le Pen dit vouloir « agir dans le même sens que le Front national, sans y appartenir » forcément. « Je propose que nous nous réunissions, vous ne serez pas orphelins, dans le Rassemblement Bleu Blanc Rouge », a déclaré le leader d’extrême droite, exclu du FN, devant 300 de ses sympathisants.

« Il s’agit de remettre le FN dans l’axe dans lequel il s’est placé pendant des années », a déclaré Jean-Marie Le Pen, qui a une nouvelle fois critiqué la politique de « dédiabolisation » menée par sa fille Marine, et réitéré son credo politique fondé sur un arrêt de l’immigration et la crainte d’une submersion de la France par les étrangers.

S’il le faut, le mouvement « vivra en dehors du FN »

La nouvelle formation politique aura vocation à réunir des militants d’extrême droite qui n’ont pas ou plus leur carte du parti, mais également des membres du Front national souhaitant rester fidèles à Jean-Marie Le Pen, a-t-il précisé. Sur place, notre journaliste annonce que le Parti de la France de Carl Lang a d’ores et déjà opposé une fin de non recevoir au père de Marine Le Pen.

Elle sera « le pendant » du Rassemblement Bleu Marine, créé pour élargir la base du parti d’extrême droite. « Le Front national et Marine Le Pen seront bien en peine de refuser notre démarche », a estimé l’ex-président du FN. La création d’une telle formation pourrait toutefois se heurter aux statuts du parti, qui interdisent la double-appartenance « à un autre parti ou mouvement politique, quel qu’il soit ». « Je souhaite que l’on débouche sur une unité, condition sine qua non de la victoire, je veux que cesse cette division », a déclaré le cofondateur du Front national. Ce dernier a fait savoir qu’il était prêt à faire vivre la Rassemblement Bleu Blanc Rouge en dehors du Front national. « Ce n’est pas ce que je souhaite, mais si Marine Le Pen me ferme la porte et bien je ferai autrement », a-t-il déclaré au Scan.

« Il fait ce qu’il veut »

La porte s’est effectivement refermée: la présidente du Front national, Marine Le Pen, a balayé l’éventualité d’une association entre le Rassemblement bleu blanc rouge et le Front national dont son père a été exclu au terme d’une guérilla de plusieurs mois.

« Jean-Marie Le Pen peut créer toutes les associations qu’il veut -il en promet une depuis un grand nombre de mois-, il n’y a pas d’associations au sein du FN, il n’y a pas de courant constitué », a tranché sa fille. « Heureusement pour le FN quand on voit ce que ça donne au PS », a-t-elle raillé. Et Mme Le Pen d’ajouter: « Mais chacun est libre à l’extérieur du FN de monter toutes les associations qu’il souhaite. Il fait ce qu’il veut, il est un homme libre, mais au sein du FN, il n’y a pas d’associations politiques constituées, ce qui s’apparenterait à un courant politique. Ça n’a jamais été » ainsi.

Dupont-Aignan conteste le Rassemblement Bleu Blanc Rouge de Jean-Marie Le Pen

Le prsident du parti Debout la France a fait savoir L’Express son intention de contester le mouvement « Rassemblement Bleu Blanc Rouge » annonc ce samedi par Jean-Marie Le Pen. Il avait dpos ce nom en 2012.

[Exclusif] Le Rassemblement Bleu Blanc Rouge n’est pas encore lancé, mais a déjà du plomb dans l’aile. Nicolas Dupont Aignan, le président de « Debout la France » a fait savoir à L’Express son intention de contester l’utilisation de ce nom par l’ancien dirigeant frontiste. Il avait en effet déposé cette marque auprès de l’Institut national de la propriété intellectuelle en décembre 2012.

Capture d'écran de la marque déposée en 2007 par Nicolas Dupont-Aignan.

Capture d’écran de la marque déposée en 2007 par Nicolas Dupont-Aignan.

INPI

« Après vérifications, nous sommes toujours détenteurs du Rassemblement Bleu Blanc Rouge. Je vais donc consulter mes avocats pour empêcher monsieur Le Pen de le reprendre à son compte, et je porterais plainte si nécessaire. Le drapeau tricolore appartient à tous les Français ».

Ce samedi à Marseille, Jean-Marie Le Pen a en effet pris tout le monde de court annonçant la création d’une nouvelle formation, intitulée Rassemblement bleu blanc rouge, sur le modèle du Rassemblement Bleu Marine (RBM) créé par sa fille Marine en 2012. Exclu du FN, le cofondateur du parti dit vouloir « agir dans le même sens que le Front national, sans y appartenir » forcément.

Passe d’armes Sarkozy-Le Pen sur les migrants

L’ancien chef de l’Etat a reproch ce samedi Marine Le Pen son « inhumanit » sur la question des migrants. « Il ferait bien de parler du fond », lui a retorqu la prsidente du Front National.

Dans la crise des migrants, Nicolas Sarkozy s’est trouvé une nouvelle cible : Marine Le Pen. Moins de deux mois après avoir comparé l’afflux de migrants à une fuite d’eau, l’ancien chef de l’Etat a dénoncé ce samedi la brutalité de la présidente du Front National sur ce dossier.

« J’ai eu honte en entendant Mme Le Pen, son inhumanité, son absence totale du moindre sentiment, cette brutalité », a-t-il déclaré devant l’université d’été des Républicains des Pays de la Loire, trois jours après la publication de la photo du petit Aylan, retrouvé noyé sur une plage turque, la tête enfouie dans le sable.

« On peut penser ce qu’on veut sur l’immigration, mais on ne peut pas oublier qu’il s’agit d’être humains, personne ne peut l’oublier, et je ne serai pas le président d’une famille politique qui oubliera ça », a-t-il poursuivi. « Peu importe leur couleur de peau, peu importe la langue qu’ils parlent, peu importe d’où ils viennent (…) Ces enfants qui auraient pu être les nôtres, ces femmes, ces jeunes, ces personnes sont nos frères dans l’espèce humaine », a ajouté Nicolas Sarkozy.

« Il ferait bien de parler du fond » rétorque Le Pen

L’intéressée lui a répondu depuis Marseille, où le Front National tient son Université d’été : « Il ferait bien de parler du fond, cet ancien président de la République qui depuis des semaines n’a pas dit un mot de la gigantesque crise migratoire que vit la France et l’Europe aujourd’hui ».

« C’était après ou avant qu’il ait proposé d’accrocher M. de Villepin à un croc de boucher, traité Fillon d’eunuque, menacé Bayrou qu’il appelle le bègue de l’éclater? », a ironisé la présidente du FN.

Ce samedi, les deux prétendants à l’Elysée ont également dévoilé leurs propositions pour répondre à la crise des migrants. Nicolas Sarkozy s’est prononcé pour l’installation de « centres de rétention » en Afrique du Nord, en Serbie ou en Bulgarie. Objectif : statuer sur les demandes d’asile avant que les migrants ne rejoignent l’espace Schengen, où la libre circulation des personnes est la règle.

« Il faut refonder Schengen »

Il a également réaffirmé la nécessité d’un « Schengen II », dont « la condition préalable » serait que tous ses États membres aient « la même politique migratoire ». « Je ne crois pas à une réforme de Schengen. Il faut refonder Schengen et l’Europe », a-t-il dit.

De son côté, Marine Le Pen a imaginé ce samedi l’organisation pour les migrants de « zones humanitaires » dans leur pays où ils « seraient en sécurité », après y avoir été ramenés. Candidate aux élections régionales dans le Nord, elle promet d’arrêter de « financer les associations organisatrices de cette immigration clandestine », si elle venait à être élue.

Le mea culpa de Hollande lui est revenu tel un boomerang

Dans un livre paratre, le chef de l’Etat regrette notamment d’avoir supprim la TVA sociale mise en place par Nicolas Sarkozy. Ce dernier promet galement un droit d’inventaire de son quinquennat. Que signifie cette multiplication des mea culpa?

Faute avouée est à moitié pardonnée. A eux deux, Nicolas Sarkozy et François Hollande espèrent ainsi obtenir l’entière absolution des Français. Ce mercredi l’actuel président de la République et son prédécesseur ont tous les deux esquissé un mea culpa. Dans un message Facebook, le président du parti Les Républicains liste les priorités pour son parti et conclut ainsi son adresse: « Mon premier engagement c’est celui d’une démarche de vérité, sur le passé comme sur l’avenir. » Son principal adversaire se livre lui dans un livre signé Françoise Fressoz. Lorsque la journaliste du Monde lui demande s’il a un regret quant au début de son quinquennat, il répond: « J’aurais gardé l’augmentation de la TVA décidée par Nicolas Sarkozy. »

L’ex, l’actuel et peut-être le futur. L’un des prétendants sérieux à la présidence de la République, Alain Juppé a ces dernières semaines battu sa coulpe. Oui, il en a trop fait en 1995 lors de la réforme des retraites. Non, il n’aurait pas dû tenter de passer en force.

« Mettre en scène le respect des Français »

Le mea culpa, nouvelle tendance politique? « Les Français sont devenus totalement imperméables aux méthodes traditionnelles de communication qu’ils savent détecter et décrypter, analyse le communiquant Florian Silnicki. Les politiques doivent désormais mettre en scène leur respect des Français et privilégier des qualités telles que l’expérience, le naturel et la sincérité. »

L’aveu d’une erreur peut jouer le rôle d’un coup d’éponge magique. On efface tout et on recommence. Idéal à dix-huit mois d’une nouvelle campagne présidentielle. Encore faut-il que cette séance de flagellation paraisse sincère. Pour l’heure, le boomerang est violemment revenu en pleine figure de François Hollande. « Déjà outrageusement en campagne pour la présidentielle de 2017, (il) tente par petit calcul politicien le coup de l’humilité qui lui est si étrangère », réagit le porte-parole du parti Les Républicains, Sébastien Huyghe. François Hollande « admet qu’il y a une similitude assez forte entre la politique qu’avait menée Sarkozy et la politique que nous avons menée en arrivant au pouvoir », estime sur Europe 1 le député socialiste Laurent Baumel, l’un des chefs de file des « frondeurs ».

Attaqué à sa droite comme à sa gauche, le chef de l’Etat se heurte une nouvelle fois à son impopularité, si forte qu’un acte de contrition ne peut rien y changer pour le moment. Pis, un tel aveu pourrait lui coûter cher. En mars 2002, Lionel Jospin reconnaît avoir « pêché par naïveté » dans son combat contre l’insécurité. Un mois plus tard, il est battu dès le premier tour de la présidentielle.

Myriam El Khomri chez Pôle emploi: « Bonjour, je suis la nouvelle ministre »

A peine nomme, la remplaante de Franois Rebsamen a visit une agence Ple emploi parisienne. Un nouveau style de communication face au flau du chmage. Reportage.

« Bonjour, je suis la nouvelle ministre de l’Emploi. J’ai été nommée aujourd’hui. » Il est 16h25 et Myriam El Khomri vient de descendre de sa Peugeot 508 grise pour s’engouffrer dans l’agence Pôle emploi de l’avenue Armand Carrel, dans le XIXe arrondissement de Paris. Il s’est écoulé à peine trente minutes entre ses premiers mots sur le perron du ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, où elle a succédé à François Rebsamen, et sa visite auprès de l’organisme dont elle devra commenter chaque mois les statistiques, jusque-là moroses.

« Tous les mois à l’annonce des chiffres du chômage, j’aurai une pensée émue pour toi », lui a lancé son prédécesseur, qui a peu goûté ces « moments de solitude ». Pour l’heure, Myriam El Khomri prend ses marques avec le sourire. Le message envoyé est limpide: le chômage n’attend pas, alors la nouvelle ministre n’a pas traîné avant de faire ses premiers pas chez Pôle emploi. Coutumière des déplacements après un parcours à la Mairie de Paris et un poste de secrétaire d’Etat à la Ville, son agenda restera chargé en visites de « terrain ».

Son entrée se fait par « l’espace numérique » de l’agence, quelques bornes informatiques en libre-service. Une vingtaine de demandeurs d’emploi patientent en file indienne derrière les trois guichets d’accueil. A l’exception d’une grappe de journalistes venue immortaliser les premiers pas de la ministre à l’assaut du chômage, le hall est étonnamment clairsemé à une demi-heure de la fermeture.

« Une agence modèle »

14 000 chômeurs de toutes catégories sont inscrits dans cette agence, expliquent des conseillers, mais seuls 6000 sont effectivement en recherche d’emploi; les autres sont en formation, en contrats aidés, en intérim ou travaillent comme intermittents. Karine, énergique conseillère à l’indemnisation, observe le balai des médias et des proches de la ministre, dont elle a appris la venue une heure plus tôt. « Ici c’est une agence modèle », assure celle qui revendique « 15 ans d’institution » – Assedic puis Pôle emploi -, dont « plus de 5 ans » dans le XIXe arrondissement. « Les services sont bien structurés. Chaque étage a un manager. On n’a pas le temps de remplir toutes nos missions, mais on arrive à gérer l’urgence », juge Karine.

Derrière elle, Myriam El Khomri traverse la pièce au fil des poignées de mains. Chaque demandeur d’emploi placé sur son chemin a droit à quelques questions rituelles: « depuis combien de temps vous êtes au chômage? », « vous êtes en formation? », « vous êtes bien accueillis ici? », conclu d’un « merci et bon courage ». Dans la « zone de confidentialité » délimitée par un trait rouge au sol, un échange entre un chômeur et une agent d’accueil est filmée en gros plan par trois chaînes de télévision. « Pourquoi vous avez été radié, monsieur? », lance la salariée de Pôle emploi à un homme d’une cinquantaine d’années. Sa réponse est interrompue par l’irruption de la ministre.

« Nos offres, c’est le marché qui les crée »

Derrière le guichet, Mohand tente de garder un oeil sur les usagers malgré la frénésie ambiante. Ancien de l’ANPE, toujours spécialisé dans le placement des chômeurs, il ne prête pas beaucoup de pouvoir au ministre du Travail. « Il peut apporter des budgets pour les contrats aidés, mais le reste de nos offres, c’est le marché qui les crée. Quel est le pouvoir d’un politique pour ramener de la croissance? », s’interroge-t-il. Aujourd’hui, Mohand dispose de 500 à 600 offres d’emploi déposées par des entreprises, mais la plupart, estime-t-il, ne correspondent pas aux profils des demandeurs d’emploi.

« En période de chômage élevé, les postes faciles à pourvoir partent facilement par le bouche-à-oreille, explique Mohand. Les autres, ceux qui sont compliqués à combler, arrivent chez nous, mais les gens qui pourraient les occuper sont déjà embauchés, et ce n’est pas notre boulot de les débaucher! C’est comme ça que les employeurs en arrivent à dire qu’ils ont tenté de recruter par Pôle emploi, mais que ça n’a pas marché. » Le travail de Mohand consiste surtout à envoyer les chômeurs en formation, à les réorienter: « Il faut convaincre les entreprises de prendre quelqu’un qui se rapproche du profil, si l’on se charge de financer son adaptation. »

« Je me remets au travail »

« Adaptation », « formation », « mobilité »… Seules pistes concrètes évoquées pour faire baisser le chômage, les termes jalonnent la visite de Myriam El Khomeri. Au quatrième étage de l’agence, une réunion s’improvise entre la nouvelle ministre, des responsables de Pôle emploi et des représentants de l’Etat. « Quel est votre budget de formation? Comment l’aide à la mobilité se concrétise? », interroge Myriam El Khomri à l’adresse du directeur d’agence. « On va les laisser travailler à huis-clos », interrompt une chargée de communication, en train d’évacuer la presse vers le hall d’accueil où la ministre réapparaît une quinzaine de minutes plus tard.

Il est 17h05, l’agence vient de fermer ses portes et le hall d’accueil s’est vidé. Les caméras s’installent en arc-de-cercle pour capter les derniers mots de la ministre, au grand dam de son service de presse qui ne voulait pas d’un cadre « trop solennel ». « Je connais ces gens en situation de chômage », assure Myriam El Khomri, qui, dimanche dernier, évoquait encore le manque d’accès à l’emploi dans les quartiers sensibles lors d’une interview aux Echos. Dans les prochains jours, elle promet qu’elle parlera « aux acteurs de l’emploi mais aussi à ceux de l’entreprise ». La ministre est moins loquace sur les questions qui fâchent. La réforme du droit du travail? « Je prendrai connaissance du rapport qui nous sera remis. » Celle de l’assurance-chômage? « Merci, lance-t-elle en s’échappant, maintenant je vais me remettre au travail. »