La crainte du libre-échange, hier comme aujourd’hui.

S’il est acquis que l’histoire n’est jamais recommencement (sinon de façon caricaturale, disait Marx), il n’en demeure pas moins que certaines analogies circonstancielles appellent à des rapprochements. Ainsi en est-il de l’actuelle action des agriculteurs et d’un lointain événement de l’histoire française du XVIII° siècle connu sous le nom de « guerre des farines ».

La France s’est construite comme essaie aujourd’hui de se construire l’Europe, par l’association de territoires que l’histoire, le peuplement, la langue et, souvent, les traditions culturelles diversifiaient. Ce fut l’oeuvre patiente et séculaire de la dynastie capétienne, mais il lui fallut souvent composer : songeons par exemple qu’à la fin du XV° siècle, Bourgogne ou Bretagne étaient déjà des proto-états ayant des institutions propres que la couronne de France dût reconnaître pour se faire accepter. Cela explique que la France de l’Ancien Régime restait une mosaïque de provinces dont une quinzaine, »réputées étrangères », impliquaient l’existence de véritables frontières intérieures assorties de droits de douanes et de privilèges fiscaux. Il est évident que cette situation représentait une considérable entrave au commerce et à la circulation des marchandises, à commencer par celle des productions vivrières et en premier lieu des céréales. Si (ce qui n’était malheureusement pas rare à cette époque), une disette frappait une région du royaume, il fallait une décision personnelle du roi pour permettre le transfert de grains vers la zone défavorisée, et cela non sans réticences et protestations.

En 1774, Louis XVI accédant au trône nomme contrôleur général des finances Turgot, une personnalité dotée d’une solide expérience administrative et, surtout, liée au mouvement dit « physiocratique ». Cette école, dont les membres se veulent eux-mêmes « économistes », se constitue autour de François Quesnay, auteur en 1758 d’un « Tableau économique » qui pose que toute richesse produite vient de la terre, ce qui revient à fonder la prospérité d’un état sur celle de son agriculture. La physiocratie est le gouvernement par la nature et l’on serait presque tenté aujourd’hui d’y voir un ancêtre de l’écologie.

Mais les physiocrates vont plus loin que cette vision simplificatrice. Précédant en ce sens Adam Smith, ils prônent aussi la liberté des échanges et ce n’est pas (comme on le croit souvent) l’économiste écossais, mais le physiocrate français Gournay qui énonce la célèbre formule : « laissez faire les hommes, laissez passer les marchandises ». Les physiocrates sont les précurseurs du libre-échange et de l’idée de marché commun. Avant d’être ministre, Turgot a participé à leurs travaux et il a écrit, en 1770, des « Lettres sur le commerce des grains ». Nommé aux finances, il met ses idées en pratique et signe le 13 septembre 1774 un décret abolissant pour les céréales les taxes intérieures et organisant la libre circulation des grains à l’intérieur du royaume.

Autant dire qu’il rencontre aussitôt de vives oppositions. Les instances locales s’alarment, craignant qu’en cas de pénurie, elles doivent partager leurs ressources ; les bénéficiaires des protections douanières voient s’évanouir leurs profits garantis si les prix se définissent au sein d’un marché unifié ; certains vont même jusqu’à avancer qu’en laissant s’opérer librement les échanges, le ministre bafoue le devoir moral qui attribue au roi seul la sécurité de l’approvisionnement de ses sujets! Turgot laisse dire,fort du soutien de Louis XVI qu’il a convaincu.

Mais il joue de malchance. La moisson de 1774 est médiocre et le prix du pain (ce baromètre de l’époque) augmente durant l’hiver 74-75. Au printemps 1775, des disettes locales apparaissent : la nouvelle libre circulation des grains génère alors des hausses de prix dans les régions épargnées et les protestataires s’en prennent aux négociants, taxés d’accaparement, et aux agents publics, rendus responsables de la législation.

En avril-mai 1775, la France populaire s’enflamme, c’est la »guerre des farines ». Entrepôts, boulangeries sont bloqués, souvent pillés et les commerçants sommés de vendre au « juste prix ». Dans le Bassin parisien, en Bourgogne, les routes sont obstruées, les convois de grain arrêtés, des barges transportant du blé sont coulées sur les voies navigables. Le gouvernement royal réagit par la répression : deux émeutiers sont pendus à Paris. Mais la position de Turgot est affaiblie, des cabales le discréditent. Quand il veut libéraliser le travail en supprimant les corporations, c’est une levée de boucliers et l’entourage de Louis XVI obtient son renvoi en mai 1776. La plupart de ses mesures seront abrogées.

Certes, l’analogie a ses limites. Les insurgés de 1775 sont des consommateurs, plus urbains que ruraux qui s’indignent des hausses de prix et redoutent la pénurie quand nos agriculteurs en colère de 2015 sont des producteurs qui, eux, s’alarment de la chute des cours et du risque de surproduction. Nous ne sommes plus dans les mêmes conditions économiques, mais un facteur commun relie néanmoins les deux événements : l’ouverture des frontières et la libre circulation des marchandises, interprovinciale au XVIII° siècle, internationale au XXI°. Quand nos modernes manifestants interceptent des camions provenant d’Allemagne ou d’Espagne, quand ils détruisent des denrées importées et dénoncent les manoeuvres des centrales d’achat de la grande distribution, ils ont les mêmes réflexes que les insurgés de la « guerre des farines » qui imputaient la pénurie à la libre circulation des grains décrétée par Turgot et aux agissements supposés de spéculateurs. Le responsable du désordre, c’est le libre-échange, ce sont les pratiques libérales qui laissent désarmé face aux ententes occultes et à la concurrence déloyale.

Au XVIII° siècle, la Révolution française réglera la question en supprimant les provinces et en fixant en 1791 le prix du pain (qui ne sera libéralisé… qu’en 1978).

A l’Union européenne de trouver la voie moyenne conciliant la défense du producteur et la liberté des échanges. Et qu’on ne dise pas que c’est la quadrature du cercle! Cela s’appelle la régulation concertée.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...

Ségolène Royal souhaite baisser la vitesse sur les autoroutes traversant les villes

La ministre de l’cologie est favorable l’ide d’abaisser 90km/h la vitesse sur les autoroutes qui traversent les villes, a indiqu ce dimanche son cabinet. Le maire de Valence lui avait fait cette demande mi-juillet.

Une chasse à la vitesse confirmée ? La ministre de l’Écologie Ségolène Royal est favorable à l’idée d’abaisser à 90 kilomètres/heure la vitesse sur les autoroutes traversant les villes, comme le demande le maire de Valence dans la Drôme, a indiqué son cabinet dimanche.

Une vitesse limitée à 110 km/h

Le maire de Valence du parti Les Républicains Nicolas Daragon a fait une demande en ce sens au ministère le 17 juillet, indique-t-il à l’AFP, confirmant une information du quotidien Le Parisien.

Sa ville est traversée par l’A7, « l’autoroute du soleil », très fréquentée pendant les vacances, mais aussi le reste de l’année, pour sa position stratégique en vallée du Rhône. Actuellement, la vitesse y est déjà réduite de 20 km/h, à 110 km/h. « Ma demande est issue de l’enquête parlementaire qui lui a été remise il y a quinze jours et de trois autres études conduites localement, qui disent que la pollution atmosphérique sur le territoire de Valence est générée essentiellement par le transport routier, parce qu’on a très peu d’industries polluantes à Valence et très peu besoin d’utiliser le chauffage », argumente le maire.

55 décès causés par la pollution

Cette pollution serait la cause de 55 décès dans l’agglomération, ajoute-t-il, citant des données de l’Institut de veille sanitaire. Interrogé par l’AFP, le cabinet de Ségolène Royal assure que la ministre soutiendra la demande de Nicolas Daragon, même si la décision doit être prise en « interministériel ».

Et « de façon générale, les limitations de vitesse sur les autoroutes urbaines vont dans le bon sens », estime-t-on encore dans l’entourage de la ministre. Celle-ci « donnera donc un avis favorable » si d’autres villes formulaient des demandes similaires, ajoute-t-on. Selon le maire de Valence, une quinzaine de villes en France seraient concernées, avec des autoroutes passant à moins de 300 mètres du centre.

Dans le Gard, un maire FN attaqué en justice par des commerçants musulmans

Julien Sanchez, le maire FN de Beaucaire, a t cit comparatre par des commerants musulmans de la ville. Ces derniers lui reprochent des arrts municipaux « discriminatoires ». Audience prvue le 1er septembre.

Le maire FN de Beaucaire dans le Gard, Julien Sanchez est-il dans la tourmente? L’homme, également conseiller régional du Languedoc-Roussillon a été cité mercredi à comparaître par des commerçants musulmans qui considèrent « discriminatoires » deux arrêtés municipaux, destinés à fermer les magasins dans certains quartiers de la ville pendant la nuit. L’audience devant le tribunal correctionnel de Nîmes est prévue le 1er septembre à 14h, a précisé à l’AFP Abdallah Zekri,président de l’Observatoire national contre l’islamophobie au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui s’est porté partie civile.

Épicerie et primeurs visés

Les commerçants qui s’estiment lésés mettent en cause l’arrêté du 16 juin « interdisant l’exercice professionnel de toutes les épiceries, primeurs, et commerce de distribution de 23h à 8h », dans un périmètre « se situant à l’intérieur d’un périmètre délimité du centre-ville », et celui du 17 juin 2015 « interdisant à tous les commerces » de « travailler de 23h à 5h, dans deux rues de la ville ».

« Ces arrêtés municipaux visent substantiellement les commerçants d’origine maghrébine, appartenant à la confession musulmane », affirme également le texte de la citation à comparaître, ajoutant que la « période visée par les arrêtés », à savoir jusqu’au 31 octobre, « couvre la période du ramadan, et plus généralement la période estivale, qui représente l’activité commerciale la plus importante pour les commerçants visés ».

« Asphyxier l’activité économique »

« Les mesures prises par ce maire (FN) visent à asphyxier l’activité économique de ces commerçants, en raison de leur appartenance à la religion musulmane », a déploré Abdallah Zekri, dans un communiqué.

Interrogé par l’AFP, le maire Julien Sanchez a quant à lui nié toute connotation discriminatoire dans ses arrêtés pris à la demande des riverains de ces quartiers résidentiels qui l’ont alerté des nuisances sonores dont ils étaient les victimes. « Je suis très serein sur cette affaire. Il ne s’agit que de garantir la tranquillité des habitants en terme de bruit ou d’alcool », a-t-il affirmé.

Sur Twitter, il s’est aussi abondamment exprimé sur le sujet, dénonçant notamment ce qu’il appelle « le communautarisme musulman ».

Il a reçu aussi de nombreux soutiens de cadres du parti de Marine Le Pen, Florian Philippot, en passant par Marion Maréchal-Le Pen et par le maire du VIIe arrondissement de Marseille Stéphane Ravier.

Et si l’effet Juppé durait?

Tweet

Screen Shot 2015-07-31 at 10.31.51 AM

« Juppé : attention à l’effet bulle », « quand la bulle Juppé éclatera », « La bulle Juppé est-elle en train de se dégonfler ». Depuis trois mois les médias, qu’ils soient de gauche, de droite ou d’extrême droite se gondolent autour de la baudruche Juppé. De ce favori des sondages qui a l’épreuve du feu – celui de la primaire de la droite face à Nicolas Sarkozy – va exploser en vol et terminer sa course de « meilleur d’entre nous » dans les limbes de l’histoire.

Si l’on s’en tient au simple fait qu’historiquement le favori, deux ans avant les présidentielles n’a jamais été élu, leur argumentaire peut se tenir. Toutefois, ces analystes de la politiques se trompent et font fausse route pour au moins trois raisons qui tiennent tant à la politique qu’à l’imaginaire collectif de ce pays.

Ainsi, selon les météorologues politistes, Juppé serait  « un rassembleur » incapable de mener une campagne, un « vieux sage » de la politique qui va vraiment avoir du mal à mener une campagne lorsque les hostilités de la primaire vont démarrer ou encore une « illusion sondagière » tenant au fait qu’il n’a pas encore réellement fait de propositions politiques et s’appuyant également sur la faiblesse conjuguée de François Hollande et Nicolas Sarkozy.

Là encore, si tant est que l’on veuille y croire, les arguments peuvent éventuellement tenir. Et si au contraire Juppé était tout l’inverse ?

Jusqu’à présent et depuis son retour réel dans la vie politique française au ministère de la défense et aux Affaires étrangères, Alain Juppé n’a fait aucune erreur politique, aucune erreur de communication et surtout n’est pas apparu comme un louvoyeur. Au contraire, sa politique étrangère a été affirmée et a tempéré les emballements du président Sarkozy. Idem, lorsqu’il s’est agit de tenter de juguler la crise à l’UMP lors de l’élection abracadabrantesque entre François Fillon et Jean-François Copé. Juppé a su tenter une médiation sans pour autant tomber dans les guerres microcolines d’un parti complètement à la dérive.

Juppé, contrairement à ce que semblent dire les analystes aujourd’hui, loin de profiter de la faiblesse d’Hollande et Sarkozy tire profit d’un positionnement clair lors d’un errement partisan. Cela permet de tirer un enseignement : Juppé apparaît aujourd’hui non pas comme « rassembleur mou » mais plutôt comme celui qui est capable de sortir la France d’un système partisan à bout de souffle qui ne fonctionne que pour et par les apparatchiks qui le compose. Bref, c’est une force réelle. A longueur d’enquête quali, les Français disent qu’ils n’ont aucune confiance dans les partis politiques, quels qu’ils soient, pour les faire sortir du marasme. C’est bel et bien cela qu’incarne le maire de Bordeaux et non pas un « rassembleur mou hors-sol ».

D’ailleurs, l’ex premier ministre ne vient-il pas de lancer un site internet participatif « agis pour la France  » qui existe bel et bien à côté de l’UMP ?  Et qui a vocation, comme le fut Désirs d’Avenir de Ségolène Royal en 2006, à être une rampe de lancement et de mobilisation bien plus efficace que la lourdeur de la machinerie des ex-UMP.

Screen Shot 2015-07-31 at 10.33.26 AM

Même constat quand on étudie la façon dont est perçue la capacité d’Alain Juppé pour faire campagne. Pour ceux qui sont allés, comme l’auteur de ces lignes, à Bordeaux pour suivre la dernière campagne municipale, il est clair qu’Alain Juppé a la niaque en campagne. Il ne laisse rien au hasard, analyse tout, est capable d’aller à la rencontre des gens. Et ce même lorsqu’il est largement annoncé comme favori comme ce fut le cas face à Vincent Feltesse en 2014. Possible comme ce fut le cas pour François Hollande en 2012 que la sarkozie sous-estime les qualités de campaigner du maire de la ville de Montaigne.

Enfin, sur le fond des idées politiques. La vulgate éditorialisante serine une idée et une seule. En substance : Juppé serait haut dans les études d’opinion car il n’a pas encore fait de propositions concrètes. Là encore, la courte vue est la règle. De facto Juppé a fait des propositions disruptives pour son camp : l’adoption pour les couples homosexuels, l’identité heureuse complètement à rebours des diatribes de la droite sur la suppression du droit du sol et autres chimères. On est loin de l’homme lisse qui ne dit rien et ne se mouille pas. Idem sur son propre terrain. Celui de la droite. Là encore le maire de Bordeaux n’avance pas masqué. Lors de son passage à DPDA ou plus tard, il s’est montré ferme sur sa vision économique. A droite. Ainsi, il a défendu sa méthode, « un électrochoc de confiance », mais aussi des mesures « travailler plus dans la fonction publique », « sortir du carcan des 35 heures », réformer l’Aide médicale d’Etat face au « tourisme médical », « supprimer l’ISF », revenir à des dépenses publiques à 50% du PIB, et ouvrir une expérimentation concernant l’exploitation des gaz de schiste avec un « site pilote ».

 Screen Shot 2015-07-31 at 10.32.51 AMReste le bilan 1995 : là est le vrai problème de Juppé. Ce qui peut lui porter préjudice pour justement attirer assez de voix du centre et de gauche pour gagner au deuxième tour d’une présidentielle. Même si certains s’accordent pour dire que s’il avait réussi ses réformes, le pays irait mieux, le fait est que ces grèves de 1995 sont historiques, et symboliques.

Elles contiennent déjà en germe les difficultés des gens à joindre les deux bouts. Les craintes fondées face à l’économisme à tout crin et au gouvernement par les chiffres. Bref, ils sont un stigmate réel dans la construction du storytelling de Juppé. Il devra, à un moment donné, solder ce passé s’il veut l’emporter.

Et si plutôt qu’une bulle Juppé était en fait le reflet d’aspirations profondes du pays ? Quelqu’un qui est en fin de carrière et qui n’a plus qu’à se préoccuper réellement de la France et non pas des courbes du chômage qui vont baisser (ou non) et qui vont permettre une seconde candidature.

Quelqu’un qui au final n’est plus un homme de parti. Quelqu’un qui est capable de casser les codes en adoubant certaines idées qui vont contre son propre corpus politique et qui malgré tout est solide sur ses bases. Quelqu’un qui au final semble apparaître aujourd’hui comme le seul authentique Républicain de son parti. Républicain au sens noble du terme. A savoir que la République est plus importante que tout le reste. Et si la bulle imaginée par les médias était en fait un roc ?

Hénin-Beaumont: polémique autour de Steeve Briois en maillot de bain

Steeve Briois, le maire FN d’Hnin-Beaumont a suscit de violentes attaques de la part d’un lu socialiste, en raison d’une photo publie sur le page Facebook de la ville et sur laquelle l’dile figurait en maillot de bain.

Peut-on être maire et être en maillot de bain en photo sur la page Facebook de sa ville? Si la question peut paraître saugrenue, elle se pose aujourd’hui dans la ville d’Hénin-Beaumont. Stéphane Filipovitch, un élu socialiste de la ville, a reproché sur son blog au maire FN Steeve Briois d’avoir posé en maillot de bain dans une piscine, avant de publier le cliché le 22 juillet sur la page Facebook de la ville.

Un maire « narcissique »

Stéphane Filipovitch a protesté avec virulence contre les photos du maire entouré d’enfants dans l’eau d’Hénin-Beaumont Plage, qu’il inaugurait à la mi juillet. Dans son post de blog daté du 25 juillet, il explique:  » Etre maire, assumer un ministère public, nécessite un engagement de tous les instants (…) Mais l’engagement nécessite aussi la réserve, la retenue, la décence. Car lorsqu’on est Maire, on ne s’incarne pas soi même, on représente la République Française. »

Si l’homme met en parallèle une photo de Steeve Briois et de Benito Mussolini, pour dénoncer la « success story FN » d’un maire « narcissique », ses déclarations vont plus loin, avec une phrase postée en gras qui a suscité de vives réactions. L’élu écrit notamment: « cette présence d’un homme photographié dans l’eau avec des mineurs est déjà très « limite » ». Interviewé par le Lab d’Europe 1, Stéphane Filipovitch persiste et signe, affirmant « assumer totalement et plus que jamais » sa sortie. En revanche, l’homme réfute toute homophobie et nie accuser Steeve Briois de pédophilie.

Accusations de pédophilie?

Si les photos du maire ont depuis été effacées de la page Facebook, l’une d’elles est présente sur le blog de Stéphane Filipovitch et sur celui de Steeve Briois. Ce dernier et son équipe ont répliqué, notamment dans une lettre ouverte dans laquelle ils déclarent: « Monsieur Filipovitch a franchi dans cet article toutes les limites, pour tomber dans l’ignominie la plus totale », estimant que ce dernier lance des accusations de « prostitution » et de « pédophilie ».

Sur Twitter, Steeve Briois a reproché avec virulence à certains journalistes de ne pas parler de la polémique et des attaques dont il fait l’objet.

Front des maires FN contre la « presse pourrie »

Hasard du calendrier, d’autres élus FN ont été ces derniers jours au coeur d’autres polémiques locales. David Rachline, le maire FN de Fréjus, a suscité l’incompréhension en déclarant que les artistes installés dans des locaux à loyers modérés de la ville devaient participer bénévolement à l’accueil d’enfants. Dans un tout autre registre, Julien Sanchez, le maire FN de Beaucaire a été cité à comparaître par des commerçants musulmans de la ville, qui lui reprochent des arrêtés municipaux « discriminatoires ». Steeve Briois n’a pas oublié de les soutenir également sur le réseau social, en attaquant à nouveau la presse.

Le comte Rebs plaque le roi comme une vieille chaussette

images- Azincourt, Sedan, Waterloo ! Le roi arrache ses derniers cheveux : la colère l’empourpre contre le comte Rebsamen qui prend ses cliques et ses claques à des fins de regagner sa bonne ville de Dijon, délaissant ainsi un ministère maudit dont la charge tournait au supplice.

– Capitulation devant l’ennemi ! Douze balles dans la peau ! Le traître, il déserte, renonce, abdique, nous laisse seul dans l’adversité, nous fait passer pour guignol, jocrisse, bonimenteur ! Nous qui avions fait de la lutte contre le désœuvrement la pierre angulaire de notre règne, inscrit ce serment en lettres d’or sur les tables de notre doxa, nous voici marrons, Gros-Jean comme devant.

Ainsi que vous le lisez, ma chère et tendre, le roi, écrevisse, peste, vitupère, râle, engueule à tout va, morigène ministres et laquais, botte le cul de son labrador.

Couac magistral

Artois qui jusques alors s’ennuyait comme dans un après midi en maison de retraite, reprend des couleurs et plisse ses yeux de serpent.

– Quel couac magistral ! Du travail d’orfèvre ! Décidément, ces sans culottes ne cessent de nous surprendre et nous éjouir de leur maladresse. Ma chère marquise, faut-il vous confesser, sous le sceau du secret, que nous les regretterons. Dans le registre de la comédie bouffe, ce sont des maîtres, des princes ! Songez que le roi, le Flou, vient à peine de mander à ses sujets, une fois encore tout à rabâcher, qu’il entendait terrasser le fléau du désœuvrement quitte, pour ce faire, à pipoter les chiffres, et voici que son ministre du Travail le largue comme une vieille chaussette ! Si les enjeux n’étaient point si graves, nous nous tordrions les côtes de rire. Quel flagrant démenti ! Que retiendra-t-on de cette défection en pleine bataille ? Ha ! Tout ingénument que le ministre du Travail, si peu convaincu de son combat contre l’hydre à sept têtes, a préféré jeter l’éponge et se barrer tel un mari volage parti acheter des allumettes pour ne jamais revenir.

Brutalement tiré de sa torpeur estivale, Artois, ainsi que vous le lisez, ma mie, pète le feu !

Echec

– Pour le Flou, c’est une catastrophe ! Voici peu encore, ne se faisait-il fort d’en finir avec le désœuvrement ? Combien de fois nous a-t-il corné les oreilles avec ses boniments de marchand de bagnoles trafiquées ! Pis encore, le comte Rebs fait ses malles après avoir clamé sans fard que la lutte contre le chômage était, selon ses propres dires, un échec ! De là à mander que le roi ne raconte que des craques… Pauvre Flou, le voici donc à subir un second camouflet en quelques jours.

Et Artois de souligner le plus perfidement du monde que la reine de Prusse n’a fait aucun cas de sa suggestion d’établir un gouvernement de l’écu, assorti d’un Parlement ad hoc.

Une humble bergerie corse

– Il se mande à Berlin que la reine et son sinistre des Finances, le désopilant comte Schaüble ont jugé cette proposition tout bonnement délirante et qu’il leur seyait de considérer que le roi de France avait forcé sur le picrate en se rêvant roi d’Europe, seul à sortir la Grèce de son naufrage, seul encore à souhaiter que l’on réformât les institutions. Souvenez-vous, marquise, que le Flou avait d’ailleurs pris la plume à des fins d’éclairer nos lanternes sur ce brûlant dossier, mais sa prose avait été tout au plus accueillie avec une déférence polie, et lue d’une fesse pour le moins distraite. Ses sujets, tout à leur exode estival, sacrifiaient à l’immuable rite pastaga, tongs et merguez. La Cour s’étant vidée de ses adeptes, le Flou s’en vient d’ailleurs à prier pour que la défection du comte Rebs ne fasse trop de vagues. Le Ciel l’entendrait-il ? Monsieur de Sarcosie roucoule en Corse dans un humble bergerie, faisant son content de figatelli et de châtaignes. Singerait-il Marie-Antoinette saisie par les fièvres du naturalisme ? Bernique ! Certaines gazettes, toujours à piquer le cul du Bref, se font un délice de rapporter que ladite bergerie a été louée au prix d’un palais d’Orient et que le Bref y mène vie de pacha. Chez la Marinella, l’on s’étripe à coups de rapière : c’est le bordel en la pirogue. La Cour s’est égaillée, laissant le roi à mariner bien seul dans son amertume. Il espérait souffler un peu, prendre quelque repos et s’assoupir en ses jardins, veillant à ne point hâler sous le soleil de la paresse. Caramba ! Encore raté !