VIDEO. « Hollande démission »: le président hué au Salon de l’agriculture

François Hollande a ouvert le Salon de l’agriculture à la Porte de Versailles à Paris sous les huées et sifflets des agriculteurs présents. Le chef de l’Etat a appelé à mener « des actions de réformes » de la part de l’ensemble des acteurs de la filière.

« Démission », « c’est l’état d’urgence pour l’élevage! » Le répit a été de courte durée pour François Hollande lors de l’ouverture ce samedi du Salon de l’agriculture porte de Versailles à Paris. Le président a été hué et sifflé. Des éleveurs, vêtus de tee-shirts noirs portant le slogan « Je suis éleveur, je meurs », ont notamment rejoint la foule rassemblée autour du chef de l’Etat, quelques heures avant l’ouverture au public.

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Arrivé vers 6h45, le chef de l’Etat a voulu afficher son soutien aux agriculteurs en difficulté, dans un calme alors relatif.

« On va tout faire » pour aider l’agriculture, car « en défendant l’agriculture je défends toute la nation », a ajouté François Hollande, accueilli à son arrivée par le président de la FNSEA Xavier Beulin, entouré de membres du syndicat drapeaux à la main. Le président a rappelé les mesures prises par le gouvernement, dont la baisse de dix points des cotisations, et souligné qu’au conseil européen du 7 mars, il évoquerait « la crise agricole avec la question de l’embargo russe ».

« Un effort de solidarité » demandé à la grande distribution

François Hollande a également salué le déplacement des exposants sur le salon, jugeant qu’il s’agissait là d’un « beau geste patriotique ». En outre, le président a renouvelé son appel à la responsabilité aux groupes de distribution, dont les négociations tarifaires annuelles avec leurs fournisseurs s’achèvent dans deux jours. « La grande distribution doit comprendre qu’elle doit faire un effort de solidarité et qu’elle ne doit pas faire la pression (pour qu’ils baissent leurs tarifs, NDLR) sur un certain nombre de producteurs, qui ont été traités dans des conditions qui ne sont pas acceptables », a-t-il lancé.

« Des contrôles doivent se faire, on les fait », a encore indiqué François Hollande. « Vous arrivez dans un contexte difficile. Un contexte de crise profonde. Elle dure », et « il y a beaucoup de désespérance, beaucoup de colère », lui a répondu Xavier Beulin. Une heure après le début de sa visite, des éleveurs, revêtus pour certains de t-shirts noirs, se sont d’ailleurs mis à huer le président en scandant « Démission ».

« Il s’en fout complètement de nous »

« Bon à rien », « on n’est pas des migrants » et autres insultes ont fusé tandis que le président progressait au milieu d’une haie hostile d’éleveurs. « Il s’en fout complètement de nous », clame un autre. « Ca fait un an qu’on mène des actions en France, personne ne nous écoute », renchérit un troisième. Le président, accompagné du ministre du l’Agriculture Stéphane Le Foll, n’a pas interrompu pour autant sa visite.

« Les cris de détresse, je les entends. La colère, je préfère qu’elle s’exprime à l’occasion de ce salon qu’à l’extérieur », a déclaré François Hollande pendant la suite de la visite du salon. Pas sûr que cela suffise à apaiser les esprits. Avec l’effondrement généralisé des cours agricoles qui frappe en particulier les éleveurs, plus de 40 000 exploitations sont en situation d’extrême urgence, selon Stéphane Le Foll.

Peu après, le stand du ministère de l’Agriculture a été démonté et les CRS ont dû intervenir.